Etape équatorienne de mon tour du monde

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Olim

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Lors de mon tour du monde en 2008-2009, j'ai fait étape en Equateur.
Voici, pour ceux que cela intéresse, le carnet de voyage que j'y ai consacré :

- Baston à 4 200 m d’altitude
09 Sept 2008 - Quilotoa
Mon premier passage en 2004 m’avait laissé des souvenirs impérissables, j’espère que je ne serai pas déçu la seconde fois. Lorsque j’arrive ce matin à Zumbahua, à environ 45 minutes en taxi du site, je me fais gentiment aborder par un chauffeur. Je m’apprête à monter avec lui, lorsqu’un de ses « collègues » l’interpelle violemment (après un mois passé en Amérique du Sud, je saisis l’essentiel du message) : il y aurait un tour à respecter, mon taxi l’aurait grillé, et comme on est en basse saison touristique, un Gringo qui traîne dans le coin, c’est une aubaine ! Rapidement, le ton monte, et c’est mon favori qui déclenche les hostilités : uppercut du droit, puis du gauche, en quelques minutes, il a réglé son compte à son adversaire. Il s’en sort avec quelques hématomes, et, comme si de rien n’était, on embarque pour la lagune. Assez surréaliste ! Sinon, pour situer, la Laguna Quilotoa est perchée à quelques 3 800 m d’altitude, 400 m en dessous du petit village du même nom. Si quelques hôtels rudimentaires se sont construits depuis 2004, l’endroit conserve toute sa magie : un lac de cratère aux eaux turquoises, entourée de montagnes et de volcans majestueux, et bordé de quebradas et de champs de cultures. Contrairement à la première fois, je ne descends pas au fond de la lagune, je préfère la découvrir en en faisant le tour. En 4-5 heures, j’ai tout le temps d’en admirer les contours, tandis que des paysans s’affairent dans des champs aux pentes impressionnantes (ici, on ne cultive pas en terrasses, comme en Ardèche). Le vent souffle fort, et le passage sur les crêtes s’avère parfois presque effrayant, mais il souligne avec énergie les teintes bleu-vert de la lagune en contrebas, notamment les dépôts de souffre près des berges. Malheureusement, je dois activer le pas, j’ai donné rendez-vous à mon chauffeur-boxeur pour le retour, et je n’ai pas envie d’en prendre une !

- Pures sensations
10 Sept 2008 - Banos
Banos : là encore, je n’arrive pas en Terra Incognita. En 2004, avec Guillaume, on s’était arrêtés dans cette charmante petite station thermale d’altitude, dominée par l’imposant volcan Tungurahua (5 016 m) et zone de transition entre les Andes et l’Amazonie. A peine débarqué du bus depuis Latacunga, j’entre dans une épicerie pour acheter un peu d’eau. Moi qui pensait posséder un accent espagnol assez correct, je me fais tout de suite démasquer : « De que pais ? Francia, no ? » Ben oui, je suis Français ! Ca tombe d’ailleurs plutôt bien, l’épicière est mariée à Jacques, un Nantais, qui vient à ma rencontre. Il tient un glacier juste à côté et nous convenons de nous balader ensemble dès demain matin. Ce jeudi, on se rend donc aux alentours de Banos pour découvrir le terrain de Jacques (ou plutôt de sa belle-mère) et la petite maison qu’il y a construite. Situé à proximité du Tungurahua, il m’explique qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure : « La dernière grosse éruption date de 1999, toute la ville a été évacuée, le autorités ont reçu au passage beaucoup d’aide matérielle de l’étranger, certains en ont bien profité. Finalement, après plusieurs mois, les habitants sont revenus en force pour réinvestir la cité, il y a même eu un mort lors d’affrontements avec l’armée. Depuis, le volcan reste en activité mais ne présente pas de risque majeur ». Si tu le dis, Jacquot ! Le jour suivant, je me lance à l’assaut du chemin de la Vierge. Ca grimpe sec, mais parvenu au sommet de la colline, j’entrevois le Géant Tungurahua. Impressionnant ! Mais le meilleur reste à venir. Dimanche, c’est rafting sur le Rio Pastaza, un affluent de l’Amazone. Dans le mini-bus qui nous conduit vers l’aventure, le groupe (un Américano-équatorien, un Equatorien, leurs deux copines colombiennes, un Equatorien vivant à Lyon et sa copine allemande, ainsi que moi-même, -une véritable auberge espagnole-) tombe d’accord avec le guide : entre la classe III et la classe IV, on choisit la seconde : on veut des sensations ! Une fois les instructions données, nous v’la en situation. Ca commence bien sûr doucement, puis Patricio, le guide, multiplie les ordres : « Ramez fort ! En avant ! En arrière ! Tous à l’intérieur ! » On commence à être bien secoués, mais vraiment, quel plaisir ! Ca va durer une bonne heure et demie, mais bon dieu que c’était bon ! Le lendemain, pas de répit: pour finir en beauté mon séjour sportif à Banos, nous louons (avec François, un Suisse rencontré l’avant-veille, et Valérie, une Américaine) des vtt. Normalement, ça devrait être facile : 60 km, mais avec un départ à 1 800 m et une arrivée (Puyo) à 950 m. En chemin, pour de nouvelles montées d’adrénaline, on s’initie à la traversée en nacelle du Rio Pastaza à hauteur de la cascade Manto de la Novia. 500 m de long, 100 m de vide, plus un peu de vent. Je n’en mène pas large et je me dis que le rafting la veille, c’était rien ! On poursuit en vélo jusqu’au Pailon del Diablo, extraordinaire chute qui fait un boucan d’enfer (d’où le nom sans doute…). Avec le nouveau passage taillé dans la roche, on se retrouve juste sous la cascade. Vision dantesque. Valérie nous lâche en cours de route pour rentrer sur Banos. François et moi, on veut pousser jusqu’à Puyo, mais la pluie s’en mêle. Tant pis, comme dit François : « C’est peut-être la dernière fois que je viens en Equateur, en tout cas à Puyo, on y va ! ». Seulement, ça descend pas tout le long, et les derniers 40 km (pluie plus vent de face) se révèlent assez ardus. Petit à petit, on quitte la zone andine, l’environnement devient plus tropical (donc chaud, mais humide !) Enfin, Puyo. Bière bien méritée, puis deux heures de retour en bus (on va quand même pas rentrer à vélo !). Vivement ce soir qu’on se couche. Dimanche, farniente : il pleut (normal, c’est dimanche). Comme ici, il n’y a pas Jacques Martin à la télé, je vais à la messe (c’est dimanche). Autant en France, ça ne me dit rien du tout, autant ici, pour moi, c’est tout un spectacle : prêche quelque peu politique du curé, qui, à mots couverts, encourage les fidèles à dire « oui » au nouveau projet de constitution du 28 septembre, musique rock n’roll, bénédiction à l’eau sainte (ici, la Virgen accomplirait des miracles…). Comme le temps ne se lève pas, j’en profite pour mettre à jour le blog (c’est bien pour ça d’ailleurs que vous pouvez lire ces lignes !). Finalement, je décide de partir demain directement pour Cuenca (en zappant le Chimborazo –s’il fait le même temps qu’aujourd’hui, à quoi bon ?-, et le train des Andes-devenu vraiment très touristique aux dires de Paul, le propriétaire de l’hôtel-). Heureuse coïncidence : quatre Belges viennent d’arriver ; ils ont une voiture, ils vont à Cuenca. Si on parvient à caser tout le monde plus les bagages, ils m’embarquent. A ver !…

- Cuenca
15 Sept 2008 - Cuenca
9 h 30 : on bourre les sacs dans le coffre de la voiture, on se retrouve à trois derrière, direction Cuenca. Marie-Noëlle, Adeline, Stan et Philippe, sont Belges, arrivent de Quito, et je vais passer deux jours avec eux. Depuis le début de mon périple en Amérique du Sud, je goûte avec plaisir au luxe du transport privé, dans un confortable 4x4 Kia généreusement prêté par un riche ami équatorien du père de Marie-Noëlle. En plus, la route Banos-Cuenca découvre des paysages typiquement andins, avec quebradas, cultures accrochées aux contreforts des volcans, villages altiplaniques… Les appareils photos chauffent, le mien un peu moins, je sais que j’aurai tout le temps d’apprécier à Vilcabamba. On déroule ainsi pendant 7/8 heures, sans se lasser, sauf qu’en arrivant à Cuenca (500 000 habitants, 3ème ville du pays), on se retrouve confrontés au trafic, et à cinq, penchés sur les cartes, on tourne en rond. Il nous faudra tout le talent d’Adeline pour dénicher l’Hostal Americano, recommandé par Paul à Banos. Elle se charge de demander la route dans un irrésistible mélange hispano-franco-belge qui restera gravé dans ma mémoire. Vue la tête des passants, pas sûr qu’ils aient pigé grand-chose, mais l’essentiel, c’est que ça nous ait fait rire. En plus, on a fini par trouver. Sans rancune, Adeline. Et merci à vous quatre pour ces bons moments vécus en votre compagnie. Mardi, visite de la ville au programme. A juste titre, Cuenca (tout comme Quito) est classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. La vieille ville regorge d’églises coloniales, dont la splendide Basilique de l’Immaculée Conception, avec ses imposantes coupoles bleutées. Mais tout le vieux centre historique vaut le détour, avec ses marchés typiques, ses rues pavées… On tombe d’ailleurs sur une manifestation pour le « oui » au référendum du 28 septembre. Avant la venue du Président Correa prévue pour vendredi, les partis de gauche tentent de convaincre le public du bien-fondé du projet de la nouvelle constitution : école et santé gratuites, tarifs étudiants pour les transports publics, renforcement de la nationalisation des ressources pétrolières, lutte contre le pouvoir de l’oligarchie et la corruption… Au passage, on apporte sa solidarité avec le voisin bolivien qui traverse une situation critique : le Président Morales doit faire face à la rébellion de certaines provinces, appuyées dans leurs revendications séparatistes par le gouvernement des Etats-Unis (leur ambassadeur a ainsi été prié de plier bagages). Ca réchauffe le cœur de voir qu’en Amérique du Sud, être de gauche, ça a encore un sens. Quelle différence avec la France ! Viva la Revolucion !

- Le bonheur est dans le pré
17 Sept 2008 - Parque de Cajas
Ce matin, le programme s’annonce extrêmement alléchant : je me rends dans le Parque Nacional Cajas, à environ 30 km à l’Ouest de Cuenca. Grâce aux conseils de Santiago -je n’en dirai pas plus sur son identité…-, j’ai un plan pour ne pas payer les 1O $ d’entrée (je sais, c’est pas très honnête, mais j’ai un budget à tenir !). Il suffit de demander au chauffeur du bus de s’arrêter peu après le poste forestier de la Laguna Toreadora et de s’enfoncer librement dans le parc. C’est facile, ça descend tout du long jusqu’à Cuenca. Une fois descendu du bus, ça se complique pourtant : à 4 000 d’altitude, il fait froid, le vent est fort, le brouillard épais, la pluie menaçante ; et je suis seul dans cette immensité de 288 km² de lande. Le premier moment d’appréhension passé, je réalise la chance de me trouver là, dans une nature préservée, rien que pour moi (je me prendrais presque pour Jack London !). J’hésite sur le chemin à prendre (les explications de Santiago me paraissent soudain plus confuses), mais depuis le début de mon aventure sud-américaine, je constate que mon sens de l’orientation s’est nettement amélioré. Un pick-up vient de s’arrêter au col pour la pause pipi. Je dérange un peu tout le monde (surtout la dame qui ne s’attendait pas à rencontrer un Gringo dans le coin, ce qui fait bien rire les hommes) : « Donde esta la Laguna Negra ? » On me confirme mas o meno ce que je pensais (« Au fond, à gauche »). Allez hop, je me lance dans le paramo (je laisse le soin aux curieux de chercher la définition dans le Petit Larousse). Au début, je n’y vois guère à plus de quelques mètres, mais cette lande embrumée a quelque chose de mystérieusement envoûtant, les premières photos « humides » en témoignent. Au fur et à mesure que je descends en altitude, le paysage s’éclaircit et dévoile toute sa splendeur : mousses d’un vert presque aveuglant, lichens, forêts de Polylepis, arbres tordus par le vent, plantes grasses, cascades, lagunes de montagne majestueuses… Mais je me rapproche dangereusement du poste des gardes, en voici un qui vient à ma rencontre, vais-je avoir droit à ma première amende sud-américaine ? Non, un simple « hola » m’attire son indifférence, sinon sa sympathie. Je peux poursuivre tranquillement jusqu’à la route pour attraper un collectivo en direction de Cuenca. Trempé jusqu’aux os, fourbu, vidé, et en même temps rempli d’ondes positives, je décide de préparer mon sac dans la foulée et de prendre le prochain bus pour Vilcabamba (malgré les 7 heures de trajet en perspective). En effet, la-bas aussi, plus au Sud, dans la Valle Sagrado, je sais que le bonheur est dans le pré.

- L’Enfer avant le Paradis
17 Sept 2008 - Vilcabamba
En quittant Cuenca, je me fais une joie d’arriver à Vilcabamba, à environ plus au Sud, tout près de la frontière péruvienne. Aux dires de tous, ce petit village, niché dans la Vallée Sacrée, est un véritable havre de paix, idéal pour randonner à pied et à cheval et propice pour une bonne mise au vert. Vers 22 h, j’arrive tard, fatigué, et je pense (naïvement) que c’est le Paradis qui m’attend. Grave erreur ! Je tombe en pleine semaine de festivité, et mon hôtel donne pile sur la place principale. Toute la nuit, la musique résonne à fond jusque dans ma chambre, faisant même vibrer mon lit (non, vraiment, je n’exagère pas). Et lorsque la fête s’achève, ce sont les bus qui prennent le relais (j’a vraiment bien choisi, je suis juste derrière la gare routière !), puis les voitures stationnées dans la cour de l’hôtel. L’Enfer ! Le lendemain, on m’annonce que ça va durer toute la semaine ! Je pars alors en quête d’un établissement plus tranquille, à 15 minutes de marche du centre-ville. Je jette mon dévolu sur le Rumi Wilco Ecolodge, l’exact opposé de ce que je viens de subir. L’établissement, géré par Orlando et Alicia, est un véritable jardin d’Eden situé dans une réserve privée : de petites maisons rustiques en adobe, au cœur de plantations de bananiers, mandariniers, caféiers ; un pur rio à proximité. Bref, le retour à la nature tel que je l’imaginais. En plus, Alicia, en bonne adepte de l’écotourisme, prépare des confitures à partir des fruits de la propriété, propose à la vente du café bio, tandis que Suzana, la voisine, concocte un pain complet et des gâteaux à la cannelle à tomber par terre. Ca y est, enfin, je suis au Paradis !

- La magie opère toujours
24 Sept 2008 - parque podocarpus
Depuis hier, on compte un nouvel hôte au Rumi Wilco Ecolodge : Bey est américain, travaille à New York dans des boites branchées, et, au volant de son pick-up, sillonne depuis plusieurs mois l'Amérique latine. Son but est d'acquérir un terrain en zone protégée pour installer un écolodge. Pour l'instant, sans succès... Comme il retourne sur Loja pour rendre sa voiture de location et prendre un avion pour Quito, il m'embarque en direction du Parque Podocarpus qui se situe sur sa route. Cette fois-ci, pas de plan pour frauder. Je m'acquitte des 10 $ d'entrée, et on commence à arpenter la forêt équatoriale humide. Bey, passionné d'ornithologie, guette à la jumelle le moindre mouvement d'oiseau ; moi, j'en prends encore plein les mirettes. Dans ce secteur des hauts plateaux, la nature est véritablement reine : pas une habitation à des kilomètres à la ronde, uniquement la jungle et des oiseaux (si l'on en croit Bey...). Bientôt, mon compagnon rebrousse chemin pour rejoindre Loja. A nouveau seul (décidément, j'y prends goût), je m'engage alors sur le bien-nommé circuit de Los Miradores. En deux heures, par des chemins de crêtes abruptes, j'atteins les 3 400 m d'altitude, et ma vue porte à la fois sur la vallée de Loja et celle de Vilcabamba. J'ai beau avoir profiter de spectacles comparables dans le Parque Cajas, la magie opère toujours. Le paramo, toujours ; les arbres tordus, les broméliacées, les chutes d'eau... J'en veux encore, et je suis servi. Après cinq heures d'émerveillement, j'amorce ma descente vers la sortie du parc. Une moto s'arrête à ma hauteur : c'est Vladimir, l'un des gardien. Il va me ramener jusqu'au poste de Cajanuma, m'évitant une bonne heure de marche supplémentaire. J'apprécie le geste. D'abord Bey, ensuite Vladimir. La boucle est bouclée.

- De la grande frayeur à la Business Class
28 Sept 2008 - Guayaquil
Un des problèmes que l'on rencontre en voyage, surtout pour une longue durée, c'est la notion du temps qui passe. On ne sait plus trop quel jour on est (ce qui n'est pas désagréable), et parfois, cela joue des tours. Voici où je veux en venir : de retour de Vilcabamba, à peine débarqué au terminal terrestre de Cuenca, je réserve mon billet de bus pour Guayaquil le lendemain, 28 septembre, 12h10. J'ai un avion à 17h30 (et une connexion à Lima le 29 à 1h10 du matin, pour débarquer à La Paz à 3h50), et comme il ne faut « que » 4 heures pour rallier l'aéroport, je me dis que j'ai tout mon temps... Confortablement installé dans le bus, je m'aperçois soudain de mon erreur : j'ai tout simplement oublié qu'il convient de se présenter au moins deux heures avant l'embarquement ! En résumé, je vais arriver (normalement) à 16H10 au lieu des 15h30 « réglementaires ». Je finis par me convaincre qu'après tout, ce n'est pas si grave, et qu'il y aura toujours moyen de discuter... Mais j'ai commis une deuxième erreur : je n'ai pas reconfirmé mon vol. Et comble de malchance (pour moi), on rencontre sur la route un bus en panne ; fort aimablement, notre chauffeur (le brave homme !), s'arrête, et prend tout son temps pour transférer à bord les passagers en détresse. J'apprécie la beauté du geste, mais on a perdu un bon quart d'heure. Il met néanmoins les bouchées doubles pour rattraper le retard, et je débarque, comme prévu, au terminal terrestre de Guayaquil à l'heure dite. Je cherche désespérément un taxi pour rallier l'aéroport situé à 2 km. Cela me prend un temps fou (au moins 10 minutes !), et je me précipite alors dans l'aérogare, plein d'espoir... (il est pile 16h30). Très vite, je déchante : les employées de Lan Peru viennent juste de clore l'enregistrement et refusent de faire le moindre effort. J'ai beau expliqué que j'ai une connexion qui m'attend à Lima, que je n'ai pas envie de passer une nuit à Guayaquil pour attendre le vol du lendemain, je me heurte au refus bureaucratique le plus parfait : « Il fallait arriver plus tôt, on n'enregistre plus après 16h30... ». Mais bordel, il est 16h30 à ma montre Seiko à quartz ! J'implore presque à genoux, rien n'y fait, le charme français n'opère pas. Une lueur d'espoir cependant : un compagnon d'infortune chilien se présente à son tour ; l'union faisant la force, on négocie, on parlemente, on marchande, on l'emporte ! Les hôtesses, pas vraiment souriantes, mais on n'en demandait pas tant, rouvrent le guichet et nous rajoutent sur la liste des passagers. Et, divine surprise (l'avion doit certainement être bondé), je me retrouve avec un billet Business Class entre les mains ! Pour la première fois de ma vie, je goûte au luxe réservé aux VIP : champagne, choix des vins, siège électrique inclinable à volonté ; et, cerise sur le gâteau, chaussettes pour ne pas avoir froid aux pieds ! Paradoxalement, je vais uniquement regretter que le vol ne dure pas plus de 2 heures !

- Conclusion
29 Sept 2008 - Equateur
C'est le moment de dresser un petit bilan de ce second séjour en Equateur. J'ai aimé : la facilité de se déplacer dans un petit pays, le coût modique de la vie, la beauté des paysages andins (coups de coeur pour Banos et Vilcabamba), encore les rencontres (Manuel et Sarah ; Paul ; François ; Adeline, Marie-Noëlle, Stan et Philippe ; Orlando et Alicia ; Paulette et Bey...). J'ai moins aimé : la fête exagérément bruyante à Vilcabamba, les moustiques et autres mouches piquantes (toujours à Vilcabamba), l'hôtel Manhattan à Cuenca (il faudra apprendre au personnel qu'on peut se parler sans hurler et que la télévision peut s'apprécier sans que l'on se sente obliger de monter le son à fond !). Budget : 595 $ (environ 400 euros) pour 26 jours, soit environ 15 euros/jour. Quelques prix : Hotel Residencial Otavalo : 5 $ Hotel Casa Bambu Quito : 7 $ Hotel Residencial Timara Banos : 4,50 $ Rumi Wilco Ecolodge Vilcabamba : 7 $ Petit déjeuner au marché d'Otavalo : 1,40 $ Déjeuner à Quiroga : 1,50 $ Journée rafting Banos (Wonderful Ecuador) : 30 $ Journée location VTT Banos : 5 $ Journée randonnée à cheval Vilcabamba : 30 $ Entrée du Parque Podocarpus : 10 $ Transport bus : environ 1$/heure Taxe de départ aéroport Guayaquil : 27 $