Etape néo-zélandaise de mon tour du monde

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Olim

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Lors de mon tour du monde en 2008-2009, j'ai fait étape en Nouvelle-Zélande.
Voici, pour ceux que cela intéresse, le carnet de voyage que j'y ai consacré :


- Trekking au pays de Gandalf
03 Dec 2008 - Tongariro Park
Il fait frisquet, ce matin à Turangi, lorsqu’avec Olivier le Suisse (voir carnet de voyage sur Auckland), on émerge de la tente pour s’élancer sur la route de Whakapapa, à l’assaut du massif du volcan Ruapehu, dans le superbe parc Tongariro. Ca fait longtemps que je n’ai pas randonné au long cours, et j’espère que la difficulté du parcours annoncé n’aura d’égal que la magnificence du lieu, ou plutôt des lieux. Au terme d’un parcours de cinq jours, nulle part ailleurs je n’ai vu rassemblés des paysages aussi variés et époustouflants qu’ici : des déserts volcaniques, des forêts pluviales, des cascades vertigineuses, des rivières limpides, des montagnes encore couvertes de neige, des coulées de lave, des lacs bleu-vert… Un vrai décor de cinéma ; ça tombe bien, certaines scènes du Seigneur des Anneaux ont été tournées ici. Pour un peu, on pourrait s’attendre à subir une attaque des Mordors ou à se retrouver nez à nez avec Gandalf ! Quelle joie de marcher des heures, parfois dans la douleur, le froid, le vent, mais aussi sous le soleil, et de ressentir au plus profond de soi que l’on fait partie de cette nature forte et généreuse, grandiose et accueillante. Et quel pur bonheur d’arriver au camp, fourbu mais comblé, de planter la tente, avant de prendre sa douche dans un torrent glacé ou sous une chute d’eau claire. Comment ne pas s’émerveiller, au petit matin, devant la majesté des pics qui nous entourent ? Comment décrire l’émotion éprouvée en passant à guet des rivières impétueuses ou en empruntant des ponts suspendus, puis en traversant des forêts profondes et en s’enfonçant dans du sable volcanique ? Ce cadeau de la nature, je l’ai pris en pleines jambes, en pleine figure, en plein cœur, comme un gamin qui reçoit son premier vélo ou son premier livre d’images. Et comme un gamin, j’en veux encore.

- Robinsons volontaires
07 Dec 2008 - Abel Tasman National Park
Une nuit à Wellington, puis une traversée en bateau fort plaisante jusqu’à Picton, et on (les deux Olivier) est dans l’île du Sud. Les paysages changent, l’activité volcanique est moindre, mais il y a tant à voir ici aussi. Dans ce parc, le chemin que l’on emprunte tantôt longe la magnifique mer de Tasman, tantôt grimpe à travers l’épaisse forêt pluviale –où les fougères arborescentes forment une canopée quasi impénétrable- pour offrir des points de vue fabuleux sur des criques parfaitement semi-circulaires. Sur ces côtes, Cook puis Dumont d’Urville ont débarqué bien avant nous, mais peu importe : on a l’impression d’être les premiers. Plage déserte, sable blond et fin, eau turquoise, forêt vierge en arrière-plan ; Robinson n’est peut-être pas loin… Ici, pas grand-chose à faire, si ce n’est apprécier le spectacle d’une nature intacte, loin du monde. Prendre tout ça, s’en imprégner, emmengasiner pour les jours, les semaines, les mois à venir ; ne pas oublier ces moments simples, forts, riches. Et se dire encore une fois que, décidément, on a eu raison de venir.

- Sur la route
21 Dec 2008 - L'île du Sud en Honda rouge
Deux jours que je suis à Chirstchurch, la plus grande ville du Sud. Si près de Noël, il fait grand beau, ce qui me change un peu des jours précédents. Mais plutôt que de me plaindre, je préfère me souvenir des deux semaines qui viennent de s’écouler dans l’île du Sud. Avec Olivier, mon compagnon suisse, on a été d’abord bluffé par les plages et les forêts de l’Abel Tasman National Park (voir récit correspondant), puis on a apprécié de retrouver la montagne à Artur’s Pass et de randonner vers l’Avalanche Peak. On a continué alors de descendre pour se poser à Franz Josef. Là, on rencontre Adrian, un autre Suisse, en vadrouille comme nous. On sympathise très vite et on va passer une semaine ensemble. Grâce à sa voiture, nous voici un peu plus libres de nous arrêter où bon nous semble : devant les majestueux glacier Franz Josef et Fox, à Wanaka (où Adrian nous fera admirer ses talents de kitesurfeur, non sans avoir pris quelques gamelles mémorables !), à Queenstown, à Te Anau (mais à cause de la pluie, on ne visitera pas les fjords), à Dunedin (superbe balade le long de Sandfly Bay, peuplée de phoques et de lions de mer se prélassant au soleil, et observation des pingouins aux yeux jaunes ; enfin, on en a vu trois, c’est pas énorme pour 35 dollars NZ, mais ça aura au moins bien faire marrer Olivier qui a préféré s’abstenir de venir avec nous, non sans raison…), au Tekapo Lake (pas mal de pluie aussi, mais quel beau bleu !). Pour ma part, je n’oublierai pas ces moments et mes collègues temporaires de voyage. Ca fait du bien, de temps en temps, de s’extasier ensemble, devant une jolie cascade ou un arbre impressionnant. Depuis, Olivier a décollé pour Melbourne (on devrait s’y revoir bientôt), Adrian a voulu tenter de voir les fjords, et moi, je me rapproche petit à petit de Wellington et de mon vol pour l’Australie. Merci les gars, à un de ces jours sur la planète !

- Ca finit par une croisière
26 Dec 2008 - Kaikoura et Picton
J’ai quitté Olivier et Adrian, mes collègues de voyage suisses, et j’ai tracé depuis Christchurh vers le Nord, sans oublier cependant d’aller nager avec les dauphins à Akaroa. Expérience unique ! J’ai alors posé mes sacs à Kaikoura pour quelques jours, profitant des magnifiques paysages de la Banks Peninsula, entre océan aux bleus improbables et falaises avec vue sur les montagnes environnantes. Je ne serai pas resté seul longtemps. Le soir de Noël, Hélène, Eve et Anne ont « fait » un Pavlova (gâteau à la crème typique de NZ) et l’ont partagé avec tous les hôtes de l’auberge. Joli geste. On sympathise, on roule bientôt ensemble vers Picton. A défaut d’une dégustation de vins à la cave (c’est Boxing Day, tout est fermé), on improvise un déjeuner champêtre modérément arrosé, puis on arrive à destination. Déambulant le long du quai du port de plaisance, Ken nous accoste. C’est un ingénieur à la retraite, qui possède un beau voilier de 10 m et nous invite pour une croisière privée, demain, en compagnie de son fils Dave, au large de Picton. Comment refuser ? Je n’oublierai pas ce jour, qui résume très bien mon étape néo-zélandaise : un pays où la nature sauvage impose le respect, peuplé de Kiwis qui ne sont pas en reste côté accueil et générosité. Ken ira même jusqu'à hisser, dans son jardin et en notre honneur, le drapeau français à la place du drapeau néo-zélandais ! J’ai déjà dit de nombreuses fois « merci » en Amérique du Sud, je ne peux que me répéter à l’heure de mon bilan néo-zélandais. Et je sais combien, une nouvelle fois, j’aurai appris. Mais déjà, demain, je vole vers l’Australie.
 
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