Shwedagon pagoda et farniente

Mercredi 5 Octobre : Glop

Sophie est complètement rétablie. Le programme des deux prochains jours c'est farniente dans un hôtel 3 étoiles avec piscine, c'est notre premier luxe en 2 mois et demi de "barroudage", on l'a bien mérité. On règle donc 55$ pour 2 jours de paradis. Pour en profiter au maximum, on est arrivé le matin et on ne repartira que demain en fin d'après-midi. Le Kandawgyi palace est un des derniers hôtels de luxe encore ouvert a Yangon. La chambre est superbe, spacieuse et dotée d'une petite terrasse : lit à baldaquin, coin lecture, salle de bain avec baignoire et … séchoir à cheveux (Sophie va enfin pouvoir se faire un brush). Quand à l'extérieur, jardins à la végétation luxuriante d'où sort un tyranosaure grandeur nature, piscine à étages avec jacuzzi.

Shwedagon pagodaOn fera tout de même une petite sortie pour visiter la Shwedagon pagoda ou la plus belle pagode du monde selon certains. Autour du stuppa central de 100 mètres de haut et recouvert de 700 kg d'or, se dressent de nombreux pagodons, templions, et clochetons, chacun brillant aussi de milles feux. Chaque édifice est richement décoré sans parler du sommet du stuppa, enchevêtrement d'or, rubis, diamants et autres pierres précieuses. Bien que ce soit le lieu boudhique le plus vénéré du Myanmar, l'ambiance y est paisible et beaucoup moins solennel que dans nos églises où chuchoter est de rigueur. Une seule obligation : ôter ses chaussures. Ici, on prie, on flâne, on pique-nique ou on fait la sieste. Nous avons même assisté à une séance de nettoyage collectif, des dizaines de volontaires alignés comme un régiment et armés d'un balai avancent au même rythme: nettoyer la pagode le jour de son anniversaire est censé porter bonheur, une chose est sure, l'entretien est assuré gratuitement! A la sortie nous faisons une drôle de rencontre, un vieux moine qui se lâche un peu sur le gouvernement dans un anglais impeccable, à l'évidence, nous ne sommes pas des espions à la solde de la junte militaire. Tout y passe, l'absence d'éducation, de liberté, l'oppression, la pauvreté. Apparemment promis à un bel avenir, il a laisse tombé l'université et est rentré dans les ordres se voyant ainsi renié par sa famille qui comptait sur les dollars ramenés par le fils prodige. Mais le plus étrange est son explication du sourire birman : l'absence d'éducation et de choses à dire (l'université de Yangon vient juste de réouvrir, enrôlement de force dans l'armée ou travail force dès 13 ans) ; la peur constante d'être espionné par la junte militair. Il est moins dangereux de sourire que de parler! "Si tu n'as pas été en prison, tu n'as jamais été reporter ici" a écrit un journaliste birman. Pourtant, d'autres pays présentent les mêmes caractéristiques et n'affichent pas le même sourire, l'explication doit se trouver ailleurs, peut être le climat, ou la noix de bétel… Nous nous penchons dessus…

Jeudi 6 Octobre : Plouf

piscine de l'hotelOn profite de l'hôtel et de la piscine, ahhh farniente, douce activité… Autre plaisir futile, la télé. On n'est pas trop télé mais là on est restés scotchés sur TV5 asie, la chaîne française internationale. Douce France… La fin d'après-midi se passera au marché couvert ou Sophie s'est complètement emballée pour l'artisanat birman. Christophe n'aurait pas du la laisser y aller seule, elle est revenue avec une statue en bois de teck de 70 cm de haut! (90 % des réserves mondiales de ce bois précieux se trouvent au Myanmar). Reste à espérer que les deux loulous qui nous rejoignent demain voudront bien nous en délester, c'est pas évident à caser dans le sac a dos!

Petite parenthèse sur le nom du pays, la Birmanie est en fait le nom qui avait été donné par les anglais, la junte militaire a rétabli le nom d'origine Myanmar (les premiers habitants du monde) en 89 pour tirer un trait définitif sur l'époque coloniale. De même pour Rangoon renommé maintenant Yangon. Le soir nous trouvons une guest très correcte, Okinawa guesthouse ; le tenancier accepte de nous garder la statue en dépôt jusqu'à notre retour dans 3 semaines.