Découverte de la salle des machines avec un vent fort sur l'Atlantique

18 Mai - Le vent se lève

Un dimanche qui ne ressemble à aucun autre. Le rythme des activités a bord n'est pas significativement ralenti pour se démarquer des autres jours de la semaine.
La cadence du navire impose sa loi. Le Chef Ingénieur slovène apprêté de sa combinaison blanche immaculée nous fait une présentation de la salle des machines. Quelques chiffres pour les intéressés : moteur diesel 8 cylindres en ligne, 23000 chevaux, 2 turbocompresseurs, 75t de fuel par jour(à la louche 8000 litres au 100 km), régime de 0 à 90 tours/minutes pour atteindre 22 nœuds (40 km/h). Le moteur entraîne en prise directe une hélice à 6 pales de 6 m de diamètre. Le fuel est injecté à 125°C après avoir été séparé à bord de son eau et de son asphalte. Refroidissement par eau. Etanchéité de la sortie d'arbre par une chambre a pression d'huile. Démarrage assuré par une charge de haute pression de 30 bars. Et tout sur au moins 3 étages…

The Engine room. La photo 3 est celle d'un piston de rechange...La dernière la salle de commande.

Salle des machinesSalle des machinesPiston de rechangeSalle de commande

Certains travaillent alors que d'autres font des efforts pour trouver des réponses à des questions existentielles au bout d'un horizon insondable. L'océan montre de plus en plus de caractère, le bateau cogne plus, le vent souffle fort (force 6) et l'équilibre à bord n'est plus une référence. Alors pour y remédier pourquoi pas un petit ping pong dans la salle de sport ? N'est ce pas Jacques ?

Vu du navireNicolas SturaroL'equipageL'horizon

J'étais ensuite sur le pont de navigation depuis la tombée de la nuit jusqu'à assez tard. Envouté par les 150m avant du navire se cabrant, plongeant langoureusement puis butant sévèrement sur les grandes vagues de houle, sous le regard silencieux des officiers de quart. Surf nocturne rendu mémorable par les reflets brillants d'une lune majestueuse.

Puis l'océan est devenu de plus en plus agité, le commandant changeant de cap souvent afin de trouver le meilleur compromis entre notre route et la sécurité de la marchandise, les boites empilées sur le pont du Manet. En dehors des instruments, c'est la lune tournant autour du bateau qui m'inquidait que nous changions de direction constamment. J'ai même ressenti un forme de tension au près des officiers. Alors le spectacle jusqu'ici grandiose s'en est trouvé menaçant pour le petit terrien que j'étais. J'ai courageusement quitté la passerelle, je suis allé me coucher, pas vraiment pas fier de moi : j'avais la trouille !

Mer agitéeL'horizonDe grandes vaguesVue du navire