Diabasodden et 1ères baleines

Le 28 juin

Le soleil brille et nous réchauffe dans la tente. A 6h15, je suis levé pour profiter de notre première journée de grand beau temps. Nous partons pour la journée vers les glaciers toujours accompagnés de Klappa qui se blesse aux coussinets à force de marcher dans les cailloux, elle qui est plus habituée à courir dans la neige. Je décide de traverser une rivière sur un pont de neige suivi d’Anouch et Adriano avec Klappa. Le reste du groupe cherche un autre passage puis nous rejoindra plus tard.

Nous pique-niquons sur la plage face à la banquise qui commence à dériver, réchauffée par le soleil. Je quitte mes pulls et termine la randonnée en T-shirt (ce sera la seule fois du voyage !!). Régis compte plus de 300 phoques sur la glace. Il s'agit principalement de phoques annelés accompagnés de quelques phoques barbus.

banquise disloquéephoque annelé

Nous observons 2 couples d’oies à bec court (anser brachyrhynchus) accompagnés de poussins juste éclos. Des guillemots à miroir (cepphus grylle) se laissent admirer à quelques mètres.

Oies à bec courtguillemots à miroir

Plus nous avançons, plus la glace est présente. Les morceaux de banquise s’entremêlent. Une grosse rivière nous barre le chemin. Le débit et la profondeur me font renoncer à la traverser à pieds nus, Anouch reste avec moi. Les autres traversent pour approcher le front du glacier, ils auront beaucoup de mal à revenir car le débit aura encore augmenté.
De nombreux oiseaux survolent les glaces, parmi lesquels je distingue au moins 2 mouettes blanches (pagophila eburnea). Enfin, il faut se décider à rentrer après cette magnifique journée.

Tempelfjord, glaciers et banquises

Le 29 juin

Changement de décor, la brume a entièrement envahi le fjord. De nombreux blocs de glace dérivent. Dans la baie, j’aperçois un plongeon catmarin (gavia stellata), il se laisse admirer quelques instants avant de prendre son envol. La brume se dissipe petit à petit et nous partons en direction des falaises où nous rencontrons 2 scientifiques du Norsk Polar Institute qui effectuent des comptages sur les colonies d’oiseaux.

Banquise à la dérivephoque annelee

Nous rentrons et démontons le camp avant de prendre le bateau pour notre troisième et dernière étape : Diabasodden. Notre camp est situé sur une plage et nous avons le bonheur de pouvoir planter nos sardines dans de la terre. C’est tellement plus simple que dans les cailloux des sites précédents !! De nombreux troncs issus du bois flotté sibérien jonchent la plage.

Diabasodden, le campementbois flotté

Le 30 juin

Nous prenons la direction des falaises toutes proches qui sont le lieu de nidification des guillemots de Brünnich (uria lomvia) (2500 couples), de quelques macareux moines (fratercula arctica) et mergules nains (Alle alle). Sur le haut de la falaise, les bernaches nonnettes (branta leucopsis) ont trouvé un lieu idéal pour installer leur nid. Nous nous approchons trop près de l’un d’entre-eux, ce qui provoque l’envol des adultes et la chute des poussins. Ces derniers survivent très bien à la chute et nous les retrouvons gambadant sur la plage. Un grand labbe (stercorarius skua) survole la falaise.

guillemots de Brünnichbernaches nonnettes

Tout à coup, Benoît nous annonce « Bélougas » !! En effet, nous voyons les premières baleines blanches passer sous nos pieds à quelques encablures du rivage. Postés sur la falaise, nous sommes aux premières loges pour assister au spectacle.Et nous ne serons pas déçus car c’est plus de 200 individus qui vont se succéder devant nous pendant plus d’une heure; des jeunes gris foncés accompagnant leur mère, des juvéniles gris clairs et des adultes blancs, voir jaunâtres pour les plus âgés. Tout cela nous a fait oublier les dizaines d’alcidés nichant à nos pieds.

BelougasGroupe de belougas

L’après-midi, nous partons gravir le Gronsteinfjellet, une colline de 350 mètres de haut. Quelques mergules nains (Alle alle), macareux moines (fratercula arctica) et guillemots à miroir (cepphus grylle) nichent sur la falaise et nous gratifient d’atterrissages plus ou moins périlleux. Un lagopède alpin (lagopus mutus) mâle se laisse aussi approcher à quelques mètres.