Kota Kinabalu

Notre arrivée à Kota Kinabalu (capitale du Sabah, région autonome de la Malaisie) ne sera pas inoubliable ! Nous avions réservé un hôtel à au moins 3 kilomètres du centre, dans une espèce de zone industrielle. La première mission a donc été de trouver un hôtel pour le lendemain au coeur de la ville. Nous élirons finalement domicile au Summer Lodge. C'est à KK que nous nous renseignons pour faire l'ascencion du Mont Kinabalu (la plus haute montagne d'Asie du sud-est). Malheureusement si on veut le faire seul, il faut réserver la chambre du refuge de Laban Ratan des mois à l'avance, chose que nous n'avions évidemment pas faite ! Nous nous résignons à passer par une agence (cela nous coûtera environ 40% plus cher que si on l'avait fait seul). L'après-midi, nous prenons un bateau pour rejoindre l'île de Manukan au large de KK.

Ile de BameoLe lendemain matin 6H30, notre chauffeur arrive pour partir au Kinabalu Park. 8h00, nous partons enfin car l'un des couples qui fait parti du voyage ne s'était pas réveillé mais a tout de même pris le temps de prendre le petit déj...Dans le mini van, nous jouons au pronostic de leur nationalité avec les deux américains qui nous accompagnent (on vous passe les détails). Ce sera finalement un couple d'italien ! Le mont Kinabalu, culminant à 4 095 mètres, est l'un des plus hauts de l'Asie du Sud-Est, . Il est situé dans l'état malaisien de Sabah, au nord-est de l'île de Bornéo. Il est caractérisé par une diversité biologique phénoménale et héberge de nombreuses espèces endémiques, notamment plusieurs plantes carnivores du genre Nepenthes. Son ascension est le sommet à faire pour les asiatiques de cette région du monde et fait également l'objet d'une course, un fois par an,qui consiste à faire l'aller retour. Un parcours de 21 kms réalisé en moins de 2H45 pour le détenteur du record. Une chose est sûre, on ne comprend toujours pas comme cela peut être possible ?! En ce qui nous concerne, nous démarrons notre ascension aux alentours de 10H30 le premier jour. Nous grimpons des centaines et des centaines de marches et de sentiers escarpés mais bien balisés (un guide est obligatoire mais peu utile). Le paysage est agréable et varié, au fur et à mesure que nous grimpons, il se transforme, de la jungle majestueuse et gigantesque, nous passons par une zone d'arbuste, de rocailles, tombons sur des plantes carnivores... Nous mettrons 4 heures (pause déjeuner incluse) pour faire les 6 premiers kilomètres qui nous séparaient du refuge de Laban Ratan. Au refuge, nous sommes entre 50 et 70 alpinistes du dimanche de toutes les nationalités (Italiens, Japonais, Koréens, Allemand, Français, Anglais...). La température extérieure n'est plus que de 7°C. Nous sommes à environs 3000 mètres d'altitude (3353 exactement). L'ambiance est sympa, cosmopolite et conviviale comme on aime. On sent cependant que chacun se prépare...à sa façon. Les japonais avec leur guide étudient sur une carte les courbes dénivellées, au regard de leur performance du lendemain, on en rigole maintenant. Par contre nous envierons leur suréquipement. Vers 17H-18H, le buffet est servi, nous mangeons avec appétit, à 20 heures, tout le monde est au lit car le réveil est prévu pour 2H30. La pluis tombe abondament. Au réveil vers 2H00, la pluie est toujours là, nous sommes inquiets, notre équipement est très sommaire. 3H, nous partons. J'ai un peu de mal à trouver mon rythme, Stéphane part devant, je suis la dernière du groupe mais petit à petit je retrouve mon rythme, je remonte la file de lampes torches. Il pleut toujours mais la température est agréable pour marcher. Quant à moi (Stéphane), ce matin, j'ai de bonnes jambes et je rejoins au bout d'une heure de marche les premiers partis. Je (Anso) passe le check point derrière Stéphane et Lucas qui sont certainement loin devant, il y a des portions assez difficiles qui nécessitent l'aide de cordes. Cette ascension de nuit, la pluie, les lampes frontales...créent une atmosphère particulière. Passé le check point, la pluie est plus abondante, il fait froid, le vent s'est levé, nous marchons sur du granit...il faut se tenir à la corde mouillée et gelée. Nos ponchos font bien pâle figure et ne sont pas très efficace. J'ai les mains gelées, petit à petit mes vétement sont trempés, mais je suis qu'à 300 mètres du sommet, seule. Je lutte, j'ai vraiment froid. Stéphane doit m'attendre au sommet, il faut le rejoindre mais les tremblements se font plus en plus forts et aurons finalement raison de moi à moins de 200 mètres du sommet. Je ne tiens plus, j'ai trop froid. Je vois le jour pointé entre les nuages épais mais n'ai plus la force de monter. Je prend la décision de redescendre et à ce moment là, je sais déjà que je le régreterai. Je suis cuite. C'est vrai maintenant je m'en veux, j'aimerai remonter et allez finir ces foutus 200 mètres...peut-être un jour !
Stéphane, lui est arrivé au sommet avant le levé du jour. Le ciel étoilé est magnifique. Il est resté près Kota Kinabalud'une heure (à m'attendre...), un court moment, il a observé les inombrables étoiles dans la nuit noire, puis le lévé du jour et l'arrivée de nuages encore plus menaçants. Ce sont des instants magiques, gravés dans la mémoire...l'effort réalisé renforçant la beauté du payasage (bien qu'aperçu brièvement).

Nous nous retrouvons au chalet, je suis toujours gelée! Nous nous jetons sur de succulents muffins et du thé bien chaud. Une heure trente plus tard, nous redescendons. Au fur et à mesure de la descente, on sent la température remonter. La descente n'est pas facile, surtout pour nos genoux qui pâtissent à chaque foulée. 3 heures seront nécessaires pour rejoindre notre point de départ de la veille, sous un temps magnifique. On n'en fini pas de contempler ces paysages. Nous récupérons nos sacs à dos laissés en consigne et attrappons un bus pour Ranau et trouvons rapidement un hotel. Nous posons nos sacs et nous rendons directement aux sources chaudes de Poring nous reposer : cela fait du bien après l'effort. Après ce repos réparateur, sur le retour, nous voyons "Rafflesia blowing". Youpi, nous alons enfin voir pour de vrai cette fleur, a priori poussant uniquement en Malaisie. Nous ne seront pas déçus, c'est vraiment une drôle de fleur. La nôtre mesure environ 60 cm de diamètre; les plus grosses dépassent le mètre de diamètre. Nous l'observons sous tous les angles, la photographions sur toutes les coutures; on est super content, la journée aura vraiment été riche en émotions. Retour à Ranau où nous dinons dans un resto chinois devant les jeux olympiques et assons une nuit réparatrice mais courte! 6heures, debout! On veut prendre le bus pour Sandakan qui passe à 7 heures 30 et on ne veut pas le rater. En fait, on ne le ratera pas puisqu'il passe en fait à 9 heures!