Circuit et Premières visites

Circuit

Nous pouvons démarrer le périple programmé : il est chargé, mais nous avons le temps.
Les sites prévus, souvent très éloignés les uns des autres, ont été retenus en fonction de l’intérêt qu’ils ont suscités lors de la lecture des guides et documents consultés au cours de la préparation du voyage. Mais rien n’est figé, et nous ferons de nombreuses entorses au programme élaboré.

Carte du circuit effectué

De la frontière, nous rejoignons ECEABAT ou un ferry nous fait traverser le détroit des DARDANELLES et nous dépose à CANAKKALE. De là, nous repartons vers l'est par la route 200, direction BURSA, que nous éviterons, notre premier objectif étant IZNIK.

Iznik

IZNIK : petite ville moyenâgeuse dont tous les centres d’intérêt étaient en cours de restauration, donc inaccessibles.
Vues de la Mosquée verte, datant de 1492, au superbe minaret recouvert de faïences. 

Vue de la mosquée verteVue sur la mosquée verte

Conduite et circulation

Premières impressions : la route, pourtant très fréquentée, ou peut-être à cause de cela, est dans un état lamentable. Ce qui n'empêche pas les nombreux camions (peu de voitures particulières) de foncer à tombeau ouvert. Nous renouvellerons fréquemment ce constat tout le long de notre périple. Le comportement des chauffeurs de camion est totalement imprévisible, c'est souvent de l'inconscience absolue. Mais il leur arrive aussi de le payer très cher (les épaves abandonnées sur place en attestent). Une vigilance totale s'impose en permanence pour ne pas se laisser surprendre. Les dépassements sans visibilité sont très fréquents. Le mieux est de ne pas chercher à vouloir faire respecter son bon droit. Nous avons quand même à plusieurs reprises frôlé la « cata ». Coup d'oil, réflexes, humilité et on ramène son matériel à bon port. Le comportement des automobilistes en zones urbaines est tout aussi imprévisible et le stationnement totalement anarchique. Aussi avions nous décidé d'éviter les grandes métropoles régionales. Celles que nous n'avons pu contourner ont tenu leurs promesses quant au comportement imprévisible des conducteurs locaux. Un bon point cependant : à de rares exceptions près, la signalétique directionnelle est présente, visible et fiable. Les limites de vitesse ne sont que rarement indiquées, mais les contrôles de police très fréquents. Aucun harcèlement à l'égard des touristes. A noter, l'attitude courtoise et conviviale (mais si !) de la police, de la Gendarma, et des militaires (très présents eux aussi).

ATTENTION : en Turquie, les camping-cars sont considérés comme des minibus, dont la vitesse est limitée sur tout le territoire à 80 Km/h. J'ai eu droit à un aimable rappel à l'ordre de la part d'un policier lors d'un contrôle radar. Je roulais alors à 85, mais ils ne verbalisent qu'à partir de 88.

Ouf ! Dans l'est du pays, les contrôles, très fréquents (jusqu'à 4 dans la même journée), sont assurés par l'armée. Attitude bon enfant à notre encontre : c'était surtout le désir de voir de près notre « camion » qui motivait leurs interventions. Le touriste se fait rare dans ces régions ! En 4 semaines, nous n'avons croisé aucun autre camping-car et n'avons rencontré que 4 touristes étrangers au pays.

SAFRANBOLU - BOGAZKALE

De IZNIK, nous rejoindrons SAFRANBOLU, dont le côté « bazar commercial » style souk marocain, enlève beaucoup de charme à l'intérêt architectural. Puis direction BOGAZKALE et les sites hittites de HATTUSAS, YAZILIKAYA, et ALACAHÜYÜK. Intéressant, mais à réserver aux inconditionnels de l'archéologie ; il faut avoir beaucoup d'imagination et de culture historique pour se passionner pour ces vestiges.

Site hittitesSite hittites

Amasya

AMASYA, notre étape suivante, se révèle être une ville très animée, très européanisée et non dénuée d'intérêt touristique.

AmasyaAmasyaAmasya

Maisons ottomanes de la vielle AMASYA, dominées par les tombeaux pontiques AMASYA nous a séduits par son implantation de cité enserrée entre de hautes parois rocheuses. Deux villes se distinguent nettement de part et d'autre de la rivière. D'un côté la cité moderne répondant aux exigences de la société actuelle, mais avec les spécificités de la communauté Turque, de l'autre, la vieille ville aux maisons ottomanes en surplomb de la rivière, coiffées des tombeaux rupestres taillés dans la falaise et dominées par la citadelle. Dommage : la rivière faisait davantage penser à un égout à ciel ouvert qu'à une rivière à truites.

Constat environnement

La Turquie a encore beaucoup de chemin à faire pour se mettre à l'heure européenne, et ce, dans de très nombreux domaines. Le respect de l'environnement n'est pas un des moindres, particulièrement dans le centre, la côte de la mer noire et l'est du pays. La pollution atteint par endroit des sommets d'inconscience. Le moindre cours d'eau est utilisé comme égout, les dépôts d'ordures et de matériaux décorent les abords des agglomérations, les bords de route sont ornés de déchets de toutes sortes, le plus petit espace de stationnement recueille tous les restes de pique-nique, délassement très prisé chez les Turcs. Les poches plastic que les commerçants délivrent à volonté se retrouvent, après utilisation, lâchées dans la nature. Les Turcs évacuent par les fenêtres de portière tout ce qui les embarrasse. Jamais un container à déchets. On ne trouve aucune recherche de mise en valeur des villages. Tout est à l'état brut : les trottoirs n'existent que dans les grandes agglomérations, et souvent inaccessibles aux personnes âgées et aux handicapés en raison de leur hauteur; les maisons et immeubles, même en ville, sont rarement achevés : la façade est quelquefois crépie ou peinte, mais les autres murs restent en attente. Quelle différence avec le littoral méditerranéen et les grands sites touristiques, comme la Cappadoce. Certes, on peut regretter une certaine urbanisation bétonnée de la côte, mais cela s'accompagne d'un souci d'esthétique et de propreté. Rentabilité touristique oblige !

Amasya-Trabzon

De AMASYA, nous remontons sur la côte de la MER NOIRE que nous allons longer jusqu'à TRABZON. Nous allons traverser une succession de bourgades côtières sans intérêt, mais qui confirment l'absence de prise en compte de l'environnement. Les conditions météo, correctes jusqu'alors (ciel dégagé, soleil quasi permanent, températures douces - 18/25°), se dégradent. Tout le long de la côte, nous aurons droit à un ciel chargé, et pas mal d'humidité. Le camion adopte une teinte ocrée, résultat des ruissellements chargés de terre qui envahissent la chaussée et des projections des autres véhicules. Mais les stations services de ces régions sont presque toutes équipées d'aires de lavage où on peut, pour une somme très modique, faire laver son véhicule. C'est ce que nous ferons à TRABZON avant de piquer au sud, direction ERZURUM. Trente-cinq kilomètres plus loin nous attend un site qui vaut à lui seul le déplacement.

Monastère de Sumela

Peut-on imaginer que la foi ait été la seule motivation des fondateurs de ce monastère ? Les documents prétendent que la première implantation remonterait au 4ème siècle et que le monastère, devenu un lieu de pèlerinage, fut l'objet de nombreux agrandissements au cours des siècles qui suivirent. Dégradé et vandalisé suite à la guerre d'indépendance turque (1919-1922), il est maintenant en cours de restauration. L'accès, depuis le parking, s'effectue par un sentier bien tracé et aménagé, très pentu par endroit, mais qui ménage de superbes points de vue. Il faut compter au moins 1 heure d'ascension tranquille si on n'est pas un randonneur chevronné. On ne découvre le monastère que lorsqu'on arrive à sa base. Pour avoir une réelle perception de sa situation à flanc de montagne, faire le trajet retour en empruntant le sentier de droite en bas des escaliers. Celui-ci rejoint un petit parking auquel aboutit un chemin, dont le dernier tronçon n'est pas praticable en camping-car. Ce chemin conduit à une petite route qui ramène au parking principal. C'est au cours de ce trajet que l'on a les plus belles vues d'ensemble, mais aussi les plus impressionnantes.

Monastère de sumelaMonastère de sumelaMonastère de sumela

Ces quelques vues ne sont qu'un aperçu de l'étrangeté de ces lieux. Nous nous posons évidemment les mêmes questions qui reviennent sur toutes les lèvres : comment a-t-on pu édifier un bâtiment de cette importance (l'édifice décollé de la paroi compte 5 étages !) avec les moyens de l'époque à un tel endroit ? Nous n'avions pas encore regagné le parking que toute la montagne disparaissait dans la brume. Au-revoir SUMELLA. Mais quel site fantastique !