Kaifeng et la nuit la plus longue !

Samedi 13/10/2007.

La journée va se dérouler tranquillement au rythme des balades : le temple de Yanqing, puis le parc de Longting où l'on prépare la fête des chrysanthèmes (il y a des milliers de pots).

Temple de YanqingBaignade !Vieux promeneurs du temple

Déjeuner dans un restaurant où nous finissons par dénicher quelqu'un qui parle un peu anglais.

Visite de la pagode de Fer et de la pagode Fan.

Lac du TemplePagode de FanMariage célébré sur la Pagode de Fer

Comme il nous reste du temps (départ théorique du train à 20 heures 39), nous faisons un arrêt boutique de mode (Marie va craquer devant une veste), un arrêt pâtisserie avant le dîner dans un restaurant qui jouxte l'hôtel.
Nous partons à la gare vers les 19 heures 45/20 heures. Un monde fou dans le vaste hall ! Plein de voyageurs avec d'énormes ballots. La clientèle est pour l'essentiel masculine.
Notre train est affiché comme étant en retard.Personnes attendant leur train dans la gare
Ce n'est déjà pas rien que de franchir la barrière d'entrée vers les quais, mais le plus dur reste à venir ! Comment monter dans le wagon, alors que l'on est pressé de toutes parts.J'ai même eu peur que la poignée de ma valise ne cède sous la pression des corps. Marie réussit à monter la première, puis c'est le tour de Jean, enfin j'y arrive, bon, nous sommes tous les trois dans le train, en sueur, dans le bon wagon, reste à trouver nos places assises : une vraie bataille ! Tout le monde crie et s'invective, se marche sur les pieds, les contrôleurs se mettent aussi de la partie.C'est une véritable foire d'empoigne.Je n'ai jamais vu ça (même en Inde !). Passagers du train
En fait, tout le problème vient de ce que la compagnie vend des billets dits "debout", ce qui veut dire que le couloir central (il n'y a pas de compartiment) est encombré de gens d'abord debout, ensuite couchés dès qu'ils le peuvent, ce qui interdit tout déplacement de voyageurs dans le compartiment.
Franchement, cette expérience a été, pour nous trois, très enrichissante mais aussi épuisante physiquement et mentalement : elle nous a montré à quel point on pouvait mépriser la personne humaine. Il est de plus évident qu'aucun incident passager (type malaise, coup de folie.) ne peut être traité et en cas d'accident, il y a forcément beaucoup de morts (encore que les trains roulent très lentement).
Bref, nous réussissons à nous installer le moins mal possible, mais le nombre de ballots et de bagages est tel qu'on en retrouve partout y compris sur les tablettes qui prennent appui sur les fenêtres.
Le train finit par s'ébranler, vers 21 heures.dans un climat de suffocation générale (un jeune Chinois assis à même le sol est littéralement hagard et n'a visiblement plus la force de boire la bouteille d'eau qu'il a à la main).Les photos que Marie réussit à prendre sont, bien sûr, prises à la sauvette !

Et dire qu'il va falloir tenir jusqu'à demain matin !!!Passagers du train endormis
Tout ce beau monde va cherche la position "idéale" pour dormir : certains sont juchés au sommet de ballots invraisemblables, d'autres essaient de s'allonger par terre (mais il n'y a pas de place pour tout le monde).
A côté de moi, assis par terre un homme dont la chemise est sans bouton, comme sa veste d'ailleurs.Non loin de là, un pétomane. Bref, un de ces folklores !
Ceci étant, une fois installés, les passagers sont sympas : ils s'amusent de nous voir là (inutile de préciser que nous sommes les seuls occidentaux !), et s'intéressent de près à notre manuel de conversation franco chinois.

Nous essayons de somnoler quand, sur le coup de trois heures du matin, un miracle ! Les contrôleurs (en fait une contrôleuse et un collègue masculin) entrent en scène : ils viennent viser les billets et la "chef" paraît vivement étonnée de nous voir ici ! Comme elle ne parle pas anglais. elle va utiliser le langage des signes qui lui, est universel ! Elle rapproche ses deux mains, les place le long de son oreille, je dis oui, et c'est parti ! Elle prend son portable et téléphone au wagon couchette : il y a de la place ! Elle me fait comprendre qu'il va falloir payer (ce qui me parait normal !). Malheureusement, il n'y a que deux couchettes disponibles. Donc, elles reviennent de droit à Marie et Jean. Marie et Jean dégagent leurs affaires et aidés par un contrôleur vont à l'extrémité du wagon. Moi, je m'installe assis, comme je peux et un peu mieux qu'avant .
Au bout d'un quart d'heure, appel de Jean et de Marie qui sont toujours au bout du wagon : on a trouvé une troisième couchette ! Je prends donc mes affaires et aidé du contrôleur, je rejoins Marie et Jean.
En fait, nous comprenons vite que nous attendons un arrêt dans une gare : il est en effet impossible de traverser des wagons compte tenu des passagers assis ou couchés sur le sol.
Et de fait, le train s'arrête en gare : à ce moment-là, nous descendons à grands pas de notre wagon (toujours aidés par un contrôleur), et courons le long du train, sur un quai obscur, uniquement peuplé de longues silhouettes en capotes, celles des contrôleurs et responsables de wagon, (200 mètres peut être.) pour remonter dans le wagon couchette salvateur !
Bref, notre transfert, entre le moment où il a été décidé; et le moment où nous nous étendons sur nos couchettes de deuxième classe, s'est fait entre 3 heures et 4 heures du matin.
Inutile de dire que nous sommes vraiment soulagés !
Ce passage, vers le confort qui nous paraît à ce stade absolu (encore qu'il fasse un peu froid !), va nous coûter 120 yuans en sus de nos billets (140 yuans) et le contrôleur, qui nous a tant aidés, refuse énergiquement le pourboire que j'étais prêt à lui donner.
Apparemment, la couchette du milieu (il y a 6 couchettes dans un compartiment), coûte 3 yuans de plus que les autres.
D'un point de vue matériel, en échange de notre billet, la responsable du wagon nous remet un jeton de plastique.
Lorsque nous serons à proximité de notre gare d'arrivée, la préposée nous remettra notre ticket en échange du jeton. C'est très pratique comme système car, comme cela, nous savons que notre arrêt est le prochain.

Arrive le matin : il fait beau et frais et nous avons pu dormir (un peu !).