Uxmal

Mardi 7 Mars: Uxmal

Si on veut visiter Uxmal, un des plus beau site maya avant que ne se deversent les cars de touristes, il faut se lever tot : 5h15, la tranquilite ca se paie. Il nous faut 1h30 pour arriver aux portes du site qui ouvrent dans trentes minutes.
On rencontre Anna et Tristan qui sont au Mexique pour deux semaines, mieux renseignes que nous ils nous guideront au cours de la visite du site.
Ici, le dieu maya Chac a remplace l'aztec Tlaloc, mais tous les deux représentent le même dieu de la pluie. Tres stylise, il est represente de maniere tres geometrique avec un nez crochu sur tous les monuments. On saisit l'importance de ce dieu par le nombre de représentations sur les murs des temples et pyramides, bizarre il est beaucoup moins populaire a Paris. On retrouve bien evidemmment serpents, jaguar et perroquets. Pour rester dans le bestiaire, le site est colonise par des iguanes qui se prelassent au soleil et des centaines d'hirondelles qui ont elu domicile a l'interieur des temples.

le cameléonLes murs du temple

Nous apprenons enfin comment les mayas jouaient a la pelote, qui tient d'ailleurs plus du basket que de notre pelote basque: par équipe de six, il fallait faire entrer la balle dans l'anneau a l'aide des hanches,des genoux, des coudes et du pied droit en faisant attention a ne pas perdre la tete !
En attendant notre bus, nous pique-niquons au bord de la piscine d'un hotel proche du site. On goute aux mameys et zapotes, des fruits inconnus jusqu'alors. Et c'est la panse remplie que nous naviguons vers la ville de Mérida puis la charmante bourgade de Valladolid.

Mercredi 8 Mars: Chichen Itza

La guest est tres chouette, des couleurs partout, des hamacs dans le jardin avec les sanitaires et une grande cuisine a l'exterieur sous un auvent. Le dortoir par contre est une peu etrique et il ne reste plus que les lits superieurs sans barrières (Sophie qui a peur de tomber…)
Ce matin, c'est maillot de bain. Le Yucatan est connu pour ses sites archeologiques mais aussi pour ses " cenotes ". Les cenotes sont des puits naturels, des grottes souterraines ou l'eau pure provient de nappes phreatiques. La voute percee laisse entrer les rayons de soleil qui illumnine merveilleusement les stalactiques et l'eau turquoise ou nagent des poissons-chats. C'est aussi le repere des hirondelles et des chauves-souris. Dans celle de Saluma, les racines d'un arbre en surface plongent de quinze metres pour effleurer l'eau. La plus celebre est celle de X-Keken, pas plus jolie a notre avis mais plus tentante pour un petit plongeon et Christophe ne se fait pas prier.
A la sortie, nous decouvrons sans plaisir un minuscule zoo. Les betes sont dans des cages ridiculement petites en beton et grillage. C'est trop triste de voir ce pauvre jaguar dans quatre metres carres et ce hibou effraye par les chiens errants qui se prend les grilles en essayant de voler. Sophie, une fois de plus, n'hesite pas a rassembler son espagnol pour dire au responsable ce qu'elle en pense!
On repart en auto-stop en direction du site de Chichen Itza. On n'est pas les seuls, des dizaines de cars sont parques devant l'entree. Heureusement, le temps d'avaler quelques quesadillas et ceux du milieu de matinee (les heures de pointe) sont repartis.
Vaste centre maya entre les VII et IXe siècle, le site fut abandonne au profit des Toltèques qui y ajoutèrent leur petite touche perso. Comme beaucoup d'autres grandes cites précolombiennes, celle-ci s´est aussi éteinte mystérieusement…
Il y a donc deux parties distinctes au niveau du style architectural, l´ancienne partie maya caractérisée par des partie droites et rectilignes et des sculptures hyper symbolistes (t'es sur que tu vois un serpent la, c'est pas plutôt un perroquet…) et la partie toltèque avec des formes beaucoup plus réalistes et des contreforts inclines. L'influence des belliqueux Toltèques ne se cantonne pas à leur style architectural. De nombreuses sculptures ou fresques représentent leur pratique des sacrifices humains pour satisfaire Tezcalipoco (Miroir fumant), le dieu de la guerre et de la sorcellerie. Christophe apprécie beaucoup le cote morbide des bas-reliefs avec à foison scènes de décapitation, crânes ou aigles mangeant des cœurs humains.
Ca, du sang, il en a coulé par torrents dans ces temps là, et des profusions de cœurs humains furent allègrement arrachés. Sans parler des crânes brisés des victimes sacrifiées aux jeux de pelote.
Les Mayas, avaient initialement choisi une solution moins " sanglante ", et sacrifiaient leurs propre corps pour faire sortir le précieux liquide, mutilant leurs mains, leurs poignets, leurs organes génitaux, et compagnie. Ils avaient pour habitude de ne faire des sacrifices que quand c'était strictement nécessaire (après les récoltes…) et uniquement du sang le plus pur car il s'agit de nourrir les dieux.

Les vrais méchants étaient les Toltèques qui sacrifiaient a tout va. On retrouve cette différence entre les peuples mayas et toltèques pour l'issu du jeu de pelote. Pour les premiers on sacrifie le capitaine de le jeu de la pelotel'équipe gagnante pour la pureté de son sang, et pour les seconds c'est toute l'équipe perdante. Chitzen Itza possède d'ailleurs le plus impressionnant terrain que nous ayons vu jusque la et de nombreux autres trésors architecturaux, pyramides, observatoire, bains thermaux etc…

Les Aztèques quant à eux étaient encore pires avec leurs sacrifices en masse de prisonniers de guerre. Au fond, à quoi servirait la guerre si ce n'était pour faire quotidiennement provision de prisonniers tout frais ? Une fois, 20 000 d'entre eux furent sacrifiés en une fois au Temple Mayor de Tenochtitlan.

Nous trouvons aussi a Chitzen Itza une large fosse naturelle représentant pour les mayas, une porte sur l´inframundo. C´est dans ce puit sacre qu´étaient sacrifies les enfants pour leur pureté. Comme il y a deux mètres de boue dans le fond, les corps ne remontaient jamais, ce qui confirmait qu´ils avaient accède a une nouvelle existence. Des dizaines de crânes et des parures d´apparat y ont été découverts.

Nous patientons une heure avant que ne débute le spectacle de son et lumières. Le plus étonnant est la reproduction d'un serpent sur l´escalier de la pyramide. Au moment des équinoxes de mars et de septembre, grâce a l'effet conjugue de l'ombre et du soleil au moment ou il se couche, un serpent se dessine quelques heures par jour pendant une semaine On reste admiratif devant les connaissances en astrologie que possédaient ces civilisations.