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Les groupes d'électronique s'imposent dans le secteur de la photographie
La montée en puissance des entreprises de l'électronique dans le secteur de la photographie se confirme. Cette évolution reflète le déclin persistant de l'argentique face au numérique, secteur de plus en plus exigeant, misant sur la qualité pour compenser l'érosion des revenus causée par la baisse des prix des produits.
Konica Minolta est la dernière victime de cette nouvelle donne. Le groupe nippon a annoncé, jeudi 19 janvier, qu'il allait céder à Sony quasiment toutes ses activités dans le domaine photographique, en argentique comme en numérique : 3 700 personnes (plus de 10 % des effectifs) devraient être licenciées d'ici au 30 septembre 2007 (Le Monde du 20 janvier). Le 13 janvier, Nikon a également annoncé qu'il allait arrêter de fabriquer des appareils photo argentiques.
La décision de Konica Minolta intervient alors que le groupe, acteur majeur de la photographie depuis 1903, a enregistré dans cette activité un déficit opérationnel de 8,7 milliards de yens (62 millions d'euros) au terme de l'exercice clos fin mars 2005.
L'effondrement des ventes dans l'argentique, la montée en puissance du numérique — les ventes atteindraient 69 millions d'unités dans le monde en 2006 —, une baisse générale des prix et un déficit technologique en matière de composants électroniques ont handicapé la société.
Le choix du retrait illustre le problème vécu par les acteurs de la photographie traditionnelle face aux nouvelles exigences du marché numérique. S'ils bénéficient d'un savoir-faire avancé dans le domaine de l'optique, ils doivent souvent s'associer avec des spécialistes de l'électronique pour rester au niveau.
COUP DUR POUR L'ARGENTIQUE
Canon et Nikon ont réussi leur mutation vers le numérique en s'y engageant dès les années 1990. Mais Olympus a dû conclure, en janvier 2005, un partenariat avec Matsushita (marque Panasonic) et Pentax s'est associé, en octobre 2005, avec le sud-coréen Samsung.
Konica Minolta a signé un accord avec Sony en juillet 2005 pour la mise au point d'appareils numériques de type SLR (single-lens reflex). Ces modèles constituent la nouvelle source de rentabilité du secteur alors que les prix des appareils d'entrée de gamme sont au plus bas.
Décidé à abandonner la photographie, Konica Minolta cédera à son partenaire, fin mars, une partie de ses actifs liés à la conception, au développement et à la production de matériel. Sony héritera d'un savoir-faire lui permettant de s'imposer comme un acteur majeur du secteur, notamment dans le haut de gamme et le professionnel, dominés aujourd'hui par Canon.
Le retrait de Konica Minolta est un nouveau coup dur pour l'argentique. Le groupe détenait 20 % du marché mondial de la vente de films. En 2004, le fabricant britannique de films Ilford avait déposé son bilan, imité peu après par l'allemand Agfa. L'américain Kodak et le japonais Fuji Photo Film devraient rester les maîtres du secteur.
Source : Le Monde
Article paru le 20 janvier 2006
La montée en puissance des entreprises de l'électronique dans le secteur de la photographie se confirme. Cette évolution reflète le déclin persistant de l'argentique face au numérique, secteur de plus en plus exigeant, misant sur la qualité pour compenser l'érosion des revenus causée par la baisse des prix des produits.
Konica Minolta est la dernière victime de cette nouvelle donne. Le groupe nippon a annoncé, jeudi 19 janvier, qu'il allait céder à Sony quasiment toutes ses activités dans le domaine photographique, en argentique comme en numérique : 3 700 personnes (plus de 10 % des effectifs) devraient être licenciées d'ici au 30 septembre 2007 (Le Monde du 20 janvier). Le 13 janvier, Nikon a également annoncé qu'il allait arrêter de fabriquer des appareils photo argentiques.
La décision de Konica Minolta intervient alors que le groupe, acteur majeur de la photographie depuis 1903, a enregistré dans cette activité un déficit opérationnel de 8,7 milliards de yens (62 millions d'euros) au terme de l'exercice clos fin mars 2005.
L'effondrement des ventes dans l'argentique, la montée en puissance du numérique — les ventes atteindraient 69 millions d'unités dans le monde en 2006 —, une baisse générale des prix et un déficit technologique en matière de composants électroniques ont handicapé la société.
Le choix du retrait illustre le problème vécu par les acteurs de la photographie traditionnelle face aux nouvelles exigences du marché numérique. S'ils bénéficient d'un savoir-faire avancé dans le domaine de l'optique, ils doivent souvent s'associer avec des spécialistes de l'électronique pour rester au niveau.
COUP DUR POUR L'ARGENTIQUE
Canon et Nikon ont réussi leur mutation vers le numérique en s'y engageant dès les années 1990. Mais Olympus a dû conclure, en janvier 2005, un partenariat avec Matsushita (marque Panasonic) et Pentax s'est associé, en octobre 2005, avec le sud-coréen Samsung.
Konica Minolta a signé un accord avec Sony en juillet 2005 pour la mise au point d'appareils numériques de type SLR (single-lens reflex). Ces modèles constituent la nouvelle source de rentabilité du secteur alors que les prix des appareils d'entrée de gamme sont au plus bas.
Décidé à abandonner la photographie, Konica Minolta cédera à son partenaire, fin mars, une partie de ses actifs liés à la conception, au développement et à la production de matériel. Sony héritera d'un savoir-faire lui permettant de s'imposer comme un acteur majeur du secteur, notamment dans le haut de gamme et le professionnel, dominés aujourd'hui par Canon.
Le retrait de Konica Minolta est un nouveau coup dur pour l'argentique. Le groupe détenait 20 % du marché mondial de la vente de films. En 2004, le fabricant britannique de films Ilford avait déposé son bilan, imité peu après par l'allemand Agfa. L'américain Kodak et le japonais Fuji Photo Film devraient rester les maîtres du secteur.
Source : Le Monde
Article paru le 20 janvier 2006