Rafting sur la rivière Warangoi

Vendredi 25 septembre : Rabaul,le jour où nous avons frôlé la noyade

Nous avons la lumineuse idée de faire un rafting : le Lonely Planet nous y invite : la rivière Warangoi présente toutes les caractéristiques d'une descente facile. Nous partons donc avec notre 4x4 et à l'arrière, cinq chambres à air de camion bien gonflées ! Cela nous fait curieux de quitter Rabaul : nous avions perdu la mémoire du ciel bleu, de la verte nature, des fleurs, nous avons l'impression de sortir d'une mine de charbon ! Arrivés sur les lieux, Francis renonce à sa chambre à air et la suite montrera qu'il a bien raison ! C'est donc à trois que nous allons descendre la rivière avec notre guide.

Je n'ai jamais fait de ma vie quelque chose d'aussi dangereux : la rivière est peu profonde car nous sommes en fin de saison sèche, le courant est donc très fort, les obstacles dans la rivière sont innombrables : les troncs d'arbre, les rochers qui affleurent.Sans compter que nous n'avons pas de gilets de sauvetage ni de casque de protection. Nous voilà donc partis à l'aventure, assis dans nos chambres à air, les fesses qui rebondissent sur le lit de galets de la rivière, pris dans le courant sans pouvoir de direction, ballottés d'une rive à l'autre à une vitesse incroyable, bref, nous avons mille occasions de nous fracasser la tête ou de nous noyer. J'ai peur pour Régine, pour Philippe et pour moi. A un moment, j'étais alors en dernière position, je passe la tête sous l'eau pour éviter un obstacle, je réapparais à la surface, je suis alors bloqué tout près de la rive par un arbre abattu, je tourne la tête à droite et je vois une chambre à air vide à côté de moi ! Je me dis que quelqu'un est passé par là et a oublié sa chambre à air.Je tourne la tête à gauche et à ma grande stupéfaction je découvre Philippe qui me montre sa chambre à air à ma droite, en fait il l'avait lâchée..

Il me demande de lui passer la mienne quitte à ce que je prenne la sienne. toute proche de moi ! Nous faisons donc échange de chambres et nous repartons. En bout de course, l'arrivée n'est alors plus bien loin, ma chambre à air rend l'âme, je me saisis de mon sifflet que je porte toujours autour du cou et je siffle de toutes mes forces, car le courant est tellement violent que je ne peux pas rester debout très longtemps ! Le hasard veut que Régine passe par là : elle a entendu mon appel au secours et me propose son aile secourable, je veux dire un partage de sa chambre à air ! Nous repartons donc tous les deux, et heureusement, notre guide s'aperçoit de notre situation qui est vraiment périlleuse et se porte à notre secours : il me donne sa propre chambre à air et poursuit sa route (si je puis dire.) à l'aide de sa planchette de natation en mousse. Enfin, Régine arrive en premier, elle demande à ce qu'on vienne me chercher.

e suis récupéré mais dans quel état ! Légèrement blessé au dessus de l'oil, un peu aussi à la lèvre, je saigne ! Je suis blanc comme un linge, j'ai mal partout et je finis la course couvert de bleus ! Il faut littéralement me sortir de l'eau (mais j'ai ramené ma chambre à air trouée !). Régine est en meilleur état que moi mais sera elle aussi couverte de bleus et de quelques petites coupures. Quant à Philippe, il arrive en troisième mais comme il ne parviendra pas à "accoster" (impossible de se diriger sur une chambre à air avec un courant phénoménal.), trois jeunes, au milieu de la rivière, viendront stopper sa course. Bref, nous nous sortons bien de quelque chose qui aurait pu très mal tourner : Francis en a bien eu conscience qui a eu l'intelligence de renoncer.et franchement, il n'y a pas de quoi être fier de notre exploit ! Le bilan : les trois casquettes perdues, les lentilles de Régine dans l'eau, des bleus partout, très mal au dos, quelques plaies et trois grosses frayeurs. Nous nous remettons lentement, assis au sec sur un tronc d'arbre puis nous allons boire une bière au bistrot du coin. De retour à l'hôtel, nous nous effondrons sur notre lit : il est 15 heures, le restaurant est fermé mais ça n'est pas grave, on peut se passer de manger ! Régine me fait un bon petit thé accompagné de deux biscuits.

la rivière Warangoi