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Choisir son parc d’objectifs
Toutes personnes équipées d’un appareil reflex sont amenées à faire des choix afin de constituer son parc d’objectif selon ses propres besoins, attentes et son budget du moment. Il faut choisir en fonction du moyen et long terme. Les besoins quant à eux peuvent évoluer au gré des expériences et expertises développées.
Les boîtiers passent, les objectifs restent
Bon nombre de personnes négligent leur parc d’objectifs au détriment de boîtiers qu’ils peuvent même parfois changer au bout de 12 ou 18 mois aux aléas des nouveautés du marché. Trop de gens croient encore, et cela est pire depuis la venue du numérique, que la dernière saveur du mois leur permettra d’améliorer leurs résultats sans pour autant se soucier des objectifs qu’ils utilisent ou même de leur cheminement et expériences.
En photographie, ce qui donne d’abord la qualité technique d’une image (MAP, netteté, piqué, contraste et couleurs) c’est l’objectif ! Cela était vrai à l’poque de l’argentique et ce l’est encore plus avec le numérique qui utilise des capteurs de plus en plus exigeant en terme de définition (pourvoir séparateur des objectifs). J’en ai souvent parlé ici, de la relation objectif – filtre passe-bas et capteur.
Le piqué à tout prix ?
Si certains ne se soucient peu du piqué, d’autres la considèrera comme importante à leurs yeux. Peu importe, il n’est nullement question d’opinions personnelles, mais tout simplement de besoins liés aux types d’image que vous produisez, des sujets photographiés et du rendu que vous souhaitez obtenir.
Les portraitistes vont apprécier les objectifs moins piqués avec ou avec un rendu plus doux. Ces propriétés masquent en partie les défauts de la peau et du même coup et réduit le temps passé en post-traitement pour corriger les imperfections. Il serait donc inutile de ne viser que des objectifs ultra-piqué avec une définition à grimper aux arbres si ce n’est que pour appliquer un lissage de peau agressif sur les visages des personnes photographiées en portraits. Idem pour la netteté bord centre où l’avantage va encore aux portraits pour les faibles PDC (profondeur de champ) de pair avec les petits téléobjectifs.
À l’opposé, les photographes paysagistes ou d’architecture, vont apprécier des objectifs avec des définitions qui découpent au couteau. Encore une fois les besoins et les attentes varient et chacun voit midi à sa porte.
Objectifs anciens combinés au numérique
S’il était plus simple à l’époque de l’argentique de bénéficier d’objectifs relativement de très bonne facture, surtout pour les grands-angles et zooms moyens de gamme, la réalité est tout autre avec le numérique. Au risque de me répéter encore une fois, le numérique est plus exigeant au niveau des objectifs.
Si un grand-angle était excellent sur un boîtier argentique, il est souvent devenu la pire calamité sur un boîtier numérique. Groupe optique et conception mal adaptée pour diriger les rayons lumineux correctement sur les capteurs. Croire que c’est un bon coup de garder ou d’acheter un objectif conçu pour l’argentique en vue de l’utiliser sur un numérique peu en décevoir plusieurs après l’examen du rendu des tirages et des agrandissements. Les Cies qui vous vantent les rétrocompatibilités sur plusieurs décennies doivent faire leur examen de conscience, car il s’agit d’un argument purement et simplement marketing. Les techniques de coulage de verre, de polissage, de traitement multicouches et de conceptions optiques modernes sont nettement supérieures à ce qui se faisait par le passé. Donc, on oublie le tube rempli de verre de 1978 qui, sans aucun doute, livrait la marchandise à son époque.
Dans le cas des téléobjectifs ou des zooms haut de gamme, la grande majorité est très performante (pour les objectifs qui n’ont pas plus de 15 ans).
Quantité et qualité
Privilégiez des focales fixes ou des zooms ou bien les deux, demeure, encore une fois une fois, une question de besoin.
Encore une fois, en studio, à main levée (sans trépied), les portraitistes vont préférer les focales fixes plutôt que les zooms. Plus légers et plus maniables que les zooms, les focales fixes s’imposent.
De plus, plusieurs focales fixes sont déclinées en plusieurs versions au niveau des ouvertures initiales, mais elles sont très chères.
Pour un usage courant de type voyage ou reportage, les zooms haut de gamme ont également la cote auprès des photographes de tous les niveaux. Avec deux zooms, nous pouvons couvrir toutes les focales les plus utiles que courantes. Le choix de ces derniers va en fonction du poids et de l’encombrement auquel les usagers veulent s’exposer.
Malheureusement, plusieurs personnes collectionnent les objectifs sans réellement considérer l’usage de chacun et surtout la nécessité de les posséder. Cela demeure leur problème, car cela n’affecte que leur budget, pas le votre… o))
Sur plusieurs années, les besoins et les niveaux de chacun peuvent changer. Il n’est pas rare d’acquérir alors des objectifs plus spécialisés ou spécifiques aux aléas de votre cheminement et de revendre ceux que vous n’utilisez plus.
Calculez vos investissements à court et moyen terme
Mieux vaut investir d’abord dans les objectifs plutôt que dans un boîtier trop cher qui vous limitera au niveau budgétaire pour l’acquisition d’objectifs. Procédez plutôt dans l’ordre inverse. Ex : un boîtier de 700 à 900€ plutôt que le gros dernier né tout métal avec des joints scellant, surtout si c’est pour un usage intérieur…
Un boîtier de 700€ vous permet d’acheter deux objectifs haut de gamme de 700€ chacun, ce qui représente un montant de 2 100€. Ainsi, vous pouvez bénéficier d’objectifs de meilleure qualité immédiatement. Le boîtier plus cher saura attendre un an ou deux.
Un boîtier de 1 500€ sortira de la boutique la plupart du temps, avec un objectif moyen ou bas de gamme offert en kit parce que l’investissement de meilleures optiques rend l’achat trop élevé. En y ajoutant les deux objectifs haut de gamme de 700€ votre facture grimpera alors à 2 900$. Ainsi, vous devrez composer avec un boîtier haut de gamme avec des objectifs très moyens pendant plusieurs mois ou années avant d’acquérir de meilleures optiques.
Mon meilleur conseil, évitez la maladie du dernier né (boîtier). Le marketing des Cies n’est basé uniquement là-dessus. La qualité de vos images ne sera pas meilleure avec un boîtier haut de gamme avec des objectifs bas de gamme ou moyen de gamme. C’est plutôt l’inverse qui le fera et sans oublier votre expérience et votre talent. Le boîtier n’a rien à voir là-dedans.
©Robert Tremblay 2009
Toutes personnes équipées d’un appareil reflex sont amenées à faire des choix afin de constituer son parc d’objectif selon ses propres besoins, attentes et son budget du moment. Il faut choisir en fonction du moyen et long terme. Les besoins quant à eux peuvent évoluer au gré des expériences et expertises développées.
Les boîtiers passent, les objectifs restent
Bon nombre de personnes négligent leur parc d’objectifs au détriment de boîtiers qu’ils peuvent même parfois changer au bout de 12 ou 18 mois aux aléas des nouveautés du marché. Trop de gens croient encore, et cela est pire depuis la venue du numérique, que la dernière saveur du mois leur permettra d’améliorer leurs résultats sans pour autant se soucier des objectifs qu’ils utilisent ou même de leur cheminement et expériences.
En photographie, ce qui donne d’abord la qualité technique d’une image (MAP, netteté, piqué, contraste et couleurs) c’est l’objectif ! Cela était vrai à l’poque de l’argentique et ce l’est encore plus avec le numérique qui utilise des capteurs de plus en plus exigeant en terme de définition (pourvoir séparateur des objectifs). J’en ai souvent parlé ici, de la relation objectif – filtre passe-bas et capteur.
Le piqué à tout prix ?
Si certains ne se soucient peu du piqué, d’autres la considèrera comme importante à leurs yeux. Peu importe, il n’est nullement question d’opinions personnelles, mais tout simplement de besoins liés aux types d’image que vous produisez, des sujets photographiés et du rendu que vous souhaitez obtenir.
Les portraitistes vont apprécier les objectifs moins piqués avec ou avec un rendu plus doux. Ces propriétés masquent en partie les défauts de la peau et du même coup et réduit le temps passé en post-traitement pour corriger les imperfections. Il serait donc inutile de ne viser que des objectifs ultra-piqué avec une définition à grimper aux arbres si ce n’est que pour appliquer un lissage de peau agressif sur les visages des personnes photographiées en portraits. Idem pour la netteté bord centre où l’avantage va encore aux portraits pour les faibles PDC (profondeur de champ) de pair avec les petits téléobjectifs.
À l’opposé, les photographes paysagistes ou d’architecture, vont apprécier des objectifs avec des définitions qui découpent au couteau. Encore une fois les besoins et les attentes varient et chacun voit midi à sa porte.
Objectifs anciens combinés au numérique
S’il était plus simple à l’époque de l’argentique de bénéficier d’objectifs relativement de très bonne facture, surtout pour les grands-angles et zooms moyens de gamme, la réalité est tout autre avec le numérique. Au risque de me répéter encore une fois, le numérique est plus exigeant au niveau des objectifs.
Si un grand-angle était excellent sur un boîtier argentique, il est souvent devenu la pire calamité sur un boîtier numérique. Groupe optique et conception mal adaptée pour diriger les rayons lumineux correctement sur les capteurs. Croire que c’est un bon coup de garder ou d’acheter un objectif conçu pour l’argentique en vue de l’utiliser sur un numérique peu en décevoir plusieurs après l’examen du rendu des tirages et des agrandissements. Les Cies qui vous vantent les rétrocompatibilités sur plusieurs décennies doivent faire leur examen de conscience, car il s’agit d’un argument purement et simplement marketing. Les techniques de coulage de verre, de polissage, de traitement multicouches et de conceptions optiques modernes sont nettement supérieures à ce qui se faisait par le passé. Donc, on oublie le tube rempli de verre de 1978 qui, sans aucun doute, livrait la marchandise à son époque.
Dans le cas des téléobjectifs ou des zooms haut de gamme, la grande majorité est très performante (pour les objectifs qui n’ont pas plus de 15 ans).
Quantité et qualité
Privilégiez des focales fixes ou des zooms ou bien les deux, demeure, encore une fois une fois, une question de besoin.
Encore une fois, en studio, à main levée (sans trépied), les portraitistes vont préférer les focales fixes plutôt que les zooms. Plus légers et plus maniables que les zooms, les focales fixes s’imposent.
De plus, plusieurs focales fixes sont déclinées en plusieurs versions au niveau des ouvertures initiales, mais elles sont très chères.
Pour un usage courant de type voyage ou reportage, les zooms haut de gamme ont également la cote auprès des photographes de tous les niveaux. Avec deux zooms, nous pouvons couvrir toutes les focales les plus utiles que courantes. Le choix de ces derniers va en fonction du poids et de l’encombrement auquel les usagers veulent s’exposer.
Malheureusement, plusieurs personnes collectionnent les objectifs sans réellement considérer l’usage de chacun et surtout la nécessité de les posséder. Cela demeure leur problème, car cela n’affecte que leur budget, pas le votre… o))
Sur plusieurs années, les besoins et les niveaux de chacun peuvent changer. Il n’est pas rare d’acquérir alors des objectifs plus spécialisés ou spécifiques aux aléas de votre cheminement et de revendre ceux que vous n’utilisez plus.
Calculez vos investissements à court et moyen terme
Mieux vaut investir d’abord dans les objectifs plutôt que dans un boîtier trop cher qui vous limitera au niveau budgétaire pour l’acquisition d’objectifs. Procédez plutôt dans l’ordre inverse. Ex : un boîtier de 700 à 900€ plutôt que le gros dernier né tout métal avec des joints scellant, surtout si c’est pour un usage intérieur…
Un boîtier de 700€ vous permet d’acheter deux objectifs haut de gamme de 700€ chacun, ce qui représente un montant de 2 100€. Ainsi, vous pouvez bénéficier d’objectifs de meilleure qualité immédiatement. Le boîtier plus cher saura attendre un an ou deux.
Un boîtier de 1 500€ sortira de la boutique la plupart du temps, avec un objectif moyen ou bas de gamme offert en kit parce que l’investissement de meilleures optiques rend l’achat trop élevé. En y ajoutant les deux objectifs haut de gamme de 700€ votre facture grimpera alors à 2 900$. Ainsi, vous devrez composer avec un boîtier haut de gamme avec des objectifs très moyens pendant plusieurs mois ou années avant d’acquérir de meilleures optiques.
Mon meilleur conseil, évitez la maladie du dernier né (boîtier). Le marketing des Cies n’est basé uniquement là-dessus. La qualité de vos images ne sera pas meilleure avec un boîtier haut de gamme avec des objectifs bas de gamme ou moyen de gamme. C’est plutôt l’inverse qui le fera et sans oublier votre expérience et votre talent. Le boîtier n’a rien à voir là-dedans.
©Robert Tremblay 2009