Le 17/08
Salut !
Je me suis jeté de mon lit vers 8 heures ce matin et à cette heure il n'y a pas un étranger dehors, pas l'ombre d'un pataugas. Il faut dire que nous sommes à l'heure de Pékin alors qu'il y a au moins deux fuseaux horaires qui nous séparent.
A 8 heures donc il était 6 heures au soleil et l'air était bien frisquet. J'ai pris mon petit déjeuner en pull en me réchauffant à coup de gorgées de thé brûlant. Ensuite je me suis lancé sur la kora, le chemin de pèlerinage qui fait tout le tour du monastère.
Une heure de marche à se muscler le bras droit à force de faire tourner les énormes moulins à prière. Je marchais au milieu des pèlerins contemplant ces visages burinés par le soleil de l'été et le vent de l'hiver.
Ils marchent tout en récitant leurs prières. Les femmes en habit traditionnel leur cheveux tressés en longues nattes et des bijoux de turquoise et d'ambre sur la poitrine, les hommes portant leur chubba aux très longues manches sur des vêtements occidentaux.
Après cet exercice matinal, j'ai été d'office intégré à un groupe pour la visite guidée du monastère. C'est un peu décevant mais c'est la seule solution pour visiter les différents bâtiments.
A l'intérieur je retrouve avec plaisir ce calme feutré éclairé par l'or des statues et par la flamme des lampes à beurre. Bien que les visiteurs piétinent et se pressent devant elles, les immenses statues d'or méditent sereinement. Il y a là Shakyamuni le bouddha historique ou comme on dit ici le bouddha du présent, Maitreya le bouddha du futur et Manjoushri le bouddha de la sagesse entouré des grands Lamas statufiés.
La visite terminée je suis resté là à flâner au milieu des moines. A midi je me suis arrêté au petit restau rustique à l'entrée du monastère. Pour le dessert j'ai acheté des brugnons rouges et excellents et je suis parti visiter la grande stupa d'où l'on a une belle vue sur le monastère. L'après midi est différente du matin, les moines ont plus de temps et c'est mieux.
J'ai visité l'imprimerie où sont fabriqués les livres de prières Tibétains (pécha) de manière très artisanale. Deux moines travaillent ensemble pour encrer la planche de bois, placer le papier, presser, retirer le papier et recommencer à vive allure. Les jeunes moines sont plus bavards pourtant mon tibétain naissant n'est pas utile ici car on parle un langage différent de celui de Lhassa , (celui que j'apprends).
Par exemple pour dire je suis français je disais : « parensi re » alors qu'ici je devrais dire « fago re »..vous imaginez un peu mon trouble ?? Et pour dire bonjour, merci, au revoir.. c'est pareil : c'est pas pareil. Enfin en baraguouinant du globish (global English) on a réussi à parler de Zidane, donc finalement le courant est passé.
Puisque je suis ici je voudrais en profiter pour remercier Zinedine Zidane pour être aussi célèbre. En effet s'il n'était là j'aurais loupé moult conversations avec les moines du Potala ou ceux de Labrang. Merci Zizou !
Là présentement je suis un peu crevé et ce sera douche chaude, soupe de légumes et dodo. Demain je vais voir le 'pays d'herbe' une espèce de steppe. Mais c'est ou l'Asie centrale???