De Tepotzlan à Puebla

Dimanche 19 Février : Les brunes comptent pas pour des prunes !

On est réveille a 7h20 par la gardienne, aimable comme une physio de boite de nuit, qui vient nous réclamer le paiement pour la nuit (fallait régler la veille pour la grasse mat !).
On décolle pour le pittoresque village de Tepotzlan au pied du massif montagneux de Tepozteco. C'est l'occasion d'une petite grimpette a la pyramide, pas exceptionnelle en soit mais qui offre un beau panorama. Nous y rencontrons Tony, un jeune français qui entame six mois de stage au Mexique après avoir fait la même chose en Thaïlande. Suivra ensuite 1 an en Suède pour clôturer son cursus. " Les voyages forment le jeunesse " (si seulement elle pouvait la préserver, pense Sophie tandis que Christophe reste envieux devant ce parcours estudiantin " idéal "…).
C'est Dimanche, jour de marche et on n'est pas les seuls. Beaucoup de familles se promènent et viennent admirer cette belle arche ouvrant sur l'église de la Natividad. C'est un tableau sur fond d'images religieuses et de conquête espagnole réalise uniquement avec des graines : blé, maïs, orge, haricots, etc…du beau travail. Une gamine de deux ans vient vers nous puis nous lance un " bonjour " sur les conseils de sa jeune maman célibataire. Bien que le Mexique soit très conservateur, les mères élevant seule leur enfant sont de plus en plus nombreuses. Il nous a suffit d'échanger quelques mots pour être invites chez elle a Mexico. Nous n'aurons malheureusement pas l'occasion d'honorer son invitation.
Cela nous donne l'occasion d'ouvrir une petite parenthèse sur le mariage " à la mexicana ". Dans ce pays de machos, les hommes prennent les décisions et mettent les pieds sous la table à la maison. Et pourtant, ils sont de plus en plus réticents au mariage, la tradition veut en effet que l'homme subvienne à tous les besoins familiaux (logement, nourriture, éducation) même si l'épouse a un salaire. En cas de divorce, l'épouse garde tout, maison et enfants en plus des économies qu'elle aura pu réaliser pendant la durée du mariage. Les mexicains avec qui nous avons discutes ont été étonne d'apprendre qu'on partageait les dépenses du foyer en fonction de nos salaires et qu'une femme pouvait même inviter son époux au restaurant… En contrepartie, les hommes ont appris le maniement de l'aspirateur et de l'économe… (Comment ? Y'en a qui ne savent pas encore ce que c'est ?

De retour à Cuernavaca, il nous reste assez de temps pour faire une visite chez le coiffeur…et c'est pas la meilleure idée qu'on ait eu. Christophe ne s'en tire pas trop mal avec sa frange de travers mais pour La nouvelle coiffure de SophieSophie c'est une autre histoire. Messieurs vous pouvez sauter le paragraphe, mesdemoiselles attention, vous vous exposez a de nombreuses nuits blanches a la lecture du recit suivant : Pour rattraper la couleur cuivrée des longueurs, Sophie demande quelques mèches de la même teinte. La jeunette, apparemment formée sur le tas (et encore) n'a rien trouve de mieux que de lui faire ce qu'on appelle des " bandeaux ", des mèches enormes. Quand à la couleur…c'est blond clair ! En plus, il n'y avait pas de rinçage et encore moins de shampooing, elle s'est contente d'essuyer les mèches avec un torchon qu'elle trempait dans un seau d'eau déjà utilise. Il a fallut tout rincer à l'hôtel sous peine de voir le produit oxydant continuer d'agir et transformer les mèches en paille cassante ! Bref, problème de communication ou d'incompétence (ou les deux), quoiqu'il en soit c'est une CATASTROPHE : Sophie est blonde, Bimbo style!

Ce soir on laisse le cerveau a la maison (de toute façon Sophie vient déjà d'en perdre une partie…) et on va voir un film débile : El descenso. C'est l'histoire d'une bande de filles qui partent faire de la spéléo et rencontrent des golums version XXeme siècle avec en plus une attirance non dissimulée pour le sang et la chaire fraiche. C'était gore, les ficelles sont classiques mais efficaces et au final on est diverti (ou effrayée…), avec en prime 1h30 de pratique simultanée de l'anglais et l'espagnol (pour les sous titres). A la sortie du ciné, le zocalo est toujours bonde et les concerts résonnent.

Lundi 20 Février : Lucha libre

En route pour Puebla, grande ville de 1,5 millions d'habitants. On avait rate la lucha libre à Mexico, on ne la ratera pas ce soir à Puebla. Devant l'entrée de l'arène, outre les stand de tortillas a chaque coin de rue, des vendeurs ont étalé leur marchandise : les cagoules multicolores des lutteurs, caverne d'alibaba pour Sado Maso du monde entier! A l'intérieur, l'ambiance bat son plein : des supporters de la tribune d'en face battent le tambours, sifflent et font des gestes obscènes tandis que notre voisin de droite leur répond a coup de corne de brume, et celui de gauche enchaîne les insultes et jurons a tour de bras : " chinga tu culo, hijo de tu puta madre, pendejo… "
L'atmosphère est donc détendue et sympathique. Puis arrivent les lutteurs masques dans leur " déguisements ". Ils luttent par deux ou par équipe de trois. Tous les coups semblent être permis comme au catch américain. Enfin, " pseudo " coups car c'est bien entendu du cinéma, sorte de mises en scènes mêlant improvisations, simulations, et quelques belles figures acrobatiques, il faut l'avouer. En tous cas ça reste très marrant. Pendant que notre voisin continue de vociférer des " cabron " et " puta madre " a répétitions, des vendeurs circulent entre les gradins proposant chips bien grasses arrosées de sauce, boissons et, surprenant… des crevettes, bonjour l'odeur !
En rentrant a l'Hôtel Victoria, une fois de plus Christophe fait son raleur en se mettant au lit : comme d'hab, ses pieds dépassent. Ok pour un taudis mais les pieds au chaud!

La lucha Libre