Musée de Rizzah

Mercredi 14 et 15 juillet 2004

Dernier petit déjeuner à l'hôtel. Le serveur est désespéré par l'état de la table qu'une famille vient de laisser : une véritable porcherie, des amas de nourriture à peine entamée, des boissons renversées, bref un véritable carnage.

Nous souhaitons visiter le Musée de Rizzah Abassi (2 500 Ri/p). Nous prenons le métro jusqu'à la station Mosalla mais ce n'est pas idéal. De là, il est nécessaire et préférable pour éviter une engueulade, de prendre un taxi.

 

Musée de Rizzah AbassiCe musée est une véritable petite merveille : sur 3 étages, nous avons un large aperçu de superbes pièces pré -islamiques, islamiques et d'art religieux : rythons et autres pièces en or, peintures, faïences, poteries et corans enluminés.

En sortant, nous tentons de prendre un taxi mais ils demandent une fortune (30.000 Ri) pour nous mener jusqu'à la station de métro la plus proche. En chemin, nous nous arrêtons pour la dernière fois (promis) au fast-food (1 hamburger, 1 pizza, 1 frite et 2 boissons pour 54.000 Ri). Nous achetons également 2 kg de pistaches, des biscuits, des figues et du sucre au safran pour 175.000 Ri.

 

Musée de Rizzah AbassiNous réglons la chambre (1 136.000 Ri) avant de se mettre d'accord avec le chauffeur de l'hôtel pour nous conduire à l'aéroport vers 2 h du matin.

Et dire que nous pensions que ce serait simple de quitter l'Iran. Que néni !

Primo : nous nous gourons de terminal. Nous entrons effectivement dans le terminal « departures » du terminal international. Pensant effectivement qu'il n'y en a qu'un seul.

Erreur. Ne pas voir notre vol annoncé sur les prompteurs ne nous perturbe pas outre mesure car nous sommes bien à l'avance. Nous changeons les derniers rials dans une aubette située sur le parking, ensuite, nous nous mettons dans la file unisexe pour rentrer dans l'aéroport même. Popol a les deux billets d'avion et rentre plus rapidement que Koko. Il faut dire que les femmes contrôleuses prennent très au sérieux leur rôle et tout y passe. Et elles ne rigolent pas.
Elles font peur avec leurs airs sévères et leurs habits super traditionnels.

Première angoisse : les femmes contrôlent les tickets d'avion et Koko ne les a pas. Popol est par contre déjà rentré dans le hall de l'aéroport.

Deuxième angoisse : les matonnes font savoir à Koko que le vol pour Cologne, c'est pas ici, mais au terminal situé à côté. Panique à bord puisqu'il fait prévenir Popol, qui est déjà loin et remonter à contre courant la file qui s'est accumulée derrière nous (et à cause de nous.).

Nous trouvons le bon terminal (vols internationaux d'Iran Air uniquement) situé à 50 mètres du terminal international (pour compagnies étrangères). On ne mélange pas les serviettes et les torchons en Iran. Et nous sommes plutôt du côté des torchons : pas d'air co, pas de prompteurs, des enregistrements qui font sourire (quoique à 3 h du mat, dans une chaleur torride et dans la désorganisation la plus totale, nous avons juste hâte de quitter ce pays le plus rapidement possible).

Ensuite, ils sont également avares en panneaux car c'est au pif que nous montons à l'étage pour le contrôle des passeports. Mais il n'y a personne. Et nous attendons, attendons et attendons patiemment. Et notre patience est mise à rude épreuve.

Au bout d'une bonne demi-heure, nous passons enfin le portique et pouvons nous installer dans les confortables fauteuils du terminal international (le terminal « compagnies étrangères » et celui d'Iran Air international communiquent ensemble). Par contre, pas de trace du Gate 2 où nous devons nous présenter pour l'embarquement.

Soit. Les magasins free shop sont nombreux et ouverts à cette heure matinale. Enfin, un gradé hurle « Cologne » en nous indiquant le fond de la salle, où nous passons encore une fois par des portiques de sécurité, hommes et femmes séparément. Comme exemple de la précaution des nanas matonnes : elles ont fait enlever devant tout le monde (filles) le pantalon d'une femme enceinte et elle a du montrer son gros ventre, preuve qu'elle ne trimbalais pas de choses délictueuses sous ses habits.

Et nous voilà dans le couloir suivant les gens avec lesquels nous voyagerons.

Mais pas de Gate 2 en vue. Au bout de quelques mètres, une porte, un avion et nous nous engouffrons tous avant de nous faire refouler car c'était un vol sur Dubai. Cela en devient Kafkaïen.

Enfin, après encore quelques péripéties et une bonne demi-heure de retard, nous décollons.
Le vol se passe sans problèmes, le petit déjeuner est copieux et nous survolons une Europe sous une chape de nuages. Atterrissage sous la flotte et dans le froid à Cologne.

Mais ce n'est pas fini : il faut encore rentrer à Ans en train. Et nous avons beau critiquer le manque de panneaux iraniens, la gare de Cologne en est également avare. D'abord la navette de l'aéroport jusqu'à Cologne. Ensuite, achat d'un ticket jusqu'à Aachen et changer pour Liège où les parents de Koko nous récupèrent et nous déposent devant la maison.

Sentiments étranges de se retrouver à la maison après un mois d'errances persanes, en ayant l'impression étrange d'avoir parcouru la moitié du monde.

Very strange Iran. Iran Ghoubé ?

Klavdija CIBEJ & Jean-Paul DZISIAK

Août 2004

Site Web de l'auteur : www.jpdzisiak.be