Seferihisar

Jeudi 24 Mai

Station près de Seferihisar.
Forteresse de Candarli6 heures 50, le soleil est déjà debout, on lève l’ancre  et allons poursuivre notre route jusqu’à Izmir où l’on manque l’embranchement pour Canakkale. Résultat, il faut traverser toute la ville, en suivant la mer, pour ne pas s’égarer dans cette grande ville.  On  finit ainsi par rattraper l’autoroute à la sortie. En chemin, petit crochet sympa sur Candarli, qui s’appelait Pitane au moyen âge. Ce joli village possède une belle forteresse Vénitienne du XIVme siècle, remarquablement conservée. Dans une rue j’engage la conversation avec deux chatons, ils me comprennent et me regardent de leurs yeux ronds. J’emporte leur photo . Plus loin un groupe de femmes s’est formé devant une habitation. Tranquillement assises elles regardent le temps passer, pendant que le vent fait virevolter autour d’elles des feuilles de journaux qui après vont tapisser le sol de la rue. Aucune d’elles ne fait le moindre geste pour les ramasser et elles continuent leur travail : Ne rien faire…

Puis c’est l’épisode de Pergame. Grimper à l’Acropole avec notre gabarit, c’est de la tarte si on ne rencontre pas un bus ou un autre gros gabarit. Au fil de la montée, la route tourne autour du vide et nous réserve un beau panorama sur la ville et la vallée, mais aussi une amorce de vertige de ma part, car le vide est de mon côté….Pas d’incident pour l’instant. A l’arrivée les prix excessifs du parking et du site nous incitent à faire de la résistance, donc on repart sans visiter la vieille cité Grecque, d’autres visiteurs auront la même attitude.

Les petites rues de la vieille cité ne manquent pas de pittoresque, les rues de Pergameavec leur stationnement anarchique. Tranquillement, les gens sont assis  sur leur trottoir pieds dépassant dangereusement sur l’espace étroit où passent en trombe les véhicules. Il y a des kilomètres de tapis exposés sur toutes les façades et les invitations pleuvent, pour visiter les ateliers et les magasins. Ce qu’on ne peut faire n’étant pas acheteurs, défaut majeur  qu’il est toujours difficile de faire admettre.

Nous quittons Pergame, pour Ayvalik, sur la route du port de Canakkale. Arrêt sur notre Hôtel de la Pompe où le pompiste nous place sur un terrain herbu face à sa maison. Il faut bien que parfois la chance soit avec nous.

 

 

 

Vendredi 25 Mai

Au matin rencontre avec un camping- car en stationnement nuit. Conversation sympa prise d’adresses et E Mail. Les occupants un peu moins âgés que nous  commencent leur voyage à peine et nous disent être désemparés par les difficultés rencontrées. Nous leur cédons quelques tuyaux et les dissuadons de se décourager. Départ sur Assos par une petite route qui rejoint le bord de mer, le paysage est somptueux et il est assez grisant de se trouver dans cette petite cité antique où Aristote vécut pendant 3 ans. Les quelques vestiges laissent deviner le temple d’Athéna et surtout le merveilleux petit théâtre adossé a la falaise comme tous les théâtres Grecs. Depuis les gradins, le point de vue est magnifique sur l’île de Lesbos et les remparts sont impressionnants avec leurs 14 mètres de hauteur et leurs 24 siècles d’existence. Dans cette région désertique il ne devrait pas être difficile de trouver un endroit où se poser pour nous restaurer et nous reposer un brin. Un chemin dans la lande fait notre affaire, tout piqueté d’arbustes, parsemé d’herbes sèches et de rochers noirs. On cuit et mange de bon  appétit les tranches d’agneau achetées au magasin Migros. C’est un régal ! Un tracteur passe, l’occupant nous fait de grands signes, les pique-niques ici ne doivent pas être si courants que ça…

Repos, puis départ à travers de petits villages perdus, on joint la route d’Ezine puis celle de Troie, ville que nous n’avons jamais visitée. Nous nous rendons à l’entrée du site voir les horaires et c’est là qu’un rabatteur de camping vient nous cueillir. Nous sommes si las que nous nous laissons faire et on rejoint ainsi le camping de la «  Pansiyon Troïa » où nous sommes les seuls occupants, avec deux jeunes Allemands vivant sous une petite tente et voyageant à vélo. La notion de camping n’est pas du tout la même qu’en France,  ici  on loue le rectangle de terrain pour stationner, c’est tout, il peut y avoir des  « Tuvalet » et un robinet d’eau potable ou non .Simplement on cherche un endroit où dormir tranquille, c’est le cas ici, mis à part les moustiques qui nous ont dévorés.

Samedi 26 Mai

Visite de Troie, ce matin. remparts de l'île d'ElbosDéjà malgré l’heure matinale, des autobus et des dolmüs livrent leur cargaison de visiteurs, venus faire leur photo grimpés dans le fameux cheval, censé évoquer le poétique chant de l’Iliade. Nous les laissons à leur loisir et partons voir les restes supposés de la ville de Troie. Il faut reconnaître que nous sommes bien déçus, ou bien faudrait il avoir une imagination hors du commun pour trouver le moindre intérêt à des tas de rocailles dont l’explication donnée en Anglais est à peine effleurée. Longeant les tronçons de rempart et de divers vestiges il faut laisser libre cours aux rêves et aux mythes si on veut trouver quelque intérêt au site. Nous sommes tout seuls parmi les tas de pierres, les chemins d’origine que l’on foule à nos pieds, nous mènent au théâtre, au Sénat. A t’elle bien eu lieu cette guerre de Troie ? Et ce buste de femme joliment sculpté peut être représente t’il Hélène ! Où donc est l’immense palais du roi Ménélas et cette si grande ville est elle enfouie sous les décombres, encore non fouillés ? Autant de questions sans réponse et qui laissent le doute planer, faisant  cohabiter fiction et réalité.Théatre de TroieLa visite de Troie aura eu le mérite d’enrichir nos rêves et de nous plonger dans l’histoire de l’antiquité,  c’est toute la valeur que nous lui attribuons.

On ne peut quitter le site sans photographier le gigantesque cheval de bois ce qu’on fait, puis on s’en va vers Canakkale prendre le bateau, pour rejoindre la Grèce.

On ne reconnaît pas Canakkale… on ne trouve pas le port, au chemin  mal indiqué que des policiers en voiture nous indiquent, en nous précédant. Il est 9 heures 30 seulement, on prend place dans le ferry boat qui nous fait traverser la mer de Marmara par le détroit le plus étroit, celui des Dardanelles.

Bientôt ce sera Gelibolu, puis Eceabat et la Turquie encore quelques heures, puis ….

le Cheval de Troie

A la frontière Grecque nous mettons les pneus dans le pédiluve, pendant qu’une douche lave le toit et la
carrosserie du véhicule, pour que la terre de la Turquie ne pollue pas le sol Grec. Je me souviens de la colère qui m’avait habitée lors de la découverte de cette discrimination, elle est intacte aujourd’hui et je m’insurge contre la condescendance de la Grèce qui n’a d’égale que  l’indifférence feinte de la Turquie, eu égard à cet affront permanent qui lui est fait.

bateau rejoignant la Grèce

Nous voici en Grèce et cherchons le camping d’Alexandroupolis.