Tombouctou

Le lendemain nous prenions la route vers Douenza car c'est de là que part la piste vers Tombouctou. Les Allemands qui nomment la ville «Timbouctou» (prononcer Timmbouctou) ont raison car le mot signifie le puits (bouctou) de Tim, nom de la fondatrice de la cité. Tombouctou fait partie de ces villes comme Katmandou ou Samarcande entourées de mystère dont le seul nom suffit à lâcher les rênes au rêve et à l'imagination. Aussi, venir au Mali et ne pas voir Tombouctou nous semblait une aberration.

A Douenza nous avons donc loué les services d'un 4x4 pour franchir en presque cinq heures les deux cents km de tôle ondulée et d'ornières sableuses qui remontent vers le nord à la rencontre du Niger qu'on franchit grâce à un bac. Une fois sur la rive nord du fleuve il ne reste que trente km de route pour enfin atteindre le mythe ...et en être déçu. La ville en elle même est banale. On y retrouve certes les traces des explorateurs du 19ième siècle, dont René Caillé, qui ont parfois risqué leur vie pour lever le mystère mais aujourd' hui c'est une cité dont les rues peu à peu envahies par le sable n'offrent rien de remarquable. Seules les deux mosquées les plus anciennes en torchis méritent une mention.
Au retour, la traversée du Niger se fait par le premier bac du matin; le disque du soleil se hisse lentement au-dessus de l'horizon au moment où nous quittons la rive et son apothéose apporte des taches de sang et d'or sur les eaux calmes du fleuve. Pendant la courte navigation nous devisons avec un groupe de japonaises qui en deux mois visitent l'Europe et l'Afrique. Elles n'ont vraiment pas de temps à perdre mais en attendant la rive opposée on peut tout de même se laisser aller à bavarder.

Sur la piste nous croisons, comme à l'aller des caravanes d'ânes qui transportent des céréales vers le nord et en ramènent du sel. On se dit qu'il ne fait pas bon être un âne dans cette région du monde (comme dans beaucoup d'autres). Toutefois les hommes qui les mènent, méritent parfois aussi notre admiration. Parfois seulement. L'après midi un grand vent chargé de poussière ne parvient pas à perturber notre partie de pétanque.

Le Niger avant TombouctouLa mosquée de DjingarciberLa mosquée SankoreCaranane d'ânes sur la piste de Tombouctou