Vendredi 24 juin : Tsarkoye Selo
Le matin, Adine, Charles, Sébastien et moi montons dans un minibus pour nous rendre à Tsarkoye Selo (Village du Tsar), c'est-à-dire au Palais de 
Catherine II situé en périphérie de Saint-Petersbourg.
Le grand Palais bleu vif de Catherine II n'est ouvert au public que l'après-midi. En attendant, nous commençons par une visite du parc.
Des pavillons disséminés dans le parc reprennent les teintes bleues du Grand Palais. Sur un lac, des gondoles permettent aux touristes de rejoindre l'île située au centre.
Un gigantesque E en massif de fleurs est représenté en l'honneur de Catherine II, « Ekaterina » en russe!
Sur notre chemin, des canards se baignent au pied des bains turcs. Plus loin, la Fontaine de la laitière à la cruche cassée est une inspiration de la Fable de La Fontaine Perrette et le Pot au Lait. La laitière assise sur un rocher au milieu des fougères est mise en valeur par une lumière éblouissante.
Alors qu'Adine et Charles repartent pour Saint-Petersbourg, Sébastien et moi regagnons la longue file d'attente pour visiter le Grand Palais. 
Derrière nous se trouve un groupe de Français d'un certain âge accompagné par une guide. J'entends une dame signaler à sa voisine que, grâce à leur guide, ils vont peut-être sauter la 
file. Je lui demande si je ne peux pas faire de même en me faisant passer pour sa petite fille. Elle ne semble pas s'y opposer. Nous plaisantons ensuite sur le fait qu'aucun de nous peut-être ne pourra voir le Salon d'Ambre, principale curiosité du Palais. Par curiosité, je demande à cette même dame d'où elle est originaire. Elle me répond : « Nancy ». Je répète « Nancy ? ». Et elle me demande « Vous connaissez ? ». A mon tour de dire : « Oui, j'habite près de Nancy ». « Où exactement ? », m'interroge-t-elle. « Vézelise » (Village de 1300 habitants à 30 kilomètres de Nancy). Derrière elle, une autre dame s'exclame « Ah, le Pot de Chambre de la Lorraine ! ». J'acquiesce. Puis, Sébastien poursuit : « Et avec quel comité d'entreprise voyagez-vous ? ». « Avec le Comité de Ferembal » (société d'emballages à Ludres, commune d'environ 7000 habitants dans la banlieue de Nancy). A Sébastien de s'exclamer « A Ludres ? Mais j'habite Ludres ». Et une autre renchérit : « Où à Ludres ? ». Celui-ci répond « Près du terrain de football. » Et la vieille dame poursuit : « Et moi j'habite près du canal ! ». Que le monde est petit ! Quelques minutes plus tard, un surveillant du Palais vient nous informer que tout le monde pourra entrer. Nous sommes soulagés d'autant plus que nous attendons depuis déjà presque une heure. Après avoir déposé nos sacs à la consigne, nous découvrons les immenses miroirs et la profusion de dorures de la salle de bal conçue par Rastrelli à l'image de la Galerie des Glaces à Versailles. C'est dans cette salle précisément qu'Elton John a donné un concert en 2001.
Pendant toute la visite, nous profitons des explications de la guide des touristes français. Quelle chance ! Nous arrivons au fameux Salon d'Ambre inauguré par Poutine et Schröder en 2003 et symbole de la nouvelle amitié germano-russe. Ce chef d'ouvre réalisé par des artisans allemands au début du XVIIIème siècle pour le Palais Charlottenburg du roi de Prusse Frédéric Ier à Berlin a toujours fasciné les historiens. Guillaume Ier, le fils de Frédéric Ier, l'a offert à Pierre Le Grand et Rastrelli l'a monté dans le Palais de Catherine II. Pendant la deuxième guerre mondiale, le salon a été volé ou détruit par les Allemands et n'a jamais été retrouvé. Dès le début des 
années 70, des artisans ont travaillé d'arrache-pied pour reconstituer la pièce dans le Palais de Catherine II. Le consortium allemand Ruhrgaz a largement participé au financement des travaux terminés en 2003. Aujourd'hui, le Salon d'Ambre est considéré comme la huitième merveille du monde. La finesse du travail et les couleurs dégradées de l'ambre sont en effet remarquables !
A notre retour à Saint-Petersbourg, nous faisons un détour par le Monument à la gloire des défenseurs de la ville de Léningrad situé au sud du centre-ville.
Le mémorial rend hommage au siège de 900 jours que subit fit subir l'armée allemande à la ville entre 1941 et 1945. Autour du monument des flammes brûlent et nous pouvons déchiffrer l'inscription : « 900 
jours, 900 nuits ».
Au centre du monument se trouve un ensemble de bronze représentant des visages en détresse. Ces expressions sont là pour rappeler que plus d'un million de personnes sont mortes de froid, de faim ou suite aux bombardements. Un triste souvenir.
Le soir, nous nous rendons sur la Place du Palais avec une foule de 
lycéens qui viennent probablement de terminer les épreuves du baccalauréat.
Au centre de la place une scène et des écrans géants ont été installés. Au dessus de nos têtes, un hélicoptère filme la cérémonie et nous lance des confettis ainsi que des roses... La Maire de Saint-Petersbourg prend la parole et la soirée peut commencer ! Sur la scène se succèdent alors les stars de la jeunesse russe.
Vers minuit, heure des derniers métros, Sébastien et moi repartons. Sur notre chemin, nous croisons quelques prototypes russes en mini-jupes et talons aiguilles ! A côté de ces tailles mannequins, il y a de quoi complexer !
Auteurs : Mathilde Wagner et Sébastien Risse