Du Maroc au Mali en camping-car - Maroc

De Sidi Ifni à Tombouktou en camping-car en passant par la Mauritanie.

Intro

Lorsque dans un camping de Sidi Ifni au Maroc j'ai dit à un collègue camping cariste, que nous avions un projet de voyage au Mali, il a levé les sourcils, puis son visage s'est éclairé et il m'a répondu: "c'est super. Vas-tu le raconter sur internet"? Ce fut à mon tour de lever les sourcils. Je n'avais pas du tout envisager cette éventualité car je pensais que mes pérégrinations n'intéressaient personne. "Au contraire, me dit mon interlocuteur, c'est un voyage peu courant dont le récit pourrait intéresser plein de gens". J'ai repensé à sa réponse et me suis dit que finalement, pourquoi ne pas raconter ce périple d'un mois qui, du Maroc devait nous conduire jusqu'à Tombouctou via la Mauritanie.

Une histoire doit commencer par le commencement et celle-ci débute  au mois de février de l'année dernière. En 2008 nous étions descendus jusqu'au Sénégal par la Mauritanie et nous avions été si déçus de ne retrouver ni le pays que nous avions visité ni surtout la population que nous avions rencontrée de nombreuses années auparavant que nous avions écourté notre séjour au pays de Léopold. De reour au Maroc nous ruminions encore lorsque nous avons rencontré, au camping de Boujdour, des camping caristes qui revenaient du Mali et qui ne tarissaient pas d'éloges sur le pays et la gentillesse des habitants. Ils nous ont donné envie de revenir dans cette région d'Afrique non seulement pour la visite, la découverte et le plaisir des rencontres mais aussi pour effacer ce petit goût amer que nous ramenions du Sénégal. L'idée a mûri durant l'été 2008; puis nous avons commencé à nous informer et peu à peu l'envie est devenue projet. J'ajoute que depuis de très nombreuses années, le rêve récurrent de découvrir le pays Dogon revenait régulièrement me visiter, surtout quand on parlait d'Afrique, rêve qui semblait au fil du temps prendre des allures de plus en plus improbables . A l'automne je me suis lancé dans la recherche de compagnons de route mais début décembre je n'avais pas d'écho; toutefois j'étais bien résolu à partir seul. Puis coup sur coup deux réponses nous sont parvenues, la seconde la veille de notre départ le 14 décembre 2008.

Nous avons rejoint le Maroc seuls et avons passé les fêtes à Sidi Ifni. Mi janvier nous nous sommes retrouvés les trois équipages et avons pris la route du grand sud sous des trombes d'eau.  Le ciel de cet hiver 2009 a ouvert ses vannes et arrosé le Maroc comme jamais à la grande joie d'une population pour qui la pluie est une manne sauf quand elle occasionne des inondations meurtrières et destructrices, ce qui n'a pas été le cas cette année. En plein désert, entre Guelmim et Tan Tan les oueds débordaient et tous les gués étaient submergés. Peu à peu nous avons retrouvé le soleil; Tarfaya, Layoun, Boujdour, Dakhla, la descente du Maroc est une longue, parfois monotone succession de kilomètres, des centaines de kilomètres longeant sur une partie du parcours une côte sauvage le long de laquelle on retrouve les mordus de  la pêche.

Un sud marocain fleuriSidi Ifni