Le voyage et les rencontres nous remplissent les journées sans que nous voyons le temps passer, déjà 2 mois de route...
Après un mois passé sur les routes de notre bonne vieille campagne française et plus de 1130 premiers kms dans les pattes, nous avons ensuite pris le bateau à Sète le 30 octobre dernier et sommes arrivés le 1er novembre à Tanger au Maroc.
Sachez que vous pouvez dès maintenant suivre nos news et notre évolution sur les liens internet suivant :
http://www.sierraecho.fr/traces/kml/africa.kml ou depuis
http://www.cap-aventure-nature.fr (les pages “préparation” et “suivi du voyage” seront mises en lignes très prochainement par notre webmaster-designer, mon frère Thomas Julian).
Nous avons débarqué à Tanger sous une pluie diluvienne qui correspond à la fin des fortes inondations. Ca fait 40 ans que le Maroc n’avait pas vu autant d’eau.
Nous avons été témoin de nombreux dégats sur les routes et les villes. Une trentaine de morts en une semaine. Ce ne sont pas des nouvelles très réjouissantes pour commencer notre voyage en terres africaines.
Heureusement, nous avons rapidement fait la connaissance des tisserands qui travaillent à la main sur de grands métiers à tisser en bois et le fait d’être aller travailler avec eux nous a ouvert les portes et les coeurs... Nous avons passer des moments inoubliables en leur compagnie. Il a été difficile de les quitter.
Malgré cela, on ne peut pas dire que tout a été facile depuis notre départ.
Il n’est pas toujours évident de savoir si on peut faire confiance ou non à quelqu’un, car nous voyons bien que la crise mondiale financière touche de plein fouet le tiers monde (et encore ce n’est que le début du Maroc qui reste proche de l’Europe...).
Il ne faut pas demander a n’importe qui un renseignement car il devient tres vite payant. Beaucoup de personnes espèrent gagner de l’argent facilement grâce aux millions de touristes qui viennent ici chaque année (actuellement 7 millions de touristes français, le premier pays visiteur avant les autres pays européens).
La région Nord du Maroc est très touchée par le trafic du haschich et nous avons été de nombreuses fois sollicités ou suivis pour en consommer et en acheter.
Toute la région était assez incertaine sur l’aspect de la sécurité et nous devions être assez vigilant jour et nuit. Même les enfants demandent sans cesse des stylos, de l’argent, des bonbons comme si le fait d’être blanc fait que nous sommes considéré comme riche et comme une banque ambulante. C’est une sensation très désagréable que d’être suivi et harcelé par des enfants qui trainent dans les rues, mais c’est aussi ça l’Afrique.
Heureusement nous avons croisé de bonnes ames sur notre route et en particulier en fin de journée pour trouver ou dormir.
Sur la route nous avons vu et croiser des habitants qui étaient en pleine saison des olives et du pressage pour la récupération de la précieuse huile dont raffolent les marocains.
Johanne est aux anges ici, elle qui adore les ânes, elle est servi, il y en a un peu partout, qui travaillent à transporter du matériel, de la nourriture, qui labourent les terres, ou dorment couché au soleil avec encore leur bât sur le dos. Tous sont attachés la plupart du temps, leurs conditions de vie sont souvent très dure ici. Le respect des animaux est souvent oublié. Il vaut mieux être un âne en Amérique ou en France, qu’être un âne en Afrique, car c’est quand même plus paisible.
Lorsqu’on pousse notre tandem et notre barda dans les montées, je pense souvent à eux et je me dis des fois en rigolant qu’avoir une mule ou un mulet bien costaud serait des fois bien plus pratique qu’avoir une épouse qui est une tête de mule !
Au moins, l’avantage, c’est qu’on peut communiquer entre nous dans la langue des ânes, des mules et des mulets... c’est notre téléphone arabe à nous.
Mais peut-être est-ce l’inverse après tout...? car je suis aussi une tête de mule, à vouloir traverser les montagnes en finissant par devenir moi-même une bête de somme car au final c’est moi qui pousse le plus souvent toute notre maison à un rythme d’escargot.
Johanne pense que je dois avoir du sang d’âne africain dans les veines. Ca doit être génétique (merci maman, merci papa) !
Johanne, par contre, rigole toujours autant. On voit qu’elle a baigné dans le rhum toute son enfance. Elle est comme Obélix, elle est tombé dans la fontaine de Rhum Reimonenq en Guadeloupe quand elle était petite et elle est resté naturellement et chroniquement euphorique (merci papa !).
Johanne s’interesse beaucoup à la religion musulmane afin de mieux comprendre la culture du pays (merci maman !).
C’est d’ailleurs pas plus mal car n’oublions pas que les hommes ont droit à 4 femmes ! (j’arrête ma phrase ici sinon Johanne va me frapper comme on tape ici sur un âne !)
Après Tanger, Tetouan, Chefchaouen, Ouazzane, Fès, Moulay Idriss et maintenant Meknès, nous commençons à nous intégrer et à nous imprégner de la culture marocaine.
La ville de Fès où nous sommes restés une semaine et où nous avons rencontré Hassan (un éleveur de vaches importées de France) puis sa famille et Mohammed (en formation cuisine-hotellerie), nous ont redonné beaucoup d’énergie et surtout une image généreuse et positive de l’homme et de la femme musulmane.
Ceci est d’ailleurs valable pour tous ceux qui nous ont accueillis.
Nous sommes allés à la rencontre, dans cette ancienne ville impériale (qui fête cette année 1200 ans d’histoire), de nombreux artisans et corps de métier dans leur quotidien :
- fabrication de babouches
fabrication de tapis en poil de mouton
tannage
sculpture sur marbre
broderie
menuiserie et sculpture sur bois
poterie et travail de la céramique
peinture et art du pinceau
travail du cuivre
travail du bronze
travail de l’argent
travail du fer forgé
Depuis quelques jours, il ne fait pas si chaud que ça au Maroc, nous sommes en hiver, d’ailleurs il pleut depuis 2 jours et nous ne savons pas quand ça va s’arrêter...
Les gens parlent de 0 degré et ils disent qu'il y a de la neige dans les montagnes qui nous attend au sud de Fès (Azrou et Ifrane), je ne sais pas encore comment nous pourrons passer les cols pour aller vers le désert... probablement que la pluie est devenu neige... les nuits deviennent de plus en plus fraiche à mesure que nous progressons vers le sud, vivement le désert pour se réchauffer les os... (mais on finira aussi par se plaindre une fois là-bas avec les grosses chaleurs que ça ne m’étonnerait pas...).
Merci à vous tous,
Merci à toute notre famille et nos amis qui nous soutiennent et nous suivent,, Merci à tous nos partenaires et sponsors qui nous aident au quotidien, Merci à tous ceux qui avaient pu êtres des nôtres lors du départ officiel d’Africa Tandem sur la place de la Cathédrale de Strasbourg (fin septembre
dernier) et merci à tous ceux qui auraient aimé venir et qui n’ont pas pu, Merci à tous ceux qui nous ont déjà accueillis sur les routes françaises et marocaines et à tous ceux d’avance qui nous accueilleront pour la suite de nos aventures (même s’ils ne le savent pas encore),
Et merci encore à tous ceux qu’on oublie sur cette liste.
Amitiés
Johanne & Guillaume Julian
