San Miguel de Allende

Lundi 30 Janvier : San Miguel de Allende

Nous prenons le bus pour San Miguel de Allende. A 1850 m d'altitude, cette adorable ville coloniale est devenue le rendez-vous des "gringos vieillissants " qui viennent passer leur retraite dans ce havre de paix et de soleil, la Floride en terre mexicaine... Sur le zocalo, l'anglais a détrône l'espagnol, on a l'impression d'être aux Etats-Unis. Ils se connaissent tous entre eux, conduisent des Hammers et promènent leur chien bien coiffe. Porfirio Diaz, dictateur mexicain de la fin du XIXeme siècle, lança un jour cette célèbre phrase : " la grande contradiction du pays sera toujours d'être si loin de Dieu et si près des Etats-Unis ". On ne sait pas trop quoi en penser ! Sinon pour l'anecdote, l'origine du mot " gringo " part d'un malentendu : en date de 1846 pendant la guerre entre le Mexique et les Etats-Unis, les troupes américaines allaient au combat en chantant " Green grows the grass ", que les mexicains comprenaient comme " Gringos the grass "

Les Gringos

Ca vient un peu comme un cheveu sur la soupe mais depuis notre arrivée au Mexique, nous avons remarque la présence d'un grand nombre d'aveugles dans les rues. Ils font souvent la manche, jouent d'un instrument de musique, chantent ou vendent des babioles. A part ça la ville est vraiment très chouette avec ses maisons colorées, ses placettes et.ses églises, bien sur. Apres avoir fait le plein de temples hindous et monastères bouddhiques, les églises prennent le relais : de San Rafael, de la Conception, de San Felipe Neri, de la Salud, des églises, des églises et encore des églises ! Heureusement ici, les églises sont bien plus gaies que chez nous, en plus d'avoir des façades de toutes les couleurs, elles nous réservent quelques surprises a l'intérieur comme ces ex-voto pour le moins originaux (dons offerts par les fidèles en remerciement d'une grâce " divine " telle une guérison). Nous verrons aux pieds de la Vierge des poupées et des petites voitures style Majorette. Ce dalmatien, un moine crucifie, cet autre à la peau noire ou cette tête de mort auprès des saints sont aussi très surprenants. Malgré le nombre d'églises, la population a tendance à être de moins en moins pratiquante, notamment en raison de l'apparition de sectes dans les années 60 comme les témoins de Jéhovah, les adventistes, les mormons ou les christianos. D'où parfois ces étiquettes collées sur certaines maisons : " Aquí somos catolicos, no aceptamos propaganda de otras religiones ". Nous remarquons cependant que même si la religion perd du terrain, il pousse autant de magasins d'effigies religieuses ici que de bistrots dans Paris. Des qu'une porte est entr'ouverte, on la pousse. On découvre des cours fleuries, des fontaines, la fraîcheur de patios aux arches somptueuses, l'odeur des orangers.et on imagine la maison de nos rêves. On glanera quelques idées, on ne sait jamais ! Face au Zocalo se dresse la Parroquia de San Miguel dont le neo-gothisme n'est pas sans rappeler la Sagrada familia de Gaudi à Barcelone. Comme de nombreux édifices elle est actuellement en rénovation. Nous logeons dans un guest sympathique ou nous avons la chance d'avoir un dortoir pour nous tous seuls, ce qui n'est pas du luxe vu la taille de la chambre. Comme à Querétaro c'est un couloir ou il est impossible de défaire son sac sans investir le reste de l'espace. A cote de ces demeures aux proportions gigantesque que nous visitons la journée, y'a comme un décalage. Comme nous avons une cuisine a disposition, Sophie se remet un peu aux fourneaux, ça faisait six mois qu'elle n'avait pas touche une casserole ! On y retrouve une allemande dans la cinquantaine, médecin a la retraite qui voyage seule la moitie de l'année, entre deux sessions universitaires où elle suit des cours. A cote de ce qu'elle a fait et vu, a une époque ou voyager était bien moins facile qu'aujourd'hui (6 mois seule a 23 ans en Chine dans les années 80, la Russie et les pays satellites période guerre froide etc.), notre petite ballade semble de la gnognotte ! Et en plus de ça elle parle couramment anglais, français, allemand et se débrouille bien en espagnol, italien, russe et indonésien. Nous sommes admiratifs et envieux de ne pas avoir pu découvrir tous ces pays avant que le processus d'uniformisation ne change tout ça de manière définitive.

Mardi 31 Janvier : Quelle courtoisie !

Nous prenons le bus pour visiter Atotonilco, un village isole à 15 Km. Son église est en effet très belle avec ses fenêtres en forme de croix et ses fresques sur les murs et plafonds.
De retour a San Miguel, nous grimpons jusqu'en haut de la colline pour y admirer le point de vue puis terminons l'après-midi a l'école des beaux-Arts. Situe dans un ancien couvent, l'endroit est très reposant avec sa fontaine et ses plantes vertes. Sophie s'y attardera plus longtemps pour s'adonner à l'aquarelle pendant que Christophe ira se dégourdir les jambes.
 Nous avons note aujourd'hui à quel point les mexicains sont courtois. Les gens ne se bousculent pas et laissent la priorité. Quand aux conducteurs, ils s'arrêtent systématiquement pour nous laisser traverser même si nous ne sommes pas engages, et tout ça, avec le sourire !

Des cavaliers mexicains