Carnet de route, 10 jours au Sri Lanka avec 1 enfant

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OnMyGlobe

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12 Novembre 2011
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Saint-Etienne
www.2mcarnetdevoyage.com
Notre parcours de 10 jours sur place :

Kandy + visites de Sigiriya
Route du thé de Kandy à Nuwara Eliya
De Nuwara Eliya à Ella en train
Ella
Tissa
Mirissa + Galle



Jour 1 :

On arrive à Colombo vers 5 heures du matin. Nous sommes fatigués. Mais heureux d’être enfin arrivé. Passeports, bagages, change (oui, il vaut mieux changer à l’aéroport, c’est plus intéressant)… Nous voilà libres !
Un homme tient un écriteau avec nos noms. On s’approche. Premiers mots d’anglais depuis le dernier voyage aux Etats-Unis il y a dix mois. Bon ça va revenir. Faut juste s’y remettre. Donc je bafouille un peu…

On sort de l’aéroport. On le suit. Quentin ouvre des yeux immenses. Ce n’est pas son premier voyage, mais c’est différent de ce qu’il a pu voir auparavant. Comme à chaque fois, il tourne la tête à droite, à gauche. Vaut mieux que je lui tienne la main.
On monte dans le van. Direction Kandy.

Trois heures de voiture. Derrière ils dorment. Moi j’essaye de faire la conversation avec le chauffeur puis je m’endors. Me réveille puis m’endors à nouveau et ainsi de suite. Parfois une voie ferrée, parfois des tas de tuk-tuk, parfois des vélos, des écoliers, plein de gens partout, un train, des collines verdoyantes, la brume et à un moment, un rayon de soleil.

Réveil devant la chambre d’hôte (guest house en Anglais) Palm Garden à Kandy.

On a réservé 4 nuits. Dans le doute, avec un enfant, on a préféré. Bon, au final, on ne passera que 3 nuits. Pour nous, la réservation paraissait pratique. Réception à l’aéroport et nuits de départ assurées. Si nous avions su nous n’aurions pris qu’une nuit pour avoir plus de liberté.

Nous arrivons dans notre chambre, jetons nos valises et dormons jusqu’à midi. On a mis notre réveil de peur de nous réveiller à huit heures du soir… et donc de se perdre avec les décalages horaire. Le réveil est dur. On prend un tuk-tuk et direction la ville. La guest house est à dix minutes du centre en tuk-tuk. Ne pas hésiter à faire signe aux tuk-tuk pour qu’ils s’arrêtent. On déjeune dans un restaurant ordinaire. Première approche avec la cuisine Sri Lankaise. Ça pique et ça fait pleurer les yeux. Mais c’est bon. Ne pas oublier de demander pour l’enfant un riz pas épicé. Sinon il ne mangera rien à moins qu’il ne soit tombé dedans quand il était petit auquel cas…

Ensuite, on aurait bien fait une sieste. Mais non. Tour du lac pour la digestion. Il faut compter une heure de marche. C’est sympa. Ça donne un aperçu de la ville et l’on voit des varans. Donc petite balade sympa qui occupe bien les enfants. Pour se rafraîchir, oui il fait chaud, on s’installe sur la terrasse de l’hôtel Suisse pour boire une bière et un chocolat chaud (!). Quentin est très chocolat chaud. Peu importe la saison. Le jardin de l’hôtel est magnifique. La vue splendide. Le jardinier est très gentil. Les serveurs aussi. On reste une bonne heure à boire notre bière. Puis on se décide à finir notre périple journalier par la visite du jardin botanique. Tuk-tuk et en route. De grands arbres. Des singes qui se jettent de branche en branche. Des lianes. Plein de couleurs. Les arbres sont majestueux. De beaux jardins. Des couples d’amoureux. C’est reposant par rapport au centre de Kandy ou les coups de klaxons ne font pas bon ménage avec nos têtes embrumées par le décalage horaire. Les jambes sont lourdes. Les deux bouteilles d’eau sont vides. On rentre. Tuk-tuk. Guest house. Dîner. Dodo. Quelle journée ! C’est souvent comme ça les premiers jours, on ne sait plus trop ou l’on en est. Au final, le jardin botanique est une bonne idée de ballade le jour d’une arrivée.


Jour 2 :

En ce qui me concerne, réveil aux aurores. Il fait nuit. Les yeux ouverts, j’écoute les oiseaux. Vers 7 heures, tout le monde est réveillé. Il faut que je me batte avec une colonie de fourmis qui a investi les toilettes, notamment la cuvette… Dans la douche, quelques bêtes, mais ça va.

Petit-déjeuner sympa sur la terrasse. Bien agréable. Côté jardin, c’est très vert. Côté route, c’est très animé. Les gens sont gentils. Tartines, jus d’orange, café et chocolat chaud !

Après une première prise de contact hier, on se décide à mettre un petit programme au point. Oui, en fait on est quand même là pour “travailler“. On se décide à passer une journée dans la ville de Kandy et le soir de nous rendre au temple de la dent de Bouddha. Mais avant tout, on va prendre un tuk-tuk pour aller au grand Bouddha blanc qui domine la ville.

Le tuk-tuk a vraiment du mal à nous trimballer jusqu’en haut. À un moment, je descends. Ça grimpe vraiment. La pente est raide. On paie le gars et l’on se dirige vers l’entrée du temple. Sur la gauche, juste avant le portail, il y a un stand. Il faut laisser les chaussures et payer le droit d’entrée. Aussi on peut acheter des offrandes. On achète des pétales de fleurs. 2 sachets. Quelques marches d’escalier et nous voilà sur le parvis devant Bouddha. Il est grand ! Quentin veut déposer ses pétales de fleurs. On trouve l’autel. Un moine nous montre comment faire. Il ne faut pas mettre la queue en haut. Juste la fleur. Ensuite un homme nous fait visiter une galerie où il est expliqué par différents tableaux la naissance de Bouddha. C’est très instructif, notamment pour Quentin. On reste un moment sur les terrasses à contempler la vue dans une atmosphère calme et paisible. En bas, on entend la cacophonie. Quentin se balade. Des clichés, des prises de notes et l’on quitte le grand Bouddha blanc.

Tuk-tuk et direction le centre ville. Il nous dépose près du lac. On s’installe en terrasse et l’on boit une bière.

Ensuite on part à “l’aventure“. Pas de plans, pas de planning. On se balade dans les rues au gré de nos envies. J’ai mon carnet dans la poche. Parfois je me pose sur un banc et j’écris.

Pas très loin de la gare routière, on a vu des gens sur un toit. On veut monter. C’est un marché en plein air sur un toit de magasin. Il n’y a que des vêtements. Mais la vue sur les bus depuis la passerelle est étonnante. On reste un moment à les voir partir. À observer les gens monter, s’entasser. À observer la vie. Puis on repart.

Direction la gare. On veut prendre le train dans deux jours pour continuer notre périple à Ella, dans les montagnes. C’est environ à 8 heures de train. Mais le train Sri Lankais faut le prendre. Ça vaut le coup. Ce que nous n’avions pas prévu, c’est que le train est complet. Un type nous explique que c’est les vacances et que ce train vient de Colombo, passe par Kandy et part dans la montagne. Et que les gens de Colombo veulent aller à la montagne pendant les vacances et donc c’est plein… Peut-être que l’on aurait dû réserver à l’avance. Tant pis. Cependant, on apprend que l’on peut prendre un train à Nuwara Eliya pour Ella. Nuwara Eliya est dans la montagne, juste après la route du thé. Nous décidons donc de joindre Nuwara Eliya dans deux jours et l’on prendra le train là-bas.

En retournant sur nos pas, on se fait arrêter par un chauffeur. Il nous propose des excursions. Il a un combi Toyota. On discute, on négocie. On tombe d’accord. On se donne rendez-vous le lendemain matin pour un trajet vers Sigiriya.
Vers 18 heures, on se dirige vers le temple de la dent de Bouddha. On paie. On dépose nos chaussures. On rentre. Plusieurs bâtiments sont reliés entre eux. Des douves et de l’eau. À l’intérieur du bâtiment central, il y a une atmosphère incroyable. Il y a peu de touristes. Beaucoup de gens prient assis par terre en fermant les yeux et les mains jointent. Certains sont totalement allongés. D’autres paraissent transportés par la méditation. Des femmes drapées assises sur des marches d’escalier discutent. J’ai l’impression que le temps inconstant me transporte dans une autre époque. Plus loin, d’autres apportent leurs offrandes et déposent les fleurs devant le temple.
À l’extérieur, de nombreuses personnes font brûler de l’encens et des bougies. On s’approche. Nos pieds nus sont couverts de cendres. À notre tour, on fait brûler notre encens.
Ce n’est pas encore la nuit mais ce n’est déjà plus le jour. À mi-chemin. Nous aussi on a l’impression incroyable d’être à mi-chemin, ici.
Lorsque l’on sort du bâtiment central, il fait nuit. On remet nos chaussures. Plus loin, dans un parc contigu, il y a d’autres temples. Des arbres recouverts de drapeaux. Des terrasses aménagées dans les arbres permettent d’en faire le tour. Ce sont des arbres sacrés. On dépose nos chaussures et l’on monte. Des gens sont là et prient assis sur le sol. D’autres font le tour de l’arbre en récitant des prières. Quentin a envie aussi de faire le tour. On le fait juste une fois et l’on redescend.
Dans le parc, il y a des temples dédiés à des divinités. Il faut défaire ses chaussures et bien les laisser devant l’entrée et non pas les garder à la main comme nous l’avons fait avant qu’on ne vienne nous le dire.
Puis nous sommes sortis de l’enceinte pour aller dîner. On a vu un match de Cricket sur écran géant. Changement radical d’ambiance et de décor. Mais c’est très sympa. C’était la coupe du monde de Cricket au Sri Lanka.

On dîne, tuk-tuk, et l’on plonge sans tarder dans les bras réconfortants de Morphée…


Jour 3 :

Comme prévu on trouve notre chauffeur près de la gare routière. En fait, ils sont deux. Lui et son fils. Ils sont très complémentaires et plein d’attention avec Quentin. Le fils conduit et le père fait office de guide. Il nous explique, en Anglais of course, ce que nous voyons sur notre chemin. Il nous précise que c’est nous qui lui demanderons lorsque nous souhaiterons nous arrêter.
Le trajet est assez long pour Sigiriya. Quentin investit le banquette arrière et s’endort.

Après quelques arrêts, nous arrivons en vue du rocher de Sigiriya. Sigiriya est un ensemble de jardins, de bassins, de douves et d’un rocher élevé au sommet duquel un roi avait construit son palais. Il y a beaucoup de marches pour atteindre le sommet. Parfois, c’est vraiment pentu. Mais en haut, c’est féerique. La vue est somptueuse sur toute la région. On domine les forêts, les lacs. Au loin, on voit des statues de Bouddha dans la jungle. Le site est construit en briques. Ce sont les ruines du palais.

Pendant la montée, nous croisons la grotte des demoiselles. Ce sont des peintures murales qui datent de plusieurs centaines d’années. Le roi, amateur d’art, avait demandé à de nombreux artistes de l’époque d’orner les murs de peinture. Les fresques sont magnifiques. La peinture est encore bien conservée.

Enfin à mi-hauteur, avant l’ascension finale, deux pattes de lion sont taillées dans la roche. On passe entre les pattes du lion pour finir l’ascension.

Ce qui n’est pas vraiment indiqué et est très sympa à voir, ce sont les cavités dans les jardins. En redescendant, il ne faut pas hésiter à emprunter différents chemins. On passe dans des endroits magnifiques. On découvre des peintures murales, souvent moins bien conservés que les peintures des demoiselles mais qui donnent une idée de ce que pouvait être ce lieu lorsqu’il était encore habité. Des bancs sont taillés dans la roche. Il y a un système d’irrigation… Magnifique. Ne pas oublier les bouteilles d’eau. Il fait vraiment très chaud.

À la sortie, après trois bonnes heures de visites, de photos, de notes, et de longues minutes, seuls, à regarder la forêt, nous retrouvons nos chauffeurs guides. Ils nous attendent sur un parking, à l’ombre. Il y a les marchands du temple. On achète quelques trucs à grignoter. On n’a pas encore déjeuner. Des singes approchent. Les gars expliquent à Quentin qu’il faut faire attention avec la nourriture. Les singes la volent et pourraient facilement lui arracher un doigt…

Juste un peu plus loin, il y a un lac où l’on peut voir des éléphants, des crocodiles et toutes sortes d’oiseaux. Les guides nous proposent d’y aller. On accepte juste pour une heure de plus. Donc, on a vu des éléphants. Un peu plus loin, on est monté dessus. Ça pique, les poils d’éléphants. On a fait quelques mètres. Et l’on s’est bien marré.

On a repris la voiture en direction de Dambulla. On aurait pu faire la visite, mais Quentin était fatigué. On est sorti de la voiture et l’on est resté devant le temple à regarder les gens. Et l’on a vu des gens prier.

On a repris la voiture. Plus loin, on a visité un jardin d’épices. C’était différent. Mais très sympa. On a acheté du poivre, du colombo, du curry. On nous a massé avec des huiles essentielles pour une somme vraiment modique. C’était très agréable et vraiment intéressant. Très agréable visite.

On a repris la voiture pour arriver à Kandy sous la pluie, tard. Il faisait nuit. Guest house, douche, changement de fringues, tuk-tuk, dîner en ville, tuk-tuk, nuit ! Fin de la journée.


Jour 4 :

Aujourd’hui c’est la route du thé et nuit à Nuwara Eliya. On n’a pas de réservation, mais nos chauffeurs connaissent une guest house trop bien et pas chère. C’est sans doute le copain du frère du mari de la belle-soeur… On verra.
Aujourd’hui, changement de décor. On quitte définitivement Kandy. On règle notre note et l’on s’en va. Nos chauffeurs guides d’hier nous attendent à quelques mètres de l’entrée de la guest house mais pas devant. Ils ne veulent pas se faire voir. On fourgue tous nos sacs de fringues dans le combi. Mais avant, on veut profiter une dernière fois de Kandy. On leur demande une heure. Ils nous gardent nos valises de fringues et nous partons nous perdre dans les rues. On marche sur les voies ferrées. On se perd encore dans quelques ruelles. Le matin, les camions déchargent des tonnes de marchandises. On voit passer des gars avec d’énormes charges sur les épaules. On s’achète des sandwiches pour midi, des boissons, des bananes et l’on rejoint nos chauffeurs guides, garés non loin de l’hôtel Suisse. Un dernier regard sur la ville et cette fois on s’en va avec un pincement au cœur car Kandy, c’est vraiment une ville que l’on a aimé.

Les cultures de thé, près de Kandy, se situent dans la montagne. Du coup, la route que nous empruntons grimpe sérieusement dès les premiers lacets.
D’un coup, au détour d’un virage, des pans entiers de montagne recouverts de plantations. C’est incroyable pour des yeux qui ne sont pas habitués. Dans quelques kilomètres, tout ne sera plus que culture de thé. Absolument tout.
Les couleurs sont étonnantes. On passe de toutes les ocres de la terre, aux verts des feuilles de thé. L’eau est très présente aussi. Il y a plein de cascades. Des torrents. Au loin, nous apercevons des nuages qui flirtent avec les hauteurs. Le brouillard. Ici c’est la montagne, les températures ne sont pas du tout les mêmes qu’à Kandy. Au sommet, pluie et brouillard.
Avant d’atteindre le sommet, on visite une manufacture. C’est un peu l’arrêt obligatoire, mais ce n’est pas inintéressant. On apprend les différentes phases de la culture du thé, du ramassage en passant par le tri jusqu’à la dégustation. Puis la boutique. On achète des coffrets de différents thé. Nous sommes amateurs et le thé est vraiment bon. Et puis on fera plaisir autour de nous.
Dehors les couleurs sont étonnantes. Le soleil joue avec les nuages. La lumière est magnifique. Dans les champs, au loin, les sacs de couleur des ramasseuses tranchent avec le vert des cultures.
On s’arrête souvent pour profiter des paysages, prendre des photos. Je prends quelques notes mais pas plus. J’essaie d’emmagasiner au maximum. Je noterai plus tard. Là, tout de suite, je n’en ai pas envie. Je ne veux que me laisser porter par ce que je vois, ce que je sens, ce que j’entends… Tous les sens y passent.
On franchit le col dans le brouillard. La chaleur épaisse et moite de Kandy est bien loin. Nuwara Eliya n’est qu’à quelques kilomètres. Nous y sommes rapidement. Nos chauffeurs nous déposent à la guest house. Ils nous avaient parlé d’un prix qui n’est pas du tout celui que l’on nous propose. On parlemente, on négocie, on discute, on tergiverse. Finalement on tombe d’accord. Tant mieux. J’ai vraiment envie de poser les sacs, de prendre une douche et d’aller me balader en ville.

Nous n’avons pas trouvé Nuwara Eliya exceptionnelle. Nous n’en garderons pas un souvenir impérissable. Le seul souvenir sympa c’est le coiffeur de la gare routière. Quentin avait une coupe de cheveux affreuse car il s’était coupé les cheveux lui-même… Bon, pour une somme absolument dérisoire (1€50) ce coiffeur a fait ce qu’il a pu pour le rendre plus présentable. Ce n’était pas le salon de coiffure de Jacques Dessange, c’est sûr, mais il a bien fait son travail.

On veut prendre un bus pour la gare ferroviaire le lendemain matin. Les bus sont bondés comme on ne peut pas l’imaginer. Des grappes de gens s’accrochent sur les marches pied. Y paraît que c’est comme ça tout le temps pour aller à la gare. Là, je flippe un peu (on a quand même deux gros sacs). On prendra un taxi…

On dîne quelque part dans la rue centrale dans un restau qui ne paie pas de mine mais dont le service est impeccable et le Rice and Curry super. Puis on rentre dans le noir car il n’y a pas de lampadaires près de la guest house (bien penser à toujours avoir une lampe torche). On finit le chemin en se faisant courser par des chiens errants !


Jour 5 :

La veille, en rentrant, j’ai demandé au gars de l’accueil si l’on pouvait avoir un taxi pour la gare demain matin. No problem m’a t-il dit. Mais il a rajouté que, pour le prix, on verrait demain, car c’est trop tard maintenant. Par expérience, je sais qu’il vaut mieux négocier avant et pas au dernier moment. Je crains donc le pire. Un type arrive avec un pick-up. C’est pas un taxi. C’est juste un type qui descend à la gare. Je discute avec lui. Prix honnête. Pas besoin de discuter. C’est ok. On règle la note et l’on s’en va. À la télé, les résumés des rencontres de cricket de la veille.

On a doublé le bus. Il était petit et bondé. Ouf.

Le gars nous dépose près de la gare. L’ambiance ferroviaire est so british ! Pour avoir discuté avec un gars dans une petite gare près de Ella, il nous a dit que rien n’a changé depuis que les Anglais sont partis, du mobilier des gares, des wagons, des voies ferrées… soit depuis 1948 au moins.

On s’installe sur un banc sur le quai. Je vais acheter quelques provisions. Je reviens. Tout à coup, on entend un long coup de sifflet résonner dans les collines. C’est le train qui annonce son arrivée. Quelques instants plus tard, il entre en gare. Il y a beaucoup de monde sur le quai. Mais pas tellement dans le train. Pourtant, le gars de Kandy m’avait dit que le train serait plein… En tout cas, pour finir, il est préférable de faire la route du thé en voiture jusqu’à Nuwara Eliya et de prendre le train ensuite jusqu’à Ella. 4 heures de train, c’est déjà bien et le décor est vraiment génial. Sans compter que le route du thé est fantastique. Bref, on monte, on s’installe. Des banquettes en bois. Des portes en bois. C’est sans transition avec nos trains français.

Le train s’ébranle. Il siffle et ça résonne de partout. On se croirait revenu à une autre époque. Dans le train, des touristes et des locaux. Les portes des wagons ne ferment pas. J’ai toujours Quentin à l’œil. Il a son appareil photo à la main et tente de saisir des vues époustouflantes. On aperçoit des cascades d’eau dans cet océan de nature. Je m’installe près de la porte ouverte du wagon pour mieux sentir. Comme il n’y a pas de porte, on a l’impression de faire partie de la nature. Le train passe sur des ponts, la vue est exceptionnelle. On croise des fermes, des gens qui travaillent dans les champs, des animaux de la ferme, des gens sur le côté des voies. Le train roule lentement. On a le temps de voir, d’entendre, de sentir. En tendant la main on peut toucher la végétation. Plus loin, un couple de Sri Lankais monte et s’installe en face de nous. On discute. Ils nous demandent où l’on va, ce que l’on fait dans la vie. La femme demande à Anne si elle ne pleure pas trop d’avoir laissé Lilou (notre bébé) si loin de nous en France. Eux sont agriculteurs et vont rendre visite à leur enfant hospitalisé dans une ville voisine.

J’écris. Dans ma tête, les mots viennent. Mais c’est juste des mots. Pas de phrases. Parfois des groupes de mots. Je note. On verra bien. On est parti pour au moins 4 heures de train. Le train grimpe les montagnes, dévale les pentes, croise des rizières, des cultures de thé, navigue dans le brouillard sur les sommets et serpente dans les vallées. Puis, au bout de 4 bonnes heures, Ella ! On descend du train avec nos valises. D’autres personnes aussi. Ils sont ensemble. On les laisse s’éloigner. Un bus les attend. Ils grimpent et s’en vont. Il y a plus que nous. Devant la gare, un tuk-tuk nous a vu et nous attend. Mais on a envie de marcher jusqu’au village. Le tuk-tuk s’en va. Cette fois, il n’y a plus personne.
Dans le centre du village, il y a des bars et des épiceries. On est en altitude ça se sent. On s’installe à une terrasse. Bières et chocolat chaud. Mince pas de chocolat chaud. Finalement on commande aussi à manger et une grande bouteille d’eau. Ce sera comme souvent le fameux plat Sri Lankais Rice and Curry (une valeur sûre) sans épices pour le petit homme.

On mange avec appétit.

Il est à peu près 13 heures. À peine terminé de manger, un type qui nous guettait depuis un bon moment s’approche. Il a l’air de vouloir un peu d’argent. Mais en fait il nous demande où l’on va, d’où l’on vient, ce que l’on fait et comment je m’appelle. Puis il nous dit qu’il connaît quelqu’un qui peut nous emmener à notre hôtel. On ne peut pas y aller à pied. C’est trop loin nous dit-il. On lui fait confiance et en plus on est un peu fatigué. Trop content, il va nous chercher son ami chauffeur de tuk-tuk. On lui donne quelque chose et nous voilà devant le tuk-tuk à trois plus nos deux gros sacs… et ça grimpe pour aller à l’hôtel. Anne et Quentin montent, je bourre les sacs et tente de trouver une place pour mettre une demi fesse.

La chambre d’hôtes se trouve à deux kilomètres environ du centre du village. Pour y aller ce n’est qu’une succession de montées et de descentes. Le chauffeur prend son élan dans le village et d’un coup vire à droite dans une ruelle qui doit être au moins à 10%. Le moteur du tuk-tuk râle comme une bête. Le chauffeur ne veut pas que je descende. Le tuk-tuk quasi à l’arrêt s’essouffle. Finalement, à force de donner des coups de volant de droite à gauche, on atteint le haut de la première pente. La vue est à couper le souffle. Devant nous s’étale à perte de vue la végétation jusqu’à l’horizon. Côté montagne, la cascade d’Ella. Au bout de quelques minutes et de hurlements du moteur, on arrive. L’endroit est absolument génial. Baignée dans la forêt, à flanc de colline et face à la cascade, la maison semble reposer dans les arbres. Il y a des singes de partout qui se balancent de branche en branche !

Waterfalls Guest House Ella

Vraiment un très bel endroit. Le plus chic de notre séjour (!). Ici il y a également le petit-déjeuner et le dîner. Le tout préparé divinement bien. Les propriétaires et les employés sont charmants, la chambre est impeccable, propre et bien aménagée. Il y a une magnifique terrasse. Bref, nous sommes ravis.

On fait les présentations. On s’installe. On prend une douche. Puis on se pose une bonne heure. Il doit être 16 heures lorsque l’on se décide à bouger.

On veut aller voir la cascade. On se renseigne auprès du personnel. Il faut prendre un sentier qui gagne la voie ferrée et partir sur la gauche (pas en direction du village, mais de l’autre côté) puis avant le pont, prendre un chemin à gauche et le suivre jusqu’au bout. On suit les indications. Lorsqu’on arrive au pont, on n’a pas trouvé le chemin. Tout à coup, on voit un homme d’environ soixante ans avec une bêche sur l’épaule et un coupe-coupe à la ceinture. On lui demande et il nous dit suivez-moi. Auparavant, peut-être pour nous rassurer, il nous avait montré une carte stipulant qu’il était fermier. On le suit. Il saute littéralement dans le fossé. Il est pieds nus. Le temps a changé. Il tombe des trombes d’eau. On suit. Quentin est près de l’homme, puis Anne et moi je ferme la marche. On est en file indienne. D’un coup l’homme s’arrête. Il regarde un bananier et se met à découper des branches. Ses pieds ont disparu sous la végétation. Il est en équilibre. La pente est raide, mais il découpe soigneusement des branches et nous les offre pour nous protéger de la pluie ! On continue. L’homme marche vite. Il a l’habitude. C’est plein de boue. On manque de glisser plusieurs fois. Au détour d’un virage, la cascade. On est en haut. C’est impressionnant. Le bruit, la hauteur et la végétation tout autour. On est en pleine nature. Des cris d’oiseaux. On reste un long moment. L’homme est là, pas loin, discret. Il attend. Après quelques minutes, on repart.
De retour sur la voie ferrée, on lui donne un peu d’argent (toujours avoir de l’argent sur soi et en petite coupure). Il est content, mais attend encore. Il aimerait des stylos pour ses enfants. J’en ai plusieurs et je lui en donne trois. Cette fois il s’en va. Un groupe de touristes arrive, il se dirige vers eux.

Dîner à la guest house en compagnie d’Australiens de Surfers Paradise. Je suis déjà passé par cette ville, il y a un peu plus de dix ans. On discute. Le dîner est vraiment bon. On boit quelques bières avec les Aussies et nos hôtes vraiment sympas puis au lit.


Jour 6 :

Petit-déjeuner sur cette superbe terrasse. Café, thé, chocolat, tartines, jus de fruits. On voit les singes sauter partout. On entend les cris d’oiseaux. Et la cascade. On reste un long moment. J’écris. Anne prend des photos. Quentin dessine et écris. Matinée calme et reposante. Le coin s’y prête complètement.

En fin de matinée, on décide de monter sur les voies ferrées pour se rendre au village. Aujourd’hui pas de pluie. Il fait beau mais pas très chaud. Ce n’est pas le climat de Kandy et sans doute pas celui du Sud et de la côte. Mais pour marcher c’est excellent. Au bout de trois quart d’heure, on arrive au village. On retourne manger au resto d’hier. Rice and Curry (sans épices pour Quentin) et de l’eau.

Anne en profite pour sortir les cartes postales. Ça, ce n’est pas mon moment préféré.

Le gars qu’on a vu hier est encore là. Il nous voit nous fait signe et approche. Vous avez besoin de quelque chose ? Ou allez-vous ? etc… Nos assiettes arrivent, il s’en va.

On mange. C’est bon. Dans le village, il n’y a pas grand-chose à faire, on retourne sur les voies ferrées. Et l’on marche en direction du pont de la veille. Mais cette fois on ne s’arrête pas et l’on continue jusqu’à la gare précédente celle d’Ella. Le panorama est splendide. Au fond, on voit la vallée, les plaines. Devant nous des rizières. Il n’y a pas les mêmes bruits que chez nous. Ici, on entend les bruits des travailleurs dans les champs, des gars qui réparent les voies et les bruits de la faune (singes et oiseaux). On sent les essences de tous les arbres, les fleurs, on entend l’eau coulée partout. Et puis sur les voies il y a plein de monde qui marche. On discute avec de jeunes écolières. Elles veulent les bagues, les colliers les barrettes d’Anne. Elle leur donne quelques objets et l’on poursuit. Elles sourient à Quentin. Il est un peu intimidé. (Ne jamais partir sans au moins une grande bouteille d’eau).

Près de la gare, on prend un chemin qui monte sur une colline. Il paraît que le point de vue est fantastique depuis les rocks ! Pour l’anecdote, on n’a jamais trouvé les rocks. On est monté jusqu’au sommet d’abord par un chemin puis une piste qui se faufile au milieu des habitations. Au sommet, il y a un centre Bouddhiste. Toujours désireux de trouver ces fameux rocks et voir enfin cette vue fantastique, on demande le chemin à une jeune fille qui sort de l’établissement. Elle réfléchit et nous invite à la suivre dans le centre bouddhiste. On entre dans un grand parc avec de nombreux bungalows et de petits immeubles. Puis elle nous demande de patienter un instant devant l’un d’entre eux. Apparaît alors Ven Madawala Upali Thero, le chef du centre.

Il nous invite à venir prendre le thé et des petits gâteaux sur sa terrasse. On se déchausse et l’on s’installe. Il nous demande d’où nous venons, ce que nous faisons, nos prénoms, comment nous trouvons son pays. À son tour, il nous parle de lui et de son centre. Il nous explique qu’il a mis au point ici même une technique de méditation avec le son. Il nous propose de venir essayer. Nous acceptons. Il nous demande de le suivre à travers le parc. On rentre dans un petit immeuble moderne. À l’intérieur, il y a une première salle et ensuite un long couloir obscur avec de nombreux repères sur le mur. Il nous explique qu’il va rester dans la salle et qu’il va chanter et jouer de la guitare tandis qu’il va nous installer à intervalle régulier dans ce long couloir sombre et que les sons vont se diffuser de telle manière qu’ils vont permettre de nous transporter. On s’installe. Nous sommes tous les trois assis dans ce couloir sur des chaises et dans le noir à trois ou quatre mètres d’intervalle. Il nous demande si nous sommes prêts et il commence alors à jouer de la guitare et à chanter.

Au tout début, on est surpris, peut-être un peu gêné. Puis, la surprise passée, lentement, la musique et le voix du maître se diffusent. Autour de nous, en nous. On est baigné par les sons. Les sons couvrent le moindre espace. C’est très étrange, parfois un peu déstabilisant car inconnu mais c’est une belle expérience à vivre et finalement très agréable. Après une dizaine de minutes, le maître nous rejoint. On discute de ces expériences. Mutuellement on se prend en photos. Il nous propose de monter sur la terrasse de l’immeuble pour avoir une belle vue ou plus loin on domine les rocks. La vue est incroyable. Géniale. Le brouillard se lève un peu. De la brume dévale sur les pentes verdoyantes. On redescend, on salue le maître, on le remercie et l’on s’en va.

On rebrousse chemin jusqu’à la petite gare. Là, il y a le chef de gare, qui s’occupe aussi des vaches qui traînent sur la voie. Il nous propose de nous montrer sa gare. On entre dans la minuscule gare, grande comme 12m2. Tout est d’époque colonial. Tout. Lui, il en sourit. Ça n’a pas l’air de le gêner. Il sait que tout est vieux mais il s’en moque. Il est jeune. Il doit avoir 30 ans. Il est gentil. Il nous fait un dessin pour nous expliquer qu’il y a un viaduc plus loin après la gare d’Ella avec un magnifique point de vue. Peut-être une autre fois.

On le salue et l’on rentre. Retour à la guest house. Une bière et l’on se pose sur la terrasse. Dîner très bon. On va se coucher. Avant, on commande un tuk-tuk pour 10 heures. Il y a un bus qui part pour Tissa à 10h.30.


Jour 7 :

On paie. On se salue. Quentin s’amuse encore un peu. Il imite les singes avec le cuisinier. Le tuk-tuk arrive. On l’entend de loin. De nouveau on s’engouffre avec nos sacs jusqu’à la gueule. Le moteur du tuk-tuk hurle à la mort, mais le chauffeur ne veut pas que je descende pour le soulager. Alors on reste assis jusqu’à que le tuk-tuk, vidé, ne puisse plus avancer. Là, j’ai l’autorisation de descendre. Je finis la côte à pied et je remonte. Après 10 minutes, on arrive au village. Il nous laisse à l’arrêt de bus. Il y a déjà du monde. À trois avec des bagages encombrants, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. Arrive encore une fois vers nous l’homme qui traîne dans Ella. Il a dû nous voir de loin. Cette fois, il me tape dans la main. Je suis un peu son pote. On discute et il me dit qu’il connaît quelqu’un qui descend à Tissa à vide et que si je veux il peut nous emmener. Mais le prix est bien plus élevé que le bus. Je refuse. Il s’en va quelques instants puis il revient. Le prix a été divisé par deux. Le prix correspond quasiment au prix du bus. Là, c’est une vraie bonne affaire. Mais j’ai des doutes. Ça m’étonne qu’un type accorde un prix si bas. Je le lui dis. Mais il m’assure que c’est vrai, qu’il fait ça pour moi… Good price just for you my friend ! Le bus doit passer dans 5 minutes. Si nous partons à pied avec ce type, c’est certain qu’on loupera le bus. Le prochain est dans l’après-midi.

Tandis que je réfléchis, il se penche sur le pied de Quentin et lui enlève une sangsue. Ici, il faut vraiment faire attention aux sangsues, il y en a de partout. En deux jours, trois sangsues collées sur les chevilles !

Le gars se relève. Je lui dis ok. Emmène-moi voir ce chauffeur. Il passe devant tout excité. Il se retourne vers moi s’arrête et me dit que si je fais affaire avec lui il faudra que je lui donne quelque chose. Ça je l’avais bien compris. On a fait une bonne centaine de mètres avec nos sacs quand j’entends arriver le bus. Cette fois, il n’y a plus le choix. Faut que ça marche. On arrive devant une maison. Il y a effectivement un type avec un combi Toyota. On dit bonjour. Pas sûr qu’il ait répondu. Il parle avec notre ami et semble l’engueuler. Je crois comprendre que l’argent qu’il a proposé ne convient pas. J’en étais sûr. Cependant il est coincé. Il doit partir maintenant. Soit il part au prix indiqué soit à vide.

Finalement il accepte le prix, je donne le bakchich à notre ami et nous voilà parti. Direction Tissa. À Tissa, on n’a rien réservé. Le chauffeur ne nous a pas adressé la parole de tout le trajet !

À l’entrée de Tissa, sur la gauche, il y a une petite guest house. Je demande au chauffeur de nous arrêter. Je paie, il s’en va. Dans la cour de l’établissement, il y a un 4X4 énorme. On est accueilli par une dame. Pas sympa. Pas de sourire. Rien. Elle nous demande combien de nuits on veut rester et si on veut visiter le parc et à quelle heure. Je lui dis que je ne sais pas si nous allons visiter le parc et que pour l’instant on veut juste poser nos sacs. Elle nous conduit dans une chambre sale, avec un pauvre ventilateur déglingué. C’est dégueu. Bon, on pose nos sacs et l’on sort. Le prix est moyen et bien trop cher pour ce que c’est. Je demande si je peux consulter Internet. Elle me dit que oui. En chemin, nous rencontrons un Australien qui fait le tour du monde en vélo. On discute un moment. Le type nous dit qu’il a fait le “safari“ et que c’était cher et qu’il n’avait vu pratiquement aucun animal. Il nous conseille de ne pas le faire et nous dit d’aller plutôt sur le lac. Il y a une ballade qui fait le tour et qui nous permet d’observer plusieurs sortes d’oiseaux et peut-être des crocodiles.

On prend un tuk-tuk pour le centre ville et l’on déjeune dans un petit restau très sympa que nous a indiqué notre chauffeur, dans une petite allée près de la gare routière. Je dis au tuk-tuk de revenir nous chercher dans une heure. Notre bus pour Mirissa demain matin est à 5 heures. Problème, notre guest house est bien trop loin de la gare routière. Il faut trouver une autre solution. On déjeune. C’est très bon. Le tuk-tuk revient une heure plus tard et nous ramène à la chambre d’hôte.

De la chambre d’hôte, le lac est juste au bout du chemin. On croise des photographes avec d’immenses objectifs. Il est encore bien tôt pour espérer voir voler tous les oiseaux. Mais nous n’avons absolument pas envie de rester dans ce lieu.

Le lac est magnifique. Il y a de multiples nénuphars. Des fleurs, des arbres et quelques oiseaux volent. Dans l’eau des crocos. Des jeunes nous expliquent qu’un pêcheur s’est fait mordre le bras par une de ces bêtes quinze jours auparavant. Je demande à Quentin de ne pas s’approcher du bord. Des gars nous emmènent près d’un arbre ou les crocos aiment bien se reposer. Mais ils ne sont pas là. On ne les verra pas. Mais on sent bien qu’au milieu des nénuphars des yeux nous observent. On prend notre temps. On se pose. On regarde les pêcheurs partir avec leur filet. Leur barque est très étroite.

Le soir arrivant, les oiseaux sortent. Il y en a de partout. C’est magnifique. Vraiment très beau. Et il n’y a pratiquement personne. Quelques photographes silencieux. Des promeneurs tranquilles. Et quelques jeunes sympas qui boivent un coup. C’est le week-end.

On se décide à retourner sur nos pas et demander à un tuk-tuk de nous emmener en ville pour trouver une pension proche de la gare routière. On trouve un lieu agréable. Des bungalows. C’est pas trop cher. On retourne récupérer nos sacs à la première guest house. La tenancière est très remontée et l’on doit lui payer la nuit. Bien sûr on n’insiste pas. On préfère partir rapidement.

Je demande au gars des bungalows si le portail sera ouvert demain matin pour notre départ vers 4h45. Il me dit que oui. Il l’ouvrira. On part dîner et l’on se couche. Dans la salle de bains, il y a des bêtes de partout. Quentin a tellement la frousse que je prends ma douche avec lui et qu’il fait pipi la porte ouverte.


Jour 8 :

À 4h30 le réveil sonne. On plie nos affaires en vitesse et l’on sort. On se dirige vers le portail. Bien entendu, il est fermé. Il doit faire 2 mètres cinquante de haut. L’accueil est fermé. Il y a personne nulle part. Bref, il faut l’enjamber.

Anne passe la première. Elle est en jupe. Ça craque. Mais ça passe. Je jette les sacs de l’autre côté. Ensuite Quentin. Je le porte à bout de bras. Il s’accroche et passe ses jambes de l’autre côté. Il a un peu peur. Enfin, c’est à mon tour et tout se passe bien. Ça démarre fort. Direction la place des bus. Pas un bruit. Personne. Des ombres rôdent. Ce sont des vaches. Plein de vaches. Elles se dirigent vers nous. Elles sont attirées par le bruit des roulettes d’un de nos sacs. Elles foncent dessus. Heureusement, un type qui sort de nulle part vient vers nous et les fait fuir. Ouf !

On monte dans le bus. 4 heures de route jusqu’à Mirissa.

Prendre le bus au Sri Lanka est quelque chose d’inoubliable. Traverser des villages en doublant des voitures tout en roulant à 80 Km/heure au moins, est un souvenir impérissable. Mais chaque pays a sa propre culture est ses propres coutumes. C’est comme ça. En quittant le bus, on est bien content d’être encore en vie.

On s’installe à la guest house Praneeth, pas très loin de l’arrêt de bus. Pas évident à trouver lorsque l’on ne connaît pas. En venant de Tissa ou de Matara, c’est le premier arrêt de bus (au début de la plage). À l’extrême ouest de la plage. C’est une guest house tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Ce qui l’est moins, c’est la vue absolument géniale de la chambre pour un prix très intéressant (12€ par nuit la chambre).

Donc, pas très loin de cet arrêt de bus, il y a une petite épicerie, du même côté que l’arrêt. On nous avait dit de nous arrêter là parce que l’épicier, adorable, a toujours de bons plans, notamment une maison superbe qu’il loue à un prix modique lorsque les propriétaires ne sont pas là. C’est vrai. Donc, on arrive à l’épicerie. Mais il n’était pas là, c’était sa maman. Elle nous a fait rentrer chez elle et elle l’a appelée au téléphone. Je lui ai parlé et lui ai dit que je souhaitais savoir si la maison était libre. Non. Elle ne l’était pas. Là, elle était louée à un groupe de Français en vacances. Veinards !

Alors, la maman de l’épicier nous a emmené un peu plus haut chez Praneeth. Une petite guest house sympa, donnant directement sur l’océan. Le pied.

On a loué pour trois nuits une chambre à l’étage avec un balcon. Vue sur les palmiers et l’océan. Pas de grands hôtels. Juste les maisons des pêcheurs. On a posé nos sacs. Soufflé un bon coup. On s’est posé sur le balcon et l’on a écouté les vagues pendant de longues minutes. Le tsunami a frappé ici. D’après le gars de la guest house, l’eau arrivait jusqu’au sol de cette chambre. On a du mal à l’imaginer. C’est tellement beau. On a du mal à imaginer le chaos.

Puis on est allé se baigner. Là. Juste en dessous. Pieds nus. Un petit portillon en bois et la plage. L’eau translucide. Peut-être que la température de l’eau avoisinait les 28°. On s’est amusé tous les 3 dans l’eau pendant longtemps. Puis on s’est posé sur la plage. Et l’on a eu faim.

En direction de l’est, après avoir dépassé des rochers et un excellent centre de massage où, pour une petite dizaine d’euros, on vous masse des pieds à la tête, on trouve les paillotes. On a pris nos serviettes et nos sandales.

On a mangé riz et poisson. Il faut dire que la cuisine est toujours épicée. Pour les enfants, il faut préciser no spicy. En général, il lui servait un riz blanc avec viande à part sans sauce. Le rice and curry est quand même le plat le plus répandu. Mais il y a plein d’autres choses. Notamment toutes les préparations de poissons. Aussi des beignets triangulaires à la viande. Délicieux. Et une foule de petits desserts dont certains à la noix de coco. Hyper bons.

Ensuite baignade.

Après on est allé voir le coucher de soleil sur la petite île. On y va à pied. La vue est splendide.

Les paillotes sur la plage proposent le soir de choisir un poisson dans les étales afin qu’elles nous le préparent. Donc, après la douche on est retourné aux paillotes par la route cette fois. Gare aux bus et camions qui roulent plus que vite et qui vous frôlent. Bref, ce n’est pas très rassurant. Il faut compter dix petites minutes à pied. Ne pas oublier la lampe torche.

Ensuite, ce n’est que du bonheur. Le poisson est succulent. Les pieds dans le sable. C’est très agréable.

À retenir que le retour de nuit le long de la route avec des bus qui nous frôlent à grande vitesse est une expérience qui ne facilite pas la digestion…

Par conséquent, le meilleur est d’attendre patiemment un tuk-tuk même pour quelques centaines de mètres.


Jour 9 :

Aujourd’hui on reprend le bus pour Galle. Une bonne heure à halluciner sur les principes du code de la route Sri Lankais. Pour les bus et les camions, ça se résume à je passe et vous vous écartez. On part tôt le matin pour ne pas trop souffrir de la chaleur et aussi pour pouvoir profiter des bienfaits de la mer dans l’après-midi.

La vieille ville de Galle est fortifiée. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il y a des demeures magnifiques. Mais aussi beaucoup de touristes. Des cars entiers.

On trouve un endroit pour prendre le petit-déjeuner à l’entrée de la vieille ville. Cafés, chocolat chaud, fruits, pain beurre et confitures, gâteaux. Le prix n’est pas du tout le même. Ici, c’est vraiment plus cher. Vraiment plus.

On se perd dans les ruelles. Les maisons sont belles. Mais il fait une chaleur étouffante. On se décide à grimper sur les remparts pour profiter de l’air océanique. La vue sur les toits est magnifique. On peut faire le tour de la ville par les remparts. C’est une ballade agréable.

À 14 heures, on reprend le bus pour Mirissa.

À Mirissa, Plage, baignade, douche, poisson grillé jusqu’au soir.

Quentin a rencontré une copine. Il s’amuse dans l’eau. On reste là. On commande un poisson grillé pour le soir.

Retour par la route en tuk-tuk. C’est nettement plus agréable que de ressentir le souffle chaud des monstres de métal.


Jour 10 :

Ce matin, je me suis levé tôt. Le soleil n’était pas encore là. J’ai écrit. Puis j’ai entendu les pêcheurs rentrés. Ils ont tiré leur barque sur le sable, en haut du talus, juste devant la guest house. Il y avait des enfants qui aidaient. Ensuite, j’ai vu les enfants partir à l’école avec les habits d’écolier.

Aujourd’hui, nous avons décidé d’aller voir les pêcheurs près de Ahangama. La côte, très dégagée, permet d’admirer les pêcheurs sur échasses. Pêche traditionnelle Sri Lankaise qui se transmet de père en fils.

Ensuite, nous avons acheté quelques souvenirs dans les échoppes de Welligama. Demain soir nous reprenons l’avion.

Retour à Mirissa. On laisse couler le temps. Quentin s’amuse avec d’autres enfants dans les vagues. Le soir, la lumière est magnifique.

À la tombée du jour, les pêcheurs en barque à balancier s’en vont. Certains se positionnent juste derrière l’île. Les barques sont multicolores.

La dernière soirée à observer les étoiles. C’est toujours comme ça les derniers jours, toujours nostalgique. Est-ce qu’on reviendra un jour ? Évidemment qu’on ne sait pas. On ne pense pas. On a tellement de lieux à visiter. Mais à chaque fois on a le sentiment de laisser une partie de nous. Peut-être que le Sri Lanka nous transmet quelque chose. Peut-être que l’on sera différent. Peut-être.

Je m’endors en écoutant l’océan. C’est beau. Dans la guest house on est comme dans un bateau.


Jour 11 :

Au lever du jour nous sommes à l’arrêt de bus. Direction l’aéroport. Ça s’annonce difficile. On ne sait pas quel bus prendre et quand on pense que c’est le bon, le chauffeur ne s’arrête pas. On attend une demi-heure. Rien. Finalement, un bus en direction de Galle s’arrête. On monte. Se retrouver dans un bus bondé qui roule à vive allure avec un enfant et deux gros sacs, ça réveille. Pas de places assises. Se tenir debout relève de l’exploit. À chaque coup de frein, je manque de tomber. Je coince Quentin pour ne pas qu’il tombe. Lorsqu’une place se libère, c’est comme la ruée vers l’or, une oasis en plein désert.

Enfin la gare routière de Galle. Bondée. Des bus partout. Des gens partout. Et nous. Et puis, comme si une force mystérieuse avait décidé de nous aider, je vois passer devant mes yeux le Saint Graal. Un minibus climatisé à destination de Colombo. Je laisse tomber mes bagages et cours héler le chauffeur qui s’en allait. Gentiment, il nous ouvre les portes. Anne et Quentin montent pendant que je laisse les bagages dans le coffre. Plein de places assises. Un vrai miracle.

Ça n’a pas duré longtemps. Au bout d’une heure, le bus est archi comble.

On longe la plage. La partie sud-ouest de l’île a été gravement touchée par le tsunami. On remarque plein de bâtiments en ruine. Au milieu, des stèles pour les victimes.

Trois heures plus tard on arrive à Colombo. La ville est totalement embouteillée.

À la gare routière, un gars nous indique le bus pour l’aéroport. Dernière étape et c’est fini. Une petite heure plus tard on donne nos passeports à des vigiles pour pouvoir rentrer dans l’aéroport.
On s’installe sur des sièges. On attend. Ce sera long. Quentin s’endort. Demain retour en France. Pour nous, c’est toujours trop court.


N'hésitez pas à demander des renseignements, des infos supplémentaires. Vous trouverez les photos sur notre site Internet et sur la page Facebook OnMyGlobe.
 
L

Luc1

Nouveau Membre
25 Février 2013
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Metz
Sri Lanka avec enfant de 4 ans

Bonsoir,

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt le récit de votre périple. Pourriez-vous me donner votre avis concernant notre projet de partir avec notre fils de 4 ans cet été. Nous avons quelques craintes niveau hygiène et nourriture et lisons des choses contradictoires sur les blogs. Qu'en pensez-vous ?

Merci d'avance pour votre réponse !

Luc