Huahine et Moorea

Huahine

bateau

Le programme est le même : parcours en accéléré, peu de sommeil pour faire le maximum, snorkeling, plongée, visite d'une autre ferme perlière, découverte de plats locaux au restaurant ou au camion...

Mais le but essentiel est toujours et d'abord de capter l'âme de l'endroit, une île étant avant tout un être vivant qui a son passé propre, son développement particulier, et son génotype résultant d'un brassage perpétuel de gènes à travers l'Histoire. Comme un monstre sortit du fond des mers et que l'on chevauche le temps d'un rodéo avant qu'il ne replonge. Huahine offre une ambiance douce et paisible, enchanteresse. Les courbes sont fluides, le vent est une caresse chaleureuse, l'atmosphère est sucrée, presque énigmatique ; Huahine est féminine.

J'achète une machette dans une boutique de Fitii et me familiarise avec son maniement grâce à un pêcheur ceinture noire en découpe de noix de coco. C'est ce qu'il y a de moins cher en Polynésie...

plage de Huahine

Après la visite du marae Maeva et des parcs à poissons je me recueille dans l'enceinte du grand Sofitel Heiva, entre ses bungalows posés face au magnifique lagon. Comme il est fermé pour rénovation, on a l'impression d'être dans une carte postale figée, ou plutôt dans un hôtel fantôme, le temps semblant s'être arrêté. Cela ne m'empêche pas de palmer pendant 1H dans ce qui m'a attiré ici avec ses pinacles coralliens : le fabuleux "Jardin de corail".

Ma machette nous cuisine encore une autre ha'ari -noix de coco- en suivant la subtile recette suivante : "couper, puis manger".

Je passe la nuit dans la Twingo, me réveille sous un arc-en-ciel, me baigne en mâchant un reste de ha'ari, et vais chercher un jeune couple de mariés pour les conduire à l'aéroport comme je leur avais proposé la veille. Nous avons le même vol pour Moorea.

Moorea

Enfant sur la plage de MooreaOn comprend bien pourquoi cette île est en forme de coeur : c'est tout simplement palpitant de longer les baies magnifiques de Cook et d'Opunohu. Un immense bateau de croisière américain mouille dans la baie d'Opunohu, mais ses passagers ne se risquent pas à descendre se mêler à la population primitive et tribale, leurs langoustes suffisant apparemment.

Je prends le bus et traverse ce coeur comme un globule jusqu'au camping Nelson, face à deux superbes motus à portée de brasse, pour 1300 francs pacifiques la nuit, soit 11 euros. Je me retrouve dans un fare à deux lits, à 100m de la plage. Louise, une anglaise, est en plein tour du monde, et cela suffit pour que l'on sympathise rapidement! Je lui troque donc quelques morceaux de ha'ari contre des tuyaux sur l'Indochine, puis finis par m'évader au coeur du coeur.

Il m'a fallu 6H de marche pour atteindre le col des Trois Cocotiers. Je n'ai pu attaquer le Mont Rotui à cause du mauvais temps, mais ici déjà la vue est royale, la forêt de bambous magique, et le chemin très glissant. Personne ne m'a pris en stop cette fois -les polynésiens se méfient- sauf vers la fin. Louise est là et me propose de nager jusqu'au motu Tiahura où des raies pastenagues nous attendent.Port de Moorea

C'est vrai que le mahi-mahi est délicieux (il s'agit en fait de daurade coryphène). J'en digère en regardant la voûte étoilée dans une nuit enfin claire. Les étoiles sont inversées, c'est déroutant.

Lever tôt pour rejoindre le club de plongée. Je passe une heure sous l'eau : la visibilité est assez bonne, et un magnifique requin citron me tourne autour. J'utilise le début d'après-midi à visiter galeries d'artistes et boutiques de perles tout aussi magnifiques (les prix semblent plus intéressants directement dans une ferme), et fais un peu de snorkeling à jouer à cache-cache avec deux belles raies.