Joffreville, montagne d'Ambre

Le 10 Août 2005

Cette journée pourrait s’appeler « A la recherche du Caméléon perdu » !! Nous sommes partis ce matin vers les 8h00, en direction de Joffreville et de la Montagne d’Ambre. Ce n’est qu’à 30 km, mais la route est évidemment défoncée à quelques endroits. Nous avons avec nous une guide : Pierrette qui est malgache. Lorsque nous arrivons à Joffreville, rien ne laissait penser que 50 ans auparavant il y avait une garnison française et une ville avec de jolies maisons entretenues. C’était un lieu de villégiature pour l’été car la température était plus douce ici.
Il faut d’abord payer un droit de passage (en plus de l’ entrée au parc). Il paraît que c’est assez nouveau sur Madagascar. Francis nous dépose à l’entrée du chemin de rando. Nous sommes c’est vrai dans une forêt magnifique de type équatorial : des fougères arborescentes, des yuccas, des palissandres, des arbres dont je n’ai pas retenu le nom, mais aussi des eucalyptus, des pins et des sapins. Bien sur notre but, c’est quand même de voir des caméléons et des serpents (ça c’est pour épater Adrien, mon fils). On a dû regarder sur tous les lantanas que l’on a croisés, car ces bêtes là aiment ces plantes. RIEN. Donc nous avons marché 3 heures à travers la forêt, nous avons vu 3 cascades (très jolies d’ailleurs), et c’est enfin à la cascade sacrée, que nous avons vu un tout petit caméléon, que nous n’avons même pas pu photographier !! Puis au retour, un caméléon de taille respectable.

une cascade de la forêt d'Ambre  un caméléon

Une cascade de la forêt d'Ambre, et un Caméléon

Nous avons aussi vu des lémuriens endormis dont je ne saurais dire à quelle race ils appartenaient. Nous sommes rentrés pour le déjeuner à Joffreville dans une petite auberge. Puis Francis nous a amené à notre « hôtel ». En fait nous dormons dans un monastère, tenu par des sœurs. C’est sympa et très propre, et la vue sur Diégo et sa baie est grandiose. Comme il était tôt nous sommes allés visiter Joffreville. Quelle désolation. Cela ressemble à une ville fantôme. La rue principale reste à peine goudronnée. La plupart des maisons en dur sont en ruines, et celles qui sont encore debout sont dans un piteux état. C’est bien sur sale, et on ne voit pas beaucoup de gens travailler. Les enfants il y en a beaucoup, et ils vous disent toujours bonjour avec un grand sourire, et c’est très agréable. A 19h00 nous dînons dans la salle commune en compagnie d’autres touristes. Les sœurs nous ont fait à manger pour 20, et des spécialités locales, dont un gratin avec une plante inconnue pour moi. Elles ont aussi rajoutée de la pâte de piment, au cas où on trouverait le plat fade. Je n’en ai mis qu’un milligramme, mais j’ai la gorge en feu et même pire. Ça fait rire tout le monde, c’est déjà ça !!! Ce soir on bat les records, nous sommes au lit à…20h30 !

Le 11 Août 2005

Départ de Joffreville à 08h00 sous un léger crachin. Le temps change vite. A 7h00 de notre chambre on ne voyait pas Diégo, et à 08h00 cela s’était déjà levé. Direction la nationale 6 pour nous rendre au Tsingys rouges, puis à l’Ankarana.
Nous faisons 40 ou 50 kms sur la Nationale. La vie est au bord des routes. Les taxis brousses sont remplis à raz bord, au mépris de toute sécurité. Nous quittons la route pour une piste de couleur rouge donnée par la latérite.
Francis nous dit qu’il vaut mieux un 4 x 4 pour aller jusqu’aux Tsingys, et effectivement on comprendra pourquoi au retour. Le paysage est une sorte de bush avec des eucalyptus, car il y a eu pas mal de déforestation et cet arbre repousse vite. On s’arrête pour goûter un « Moukout ». C’est un fruit gros comme un pamplemousse mais d’aspect gélatineux au goût très acide.
La terre est très rouge. On monte. Tout d’un coup, d’un côté la plaine et la Montagne d’Ambre et de l’autre l’Océan Indien. La piste est très très difficile et nous sommes pas mal secoués.
Nous arrivons au site que Francis appelle « Jurassic Parc ». Et c’est vrai qu’il ne manque que les dinosaures !. en bas de ce canyon il y a d’un côté des concrétions de latérite qui forme des cheminées presque pointues, et de l’autre une oasis de verdure. C’est très étrange et très beau à la fois.
Nous arrêtons pour admirer un autre site, et nous descendons à pied vers le 3ème site. Nous traversons un fin cours d’eau, mais ne nous enfonçons pas dans la terre. Cette terre rouge, ces concrétions rendent cet endroit « hors du temps ». Il est quand même à déplorer que certaines personnes se soient amusées à « décapiter » ces Tsingys et que les guides puissent amener les touristes à côté du site (en passant par le cours d’eau) en voiture.

des Tsingys rouges

Des Tsingys rouges

Heureusement nous sommes arrivés les premiers. Ce qui est fou, c’est que ce n’est pas mentionné ni sur le routard, ni sur les autres guides.
A l’aller nous avons croisé un VTT (un mec tout seul) et au retour c’est une 4L dont nous doutons qu’elle arrive au bout. Avec 3 touristes + le chauffeur elle touche presque par terre. Alors si elle arrive à descendre, elle ne pourra pas remonter, c’est certain, vu la difficulté que nous avons eue avec notre 4x4.