Vallée des temples

Jeudi 18 mai

Castel di LombardiaParking du Castel di Lombardia. Il est 8 heures et on n'a pas si bien dormi que ça. Il faut dire que les discothèques peuplent ce quartier, ainsi on a eu droit à diverses musiques, parlottes , bagarres même. Je ne parle pas du vrombrissement des voitures, lancées à toute allure et qui nous frôlent jusque sur le parking . Du coup, ce matin la forme olympique est absente et on se déplace le long du mur d'enceinte du château pour récupérer un peu. Il y a déjà un camping car immatriculé 71, un département du centre je crois et contrairement aux apparences ce sont des écossais vivant en France qui l'habitent, un peu ébahis de leur parcours un peu chaotique. Nous leur faisons part de nos propres difficultés pour les rassurer, mais ils semblent perdus, tout près de rebrousser chemin. Ils ont rayuré leur véhicule tout neuf sur une bonne longueur, je ne donne pas cher pour la suite de leur séjour.

Le château que l'on veut visiter est « free », mais fermé de toutes parts, portant on réussit à se trouver une entrée par une porte branlante. Ainsi on peut faire le tour de la cour d'honneur devenue théâtre de plein air. La tour Pisane haute de 24 mètres est inaccessible, car dangereuse, il faut croire. Dommage ! car c'est un superbe belvédère, d'où l'on a un point de vue unique sur la ville d'Enna, sur le village de Calascibetta perché sur une montagne face à nous et l'Etna lorsque le temps est clair. C'est sur les bords du lac de Pergusa aperçu à quelques kilomètres à peine, que Pluton enleva Perséphone qui cueillait des fleurs pour en faire la déesse des enfers. Les temps modernes ont, un jour, asséché le lac pour créer un circuit automobile, le site fut contaminé et les autorités de l'environnement décidèrent alors de dévier le cours d'un fleuve pour remplir à nouveau le lac , afin de retrouver la faune et la flore d'origine et l'image poétique de la mythologie.

Lors de la visite de Morgantina, j'ai parlé de Euno qui, bien avant Spartacus avait mené la révolte des esclaves durant sept ans. Il mourut emprisonné à Morgantina et sa statue enchaînée et dramatique est dressée au pied du château que nous venons de voir.

On trouve un chemin qui nous mène à la Rocca di Cerere, sorte d'autel de pierre qui laisse deviner les restes d'un temple Grec, dédié à Cerès déesse de l'agriculture. D'ici, panorama imprenable sur la campagne, cultivée sur les pentes comme de jolis potagers en forme de carrés, de triangles et même de cours.

Nous quittons le centre de l'île pour le sud et la vallée des temples à Agrigente. Le trajet est court, bucolique, le soleil brûlant.

La vallée des Temples à Agrigente nous laisse pantois. Les autocars du monde entier se sont donnés rendez-vous sur les aires et les moindres places sont occupées ici aussi. Aucun arrêt n'est possible, nous nous rendons alors au camping de San Léone assez proche du site d'Agrigente.

En Italo Anglo Français on sait qu'un bus est à prendre à l'arrêt « fermata » dont la compagnie s'appelle « Dune ». Il est de couleur orange, c'est le numéro 2.

Durant un itinéraire si court, une panne est imprévisible et inattendue.mais on a une panne. La proximité d'un garage nous sauve, nous devons changer de machine, le reste du trajet est sans encombre.

Vallée des temples : Voici donc Agrigente et sa fameuse Vallée des Temples, que de nombreux séismes ont façonnée comme on la voit aujourd'hui. Notre visite commence par « le Gigante »énorme statue de 7mètres 50 de long qui peuplait avec d'autres géants des temples destinés à Zeus ou a Neptune. Il gît au sol de tout son long et pour le voir, on doit monter sur un bloc de pierre à ses pieds. Poursuivons notre chemin au milieu des temples écroulés, que l'imagination peut reconstruire, l'espace d'un rêve grâce aux restes de colonnes dont quelques unes ont été relevées.

Au bout du site, le temple des Dioscures dresse sur le ciel bleu ses 4 colonnes encore partiellement revêtues de l'enduit d'origine du « Vème siècle avant J C quand même.
Vallée des temples : restes de colonnesOn pense qu'il a été dédié à Demeter et à Perséphone, la cueilleuse de fleurs d'Enna élevée à la dignité de déesse infernale. Ce temple de Démeter est devenu le symbole d'Agrigente et décore tous les dépliants touristiques.

Il y a peu de visiteurs ici, à l'extrême bout de la Vallée ,on flâne longuement puis on rejoint l'autre partie du site où les hordes nous ont précédés. On longe maintenant un chemin bordé d'habitations troglodytes et de temples, dont celui de la Concorde, sous les échafaudages de sa restauration, puis celui de Junon ( en Grec Héra ). En fin de journée les visiteurs ont été cueillis par les autocars , nous finissons donc tranquillement notre visite parmi les lauriers roses, les genêts odorants, les liserons bleus aux fleurs grosses comme des soucoupes. La journée fut dure, mais bien belle. On rejoint notre arrêt de bus pour retrouver notre point de chute, le camping de San Léone. Je rappelle qu' à l'aller une panne nous a perturbés, nous sommes donc inquiets lorsqu'il se retarde. Nous apprenons incidemment qu'il est encore en panne, alors au bout d'une heure d'attente nous hélons un taxi, c'est alors que notre bus numéro 2 se pointe. Le retour au camping se fait en dix minutes, dans une circulation invraisemblable. On a eu chaud dans tous les sens du terme ...

Vendredi 19 mai

Camping de San Leone Valli di Templi, vers Selinonte.
Nous achetons sur le bord de la route un gros sac d'oranges et un petit panier de cerises qui se révèleront fades. C'est ainsi pour tout, les tomates ont la peau dure et les fraises un cour sans saveur, ceci étant dû au climat rude et peut-être au manque d'eau. La campagne est pourtant belle, avec ses cultures sur' des mouchoirs de poche de terrains en long, large ou bien ovale suivant le relief. Oliviers, amandiers et pistachiers se partagent le territoire. Leurs troncs noueux prouvent qu'ils sont là depuis des lunes. Parfois la cime des oliviers est coupée, du coup les branches basses se développent et retombent vers le sol à la manière des saules pleureurs. C'est curieux !

Diné sur le joli port de pêche de Port Pale après Sciacca et Menfi. Sur cet itinéraire il y a beaucoup de tunnels, des viaducs qui dominent des routes enroulées, le voyage est formidablement imagé.

SelinonteMonumental site champêtre, érigé en promontoire sur la mer, Selinonte fut fondée par les Grecs vers 63O avant notre ère, puis détruite par les Carthaginois. Longtemps oublié la ville mise au jour est considéré comme l'ensemble architectural le plus remarquable de la Méditerranée.

On marchait à nouveau parmi les temples debout, les grandioses éboulis et les énormes soubassements des temples. Le soleil de la fin du jour ajoute une note dorée aux pierres. On rejoint l'autre colline et l'acropole où se dresse le dernier temple . Nous sommes seuls et avons perdu le sentier du retour.que nous finissons par retrouver en suivant le bord de la falaise qui domine la mer. On rallie le camping Athéna au village de Marinella où nous allons déplier cartes et guides afin de faire des plans sur cette comète.

Le gardien jardinier est là, toujours autour de nous, drôle de camping à la liberté très surveillée, il faut faire avec car il n'y en a pas d'autre. Bonne nuit les petits ! ...