Merci de ta réponse.
Tu as bien de la chance d'être à moitié vénitienne (ou presque, 30 km, c'est pas loin)
J'ai été terriblement touchée par l'esprit "civil" qui régnait à Venise, passionnée par l'histoire de cette République avant l'heure. Venise, c'est pas l'Italie, c'est un lieu à part, tout à fait intéressant par son histoire, son mode de fonctionnement, et de circulation.
Deux choses m'ont particulièrement touchée, dans un registre très différent:
Ecologie: il n'y a pas de voiture et la vie s'organise différemment tout aussi bien et les gens marchent beaucoup, c'est très "tendance" comme on dit.
Dans plein de cafés et même des bars de nuit très animés, les gens vont fumer dehors. Quel plaisir! A quand la même chose à Paris... j'en ai assez de sentir mauvais dès que je sors d'un café!
Raffinement: quand je suis allée au musée de l'Accademia, j'avoue que je me suis forcée. Je n'apprécie pas, mais alors pas du tout, la peinture religieuse, les vierges à l'enfant, la descente de la croix de Jésus et tout le decorum.
Mais quand je suis arrivée dans la salle où est mise en scène, en plusieurs tableaux immenses, la légende de Sainte Ursule, j'ai été saisie, littéralement, par le témoignage de la vie à l'époque où a été peint ce tableau (vers 1400 si mes souvenirs sont exacts). J'ai noté combien les personnages étaient beaux, bien habillés, bien bâtis, moi qui suis plutôt habituée, pour des scènes de la même époque en France, à des personnages contrefaits, mal fichus, éclopés, etc... Je n'idéalise pas, je ne veux pas non plus poétiser à l'excès, mais c'est tout de même l'indice d'une société très en avance et très raffinée. Et comme on dit, elle a encore de beaux restes de ce raffinement, forcément, on ne sort pas indemne d'une tel passé!
Du coup, en rentrant à Paris, j'ai enfin lu le livre que m'avait prétée une de mes meilleures amies qui est dingue de Venise, "Intimité de Venise" de A. Tserstevens, publié chez Arthaud dans les années 70. Passionnant bien que vieux, mais finalement, ce qui est écrit m'a semblé toujours d'actualité.
Evoquant les milliers d'écrivains qui ont célébré Venise, l'éditeur note, sur la jaquette:
"Il semble comme l'a dit un écrivain vénitien, qu'ils n'aient vu dans Venise qu'une ville aux admirables oeuvres d'art et monuments, mais dépeuplée, alors que rien n'est plus vivant ni captivant que sa population. Mais il fallait pour la comprendre de nombreux mois de séjour et la connaissance parfaite de la langue"...
Voilà pourquoi je disais au haut de ce mail que tu avais bien de la chance d'avoir des racines vénitiennes.
Tchao (je fais des progrès en italien :? )
Sophie