Cslr. Le tourisme aux antilles françaises, par Nicolas Vion

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papynou

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22 Octobre 2008
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guadeloupe
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Le scrutateur a fait paraître un texte sur le tourisme en Guadeloupe. Si je ne connaissais pas ce problème, mes yeux ce seraient remplis de larme à la lecture de ce roman fleuve.
Dans cet imbroglio, pas une fois on parle du pigeon qu'est le touriste.

Il serait bien, que tout le monde donne son avis sur le texte qui suit....
Touriste et non touriste.

A vos plumes

on parle de « Tourisme », de quoi parle-t-on ?

Le point de vue des Hôteliers Guadeloupéens présenté par Nicolas VION
Suite à la réunion tenue avec ATOUT France en Préfecture de la Guadeloupe, le 30 mars 2010, nous sommes conduits à apporter les précisions suivantes .

Quand on parle de « Tourisme, », de quoi parle-t’on ?

Trop de gens en font des discussions de salons s’appuyant sur des idées toutes faites, sans cependant n’avoir jamais fait la preuve de leur compétence reconnue dans ce domaine.

Pourtant chacun est libre de réunir des investisseurs autour de lui, de solliciter des financements pour créer ou racheter une entreprise et faire ainsi ses preuves d’entrepreneur.

La Guadeloupe est Française depuis 375 ans et les lois entrepreneuriales sont les mêmes pour tous.

Que n’avons-nous pas entendu :

1. Que le tourisme ne serait qu’une affaire d’hôteliers,
2. Qu’il ne profiterait qu’aux propriétaires d’hôtels,
3. Que ce serait une filière réservée aux seuls Blancs,
4. Que la population n’aurait aucun intérêt au tourisme,
5. Qu’elle serait irritée de voir passer devant elle des bus bourrés de « Blancs Métropolitains » (dixit Mr Georges Boucard, en Préfecture le 30 mars 2010, et Directeur au Cabinet du Maire des Abymes)
6. Que les clients ne veulent plus d’hôtellerie
7. Que le seul tourisme authentique est chez l’habitant
8. Qu’il faut favoriser l’économie informelle (dixit Mr Georges Boucard, en Préfecture le 30 mars 2010, et Directeur au Cabinet du Maire des Abymes)
J’arrête là cette litanie absurde, outrancière, d’opposition au progrès, véhiculant des lieux communs et des fantasmes, qui loin de rassembler les acteurs est source de divisions et de conflits.

Rétablissons rapidement la Vérité pour pouvoir avancer et parler sérieusement de l’industrie touristique, économie recherchée et cultivée dans le monde entier comme source reconnue de devises, de revenus, créatrice de valeur ajoutée et d’emplois.

Il n’y a, nulle part au monde, de destination touristique sans une hôtellerie conséquente et structurée. Sans hôtellerie, point de desserte aérienne régulière, car l’aérien a besoin, pour remplir ses avions de flux de passagers importants que ne peuvent fournir de petites structures.
Sur 4.755 chambres de Grande Hôtellerie existant en 2000, il en reste 2.649 aujourd’hui : 2.106 chambres sont fermées ou détruites. Si le tourisme leur avait profité, la situation ne serait pas celle-là.
Le point 3 ne mérite pas d’y répondre, puisque chacun sait que, dans le passé, le SALAKO appartenait à un Français de Guadeloupe, aujourd’hui Désiradien. Qu’il n’ai pas réussi dans son entreprise est regrettable, car la réussite des uns entraîne le succès de toute la filière, et l’on ne doit jamais se réjouir de l’échec d’un confrère.
À la vigne de la Vie, chacun a droit de cueillir les raisins ou de déclarer avec amertume :

« Ils sont trop verts et bon pour des goujats ! »

Club des Hôteliers de la Guadeloupe, La Maison Créole, Montauban, 97 190 GOSIER

Assocition Loi de 1901 déclarée sous le n° 2/02613

Le tourisme, d’après l’INSEE, c’était et ce serait :
7 % du PIB et 370 Millions d’€ de CA en 2004 avec 7.500 emplois directs
5% du PIB et 270 Millions d’€ de CA en 2008 avec 6.000 emplois
Avec des coûts de personnels élevés pointés par KPMG, et des Masses Salariales moyennes de plus de 50 %, les salaires perçus par les personnels représentent annuellement plus de 100 Millions d’€.

Le tableau ci-après en témoigne d’autant plus que tous les salariés ne sont pas, fort heureusement pour eux, au SMIC.


Taux horaire du SMIC au 01/01/2010 8,86 €
Heures mensuelles payées 162,5
Heures payées / an 2112,5
Ancienneté moyenne à 12%
Revenu annuel pour un temps plein 20 962,76 €

Montant total pour 6.000 salariés 6 000 125 776 560,00€


Par ailleurs, outre la distribution de salaires, primes et accessoires aux salariés, le tourisme profite à beaucoup d’activités périphériques qui en tirent également des revenus dont :

L’Agriculture,
La Pèche,
Le Commerce,
Les transports Routiers (Bus, Taxis, Loueurs de voitures)
Les transports Maritimes
La Plaisance,
La Croisière
Le Transport Aérien,
Etc…
Ajoutons encore que bien souvent un salaire fait vivre un foyer de 4 personnes, et que l’ensemble des emplois touristiques fait vivre environ 50.000 personnes en Guadeloupe sur 400.000 soit 15 % de la population : c’est pas mince !

Dire que le tourisme ne profite qu’à l’hôtellerie est vraiment un manque de vision globale.

Sans elle, le transport aérien serait fortement réduit et les dépenses des ménages amputées de plus de 100 Millions d’€ qui n’iraient pas s’investir dans le commerce, l’automobile, les équipements ménagers ou de HI-FI, …

Concernant l’emploi, 6.000 salariés en CDI, c’est au moins le double d’emplois avec les emplois induits (pèche, agriculture, transports, réceptifs, …).

Sauf à y revenir en cas de persistance sur le sujet, nous considérerons ce chapitre clos.

5. Quant au point 5 concernant l’affirmation que la population serait irritée de voir passer devant elle des bus bourrés de « Blancs Métropolitains », ce n’est pas possible d’y croire, car il n’y a malheureusement plus de bus en Guadeloupe plein de touristes. D’autre part, le tourisme affinitaire se développe dans les structures hôtelières qui sont les seules à pouvoir remplir les bus. Nous nous en félicitons en tant que cohésion sociale. Ramener le rejet de certains, à propos du tourisme, à des questions monochromes relèverait plutôt de troubles oculaires et d’un trop grand nombre de bâtonnets par rapport aux cônes, présents sur le fonds de l’œil.
6. Les « clients d’aujourd’hui » ne voudraient plus d’hôtellerie.
La réalité est heureusement toute autre. Nos calculs et nos résultats hôteliers démontrent que globalement, entre 35 % et 40 % des passagers aériens viennent dans les hôtels.

Il y a des clients qui désirent être au calme, d’autres qui attendent de l’animation nocturne, d’autres encore qui veulent de la pèche au gros ou des activités sportives quand d’autres veulent s’adonner à la plage ou au farniente.

Ce qui fait la richesse d’une société, c’est sa diversité et non l’uniformité.

Il y a donc des visiteurs qui rechercheront l’habitat chez l’habitant, d’autres des gîtes, d’autre des meublés à louer ou d’autres encore qui préféreront l’hôtel.

Cette diversité, c’est la richesse d’une destination.

Au lieu de se battre égoïstement les uns les autres à arracher le client pour le faire monter presque de force dans son taxi, respectons le et demandons nous comment faire de son séjour un souvenir inoubliable dont il revienne comblé ?

Ajoutons encore qu’on ne connaît aucune destination touristique au monde qui ne possède pas de parc hôtelier important, et qui ne cherche pas à le développer pour assurer son transport aérien. Saint Martin (partie Hollandaise) ou Punta Cana en République Dominicaine ont de nombreux jets privés et des navires de Croisière que la Guadeloupe pourrait leur envier…

7. En traitant le point 6 nous avons répondu au point 7.
Décrier le voisin n’a jamais été une stratégie gagnante.

Quant à l’argumentation d’un responsable communal (qui se présente comme un banquier ???) et qui justifie l’économie informelle comme un modèle de société réussi en Italie (Peut-être faudrait-il aussi mettre en place une mafia structurante ?), on reste abasourdi :
Au nom de l’égalité des citoyens, si on le suit, on ne doit alors plus payer d’impôts et taxes, ce qui conduit à ne plus faire d’investissements collectifs (plus d’écoles, de cantines, de routes, d’hôpitaux…)

Je ne voudrais pas participer à la mise en place du budget de cette commune dans ces conditions !

Ces points psychanalytiques étant purgés, nous souhaiterions ne plus jamais avoir à y revenir.

Abordons donc le sujet essentiel : Le TOURISME.

D’abord, qu’en attends-t-on ?

Pour la F.APHT, le tourisme apporte d’abord un afflux extérieur de revenus, et crée des emplois, même si nous ne négligeons pas le tourisme affinitaire qui apporte des revenus mais n’importe pas en Guadeloupe, majoritairement de capitaux extérieurs.

C’est une activité pourvoyeuse de richesses et qui favorise les investissements d’équipements structurants.

Il serait utile de renseigner tous les acteurs, décideurs, et responsables locaux en fournissant des chiffres basiques tels que

Croisiéristes :

Combien en avons-nous ?

Combien de compagnies maritimes, basées et non-basées ?

Dépenses par croisiériste : à bord et à terre ?

Recettes pour le Port et l’Aéroport : Taxes et Consommations (eau, vivres, transferts…)

Touristes :

Combien en avons-nous et évolution dans le temps ?

Provenances ?

Durée des Séjours ?

Répartition Hôtellerie, Gîtes, Meublés et chambres d’Hôtes ?

Mesure plus précise de l’économie informelle (30 % ?)

CA part touristique de l’aérien et nombre d’emplois concernés

Dépenses d’hébergement, de restauration (y compris locale, lolos…) et divers dont :
- Animation Touristique (Parcs et Jardins, Aquarium, Activités sportives, Nautiques, de Plaisance…)
– Transports inter-îles
- Emplois concernés CDI, CDD, Saisonniers et Extras, Hommes et Femmes

Activités induites par le tourisme :
- Pèche,
- Agriculture,
- Artisanat
- Investissements immobiliers en défiscalisation pour logements locatifs destinés à la population locale,
- Etc …

On le voit, ceux qui professent doctement, que le tourisme ne profite pas économiquement à la Guadeloupe se trompent.

C’est une activité économique de premier plan, et ce n’est pas pour rien que de grandes destinations touristiques comme :
- Cuba,
- La République Dominicaine,
- Le Maroc

Pour ne parler que de ses trois destinations :
- Investissent lourdement (plusieurs dizaines de Millions d’€ par an) pour attirer des touristes,
- Font tout ce qu’elles peuvent pour attirer les investisseurs et développer un parc hôtelier important.

Regardons autour de nous ceux qui réussissent et cessons d’entraver notre développement nécessaire par dogmatisme ou repli identitaire.

Emplois :

Concernant le Lycée Hôtelier du Gosier :

Combien de diplômés / an ? De quels niveaux ?

Combien de diplômés sont sortis depuis son ouverture ?

Que sont-ils devenus en comparaison de la diminution du nombre d’emplois dans les hôtels du GHTG d’une part, et pour l’ensemble du tourisme d’autre part ?

Dernier point, mais non des moindres :

Que faut-il faire pour réussir notre tourisme ?

Répétons le donc, une fois de plus, inlassablement :

Au plan de la Guadeloupe :

La population de Guadeloupe a fait en 2006 un triomphe à la Route du Rhum, montrant par là son intérêt, sans contestation possible, pour l’activité touristique.

Nous ne doutons pas que 2010 montrera à nouveau l’intérêt populaire pour cette manifestation.

Car notre pire ennemi à la réussite, ce sont les dissensions internes.

La population prend peu à peu conscience de l’enjeu, en termes de richesses et d’emploi, mais aussi de travail restant à accomplir.

En République Dominicaine ou à Cuba, on soigne l’environnement car on sait que le tourisme commence par le plaisir des yeux : alors à quand une Guadeloupe propre et belle avec une signalétique touristique, une desserte de transports collectifs, et la disparition de tout ce qui gâche le paysage (panneaux immenses, encombrants, animaux morts, décharges sauvages,…)

À quand des bas-côtés tondus, du fleurissement et de l’embellissement ?

Ensuite, il faut que les communes aient une politique touristique lisible et rendue publique, si possible élaborée avec les professionnels concernés.

La réalité d’un ponton de Malendure détérioré et non réparé, après plusieurs années, malgré une subvention accordée par la Région à la commune qui voudrait rétablir les péages d’avant la Révolution Française, ce triste constat, ne devrait pas pouvoir être fait.

Par ailleurs trop peu d’offices de tourisme municipaux sont opérationnels, et ils ne sont pas fédérés réellement dans la mise en application de la politique touristique globale conduite par le CTIG.

Enfin, il faut combattre l’économie informelle qui tue l’autre : bateaux et moniteurs non habilités, non homologués, tables d’hôtes non déclarées, vendeurs ambulants

Restera à travailler l’image de la destination pour redonner confiance.

Si le Tourisme est décrété d’intérêt général prioritaire, et si nous concentrons tous nos efforts dans ce but, nous aurons mis en place l’engrais de la réussite.

Restera alors à traiter le volet technique et financier :

Ouverture de la desserte aérienne à de nouveaux pays émetteurs
Analyse des comptes d’exploitation des entreprises pour mettre en Lumière pourquoi elles ferment, et quelles solutions mettre en place,
Mise en place des mesures de management modernes relatives à l’organisation, au temps de travail, à la productivité pour se donner les moyens de nos ambitions.
Si nous en sommes capables, nous réussirons et ce sera un progrès pour tous,

Sinon la « Guadeloupe Industrie Touristique « est condamnée à un tourisme diffus qui n’apportera aucune contribution à la résorption du chômage, et qui verra inéluctablement la Guadeloupe devenir une Région éloignée desservie de temps à autre par quelques avions.

Voici nos derniers propos d’espoirs, martelés depuis 10 ans dans un silence assourdissant.

Le temps presse.

Nicolas VION
Président de la F.APHT
Le 31 mars 2010

NDLR : F.APHT =Fédération Associations des professionnels de l’hôtellerie et du tourisme de la Guadeloupe
 
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mimidesiles94

Membre Pilier
7 Octobre 2009
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Réactions

Vaste débat...

Déjà... les Guadeloupéens sont-ils prêts à un tourisme de masse???
Pas si sûr... Je pense que le tourisme plus intimiste leur convient tout à fait.
Le problème du tourisme ne se situe pas au niveau de la clientèle "française" (voire francophone: beaucoup de touristes québécois, belges etc) qui est plus ou moins fidélisée, mais au niveau de la clientèle étrangère où il y aurait pas mal à faire dans l'accueil hôtelier notamment.
Il est facile pour un touriste français de se tourner vers une autre forme d'hébergement quand l'hôtellerie ne lui convient pas mais le touriste américain qui arrive avec un groupe et qui tombe dans un hôtel dont l'accueil, l'hébergement n'est pas à la hauteur de ses standards...il ne reviendra pas et fera une mauvaise pub de l'île ... plutôt que de se dire: "l'île est superbe, l'hôtellerie moyenne mais il y a moyen de faire autrement pour se trouver un hébergement digne de mes attentes!" Lui, il ne cherche pas...il consomme!! Alors facile d'aller vers Punta Cana ou autre... L'arrière-plan il s'en fiche pourvu qu'il en ait pour son argent... il n'a aucune attache à ce pays, si ce n'est en profiter pour le soleil, la plage et le superbe hôtel all inclusive. Cà, c'est du tourisme de masse. Même comportement avec les Allemands, Néerlandais, Anglais etc... Il n'y a qu'à voir comment ça fonctionne dans certains coins d' Espagne, Canaries, Tunisie et autres... Les T-O ont carrément investi des hôtels entiers dédiés à certaines nationalités; même certains coins "touristiques" d'Espagne ne vivent plus qu'à l'heure allemande ou anglaise (supermarchés avec rayons spécifiques, menus des restau écrits en allemand et pas en espagnol...)...
Le tourisme est exploité à plein régime et il se met à la "hauteur" pour...(pour ceux qui aiment).
Je pense qu'il faut savoir ce qu'on recherche en développant le tourisme; il faut le développer mais pas à n'importe quel prix!
Autre question : est-ce que les Guadeloupéens "croient" à leur tourisme: pas sûr non plus!!
Lire les réactions sur le site de dom-actu suite à l'annonce que la Guadeloupe a décroché "le stand d'OR" à la Foire de Paris:
http://www.domactu.com/actualite/105511 ... tand-d-or/
Franchement, le comité du tourisme avait mis le paquet...l'île était très très représentée! Accueil super et tout et tout... Ca veut bien dire qu'il y a des "pros" du tourisme local sur lesquels on devrait pouvoir compter.
C'est évident que si la vitrine est belle et que derrière ça ne suit pas... On n'est pas prêts d'attirer le tourisme de haut de gamme étranger par ex.
Oublie le tourisme de masse : mon avis... Pas fait pour la Guadeloupe et notre mentalité (exit le bétonnage du littoral au profit du tourisme...).
Sinon pas eu plus l'impression de me faire pigeonner plus en Guadeloupe qu'ailleurs... Quand on voyage on sait que le touriste est un porte-monnaie ambulant (je suis réaliste)... Si tu dépenses moins en Asie pour le même service qu'en Guadeloupe c'est simplement que le niveau de vie là-bas (Thaïlande et cie...) n'a rien à voir avec celui d'un Antillais (français).
Tu vas aux Etats Unis: les entrées dans les parcs nationaux sont très chères (niveau de vie inverse) , tu le sais et tu paies si tu veux y aller. C'est pourquoi on attend toujours que le dollar soit au plus bas pour envisager un voyage aux States (avec l'euro on est mieux servi qu'auparavant!).
Voilà pour mon avis de touriste fidèle à la Guadeloupe; et j'y vais comme je vais dans tout autre département français, sans trop me prendre la tête puisque je suis en accord avec ce qu'on me propose...

Mimidesiles :cocotier:
 
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papynou

Membre Pilier
22 Octobre 2008
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Ce qui me dérange le plus dans tout cela, c'est que le coup d'éclat s'éteint vite dans le temps. On voit cela tous les jours sur place.
On réalise de supers trucs, qui coûtent des fortunes, et par manque d'entretien ça tombe en ruine et personne ne dénnonce cela comme gâchis. On dirait que c'est une suite logique et qu'on ne peut pas faire autrement.
L'exemple du rond-point de Bois Jolan est un exemple flagrant.
 
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Ded06

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10 Janvier 2010
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France métropole
Tourisme de masse

N'étant pas un adepte du tourisme de masse je ne vais pas me prononcer sur ce sujet, mon avis ne serait pas objectif, j'aime la Guadeloupe telle qu'elle est, et le jour ou elle ressemblera aux Baléares ou aux Canaries je n'y mettras plus les pieds. J'habite la Côte d'Azur région ou la côte a été complètement bétonnée de St Tropez jusqu'a Menton, chose que je n'ai pas constaté a Ste Anne ou j'ai mes habitudes.
 
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mimidesiles94

Membre Pilier
7 Octobre 2009
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France
Bonjour,

Je te suis tout à fait Ded... c'est dans ce sens là que je vois les choses!

Adepte aussi du Var pas au-delà de St Tropez ou alors hors saison...
Arrière-pays fantastique! Mais en été, même l'arrière pays est aussi fagocité par le tourisme de masse (campings quasi entiers dédiés à nos amis européens laissant peu de place aux autres...). Après tout, la France est classée première en terme de tourisme et ça rapporte à l'économie...
 
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papynou

Membre Pilier
22 Octobre 2008
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Le tourisme en Guadeloupe

Nous subissons un revers de médaille permanent depuis plus de 2 ans maintenant, avec les effets que tout le monde connaît. Le tourisme est en chute libre et le commerce bat de l’aile. Qui en est responsable ? Si on analyse un tant soit peu la situation, nous nous apercevons de plusieurs choses :
- Le touriste quel qu’il soit est mal reçu.
- Les prix, dans bien des domaines sont excessifs. (surtout depuis la mise en place de l’euro).
- Les villes ne sont pas reluisantes de propreté.
- Les plages ne sont pas entretenues.
- Le transport reste anarchique.

La pente sera d’autant plus dure à remonter, que les mœurs sont profondément ancrées. Tant qu’on ne changera pas les mauvaises habitudes on n’avancera pas d’un pouce. Le tourisme français boude les Antilles françaises depuis quelques temps déjà pour plusieurs raisons. La première et la plus importante, le français refuse catégoriquement d’hypothéquer ses congés pour quelque raison que ce soit. Quand aux touristes non français, eux, privilégie les autres îles de la Caraïbe.
Alors faire des promotions « coups de fusils » pour inviter le plus grand nombre à venir, ces opérations sont utopiques. Cette catégorie de vacanciers qui a juste titre a de quoi s’offrir ce voyage de rêve, arrivé sur place et n’a pas un sou à dépenser pour ses envies. Le résultat démontre que la Guadeloupe et la Martinique ne sont plus des destinations phares comme par le passé.

Notre ministre de l’Outremer M-L. Penchard fait fausse route en incriminent les Collectivités, le management et la rénovation des structures du manque de fréquentation de ces deux départements. Pire encore, essayer de faire du tourisme en utilisant la promotion sociale qui ne fait pas gagner d’argent compte tenu qu’ils ont payés des voyages tout inclus au départ.
L’électrochoc devrait être fait d’une manière plus radical, « virer tous ces grattes papiers qui durant des années n’ont fait que confirmer leur incapacité à gérer cette situation qui dure depuis trop longtemps et les remplacer par de jeunes ambitieux ayant fait leurs preuves dans d’autres destinations. Acheter des packs voyage chez des voyagistes qui mettent des gens certainement très mal payés derrière un bureau qui n’ont aucune idée des lieux qu’ils vantent ou qu’ils vendent. C’est un manque à gagner important pour les professionnels du tourisme sur place. Sans compter en plus, que c’est plus cher. Il faut le dire, car pour moi le touriste n’est pas le pigeon à plumer coûte que coûte.
Alors évitons de déblatérer Pierre, Paul, Jacques ou Marcel, nous sommes tous responsables des faits que nous nous reprochons les uns et les autres, y’en aurait beaucoup à dire, mais tout cela n’arrange en rien cette situation.
La Guadeloupe est un département exceptionnel, d’une diversité incomparable, cette année, cela va faire 10 ans que je suis installé sur l’île et je suis aujourd’hui encore loin d’y avoir tout découvert. Le Grand Cul de Sac Marin est d’une richesse sans commune mesure avec le reste de la Caraïbe. Qu’en est-il aujourd’hui ? Tout le monde sait que l’îlet Caret est voué à disparaître. Mais combien sont contient qu’en disparaissant cet îlet emmènera avec lui au fond du GCSM toute une activité touristique qui gravitait autour de lui. Pour être tout à fait honnête, beaucoup se fiche pas mal que l’îlet disparaisse ou pas. L’aménagement pour la protection de l’îlet Caret ne suffit pas, inexorablement, l’îlet rétrécit de jour en jour.
Comment, un préfet a pu accepter et surtout de donner une autorisation
pour faire une fête de ce type sur un îlet classé en zone protègée.
C'est proprement scandaleux !!!!!


Citation de L’AFSA
C'est en 2007 (année du Développement Durable)
en Guadeloupe (ou "karukera" : l'ile aux belles eaux)
dans le Grand Cul de Sac Marin ...vous savez
• ce joyau de biodiversité qui réunit les 3 écosystèmes les plus vulnérables de la planete : mangroves, herbiers à phanérogames, récifs coralliens (c'est même la plus grande barrière de corail des Petites Antilles)
• classé zone Ramsar (zone humide d'importance internationale particulièrement comme habitat des oiseaux d'eau)
• Qui comprend une Réserve Naturelle
Décidemment Guadeloupe attitude
ne rimera jamais avec Planète attitude !!
Je vous rassure, c'est terminé, plus d'autorisation donnée.

Le 12 septembre 2007 le Mercury Day organise une immense Beach party sur l’îlet, accueillant près de 3000 personnes et plus de 300 bateaux. Bien sur, pour ceux qui connaissent Caret cela fait déjà plus d’une personne au M². En plus on a retrouvé des centaines de bouteilles abandonnés sur l’îlet sans compter celles qui ont été jetées à la mer et cerise sur le gâteau des milliers de mégots sur le sable. Je ne comprends pas qu’on n’ait pas sanctionné les organisateurs représentant les moteurs Mercury. Cet îlet, on ne le dira pas assez va disparaître. Il est né le jour du passage du cyclone HUGO dans les années 80’ et va disparaître tôt ou tard, cela ne fait plus aucun doute. Beaucoup d’îlets sont déjà protégés et sont interdit d’accès. La réglementation dans le GCSM, n’est à mon goût pas suffisamment strict. On devrait être beaucoup plus sévère avec ceux qui bravent les interdits, ou qui détruisent l’environnement, ceux qui dégradent la flore et la faune, ceux qui abandonne leurs déchets sur place et j’en passe. Comment faire confiance à ses milliers de personnes aussi peu scrupuleuses qui iraient coloniser d’autres îlets qui sont vierges de toutes souillures. Alors que sur un ilet comme l’îlet à Fajou où on a trouvé des pneus, des télés, des batteries et j’en passe. Je crois qu’avant de développer une telle idée, il faudrait sensibiliser les visiteurs et les plaisanciers locaux comme on le fait déjà à Petite-Terre par la présence de gardes qui empêchent tous dérapages. Il va de soit qu’un programme écologique doit être mis en place pour lutter contre la pollution de toute sorte que l’homme provoque. Le développement aveugle du tourisme de masse, est surtout du tourisme de luxe qui parce qu’il a du fric, croit avoir tous les droits serait une décision lourde de conséquence sur l’écosystème si fragile du GCSM alimentant toutes les mangroves, baignant tous les îlets où viennent pondre aussi bien les oiseaux migrateurs que les tortues.

Les îles et îlets qui composent la Guadeloupe ont une richesse aussi bien en faune q’en flore
Que beaucoup d’autres îles n’ont pas.
Il est même envisagé d’introduire des lamantins de Floride. Alors là, il y a du souci à se faire. Le non respect des lois de la navigation maritime font que ces mammifères ne seront jamais en sécurité. Le manque de civisme de bien des utilisateurs de bateaux à moteur, qui vont emprunter la rivière salée, vont être un danger permanent pour ses animaux qui se déplaçant lentement.
On peu applaudir tous les discours, mais cela ne servira à rien tant que les décisions seront l’affaire de politiques qui ne cherchent qu’une chose se faire mousser. Tant que l’on pensera comme cela, le tourisme sera hypothéqué.

Aujourd’hui ; on a beaucoup de mal à trouver un office du tourisme ou syndicat d’initiative en Guadeloupe. Exemple à Sainte-Anne qui a vue son office du tourisme détruit par un incendie lors des événements de 2009 et qui a été installé provisoirement au premier étage de la Mairie sans aucune information pour le tourisme. Un provisoire qui dure depuis 2 ans maintenant. Et qu’en est-il dans les autres communes ? Combien de communes n’ont pas d’office du tourisme ? Une aberration, quand on sait que c’est la vocation première de ce département. Pourtant, personne n’en parle. Cela représente une création d’emploi perdue alors qu’il est indispensable de renseigner le touriste sur ce qu’il est possible de faire. Alors que les rapports en tous genres pleuvent, les avis foisonnent, tout cela n’apporte rien de concret, sinon de donner bonne conscience à certains planqués de l’administration.
Pendant qu’eux ne font rien, on demande aux autres (toujours les mêmes de faire des efforts).Comment les croire ?
Que recherche le touriste en mal d’exotisme ?
Un bon accueil, le dépaysement total, un service correct et surtout le calme….
Que lui offre-ton ?
Un sourire à faire pâlir un mort, un climat chargé d’électricité, un service limite une étoile, des grèves à répétition, un climat social tendu….
Il est vrai aussi que le touriste n’est pas toujours une image de marque, c’est le même mauvais coucheur que vous retrouvez en métropole mais fort heureusement, il ne représente qu’une minorité. Malheureusement, ces comportements ravivent le mauvais esprit de certain, et l’esclavage refait surface. Mais il faut souligner que les TO ne sont pas étranger à la mauvaise reprise du tourisme, la désinformation, ça les connaît. Il serait grand temps de ne plus confondre servitude et service ou encore esclavage et travail rémunéré.
Il serait grand temps d’arrêter de rejeter la faute sur le tourisme européen en disant que se sont des pollueurs. Les poubelles au sol par absence de container, je ne crois pas que se soit du fait du touriste, mais plutôt des services techniques des mairies.
Ou alors, peut être que l’on se trompe de touristes. On doit certainement faire allusion aux touristes venant des îles anglophones alentours.
Il y a une publicité pour donner envie d'aller à l'île de la Réunion.

Le slogan est le suivant :
"Chez nous, c'est chez vous"

Quand on entendra ce genre de réplique en Guadeloupe la bataille sera gagnée.