Myanmar

Jour 14 - Lac Inle - Yangon - Paris

Je profite de la lumière matinale pour immortaliser la salle à manger de l'hôtel, extérieurement le bâtiment reprend l'architecture d'une pagode, intérieurement la hauteur sous plafond donne une impression de grandeur.

salle à manger de notre hôtel

Juste avant d'embarquer dans le minibus, nous profitons de ce que les rayons du soleil transpercent les nuages pour photographier une dernière fois le lac Inle.

rayon de soleil sur le laccollecte de riz par les moines

A la sortie du village, nous voyons une file de moine faisant l'aumône, la seule façon pour eux de pouvoir récupérer de la nourriture, le travail leur étant interdit. Chacun récupère dans son bol un peu de riz, qui ensuite sera mis en commun.
Plus loin au bord de la route, nous apercevons un groupe d'homme habillé en gris en train de nettoyer les bas-côtés, il s'agit de prisonniers. Un groupe d'une trentaine d'homme surveillé par un gardien assis tranquillement sur sa chaise, le fusil à porté de main. Un peu plus loin un deuxième groupe, cette-fois le gardien discute dans un coin, laissant sa chaise et son fusil au milieu des prisonniers. Nous ne pouvons nous retenir de demander à Tin, comment cela est-ce possible, si les prisonniers voulaient s'enfuir rien de plus facile. Mais Tin nous explique que si un homme s'échappe, où ira-t-il ? Car sa famille, ses voisins seraient immédiatement "embêté" par la police, et vu que la dénonciation est presque un sport national, il vaut mieux purger tranquillement sa peine. Comme quoi une bonne dictature cela a du bon, évidemment je plaisante.
En arrivant à Heho, nous sommes stoppés par un défilé, une interminable procession. Les personnes apportent leurs offrandes au monastère dans le cadre de la cérémonie du noviciat. En premier, défile les enfants, puis les adolescents, les femmes et les hommes, les gens défilent devant nous pendant plus d'une demi-heure.

Défilé des familles portant les offrandes pour la cérémonie du noviciatsouffleur de verre

Nous prenons l'avion pour rentrer sur Yangon, vol sans histoire, j'en profite pour lire le The new light of Myanmar, journal local écrit en anglais. Je comprends pleinement ce que peut être la propagande, pas d'information locales sauf pour les inaugurations ou manifestations impliquant un des hauts dignitaires de la junte. Pour les informations internationales, c'est encore plus surprenant, il s'agit des histoires les plus sanglantes: genre un étudiant anglais tué par son colocataire en Italie, ou massacre dans une rue à Rome, pour les pays "ennemis". Pour les pays "amis", c'est plutôt: développement de voitures écologiques en Chine, et libération, au Tchad, de 3 otages français et 4 espagnols suite à l'intervention de N. Sarkozy.
Arrivée à Yangon, nous retrouvons la moiteur du climat, nous allons visiter une fabrique de verre. Un coin extraordinaire, en centre-ville, un terrain clos, plein d'arbres, cache plusieurs bâtisses, dont certaine ressemblent à celles que nous avons vues en pleine campagne. Dans un des ces bâtiments se cache la fabrique de verre. Ils fondent du verre de récupération pour faire des verres, vases, bibelots. Tout le travail est manuel, dans une chaleur étouffante.
En sortant, nous mangeons dans un petit restaurant, Tin nous commande des sauterelles grillées, comme la fois précédente au Mexique, cela n'a spécialement de goût en dehors de l'assaisonnement. Mais il s'agit pour les birmans d'un plat luxueux.
Retour dans le quartier colonial pour faire un dernier petit tour sur les marchés écouler nos derniers kyats. Puis un petit stop au bord du lac Inya, lieu de promenade bucolique où il n'est pas rare d'apercevoir des régates.

Légumes séchés sur le marchélac Inya

Sur le chemin de l'aéroport, Tin nous précise qu'un petit commerce de 80m² en centre-ville se négocie à 80 000 euros, alors que le salaire moyen mensuel est d'une trentaine de dollar par mois. Un téléphone portable coute 250 dollars aux quels s'ajoutent l'abonnement, une voiture d'occasion vaut 40 000 dollars, en fait, tous les produits sont importés par un négociant qui est un proche de la junte, c'est lui qui fixe le prix.
Nous prenons l'avion direction Bangkok, et son magnifique aéroport flambant neuf, avec plein de boutiques. Au moment d'embarquer, je vois le gros souci de cet aéroport, il n'y a que trois portiques de détection pour permettre l'embarquement de plusieurs avions. Nous décollons avec 1h30 de retard, il parait que c'est un bon score, c'est souvent plus.
Arrivée à Paris, ce n'est guère mieux, grève des RER, pas de moyen de rentrer sur Paris, les taxis ont soit désertés l'aéroport, soit ils sont pris dans les embouteillages. Heureusement, Chrystel appelle ses parents qui viennent nous chercher, elle me dépose pas trop loin de chez moi, un petit coup de taxi est tout rentre dans l'ordre.
Quelques mois plus tard, lors de la rédaction de ses lignes, je découvre le pourquoi du double nom du pays. En birman, Myanmar est le nom littéraire du pays, tandis que Bamar est le nom oral plus familiers qui a donné Birmanie. Le pays, suite à l'indépendance, c'est appelé Union de Birmanie, puis République socialiste de l'Union de Birmanie avant de redevenir Union de Birmanie, jusqu'en 1989, où le nom de Myanmar est choisi par le pouvoir pour remplacer l'ancien nom d'origine anglaise.