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PREAMBULE
Je viens de passer 18 jours au Rajasthan, dans le Nord de l'Inde et je vais essayer de vous faire partager mes émotions. Je sais déjà que ce sera très difficile, parce qu'on a beau avoir lu pour préparer le voyage, regardé des émissions télé, s'être documenté sur le pays, avoir assisté à des conférences et visité des expositions, quand on arrive à Delhi, c'est un réel choc.
Premier choc, au sortir de l'avion, l'odeur. Delhi pue. Ca sent la fumée, la pollution, le linge sale, la sueur. J'ai débarqué vers 0h30 et la température était supportable. J'ai tout d'abord cru que l'odeur était seulement localisée à l'aéroport. Ben non ! C'est partout ... A croire qu'ils font des crémations jour et nuit. Il faut savoir que Delhi compte plus de 14 millions d'habitants déclarés... c'est une mégalopole aux multiples facettes, qu'il est impossible de cerner en 2 jours. Le peu que j'en ai vu m'a tellement déconcertée et dérangée que je n'ai pratiquement aucun souvenir des visites que j'ai faites durant ces 2 jours. Seuls des souvenirs ponctuels et fugaces, ravivés parfois lors du traitement des photos, subsistent dans ma mémoire.
Second choc, le bruit. Si vous allez en Inde, il y a plusieurs choses qu'il faut impérativement emporter, dont des boules Quiès. Dans la plupart des grandes villes indiennes, on klaxonne tout le temps. En effet, la circulation y est si dense et si désordonnée, au mépris de tout règlement y compris des sens uniques, que tout le monde klaxonne ... pour s'annoncer, dire qu'on est là, prévenir qu'on va passer. Bref une cacophonie déroutante pour un Européen. On s'y habitue vite toutefois, car aussi bizarrement que cela puisse paraître, les klaxons ne sont pas agressifs ... c'est juste préventif ... au final c'est un bruit de fond constant auquel on s'habitue. Il faut juste mettre ses boules, sinon nuit blanche assurée, car les klaxons résonnent aussi la nuit (surtout les camions, qui ne peuvent entrer dans Delhi avant 21 h).
Troisième choc, le lendemain matin, la foule. Une foule comme je n'en avais jamais vue, dense, serrée, bigarrée, colorée et grise à la fois ... Des milliers de visages, des yeux noirs et des cheveux de jais en bataille, peu de sourires, mais lorsqu'il y en a, ils sont éclatants, bouche grande ouverte sur des dents d'une blancheur qui contraste avec leur teint basané. Les Indiens sont méfiants de nature envers les touristes. Ils ne sourient donc pas les premiers, et vous dévisagent d'un air dubitatif, voire même réticent. Si vous leur souriez, alors c'est l'explosion d'un rire franc dans leur visage, et commence alors la ritournelle "where are you from ? ah Belgium, very nice country". Allez savoir s'ils sont sincères et s'ils savent ce qu'est la Belgique ... Encore qu'une fois dans l'asenseur d'un des hôtels je suis tombée nez à nez avec une dame de la haute, décorée comme un arbre de Noël, tous ses bijoux étincelant sur son sari bleu-vert. Lorsqu'à sa question, j'ai répondu que j'étais Belge, elle a souri d'un air entendu et m'a répondu "That's very interesting, I've been once in Antwerp, very nice diamonds over there" ... (Très intéressant, je suis allée une fois à Anvers, il y a de très beaux diamants là-bas)...
Quatrième choc : la crasse. Il y a bien sûr pénurie d'eau à Delhi. Donc comme l'eau est rare, on l'utilise uniquement pour des choses essentielles. Pas pour nettoyer ... on se contente de balayer son seuil et sa maison. Comme il fait chaud et qu'il y a beaucoup de monde et de circulation, la poussière vole et se redépose. On rebalaye. Et ainsi de suite. Il n'y a pas d'égoûts non plus, ou alors à ciel ouvert, sauf dans les quartiers huppés, où les ambassades voisinent avec de somptueuses villas. J'ai notamment entrevu la villa du beau-fils de Mittal --celui qui a racheté Cockerill en Belgique-- Une villa cernée de très hauts murs, avec un portail plein gardé par des soldats en mitraillette. On m'a dit que cette villa valait plusieurs centaines de millions de roupies, près du milliard ups: (100 roupies = 1,71 euro).
Pas étonnant qu'il y ait des mauvaises odeurs, les vaches circulent dans Delhi comme en territoire conquis :lol: ... Hors de question de toucher à une vache ! En Inde, sans rire, il vaut mieux tuer un homme qu'une vache, la peine encourue est moins sévère. Ces bestioles, pour la plupart faméliques, appartiennent à des gens, et rentrent "à la maison" tous les matins chercher leur galette. La tradition veut en effet qu'on dépose les premières galettes cuites du matin sur le pas de la porte pour la vache. Elle revient donc chez elle pour manger sa galette ... puis s'en va ailleurs voir si on lui a donné qui une autre galette, qui du fourrage ... Bien entendu, les déjections sont pour la rue et ça pisse dru une vache, autant le savoir et s'en tenir éloigné :nonono: Dans les villages, on ramasse les bouses soigneusement pour les faire sécher au soleil, et elles servent à alimenter le tandoori (four) ou bien la cuisinière. Les bouses sont mises à sécher, bien alignées comme pour la parade. L'histoire ne dit pas qui les ramasse, mais je soupçonne que ce sont les enfants, et à mains nues. Conséquemment, si un Indien vous serre la main, ou que vous manipulez de l'argent, il faut vous désinfecter les mains avant de boire ou de manger. C'est impératif, car l'hygiène est nulle. Les conditions de vie sont moyen-âgeuses et si on ne veut pas ramasser des amibes ou des infections, il faut prendre un gel désinfectant partout où on va, ou des lingettes (bien pratiques pour les sièges des toilettes).
Cinquième choc : les enfants. En Inde, il n'y a pas de sécurité sociale et le taux démographique est énorme. Pas d'information, pas de contrôle des naissances ... enfin sauf pour les filles. Il faut savoir que les Indiens qui ont une fille considèrent en général cela comme une calamité. Tout Indien qui se respecte se doit de marier sa (ou ses) fille(s) en très grande pompe. Un mariage comptant moins de 500 invités est une honte, et les festivités durent de 3 à 4 jours. Pour assumer les dépenses inhérentes au mariage de leur fille (dot, frais de la fête, etc) il n'est pas rare du tout que les gens pauvres s'endettent, parfois sur plusieurs générations. Pour pallier cet "inconvénient", les Indiennes fortunées subissent très tôt un examen pour déterminer le sexe du futur bébé. Si c'est une fille, couic Les Indiennes des campagnes, non fortunées et vivant très loin des hôpitaux font couic aussi, mais après la naissance. C'est à tel point que c'en est devenu un réel fléau en Inde, il y a certains villages où il n'y a pratiquement plus de jeunes filles, et les jeunes gens doivent aller très loin pour chercher une épouse. La tendance du "couic" commence donc tout doucement à s'inverser, parce qu'ils se sont finalement rendu compte du déséquilibre entraîné par leurs pratiques. Pas trop tôt !
Le taux de natalité est énorme, le taux de mortalité aussi. Comme dit plus haut, pas de sécu, pas de chômage, pas de caisse de retraite, rien. C'est la débrouille. Quand les parents meurent jeunes, les enfants sont à la rue. Personne pour s'en occuper, les élever, les laver. Ils dorment dehors, vivent de rapines ou bien alors se vendent, dans le pire des cas, ou mendient, dans le meilleur. Les plus malins apprennent un "métier" (jongleur, danseur, joueur d'un instrument de musique). Les autres résistent, subsistent ou meurent. C'est la triste réalité. Il faut le savoir. C'est très éprouvant pour nous, Européens, et cela nous choque. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas les voir ou faire semblant que ça n'existe pas. Au début bien sûr, on a tendance à donner quelques roupies. C'est une erreur. Non seulement parce qu'ils ne vous lâchent plus et rameutent leurs camarades et il devient pratiquement impossible de s'en défaire, ils s'agrippent à vous, il faut réellement se sauver et remonter dans le car ... Mais aussi et surtout parce que c'est les encourager à mendier et à ne rien faire, et ça ce n'est pas la solution pour leur avenir. La seule chose valable à faire, c'est de leur offrir à manger. Il y a partout des échoppes ou des marchands ambulants qui vendent pour 10 roupies un repas composé de riz et de légumes cuits arrosés d'une sauce piquante. Le tout servi dans une feuille de banyan. Ne vous y risquez pas, vous attraperiez une dysenterie terrible. Eux non, ils sont habitués et se régalent. La plupart du temps ils disent à peine merci, occupés qu'ils sont à dévorer leur repas, qui disparaît en 2 ou 3 minutes. Puis ils s'en vont plus loin, requinqués pour quelques heures ... et il en vient d'autres :nonono:
Ce que nous avons fait aussi, c'est acheter des sandales. En effet, nous en avions marre de voir nos roupies déposées dans les mains des plus petits chipées par les plus grands Donc finalement, comme tous ces gosses marchent à pieds nus sur le tarmac brûlant ou dans la boue et les déjections des vaches, nous avons préféré acheter des petites sandales (les plus petites que nous avons pu trouver). Nous avons donc ainsi fait marcher le commerce du coin, et chaussé les petits. Comme les pieds des plus grands ne peuvent pas entrer dans les petites sandales, au moins nous étions sûres qu'on ne leur chiperait pas
Je vais arrêter là pour ce soir, et préparer les titres des étapes que j'ai suivies. Puis je vais essayer de trouver une carte de géographie pour vous montrer le chemin que nous avons avons parcouru (pas loin de 3.500 kms) sur des routes qui n'ont de route que le nom, parfois sur des autoroutes ... où les vaches circulent en toute liberté :lol: et, pire encore, où il n'est pas rare du tout qu'on circule à contre-sens. Quand le car se trouve nez à nez avec un gros camion Tata chargé jusqu'à la gueule, je peux vous assurer que si vous êtes assis à l'avant du car, votre coeur bat la chamade et il y a plutôt intérêt à porter des protège-slips :mdr:
L'Inde vous l'aurez compris n'est pas un pays qui vous laisse indifférent. Soit on aime, soit on déteste. Parfois les deux dans la même journée ... Il est encore trop tôt pour moi pour tirer un bilan. Je pense qu'au fil du temps il se dégagera une impression maîtresse, et ce carnet de voyage m'y aidera plus que probablement. En tout cas j'espère que vous apprécierez autant que moi ce voyage, dans ce qu'il a de déconcertant, de dérangeant et de merveilleux.
Delhi Dimanche 25/2
Premier jour de notre périple. Nous avons logé dans un superbe hôtel, le Surya Crowne Plaza. Confort maximum, lit assez large pour y loger 4 personnes (j'ai dû nager pour décrocher le téléphone qui sonnait l'éveil). Salle de bains impeccable, sèche-cheveux et tout le toutim. (Je vous donne ces précisions parce que vous verrez plus loin, ce n'est pas toujours le cas).
Direction Old Delhi pour nous plonger en direct dans l'atmosphère. Premières vaches, premiers rickshaws, bain de foule.
Les photos qui suivent ont été prises à la volée, bras tendu, alors que j'étais assise (inconfortablement) sur le rickshaw. La dame qui m'accompagnait était assez corpulente et notre conducteur était maigre comme un clou et pas de première jeunesse. Pour une raison connue de lui seul, il tenait absolument à être en tête du peloton ... Cela nous a valu d'être cahotées comme des pruniers et quelques cris de frayeur quand d'autres rickshaws arrivaient de gauche ou de droite ... On a toujours l'impression qu'il va y avoir collision, mais c'est comme les voitures, au dernier moment ils freinent (et se marrent de voir nos visages angoissés :lol: ).
Celle-ci est floue, mais je l'ai mise quand même pour vous montrer l'étroitesse des rues et donc comme elles sont sombres.
Regardez l'enchevêtrement des fils électriques !
Sur le rickshaw de gauche, notre guide Liégeoise, Christine. Je la surnomme "petit oiseau des îles". Elle est géniale. A côté d'elle, notre guide Indien, Rahul Aggarwal. Très consciencieux et érudit quoique un peu timide, c'est lui qui nous faisait les commentaires sur les sites, car Christine n'y avait pas le droit de parole. Remarquez le visage hilare de l'Indien sur le rickshaw de droite et la façon dont il se tient ... Donc vous imaginez comme c'est facile, se tenir d'une main, et shooter de l'autre, sur un rickshaw cahotant à tout va
Nous nous sommes arrêtés pour visiter un premier temple (un temple Sikh si mes souvenirs sont exacts). Il faut savoir que pour pénétrer dans les temples, on ne doit pas porter de cuir. Il faut donc ôter chaussures (et chaussettes) et les messieurs doivent enlever leur ceinture et leur portefeuille s'ils sont en cuir. On laisse ses chaussures en vrac à l'entrée, contre un ticket collectif. Dans ce premier temple, toujours en activité, il y avait un "office". Comme on était dimanche, je me suis dit que c'était l'heure de la messe .... Ben pas du tout ! La plupart des temples sont en activité toute la journée, et les gens se relayent pour prendre la parole et réciter des prières. Ici, nous avons pu prendre des photos. La plupart du temps, les photos étaient interdites à l'intérieur.
On vient au temple en famille :
Nous continuons notre promenade en rickshaw dans Old Delhi (notre conducteur nous a reconnues et hélées, parce que nous étions complètement perdues dans la foule :nonono: ).
Un vendeur de poulets. Le plat national en Inde est le poulet tandoori (le tandoori est un four), ou le ragoût d'agneau. Il n'y a jamais de boeuf au menu, puisque la vache est sacrée, ni de cochon. Là-bas, les cochons sont noirs et ressemblent à nos sanglochons. Ce sont littéralement les éboueurs et ils se repaissent de ce qu'ils trouvent dans les détritus le long des rues et des routes. Les Indiens ne les consomment donc pas, par mesure d'hygiène. Il faut savoir aussi que la plupart des Indiens sont végétariens. Leurs légumes sont très variés et excellents. Après avoir vu quelques étals où on vendait de la viande, je me suis abstenue d'en manger, lui préférant de loin les nombreux plats de légumes cuisinés de plusieurs manières et les différentes sortes de riz. En Inde, vous n'aurez jamais faim. Leur pain, des nams (des galettes non levées, cuites sur les parois du tandoori) est excellent. Qu'il soit nature ou au fromage ou aux épinards, c'est un régal et je ne me suis pas privée d'en déguster. Leurs desserts sont très bons aussi, de même que les fruits, mais je n'ai mangé que des bananes ou des oranges, dédaignant les fruits à peler comme les pommes, ou à laver comme les raisins, pourtant très appétissants. Les plats de crudités me faisaient bien envie aussi, mais bon ... il vaut mieux les éviter, ou alors s'y acclimater tout doucement, 2 ou 3 rondelles le premier jour, pour préparer sa flore intestinale. La [g]seule[/g] chose qu'il faut vraiment éviter en Inde c'est la crème glacée. Sans exception. Tous les membres du groupe qui en avaient consommé ont été malades au moins un jour. Heureusement sans gravité, mais cela peut aller jusqu'à une infection amibienne qui peut prendre jusqu'à 2 ans pour guérir. Autant être prévenu !
Un rickshaw-taxi propulsé au gaz (en vert). Les Indiens s'entassent à plusieurs dedans ... et ça file, ça se faufile, ça klaxonne, c'est très impressionnant. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y a que très rarement des accidents. La location de voiture personnelle est interdite en Inde. D'une part parce que la circulation y est vraiment très difficile, d'autre part parce que vous ne pourriez pas vous y retrouver, la majeure partie des panneaux (quand il y en a !) sont rédigés en hindi
Delhi-Neemrana lundi 26/2
Seconde journée à Delhi, consacrée à plusieurs visites avant de continuer vers notre étape suivante, Neemrana.
Tombeau d'Humayun
Dérivé des mausolées persans, ce tombeau gigantesque a été érigé vers 1565. Il est entouré de superbes jardins et une partie a inspiré la réalisation du célèbre Taj Mahal d'Agra. Les Indiens l'appellent d'ailleurs communément "le petit Taj Mahal". A proximité, un second mausolée abrite la dépouille d'Isa Kahn et les vestiges d'un immense caravansérail.
Oui ceux-là je leur ai coupé les pieds Pas facile de photographier des gens qui avancent
Nous nous rendons ensuite dans le quartier de New Delhi (par opposition à Old Delhi) et découvrons l'Indian Gate. New Delhi est moins populeux, les rues sont plus propres et il y a (relativement) moins de monde.
En Inde et à Delhi en particulier, le taux de chômage est très élevé et il n'y a pas d'allocations de chômage. Il n'y a aucun moyen de subsistance pour ceux, nombreux, qui sont venus dans les villes pour y chercher du travail. Les plus débrouillards ont donc des tas de petits boulots liés au tourisme : vendeurs de cartes postales ou de livres, de bijoux, de souvenirs, musiciens, dresseurs de singe. Si vous les photographiez, ils ne vous lâcheront pas jusqu'à ce que vous leur ayiez donné quelques roupies ... C'est leur seul revenu, il faut le savoir ... Si vous ne voulez pas leur donner de roupies, ne les photographiez pas !
Ici ce sont des dames qui attendent sans doute leur mari ... Les Indiens visitent beaucoup leur propre pays (enfin toutes proportions gardées, si on sait que la population de l'Inde compte environ 1 milliards 400 millions de personnes déclarées). J'insiste chaque fois quand je cite un chiffre concernant la population, parce que vu la démographie galopante et le fait que les règlements sont fait pour être respectés mais le sont en général très peu dans les campagnes, il est pratiquement impossible de citer des chiffres exacts.
En route vers le Qutub Minar. C'est un minaret de 72 mètres de haut, proclamant la puissance de l'Islam d'une des plus grandes mosquées de l'Inde, érigée vers 1200 par les Musulmans avec les matériaux locaux. Sur les 3 premiers étages de cette tour fasciculée en grès rouge sont gravés des sourates du Coran.
Après le déjeûner dans un excellent restaurant de Delhi, nous prenons la route vers Neemrana, dans l'état du Rajasthan, à environ 120 kms de Delhi. Nous y logerons dans un hôtel Héritage, le Neemrana Fort. Bâti à flanc de colline en 1464, ce fort a été restauré par un Français et converti en hôtel de charme doté de tout le confort moderne tout en conservant la structure et la décoration d'époque.
Ce fut une étape plus qu'agréable, dans un cadre enchanteur, au milieu des bougainvilliers en fleurs, avec une vue superbe de la terrasse sur les plaines environnantes. Ce qui ne gâche rien, nous avons eu droit à un repas concocté par un chef Français ... un réel délice avec une mousse au chocolat à damner un saint comme dessert
Pour la petite histoire, quand j'ai vu la salle de bains, j'ai cru qu'une femme d'ouvrage y avait oublié son seau ! Graves erreurs :lol: Et d'une ce sont les hommes qui font le ménage dans les hôtels (sauf les hôtels internationaux genre Sheraton, et encore) et de deux le baquet et le petit pot posé dessus servent aux Indiens pour se doucher. Il y a bien sûr une (énorme) pomme de douche au plafond, mais généralement pas de flexible. De plus, on ne peut pas boucher la douche, donc pour prendre un bain de pieds, rien ne vaut le bon vieux baquet
Les prix des apéritifs ne sont pas mal non plus : 400 roupies pour un petit verre de Campari (sans glace, puisqu'il ne faut pas consommer l'eau du robinet en Inde). Ce fut mon seul apéro :lol: et il fut bercé par un musicien et une chanteuse en costumes typiques.
Les photos suivantes ont été prises au petit matin du mardi 27, avant notre départ vers Mandawa.
Pour les esprits chagrins qui s'étonneraient de me voir poster des photos d'hôtels, je précise que c'est aussi /b] un des buts du voyage, puisque le titre en est "l'Inde sur invitation princière". Ces hôtels sont pour la plupart de la chaîne Héritage, et sont soit d'anciens forts ou des palais de Maharajahs, encore habités ou non. Si on fait l'impasse sur ces hôtels on se prive du témoignage de beaucoup d'endroits témoignant de la richesse passée du Rajasthan, le terme signifiant "le pays des Rajahs". Les distances à parcourir entre chaque ville sont énormes, et si on ne loge pas dans ces hôtels, je ne vois pas du tout l'intérêt d'y aller. Autant alors se contenter du triangle d'or Delhi-Jaipur-Agra
Le moment est sans doute bien choisi pour vous montrer une carte du Rajasthan où, je rappelle, nous avons parcouru près de 3.500 kms. Je n'ai malheureusement pas trouvé de carte plus détaillée, où figurent tous les endroits visités ...
Neemrana-Mandawa mardi 27/2
Photos du fort de Neemrana prises au petit matin, juste avant notre départ pour Mandawa.
Superbe piscine, à l'eau très claire mais un peu froide paraît-il. Malheureusement, nous n'avons pas eu le temps d'y faire trempette. Cest bien dommage, parce que de toutes celles que j'ai vues, c'était la plus propre et dont le cadre était le plus agréable.
En route vers Mandawa, à travers le Shekhawati, une région aride de steppes herbeuses et de dunes de sable. Quelques petits villages, où des paysans poussent de maigres troupeaux de chèvre et de moutons dont ils utilisent la laine. Toufefois, comme nous suivons une des nombreuses routes de la soie anciennement parcourue par de nombreuses caravanes, on y découvre de somptueux havélis, ces demeures du désert, érigées par de riches commerçants. Ces havélis sont décorés de peintures murales aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Certains ont été restaurés et classés et figurent au Patrimoine de l'Unesco. D'autres sont en cours de restauration.
Petit clin d'oeil historique au "raj" (la période de l'occupation de l'Inde par les Anglais)
Traverser le Shekhawati, c'est aussi partir à la rencontre d'un monde rural, de communautés villageoises sur lesquelles le temps semble n'avoir pas de prise et où s'exercent, en pleine rue, des petits métiers de l'art ancestral.
Sur la photo suivante, remarquez un bus local ... comme souvent il est archi-bondé, aussi certaines personnes prennent place sur le toit ...
Un visage superbe ...
En pleine rue, un petit temple dressé à la gloire d'un des nombreux dieux du panthéon indien (ne me demandez pas lequel, ils sont vraiment trop nombreux)
Arrivée au Mandawa Desert Resort, pittoresques lodges en pisé décorés de peintures ethniques et propriété du Maharadjah de Mandawa. Somptueux repas dans des tentes dressées à l'extérieur.
Mandawa-Fatehpur-Khimsar mercredi 28/2
D'après les autres membres du groupe, il a fait un orage terrible vers 4 h du matin. Tonnerre et éclairs les ont réveillés :lol: Moi je n'ai strictement rien entendu, mais effectivement dès la traversée du village de Mandawa pour nous rendre au fort de Khimsar dans le désert du Thar, je peux réaliser qu'il a vraiment beaucoup plu Comme il n'y a pas d'égoûts, les rues sont inondées, le bus doit rouler tout doucement parce que comme les routes sont défoncées, il ne voit pas la profondeur des trous ... Nous perdons beaucoup de temps dans la traversée des villages et nous ne pouvons que constater les dégâts et nous convaincre si besoin en était que les conditions de vie y sont vraiment très précaires. Nous nous arrêtons à Fatehpur pour visiter quelques havélis. Je reste à proximité du car, parce que je j'ai pas envie de patauger dans la boue ... seuls les plus téméraires feront le trajet, pour faire quelques photos supplémentaires de ces habitations décorées.
Photo prise à travers le pare-brise du car :
Il n'y a pas que des camions de la marque Tata ... remarquez les voyageurs sur le toit et aussi la "cabine électrique" avec tous les fils à l'air libre :lol:
Un taxi passe en klaxonnant (ben voyons) et la fillette ne bouge même pas, occupée à regarder les touristes, attraction du jour
Pour une fois, pas trop de monde dans le taxi, juste un papa avec son fils
Dans tous les villages traversés, ce sont les mêmes images de désolation ... La vache que vous voyez sur la photo va finir par manger le papier par terre
Enfin, après plus de 6 ou 7 longues heures de route, nous arrivons au Fort de Khimsar. Le temps de prendre possession de nos chambres, l'orage redémarre de plus belle La terrasse et le restaurant se trouvent au 3ème étage du fort, et les toilettes sont au 1er ... Il faut donc traverser toute une partie à l'air libre et il pleut des cordes. Comme ce fort est géré par l'armée du Maharadjah de Khimsar, un soldat en uniforme vert et en képi, muni d'un énorme parapluie, nous accompagne jusqu'aux toilettes pour nous éviter d'être trempés ... et nous attend consciencieusement pour nous ramener sur la terrasse. Ils se marrent comme des baleines et échangent des propos hilares en hindi dans les excaliers. Il faut dire que nous avons trouvé cela très marrant, sauf une des voyageuses, une dame de plus de 75 ans, qui a trouvé que ce voyage comportait vraiment beaucoup, mais alors beaucoup d'escaliers. Ce qui est vrai ....
Je n'ai malheureusement pas pu photographier le Fort, qui est pourtant superbe. Les conditions de la météo ne m'ont pas permis de fixer des images extérieures de ce souvenir et c'est bien dommage parce que l'endroit était vraiment magique. Notre guide local Rahul nous a dit que c'était vraiment exceptionnel qu'il pleuve là-bas, parce qu'on est dans le désert de Thar ... Il faut croire que certains d'entre nous avaient emporté la drache nationale dans leurs bagages :lol:
Voici une photo du patio intérieur, autour duquel toutes les chambres sont articulées sur 2 étages. Il va de soi que chacun d'entre nous a été raccompagné par "son" soldat Désolée pour la qualité de la photo ... c'est la seule que j'ai faite, et le résultat n'est pas très bon.
Khimsar-Jaisalmer jeudi 1/3
En route vers Jaisalmer la dorée. Cette ville se situe non loin de la frontière entre l'Inde et le Pakistan (80 kms). Il n'est pas rare que le car doive se ranger sur le bord de la route pour faire place à un convoi de camions militaires. Dans le ciel vrombissent parfois quelques avions de chasse. Il paraît que de part et d'autre de la frontière on s'épie ... Il nous est fortement recommandé de ne pas quitter le groupe ni de tenter le diable en voulant s'approcher davantage de la zone militarisée.
En chemin, nous croisons plusieurs petits villages de huttes. Encore une fois, la pluie a fait bien des ravages. C'est dans un de ces villages que nous prenons la décision d'acheter des sandales pour tous ces enfants qui courent à pieds nus.
Un camion Tata
Un autre ... notre guide local nous a assurés que le contrôle technique était en vigueur en Inde et que tous les véhicules étaient obligés d'y passer une fois l'an. Mais comme la corruption règne en maître à tous les niveaux (j'y reviendrai plus tard) et vu l'état de certains véhicules, il y a tout lieu de penser que les autorisations sont accordées à coups de roupies
Après une longue route, nous apercevons enfin la silhouette de la perle jaune du Rajasthan, Jaisalmer, émergeant comme un mirage des sables du désert du Thar.
La forteresse a été fondée en 1156 par Jaisal, un souverain Rajpoute. Elle est entourée par un rempart ponctué de 99 bastions et de 4 portes monumentales sur 5 km de long.
Jaisalmer occupait une position stratégique sur l'une des routes de la soie. La ville entièrement piétonnière est émaillée de nombreux havélis en grès jaune à l'abondante ornementation sculptée, pour la plupart datant du 18ème siècle.
Après notre installation à l'hôtel Gorbandh Palace situé un peu à l'écart de la ville, nous partons en fin de journée visiter les cénotaphes princiers et de somptueux mausolées édifiés par les soouverains de Jaisalmer (chatris). L'endroit est toujours en activité et on y incinère les défunts, ainsi que leurs épouses, tout au moins celles qui ne respectent pas la loi abolissant la sâti (immolation vivante par le feu). Bien que strictement interdite, cette coutume ancestrale perdure encore de nos jours dans certains villages ... surtout des villages sous domination Brahmane, et les femmes ne sont pas toujours consententes ...
Je cite Wikipédia sur le sujet :
Les épouses des guerriers rajpoutes étaient familières de la satî. On découvre souvent à l'entrée des forts du Rajasthan des symboles de mains indiquant le nombre de veuves de haut rang ayant pratiqué la satî lors d'un événement historique lié à l'histoire de ce fort (15 au fort de Jodhpur par exemple).
1812 voit la première réaction officielle de l'administration anglaise qui, par la personne de son Gouverneur Général, établit les règles suivantes à destination des officiers de police :
1. empêcher, autant que possible, toutes les pressions exercées sur les femmes hindoues de la part de leurs proches, des Brahmanes ou d'autres personnes, visant à les inciter à s'immoler,
2. prévenir les usages criminels de drogues et de liqueurs pour l'accomplissement de cet objet,
3. s'assurer que la femme ait bien l'âge minimum requis par les « lois hindoues » pour le sacrifice,
4. se renseigner, dans la mesure du possible, sur une éventuelle grossesse de la femme
5. et à en prévenir la crémation dans ce cas.
Inutile de dire que quand vous visitez ces chatris, vous ne pouvez pas vous empêcher de penser au sort des veuves indiennes. Si elles ne sont pas immolées, elles perdent tout statut social, et sont réduites à la mendicité, à moins qu'un de leurs fils (le plus souvent le fils aîné) les prennent en charge.
A droite du mausolée le plus imposant, remarquez la lune qui pointe le bout de son nez
A travers les imposants piliers aux colonnes de marbre, on voit se profiler au loin le fort de Jaisalmer que nous visiterons le lendemain.
Jaisalmer Vendredi 2/3
Toute une journée sans prendre le car ! chouette (enfin sauf le soir pour celles et ceux qui vont faire une excursion à dos de chameau dans le désert du Thar). Comme la piscine est très belle et très propre, avec vue imprenable sur le fort de Jasailmer, je ferai l'impasse sur la balade à dos de chameau, d'autant plus que je m'étais croqué le dos le premier jour à Delhi lors du trajet en rickshaw. Comme je n'ai vraiment pas envie de terminer le séjour sans pouvoir bouger, je me prélasserai donc à la piscine, sirotant du "fresh lemon soda sweet" pendant les 2 heures et quelque durant lesquelles le reste du groupe ira escalader les dunes de sable pour voir le coucher du soleil. A l'apéro en début de soirée, alors que je rédige mes cartes postales (mon devoir de vacances ) j'admire moi aussi le coucher du soleil et j'écoute admirative le chant de centaines d'oiseaux. Un gros coup de blues vient assombrir mes pensées : je suis loin de ma famille, mon mari me manque, j'aimerais tant partager avec lui ces moments privilégiés ... Enfin le groupe revient, le petit coup de blues n'aura pas duré bien longtemps. J'aurais par ailleurs tout aussi bien pu me dispenser de mon pensum, la plupart de mes cartes postales ne sont pas encore arrivées Sans doute n'arriveront-elles jamais, perdues dans les méandres de la poste indienne J'avais pourtant pris bien soin de recoller chaque timbre, parce que la colle des timbres indiens ne doit pas être faite comme chez nous (ils manquent d'os sans doute :lol: ) et les timbres se décollent aussitôt appliqués. Enfin, ce n'est pas grave, je m'attendais à ce que peu arrivent dans le lot. Juste une petite photo de la piscine pour vous faire saliver
Revenons à nos moutons, ou plutôt à Jaisalmer, appelée aussi "Carcassonne du désert", véritable ville musée dont les fondations remontent au 12ème siècle.
Au bord du lac, au petit matin
Nous allons visiter un très beau temple Jaïn
Les Jaïns sont strictement végétariens, et portent souvent un bandeau sur la bouche pour leur éviter d'avaler un insecte. De même ils se promènent en balayant devant eux pour éviter de tuer une bête en marchant dessus.
On fait tout dehors dans la rue : la vaisselle, la lessive ...
Et pourtant c'est tellement étroit !
Il faut de bons yeux, mais regardez à l'ombre sous le banc
Un sadhu. C'est un homme, le plus souvent, parfois une femme, qui a renoncé à tous les biens de l'existence. Ils vivent uniquement de la charité publique et passent leur journée à méditer. Ils portent parfois sur lle front une traînée de cendres. Certains se mortifient ou se flagellent. D'autres, plus calmes, sont simplement assis et regardent "à l'intérieur" d'eux-mêmes
Décidément, les plus beaux havélis sont à Jaisalmer
Comme quoi on peut gagner sa vie "facilement" : il suffit de se laisser pousser la moustache :lol: On prétend qu'il est entré dans le Guiness Book des records pour la longueur de sa moustache.
De l'intérieur de l'un des havélis, on a une vue superbe sur le fort de Jaisalmer
Même les plafonds sont décorés dans des tons très vifs
Dernier regard sur le fort, vu du toit
En Inde, on ne voit pratiquement pas de chats. Si j'en ai vu trois, c'est beaucoup. Par contre, les chiens errants sont un réel problème par leur nombre croissant. Mais on ne les tue pas, la vie étant sacrée en Inde. Tous ces chiens sont faméliques, il est déconseillé de s'en approcher pour les caresser parce qu'ils sont à moitié sauvages. Et pourtant ne sont-ils pas mignons ? J'ajoute que les marques rouges sur le plus grand des 3 chiens sont des pigments colorés qui lui ont été appliqués lors de la fête des couleurs (Holi) correspondant plus ou moins au printemps). En Inde on fête le renouveau des fleurs et des couleurs en aspergeant tout ce qui passe avec de l'eau colorée. Si vous ne voulez pas être aspergés, il faut payer et même parfois en payant vous êtes aspergés quand même :lol: Il vaut mieux être prévenu et porter des vieux vêtements ces 2 jours-là (samedi et dimanche). Dans les petits villages, on fait un grand feu au milieu de la rue et tout le monde se rassemble autour. C'est à tel point que notre guide Indien a décidé de retarder notre départ le lendemain, pour nous éviter des désagréments. Notre car a quand même été aspergé plusieurs fois, et des petits barrages de pierres lui ont barré la route; ce sont des adolescents qui font ces barrages et ne les enlèvent que contre payement d'une "rançon" ... Tout ça dans la bonne humeur et sans aucune animosité.
Quand je disais qu'on faisait la lessive dans la rue ... la petite fille était vraiment très jolie; malheureusement, elle a levé son battoir au mauvais moment. Ou bien alors c'est moi qui ai déclenché quand il ne fallait pas :lol:
Jaisalmer-Jodhpur Samedi 3/3
Nous quittons Jaisalmer la dorée pour Jodhpur la bleue, ainsi appelée à cause des nombreuses habitations badigeonnées de peinture bleue, couleur froide, destinée à maintenir les murs plus frais et à éloigner les moustiques et autres insectes. Encore une fois, le voyage est long puisqu'il dure 6 heures ... Nous nous sommes arrêtés pour manger "quelque part" mais je ne sais plus où ... j'ai un trou ! Nous avons dû en profiter pour visiter quelque chose mais je ne sais plus quoi :lol: Je vais mettre une photo, si par hasard quelqu'un reconnaît cet édifice situé entre Jaisalmer et Jodhpur il serait gentil de me le signaler en mp. La seconde photo est prise à l'intérieur, c'est le système anti-incendie
Arrivée et installation à l'hôtel Ajit Bhawan, propriété de l'actuel Maharadjah de Jodhpur. Dans les magnifiques jardins autour d'une grande et belle piscine, une série de vieilles voitures retient l'attention. Il paraît que ce sont les joujoux du Maharadjah ... Pas eu moyen de savoir si la Maharani pouvait les conduire
Je quitte à regret le magnifique jardin fleuri et superbement décoré et la piscine qui me fait de l'oeil pour aller visiter le fort de Mehrangarh (1459) construit sur un éperon rocheux comme un nid d'aigle, et qui offre un très beau panorama sur Jodhpur la bleue.
Pour l'anecdote, c'est ici que je vais m'apercevoir que j'ai perdu un des 2 petits caoutchoucs de mon grand-angle J'avais bien trouvé par terre la veille un petit machin noir, mais ne sachant pas ce que c'était je l'ai mis à la poubelle ... si j'avais su ! Enfin je continuerai à me servir de l'adaptateur grand-angle, mais en me doutant bien qu'il y aurait un problème avec les photos. De fait ... elles sont floues du côté où le caoutchouc manque.
Haut comme trois pommes, il danse pour les touristes, habillé comme un maharadjah par 30° à l'ombre. Si vous lui donnez des roupies, l'homme derrière veille, sous le couvert de l'accompagner avec son instrument de musique.
Lui, imperturbable au défilé des touristes, il fume et plane dans la cour du fort.
Une partie du fort est transformée en musée. Il abrite plusieurs palais dont les plus remarquables sont le Palais des Perles, le Palais aux Miroirs et Palais des Fleurs. Dans une salle, de superbes palanquins (siège ou une litière installé(e) sur des bras inamovibles et porté par des hommes dans les pays orientaux -source : Wikipédia).
De la terrasse du fort, on a une vue imprenable sur le Jaswant Thada. C'est un superbe temple de marbre blanc. Nous ne l'avons malheureusement pas visité, faute de temps.
Panorama sur la ville bleue ... comme on voit bien le flou à gauche
Dans le palais aux miroirs :
Les plafonds et le haut des murs sont superbement et finement décorés
Imaginez-vous femme de Maharadjah dormir dans ce lit avec tant de miroirs de toutes les couleurs ...
et des pavés bleus de Delft
Le bébé conçu dans une telle chambre mérite bien un berceau hors du commun
pendant que son Maharadjah de père siège sur son trône doré à la feuille d'or
Retour à l'hôtel, très bon repas dans les jardins décorés et illuminés et en regardant un spectacle de chants et de danses. Comme j'ai la chance d'avoir une (superbe) chambre quasiment les pieds dans la piscine, je m'y plongerai avec délices (elle est froide, il est près de 19 h). Je suis donc toute seule ... une merveille !
Jodhpur-Ranakpur-Udaipur dimanche 4/3
Nous quittons Jodhpur pour Udaipur plus tard que prévu à cause de la fête de Holi car notre guide a peur que le car soit arrêté dans les villages . En chemin nous nous arrêtons dans un endroit très agréable pour prendre le repas de midi. Les tables sont dressées au milieu d'un très beau jardin tropical, avec une piscine. L'endroit est ravissant et la nourriture abondante et variée. Les oiseaux chantent à tue-tête, et les écureuils ne sont pas farouches. La preuve l'un d'entre eux s'est invité sur la table à côté de nous :
Notre paysage va beaucoup changer en cours de route. Au lieu des plaines désertiques, nous allons nous diriger vers la chaîne des Aravalli, des montagnes de faible hauteur. Ce n'est pas comme dans les Alpes, où on monte longtemps avant d'atteindre le sommet du col. Ici ce sont des endroits vallonnés, et on n'arrête pas de monter et redescendre. Par endroits il y a quand même de sérieux à-pics. Férue de montagne, j'aurais bien aimé m'arrêter pour prendre des photos, mais la route n'est guère meilleure que d'habitude, très étroite et tout en tournants. Impossible donc de s'arrêter car bien que pas très fréquentée, nous croisons parfois des camions ou des charettes tirées par des ânes.
Au creux d'un vallon, nous découvrons une vraie merveille : un des plus remarquables sanctuaires Jaïns (rappelez-vous, les Jaïns sont ces personnes qui portent parfois un bandeau sur la bouche pour ne pas avaler d'insectes). Le sanctuaire de Ranakpur date du 15ème siècle et fut édifié par un riche marchand Jaïn. D'une architecture très complexe, la variété infinie de ses détails finement sculptés en font un lieu remarquable. Blotti au creux des collines, c'est un endroit paisible et il servait de refuge aux marchands. Actuellement il est toujours occupé par une petite communauté de moines Jaïns, et est visité par de nombreux pélerins. A l'intérieur 1.444 colonnes et piliers en marbre blanc sculptés soutiennent des coupoles tout aussi travaillées. Par opposition à la majeure partie des sanctuaires, une clarté pénètre de toutes parts dans le temple, ce qui ne facilite pas la photographie comme vous pourrez le constater Personnellement c'est un des endroits que j'ai préférés, avec le Taj Mahal.
Arf je lui ai coupé la tête ...
Je suis vraiment impressionnée par la finesse des sculptures, au point que j'en ai la chair de poule. Je souris à un moine. Fine mouche, il s'aperçoit de mon émoi et en profite pour me taper, me présentant sa sébille d'un air vindicatif. Je contribue à la cause, comment faire autrement :lol: J'ai appris plus tard que je ne fus pas la seule, plusieurs d'entre nous ont dû cracher au bassinet. Mais franchement, cela valait la peine, car le temple est très bien entretenu. Comme d'habitude, nous sommes pieds nus (ou en chaussettes) et les personnes vêtues de manière "indécente" (shorts ou robes courtes) doivent revêtir une espèce de culotte de pyjama pour les hommes, de caftan pour les dames. Par chance mon pantalon est long assez, je suis donc juste pieds nus J'ai shooté un membre du groupe (avec sa permission) parce que je le trouvais trop mimi :lol: Je cache son visage, mais ne résiste pas au plaisir de vous montrer à quoi la plupart des messieurs ressemblaient
Sur le parking où se trouve notre car, de nombreux singes en liberté. Notre guide Christine nous intime carrément l'ordre de ne pas leur sourire. En effet, si on sourit, on montre les dents, et les singes prennent ça pour une marque signifiant l'agressivité. Ils risquent donc de nous tomber dessus :lol: Nous sommes donc tous en train de faire des photos, bouche soigneusement fermée, et nous évitons de nous regarder pour ne pas rire.
Nous reprenons notre route à travers la montagne, à du 30 à l'heure. En passant, Christine nous montre antique noria, machine hydraulique servant à irriguer les cultures, tirée par des boeufs. Ca rouspète ferme dans le car parce qu'on n'a pas pu prendre des photos ... Christine et Rahul nous promettent de s'arrêter à la prochaine. Enfin en voici une ... mais le soir est presque tombé, et les boeufs sont désattelés Mais je vous ai dit qu'en Inde le bakshish peut tout ... Rahul va trouver le chef du village, et en échange de quelques roupies, on réattelle les boeufs et c'est l'occasion pour prendre quelques photos. Regardez la maigreur de ces pauvres bêtes !
Madame est allée chercher de l'eau au puits
Avant de partir, nous distribuons des ballons à gonfler aux enfants. Ce petit garçon n'en avait jamais vu de sa vie. On lui explique comment faire, il s'applique, souffle et gonfle le ballon, mais n'arrive pas à souffler assez fort, alors l'air revient dans sa bouche et gonfle ses joues :lol: On essaie de lui faire comprendre, mais il ne parle qu'Hindi et Rahul est trop loin pour traduire ... Néanmoins il s'amuse comme un petit fou, regardez ses yeux, il est vraiment adorable.
Dans les hôtels, il y a toute une panoplie de savons, sels de bain, petits flacons à profusion. Chacun les reprend et les distribue aux enfants. Ici on a collecté tout ce qu'on avait et on le remet à une dame. Nous les quittons à regret sur le temps qu'elle découvre son trésor ... je me retourne une dernière fois pour leur faire adieu et surprise ! la dame a déballé un savon et est en train de le goûter ... elle n'en avait jamais vu auparavant ...
Nous reprenons la route, le soir tombe, les derniers kilomètres se feront dans le noir. Dans le car, on entendrait une mouche voler, seul le bruit du moteur et des double-débrayages de notre chauffeur brisent le silence. On est tous plus ou moins crispés, parce qu'on sait comment est la route. Notre chauffeur est vraiment un as du volant ! Il nous arrête sans encombre devant notre hôtel. Sans nous être concertés, c'est tous ensemble que nous applaudissons pour saluer sa maîtrise.
Lundi 5/3 : Udaipur
Nous avons logé au Hilltop Palace, qui n'a de Palace que le nom. Bien de loin, mais loin d'être impeccable, les chambres sont juste propres. Les draps de lit aussi, même s'ils sont trop courts en long et en large. Le pire reste à venir, mais je ne le sais pas encore J'ai quand même très bien dormi, ce n'est qu'au petit matin que je me rends compte que les portes de l'armoire murale, qui ont été blanches dans des jours meilleurs, sont couvertes de traces noires de doigts. Idem dans la salle de bains, la robinetterie est vieillote et crachotte un peu. J'aurais bien voulu faire un peu de lessive, puisque nous allons y rester deux jours. Las, pas de bonde, ni dans l'évier ni dans la baignoire. Tant pis, je ferai mon linge un autre jour. Christine et Rahul nous expliquent que c'est pratiquement le seul hôtel valable dans la région, hormis bien sûr le Lake Palace sur le lac Pichola, mais les prix y sont inabordables (entre 1000 et 2000 euros la nuit). C'est un hôtel de haut standing, où ont notamment dormi la Reine d'Angleterre, Jackie Kennedy et Roger Moore. Nous nous contenterons de le photographier de loin :lol: En fait, Udaipur est un endroit très charmant et romantique, et tous les hôtels sont très chers, parce que c'est un peu la Côte d'Azur ou la Riviera du coin. Les prix sont donc élevés et il y a peu d'hôtels de bon confort abordables. Le lendemain sur le plan de l'évier il y a une horde de fourmis Le pire reste à venir, mais je ne le sais pas encore (bis) je le signale au Directeur qui a l'air de prendre ça très au sérieux. Je n'y retournerai pas pour vérifier .... Il ne faut pas oublier que ce sont des hommes qui font le ménage, et ils sont souvent payés au ras des pâquerettes. Ceci expliquant sans doute cela.
Direction les rives du lac Pichola, il fait un temps superbe, une légère brume monte du Lac, nous sommes sous le charme. Quelques photos du superbe Lake Palace, on rêve en voyant arriver les voitures de maître conduites par des chauffeurs gantés de blanc.
Quand on sait que ce lac est artificiel et a été aménagé uniquement pour recevoir le Lake Palace, superbe palais destiné aux hôtes de marque du Maharana (ici, c'est Maharana, pas Maharadjah) d'Udaipur, il y a de quoi se poser des questions si on pense à la pauvreté du peuple ... C'est ça aussi l'Inde !
Nous grimpons jusqu'au City Palace, où l'actuel Maharana réside toujours, lorsqu'il n'est pas à Londres. Une lumière rouge indique qu'il est présent au palais. Si on pouvait le croiser, ce serait le pied ... hélas :lol: il reste bien caché. Le nom particulier de Maharana vient d'une légende qui affirmait que cette famille de riches Maharadjahs descendait du soleil. Pas moinsse ! Sur la façade du palais, on voit d'ailleurs sur la gauche, au-dessus du lampadaire, un élément rond figurant un soleil. Cet élément se répercute à l'intérieur du palais, je vous en montrerai son pendant tout à l'heure.
La partie du palais accessible au public est transformée en musée, et les salles sont toutes plus riches les unes que les autres. Le Maharana et son épouse la Maharani ont vraiment un goût très sûr et la décoration nous impressionne vraiment beaucoup par le foisonnement des couleurs et le mariage des styles.
Plafonds aux peintures dans des tons délicats, couleurs éclatantes, tout est ravissement pour nos yeux émerveillés
De superbes pavés de Delft ...
voisinent sans problème avec des vitraux de couleurs vives
A travers les festons d'un des nombreux kiosques, une vue sur le Lake Palace
Un lustre en pâte de verre de la cristallerie Liégeoise du Val Saint-Lambert
Un des nombreux encorbellements de la terrasse ... L'extérieur vaut l'intérieur au niveau des couleurs
Voici à l'intérieur le pendant du soleil que je vous ai montré à l'extérieur. Il est placé de manière à ce qu'il soit la première chose que voit le Maharana en se levant. Il est translucide et resplendit sous les rayons du soleil du matin. Il est (comme une majeure partie des pièces malheureusement) placé derrière une vitre de protection, donc difficile à photographier de face
Un paon, symbole du Rajasthan. Ils sont nombreux dans cet état, et nous en avons vu plusieurs en liberté, mais malheureusement trop loin pour pouvoir les photographier
La galerie des glaces
Une cour intérieure aménagée en café avec ses tables ornées de parasols particuliers, en forme de capeline
Nous quittons à regret le City Palace et nous allons visiter un très beau jardin tropical. En chemin, nous croisons un éléphant :lol: son cornac met pied à terre pour nous permettre de faire des photos. L'éléphant en profite pour manger son dix-heures
Je viens de passer 18 jours au Rajasthan, dans le Nord de l'Inde et je vais essayer de vous faire partager mes émotions. Je sais déjà que ce sera très difficile, parce qu'on a beau avoir lu pour préparer le voyage, regardé des émissions télé, s'être documenté sur le pays, avoir assisté à des conférences et visité des expositions, quand on arrive à Delhi, c'est un réel choc.
Premier choc, au sortir de l'avion, l'odeur. Delhi pue. Ca sent la fumée, la pollution, le linge sale, la sueur. J'ai débarqué vers 0h30 et la température était supportable. J'ai tout d'abord cru que l'odeur était seulement localisée à l'aéroport. Ben non ! C'est partout ... A croire qu'ils font des crémations jour et nuit. Il faut savoir que Delhi compte plus de 14 millions d'habitants déclarés... c'est une mégalopole aux multiples facettes, qu'il est impossible de cerner en 2 jours. Le peu que j'en ai vu m'a tellement déconcertée et dérangée que je n'ai pratiquement aucun souvenir des visites que j'ai faites durant ces 2 jours. Seuls des souvenirs ponctuels et fugaces, ravivés parfois lors du traitement des photos, subsistent dans ma mémoire.
Second choc, le bruit. Si vous allez en Inde, il y a plusieurs choses qu'il faut impérativement emporter, dont des boules Quiès. Dans la plupart des grandes villes indiennes, on klaxonne tout le temps. En effet, la circulation y est si dense et si désordonnée, au mépris de tout règlement y compris des sens uniques, que tout le monde klaxonne ... pour s'annoncer, dire qu'on est là, prévenir qu'on va passer. Bref une cacophonie déroutante pour un Européen. On s'y habitue vite toutefois, car aussi bizarrement que cela puisse paraître, les klaxons ne sont pas agressifs ... c'est juste préventif ... au final c'est un bruit de fond constant auquel on s'habitue. Il faut juste mettre ses boules, sinon nuit blanche assurée, car les klaxons résonnent aussi la nuit (surtout les camions, qui ne peuvent entrer dans Delhi avant 21 h).
Troisième choc, le lendemain matin, la foule. Une foule comme je n'en avais jamais vue, dense, serrée, bigarrée, colorée et grise à la fois ... Des milliers de visages, des yeux noirs et des cheveux de jais en bataille, peu de sourires, mais lorsqu'il y en a, ils sont éclatants, bouche grande ouverte sur des dents d'une blancheur qui contraste avec leur teint basané. Les Indiens sont méfiants de nature envers les touristes. Ils ne sourient donc pas les premiers, et vous dévisagent d'un air dubitatif, voire même réticent. Si vous leur souriez, alors c'est l'explosion d'un rire franc dans leur visage, et commence alors la ritournelle "where are you from ? ah Belgium, very nice country". Allez savoir s'ils sont sincères et s'ils savent ce qu'est la Belgique ... Encore qu'une fois dans l'asenseur d'un des hôtels je suis tombée nez à nez avec une dame de la haute, décorée comme un arbre de Noël, tous ses bijoux étincelant sur son sari bleu-vert. Lorsqu'à sa question, j'ai répondu que j'étais Belge, elle a souri d'un air entendu et m'a répondu "That's very interesting, I've been once in Antwerp, very nice diamonds over there" ... (Très intéressant, je suis allée une fois à Anvers, il y a de très beaux diamants là-bas)...
Quatrième choc : la crasse. Il y a bien sûr pénurie d'eau à Delhi. Donc comme l'eau est rare, on l'utilise uniquement pour des choses essentielles. Pas pour nettoyer ... on se contente de balayer son seuil et sa maison. Comme il fait chaud et qu'il y a beaucoup de monde et de circulation, la poussière vole et se redépose. On rebalaye. Et ainsi de suite. Il n'y a pas d'égoûts non plus, ou alors à ciel ouvert, sauf dans les quartiers huppés, où les ambassades voisinent avec de somptueuses villas. J'ai notamment entrevu la villa du beau-fils de Mittal --celui qui a racheté Cockerill en Belgique-- Une villa cernée de très hauts murs, avec un portail plein gardé par des soldats en mitraillette. On m'a dit que cette villa valait plusieurs centaines de millions de roupies, près du milliard ups: (100 roupies = 1,71 euro).
Pas étonnant qu'il y ait des mauvaises odeurs, les vaches circulent dans Delhi comme en territoire conquis :lol: ... Hors de question de toucher à une vache ! En Inde, sans rire, il vaut mieux tuer un homme qu'une vache, la peine encourue est moins sévère. Ces bestioles, pour la plupart faméliques, appartiennent à des gens, et rentrent "à la maison" tous les matins chercher leur galette. La tradition veut en effet qu'on dépose les premières galettes cuites du matin sur le pas de la porte pour la vache. Elle revient donc chez elle pour manger sa galette ... puis s'en va ailleurs voir si on lui a donné qui une autre galette, qui du fourrage ... Bien entendu, les déjections sont pour la rue et ça pisse dru une vache, autant le savoir et s'en tenir éloigné :nonono: Dans les villages, on ramasse les bouses soigneusement pour les faire sécher au soleil, et elles servent à alimenter le tandoori (four) ou bien la cuisinière. Les bouses sont mises à sécher, bien alignées comme pour la parade. L'histoire ne dit pas qui les ramasse, mais je soupçonne que ce sont les enfants, et à mains nues. Conséquemment, si un Indien vous serre la main, ou que vous manipulez de l'argent, il faut vous désinfecter les mains avant de boire ou de manger. C'est impératif, car l'hygiène est nulle. Les conditions de vie sont moyen-âgeuses et si on ne veut pas ramasser des amibes ou des infections, il faut prendre un gel désinfectant partout où on va, ou des lingettes (bien pratiques pour les sièges des toilettes).
Cinquième choc : les enfants. En Inde, il n'y a pas de sécurité sociale et le taux démographique est énorme. Pas d'information, pas de contrôle des naissances ... enfin sauf pour les filles. Il faut savoir que les Indiens qui ont une fille considèrent en général cela comme une calamité. Tout Indien qui se respecte se doit de marier sa (ou ses) fille(s) en très grande pompe. Un mariage comptant moins de 500 invités est une honte, et les festivités durent de 3 à 4 jours. Pour assumer les dépenses inhérentes au mariage de leur fille (dot, frais de la fête, etc) il n'est pas rare du tout que les gens pauvres s'endettent, parfois sur plusieurs générations. Pour pallier cet "inconvénient", les Indiennes fortunées subissent très tôt un examen pour déterminer le sexe du futur bébé. Si c'est une fille, couic Les Indiennes des campagnes, non fortunées et vivant très loin des hôpitaux font couic aussi, mais après la naissance. C'est à tel point que c'en est devenu un réel fléau en Inde, il y a certains villages où il n'y a pratiquement plus de jeunes filles, et les jeunes gens doivent aller très loin pour chercher une épouse. La tendance du "couic" commence donc tout doucement à s'inverser, parce qu'ils se sont finalement rendu compte du déséquilibre entraîné par leurs pratiques. Pas trop tôt !
Le taux de natalité est énorme, le taux de mortalité aussi. Comme dit plus haut, pas de sécu, pas de chômage, pas de caisse de retraite, rien. C'est la débrouille. Quand les parents meurent jeunes, les enfants sont à la rue. Personne pour s'en occuper, les élever, les laver. Ils dorment dehors, vivent de rapines ou bien alors se vendent, dans le pire des cas, ou mendient, dans le meilleur. Les plus malins apprennent un "métier" (jongleur, danseur, joueur d'un instrument de musique). Les autres résistent, subsistent ou meurent. C'est la triste réalité. Il faut le savoir. C'est très éprouvant pour nous, Européens, et cela nous choque. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas les voir ou faire semblant que ça n'existe pas. Au début bien sûr, on a tendance à donner quelques roupies. C'est une erreur. Non seulement parce qu'ils ne vous lâchent plus et rameutent leurs camarades et il devient pratiquement impossible de s'en défaire, ils s'agrippent à vous, il faut réellement se sauver et remonter dans le car ... Mais aussi et surtout parce que c'est les encourager à mendier et à ne rien faire, et ça ce n'est pas la solution pour leur avenir. La seule chose valable à faire, c'est de leur offrir à manger. Il y a partout des échoppes ou des marchands ambulants qui vendent pour 10 roupies un repas composé de riz et de légumes cuits arrosés d'une sauce piquante. Le tout servi dans une feuille de banyan. Ne vous y risquez pas, vous attraperiez une dysenterie terrible. Eux non, ils sont habitués et se régalent. La plupart du temps ils disent à peine merci, occupés qu'ils sont à dévorer leur repas, qui disparaît en 2 ou 3 minutes. Puis ils s'en vont plus loin, requinqués pour quelques heures ... et il en vient d'autres :nonono:
Ce que nous avons fait aussi, c'est acheter des sandales. En effet, nous en avions marre de voir nos roupies déposées dans les mains des plus petits chipées par les plus grands Donc finalement, comme tous ces gosses marchent à pieds nus sur le tarmac brûlant ou dans la boue et les déjections des vaches, nous avons préféré acheter des petites sandales (les plus petites que nous avons pu trouver). Nous avons donc ainsi fait marcher le commerce du coin, et chaussé les petits. Comme les pieds des plus grands ne peuvent pas entrer dans les petites sandales, au moins nous étions sûres qu'on ne leur chiperait pas
Je vais arrêter là pour ce soir, et préparer les titres des étapes que j'ai suivies. Puis je vais essayer de trouver une carte de géographie pour vous montrer le chemin que nous avons avons parcouru (pas loin de 3.500 kms) sur des routes qui n'ont de route que le nom, parfois sur des autoroutes ... où les vaches circulent en toute liberté :lol: et, pire encore, où il n'est pas rare du tout qu'on circule à contre-sens. Quand le car se trouve nez à nez avec un gros camion Tata chargé jusqu'à la gueule, je peux vous assurer que si vous êtes assis à l'avant du car, votre coeur bat la chamade et il y a plutôt intérêt à porter des protège-slips :mdr:
L'Inde vous l'aurez compris n'est pas un pays qui vous laisse indifférent. Soit on aime, soit on déteste. Parfois les deux dans la même journée ... Il est encore trop tôt pour moi pour tirer un bilan. Je pense qu'au fil du temps il se dégagera une impression maîtresse, et ce carnet de voyage m'y aidera plus que probablement. En tout cas j'espère que vous apprécierez autant que moi ce voyage, dans ce qu'il a de déconcertant, de dérangeant et de merveilleux.
Delhi Dimanche 25/2
Premier jour de notre périple. Nous avons logé dans un superbe hôtel, le Surya Crowne Plaza. Confort maximum, lit assez large pour y loger 4 personnes (j'ai dû nager pour décrocher le téléphone qui sonnait l'éveil). Salle de bains impeccable, sèche-cheveux et tout le toutim. (Je vous donne ces précisions parce que vous verrez plus loin, ce n'est pas toujours le cas).
Direction Old Delhi pour nous plonger en direct dans l'atmosphère. Premières vaches, premiers rickshaws, bain de foule.
Les photos qui suivent ont été prises à la volée, bras tendu, alors que j'étais assise (inconfortablement) sur le rickshaw. La dame qui m'accompagnait était assez corpulente et notre conducteur était maigre comme un clou et pas de première jeunesse. Pour une raison connue de lui seul, il tenait absolument à être en tête du peloton ... Cela nous a valu d'être cahotées comme des pruniers et quelques cris de frayeur quand d'autres rickshaws arrivaient de gauche ou de droite ... On a toujours l'impression qu'il va y avoir collision, mais c'est comme les voitures, au dernier moment ils freinent (et se marrent de voir nos visages angoissés :lol: ).
Celle-ci est floue, mais je l'ai mise quand même pour vous montrer l'étroitesse des rues et donc comme elles sont sombres.
Regardez l'enchevêtrement des fils électriques !
Sur le rickshaw de gauche, notre guide Liégeoise, Christine. Je la surnomme "petit oiseau des îles". Elle est géniale. A côté d'elle, notre guide Indien, Rahul Aggarwal. Très consciencieux et érudit quoique un peu timide, c'est lui qui nous faisait les commentaires sur les sites, car Christine n'y avait pas le droit de parole. Remarquez le visage hilare de l'Indien sur le rickshaw de droite et la façon dont il se tient ... Donc vous imaginez comme c'est facile, se tenir d'une main, et shooter de l'autre, sur un rickshaw cahotant à tout va
Nous nous sommes arrêtés pour visiter un premier temple (un temple Sikh si mes souvenirs sont exacts). Il faut savoir que pour pénétrer dans les temples, on ne doit pas porter de cuir. Il faut donc ôter chaussures (et chaussettes) et les messieurs doivent enlever leur ceinture et leur portefeuille s'ils sont en cuir. On laisse ses chaussures en vrac à l'entrée, contre un ticket collectif. Dans ce premier temple, toujours en activité, il y avait un "office". Comme on était dimanche, je me suis dit que c'était l'heure de la messe .... Ben pas du tout ! La plupart des temples sont en activité toute la journée, et les gens se relayent pour prendre la parole et réciter des prières. Ici, nous avons pu prendre des photos. La plupart du temps, les photos étaient interdites à l'intérieur.
On vient au temple en famille :
Nous continuons notre promenade en rickshaw dans Old Delhi (notre conducteur nous a reconnues et hélées, parce que nous étions complètement perdues dans la foule :nonono: ).
Un vendeur de poulets. Le plat national en Inde est le poulet tandoori (le tandoori est un four), ou le ragoût d'agneau. Il n'y a jamais de boeuf au menu, puisque la vache est sacrée, ni de cochon. Là-bas, les cochons sont noirs et ressemblent à nos sanglochons. Ce sont littéralement les éboueurs et ils se repaissent de ce qu'ils trouvent dans les détritus le long des rues et des routes. Les Indiens ne les consomment donc pas, par mesure d'hygiène. Il faut savoir aussi que la plupart des Indiens sont végétariens. Leurs légumes sont très variés et excellents. Après avoir vu quelques étals où on vendait de la viande, je me suis abstenue d'en manger, lui préférant de loin les nombreux plats de légumes cuisinés de plusieurs manières et les différentes sortes de riz. En Inde, vous n'aurez jamais faim. Leur pain, des nams (des galettes non levées, cuites sur les parois du tandoori) est excellent. Qu'il soit nature ou au fromage ou aux épinards, c'est un régal et je ne me suis pas privée d'en déguster. Leurs desserts sont très bons aussi, de même que les fruits, mais je n'ai mangé que des bananes ou des oranges, dédaignant les fruits à peler comme les pommes, ou à laver comme les raisins, pourtant très appétissants. Les plats de crudités me faisaient bien envie aussi, mais bon ... il vaut mieux les éviter, ou alors s'y acclimater tout doucement, 2 ou 3 rondelles le premier jour, pour préparer sa flore intestinale. La [g]seule[/g] chose qu'il faut vraiment éviter en Inde c'est la crème glacée. Sans exception. Tous les membres du groupe qui en avaient consommé ont été malades au moins un jour. Heureusement sans gravité, mais cela peut aller jusqu'à une infection amibienne qui peut prendre jusqu'à 2 ans pour guérir. Autant être prévenu !
Un rickshaw-taxi propulsé au gaz (en vert). Les Indiens s'entassent à plusieurs dedans ... et ça file, ça se faufile, ça klaxonne, c'est très impressionnant. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y a que très rarement des accidents. La location de voiture personnelle est interdite en Inde. D'une part parce que la circulation y est vraiment très difficile, d'autre part parce que vous ne pourriez pas vous y retrouver, la majeure partie des panneaux (quand il y en a !) sont rédigés en hindi
Delhi-Neemrana lundi 26/2
Seconde journée à Delhi, consacrée à plusieurs visites avant de continuer vers notre étape suivante, Neemrana.
Tombeau d'Humayun
Dérivé des mausolées persans, ce tombeau gigantesque a été érigé vers 1565. Il est entouré de superbes jardins et une partie a inspiré la réalisation du célèbre Taj Mahal d'Agra. Les Indiens l'appellent d'ailleurs communément "le petit Taj Mahal". A proximité, un second mausolée abrite la dépouille d'Isa Kahn et les vestiges d'un immense caravansérail.
Oui ceux-là je leur ai coupé les pieds Pas facile de photographier des gens qui avancent
Nous nous rendons ensuite dans le quartier de New Delhi (par opposition à Old Delhi) et découvrons l'Indian Gate. New Delhi est moins populeux, les rues sont plus propres et il y a (relativement) moins de monde.
En Inde et à Delhi en particulier, le taux de chômage est très élevé et il n'y a pas d'allocations de chômage. Il n'y a aucun moyen de subsistance pour ceux, nombreux, qui sont venus dans les villes pour y chercher du travail. Les plus débrouillards ont donc des tas de petits boulots liés au tourisme : vendeurs de cartes postales ou de livres, de bijoux, de souvenirs, musiciens, dresseurs de singe. Si vous les photographiez, ils ne vous lâcheront pas jusqu'à ce que vous leur ayiez donné quelques roupies ... C'est leur seul revenu, il faut le savoir ... Si vous ne voulez pas leur donner de roupies, ne les photographiez pas !
Ici ce sont des dames qui attendent sans doute leur mari ... Les Indiens visitent beaucoup leur propre pays (enfin toutes proportions gardées, si on sait que la population de l'Inde compte environ 1 milliards 400 millions de personnes déclarées). J'insiste chaque fois quand je cite un chiffre concernant la population, parce que vu la démographie galopante et le fait que les règlements sont fait pour être respectés mais le sont en général très peu dans les campagnes, il est pratiquement impossible de citer des chiffres exacts.
En route vers le Qutub Minar. C'est un minaret de 72 mètres de haut, proclamant la puissance de l'Islam d'une des plus grandes mosquées de l'Inde, érigée vers 1200 par les Musulmans avec les matériaux locaux. Sur les 3 premiers étages de cette tour fasciculée en grès rouge sont gravés des sourates du Coran.
Après le déjeûner dans un excellent restaurant de Delhi, nous prenons la route vers Neemrana, dans l'état du Rajasthan, à environ 120 kms de Delhi. Nous y logerons dans un hôtel Héritage, le Neemrana Fort. Bâti à flanc de colline en 1464, ce fort a été restauré par un Français et converti en hôtel de charme doté de tout le confort moderne tout en conservant la structure et la décoration d'époque.
Ce fut une étape plus qu'agréable, dans un cadre enchanteur, au milieu des bougainvilliers en fleurs, avec une vue superbe de la terrasse sur les plaines environnantes. Ce qui ne gâche rien, nous avons eu droit à un repas concocté par un chef Français ... un réel délice avec une mousse au chocolat à damner un saint comme dessert
Pour la petite histoire, quand j'ai vu la salle de bains, j'ai cru qu'une femme d'ouvrage y avait oublié son seau ! Graves erreurs :lol: Et d'une ce sont les hommes qui font le ménage dans les hôtels (sauf les hôtels internationaux genre Sheraton, et encore) et de deux le baquet et le petit pot posé dessus servent aux Indiens pour se doucher. Il y a bien sûr une (énorme) pomme de douche au plafond, mais généralement pas de flexible. De plus, on ne peut pas boucher la douche, donc pour prendre un bain de pieds, rien ne vaut le bon vieux baquet
Les prix des apéritifs ne sont pas mal non plus : 400 roupies pour un petit verre de Campari (sans glace, puisqu'il ne faut pas consommer l'eau du robinet en Inde). Ce fut mon seul apéro :lol: et il fut bercé par un musicien et une chanteuse en costumes typiques.
Les photos suivantes ont été prises au petit matin du mardi 27, avant notre départ vers Mandawa.
Pour les esprits chagrins qui s'étonneraient de me voir poster des photos d'hôtels, je précise que c'est aussi /b] un des buts du voyage, puisque le titre en est "l'Inde sur invitation princière". Ces hôtels sont pour la plupart de la chaîne Héritage, et sont soit d'anciens forts ou des palais de Maharajahs, encore habités ou non. Si on fait l'impasse sur ces hôtels on se prive du témoignage de beaucoup d'endroits témoignant de la richesse passée du Rajasthan, le terme signifiant "le pays des Rajahs". Les distances à parcourir entre chaque ville sont énormes, et si on ne loge pas dans ces hôtels, je ne vois pas du tout l'intérêt d'y aller. Autant alors se contenter du triangle d'or Delhi-Jaipur-Agra
Le moment est sans doute bien choisi pour vous montrer une carte du Rajasthan où, je rappelle, nous avons parcouru près de 3.500 kms. Je n'ai malheureusement pas trouvé de carte plus détaillée, où figurent tous les endroits visités ...
Neemrana-Mandawa mardi 27/2
Photos du fort de Neemrana prises au petit matin, juste avant notre départ pour Mandawa.
Superbe piscine, à l'eau très claire mais un peu froide paraît-il. Malheureusement, nous n'avons pas eu le temps d'y faire trempette. Cest bien dommage, parce que de toutes celles que j'ai vues, c'était la plus propre et dont le cadre était le plus agréable.
En route vers Mandawa, à travers le Shekhawati, une région aride de steppes herbeuses et de dunes de sable. Quelques petits villages, où des paysans poussent de maigres troupeaux de chèvre et de moutons dont ils utilisent la laine. Toufefois, comme nous suivons une des nombreuses routes de la soie anciennement parcourue par de nombreuses caravanes, on y découvre de somptueux havélis, ces demeures du désert, érigées par de riches commerçants. Ces havélis sont décorés de peintures murales aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Certains ont été restaurés et classés et figurent au Patrimoine de l'Unesco. D'autres sont en cours de restauration.
Petit clin d'oeil historique au "raj" (la période de l'occupation de l'Inde par les Anglais)
Traverser le Shekhawati, c'est aussi partir à la rencontre d'un monde rural, de communautés villageoises sur lesquelles le temps semble n'avoir pas de prise et où s'exercent, en pleine rue, des petits métiers de l'art ancestral.
Sur la photo suivante, remarquez un bus local ... comme souvent il est archi-bondé, aussi certaines personnes prennent place sur le toit ...
Un visage superbe ...
En pleine rue, un petit temple dressé à la gloire d'un des nombreux dieux du panthéon indien (ne me demandez pas lequel, ils sont vraiment trop nombreux)
Arrivée au Mandawa Desert Resort, pittoresques lodges en pisé décorés de peintures ethniques et propriété du Maharadjah de Mandawa. Somptueux repas dans des tentes dressées à l'extérieur.
Mandawa-Fatehpur-Khimsar mercredi 28/2
D'après les autres membres du groupe, il a fait un orage terrible vers 4 h du matin. Tonnerre et éclairs les ont réveillés :lol: Moi je n'ai strictement rien entendu, mais effectivement dès la traversée du village de Mandawa pour nous rendre au fort de Khimsar dans le désert du Thar, je peux réaliser qu'il a vraiment beaucoup plu Comme il n'y a pas d'égoûts, les rues sont inondées, le bus doit rouler tout doucement parce que comme les routes sont défoncées, il ne voit pas la profondeur des trous ... Nous perdons beaucoup de temps dans la traversée des villages et nous ne pouvons que constater les dégâts et nous convaincre si besoin en était que les conditions de vie y sont vraiment très précaires. Nous nous arrêtons à Fatehpur pour visiter quelques havélis. Je reste à proximité du car, parce que je j'ai pas envie de patauger dans la boue ... seuls les plus téméraires feront le trajet, pour faire quelques photos supplémentaires de ces habitations décorées.
Photo prise à travers le pare-brise du car :
Il n'y a pas que des camions de la marque Tata ... remarquez les voyageurs sur le toit et aussi la "cabine électrique" avec tous les fils à l'air libre :lol:
Un taxi passe en klaxonnant (ben voyons) et la fillette ne bouge même pas, occupée à regarder les touristes, attraction du jour
Pour une fois, pas trop de monde dans le taxi, juste un papa avec son fils
Dans tous les villages traversés, ce sont les mêmes images de désolation ... La vache que vous voyez sur la photo va finir par manger le papier par terre
Enfin, après plus de 6 ou 7 longues heures de route, nous arrivons au Fort de Khimsar. Le temps de prendre possession de nos chambres, l'orage redémarre de plus belle La terrasse et le restaurant se trouvent au 3ème étage du fort, et les toilettes sont au 1er ... Il faut donc traverser toute une partie à l'air libre et il pleut des cordes. Comme ce fort est géré par l'armée du Maharadjah de Khimsar, un soldat en uniforme vert et en képi, muni d'un énorme parapluie, nous accompagne jusqu'aux toilettes pour nous éviter d'être trempés ... et nous attend consciencieusement pour nous ramener sur la terrasse. Ils se marrent comme des baleines et échangent des propos hilares en hindi dans les excaliers. Il faut dire que nous avons trouvé cela très marrant, sauf une des voyageuses, une dame de plus de 75 ans, qui a trouvé que ce voyage comportait vraiment beaucoup, mais alors beaucoup d'escaliers. Ce qui est vrai ....
Je n'ai malheureusement pas pu photographier le Fort, qui est pourtant superbe. Les conditions de la météo ne m'ont pas permis de fixer des images extérieures de ce souvenir et c'est bien dommage parce que l'endroit était vraiment magique. Notre guide local Rahul nous a dit que c'était vraiment exceptionnel qu'il pleuve là-bas, parce qu'on est dans le désert de Thar ... Il faut croire que certains d'entre nous avaient emporté la drache nationale dans leurs bagages :lol:
Voici une photo du patio intérieur, autour duquel toutes les chambres sont articulées sur 2 étages. Il va de soi que chacun d'entre nous a été raccompagné par "son" soldat Désolée pour la qualité de la photo ... c'est la seule que j'ai faite, et le résultat n'est pas très bon.
Khimsar-Jaisalmer jeudi 1/3
En route vers Jaisalmer la dorée. Cette ville se situe non loin de la frontière entre l'Inde et le Pakistan (80 kms). Il n'est pas rare que le car doive se ranger sur le bord de la route pour faire place à un convoi de camions militaires. Dans le ciel vrombissent parfois quelques avions de chasse. Il paraît que de part et d'autre de la frontière on s'épie ... Il nous est fortement recommandé de ne pas quitter le groupe ni de tenter le diable en voulant s'approcher davantage de la zone militarisée.
En chemin, nous croisons plusieurs petits villages de huttes. Encore une fois, la pluie a fait bien des ravages. C'est dans un de ces villages que nous prenons la décision d'acheter des sandales pour tous ces enfants qui courent à pieds nus.
Un camion Tata
Un autre ... notre guide local nous a assurés que le contrôle technique était en vigueur en Inde et que tous les véhicules étaient obligés d'y passer une fois l'an. Mais comme la corruption règne en maître à tous les niveaux (j'y reviendrai plus tard) et vu l'état de certains véhicules, il y a tout lieu de penser que les autorisations sont accordées à coups de roupies
Après une longue route, nous apercevons enfin la silhouette de la perle jaune du Rajasthan, Jaisalmer, émergeant comme un mirage des sables du désert du Thar.
La forteresse a été fondée en 1156 par Jaisal, un souverain Rajpoute. Elle est entourée par un rempart ponctué de 99 bastions et de 4 portes monumentales sur 5 km de long.
Jaisalmer occupait une position stratégique sur l'une des routes de la soie. La ville entièrement piétonnière est émaillée de nombreux havélis en grès jaune à l'abondante ornementation sculptée, pour la plupart datant du 18ème siècle.
Après notre installation à l'hôtel Gorbandh Palace situé un peu à l'écart de la ville, nous partons en fin de journée visiter les cénotaphes princiers et de somptueux mausolées édifiés par les soouverains de Jaisalmer (chatris). L'endroit est toujours en activité et on y incinère les défunts, ainsi que leurs épouses, tout au moins celles qui ne respectent pas la loi abolissant la sâti (immolation vivante par le feu). Bien que strictement interdite, cette coutume ancestrale perdure encore de nos jours dans certains villages ... surtout des villages sous domination Brahmane, et les femmes ne sont pas toujours consententes ...
Je cite Wikipédia sur le sujet :
Les épouses des guerriers rajpoutes étaient familières de la satî. On découvre souvent à l'entrée des forts du Rajasthan des symboles de mains indiquant le nombre de veuves de haut rang ayant pratiqué la satî lors d'un événement historique lié à l'histoire de ce fort (15 au fort de Jodhpur par exemple).
1812 voit la première réaction officielle de l'administration anglaise qui, par la personne de son Gouverneur Général, établit les règles suivantes à destination des officiers de police :
1. empêcher, autant que possible, toutes les pressions exercées sur les femmes hindoues de la part de leurs proches, des Brahmanes ou d'autres personnes, visant à les inciter à s'immoler,
2. prévenir les usages criminels de drogues et de liqueurs pour l'accomplissement de cet objet,
3. s'assurer que la femme ait bien l'âge minimum requis par les « lois hindoues » pour le sacrifice,
4. se renseigner, dans la mesure du possible, sur une éventuelle grossesse de la femme
5. et à en prévenir la crémation dans ce cas.
Inutile de dire que quand vous visitez ces chatris, vous ne pouvez pas vous empêcher de penser au sort des veuves indiennes. Si elles ne sont pas immolées, elles perdent tout statut social, et sont réduites à la mendicité, à moins qu'un de leurs fils (le plus souvent le fils aîné) les prennent en charge.
A droite du mausolée le plus imposant, remarquez la lune qui pointe le bout de son nez
A travers les imposants piliers aux colonnes de marbre, on voit se profiler au loin le fort de Jaisalmer que nous visiterons le lendemain.
Jaisalmer Vendredi 2/3
Toute une journée sans prendre le car ! chouette (enfin sauf le soir pour celles et ceux qui vont faire une excursion à dos de chameau dans le désert du Thar). Comme la piscine est très belle et très propre, avec vue imprenable sur le fort de Jasailmer, je ferai l'impasse sur la balade à dos de chameau, d'autant plus que je m'étais croqué le dos le premier jour à Delhi lors du trajet en rickshaw. Comme je n'ai vraiment pas envie de terminer le séjour sans pouvoir bouger, je me prélasserai donc à la piscine, sirotant du "fresh lemon soda sweet" pendant les 2 heures et quelque durant lesquelles le reste du groupe ira escalader les dunes de sable pour voir le coucher du soleil. A l'apéro en début de soirée, alors que je rédige mes cartes postales (mon devoir de vacances ) j'admire moi aussi le coucher du soleil et j'écoute admirative le chant de centaines d'oiseaux. Un gros coup de blues vient assombrir mes pensées : je suis loin de ma famille, mon mari me manque, j'aimerais tant partager avec lui ces moments privilégiés ... Enfin le groupe revient, le petit coup de blues n'aura pas duré bien longtemps. J'aurais par ailleurs tout aussi bien pu me dispenser de mon pensum, la plupart de mes cartes postales ne sont pas encore arrivées Sans doute n'arriveront-elles jamais, perdues dans les méandres de la poste indienne J'avais pourtant pris bien soin de recoller chaque timbre, parce que la colle des timbres indiens ne doit pas être faite comme chez nous (ils manquent d'os sans doute :lol: ) et les timbres se décollent aussitôt appliqués. Enfin, ce n'est pas grave, je m'attendais à ce que peu arrivent dans le lot. Juste une petite photo de la piscine pour vous faire saliver
Revenons à nos moutons, ou plutôt à Jaisalmer, appelée aussi "Carcassonne du désert", véritable ville musée dont les fondations remontent au 12ème siècle.
Au bord du lac, au petit matin
Nous allons visiter un très beau temple Jaïn
Les Jaïns sont strictement végétariens, et portent souvent un bandeau sur la bouche pour leur éviter d'avaler un insecte. De même ils se promènent en balayant devant eux pour éviter de tuer une bête en marchant dessus.
On fait tout dehors dans la rue : la vaisselle, la lessive ...
Et pourtant c'est tellement étroit !
Il faut de bons yeux, mais regardez à l'ombre sous le banc
Un sadhu. C'est un homme, le plus souvent, parfois une femme, qui a renoncé à tous les biens de l'existence. Ils vivent uniquement de la charité publique et passent leur journée à méditer. Ils portent parfois sur lle front une traînée de cendres. Certains se mortifient ou se flagellent. D'autres, plus calmes, sont simplement assis et regardent "à l'intérieur" d'eux-mêmes
Décidément, les plus beaux havélis sont à Jaisalmer
Comme quoi on peut gagner sa vie "facilement" : il suffit de se laisser pousser la moustache :lol: On prétend qu'il est entré dans le Guiness Book des records pour la longueur de sa moustache.
De l'intérieur de l'un des havélis, on a une vue superbe sur le fort de Jaisalmer
Même les plafonds sont décorés dans des tons très vifs
Dernier regard sur le fort, vu du toit
En Inde, on ne voit pratiquement pas de chats. Si j'en ai vu trois, c'est beaucoup. Par contre, les chiens errants sont un réel problème par leur nombre croissant. Mais on ne les tue pas, la vie étant sacrée en Inde. Tous ces chiens sont faméliques, il est déconseillé de s'en approcher pour les caresser parce qu'ils sont à moitié sauvages. Et pourtant ne sont-ils pas mignons ? J'ajoute que les marques rouges sur le plus grand des 3 chiens sont des pigments colorés qui lui ont été appliqués lors de la fête des couleurs (Holi) correspondant plus ou moins au printemps). En Inde on fête le renouveau des fleurs et des couleurs en aspergeant tout ce qui passe avec de l'eau colorée. Si vous ne voulez pas être aspergés, il faut payer et même parfois en payant vous êtes aspergés quand même :lol: Il vaut mieux être prévenu et porter des vieux vêtements ces 2 jours-là (samedi et dimanche). Dans les petits villages, on fait un grand feu au milieu de la rue et tout le monde se rassemble autour. C'est à tel point que notre guide Indien a décidé de retarder notre départ le lendemain, pour nous éviter des désagréments. Notre car a quand même été aspergé plusieurs fois, et des petits barrages de pierres lui ont barré la route; ce sont des adolescents qui font ces barrages et ne les enlèvent que contre payement d'une "rançon" ... Tout ça dans la bonne humeur et sans aucune animosité.
Quand je disais qu'on faisait la lessive dans la rue ... la petite fille était vraiment très jolie; malheureusement, elle a levé son battoir au mauvais moment. Ou bien alors c'est moi qui ai déclenché quand il ne fallait pas :lol:
Jaisalmer-Jodhpur Samedi 3/3
Nous quittons Jaisalmer la dorée pour Jodhpur la bleue, ainsi appelée à cause des nombreuses habitations badigeonnées de peinture bleue, couleur froide, destinée à maintenir les murs plus frais et à éloigner les moustiques et autres insectes. Encore une fois, le voyage est long puisqu'il dure 6 heures ... Nous nous sommes arrêtés pour manger "quelque part" mais je ne sais plus où ... j'ai un trou ! Nous avons dû en profiter pour visiter quelque chose mais je ne sais plus quoi :lol: Je vais mettre une photo, si par hasard quelqu'un reconnaît cet édifice situé entre Jaisalmer et Jodhpur il serait gentil de me le signaler en mp. La seconde photo est prise à l'intérieur, c'est le système anti-incendie
Arrivée et installation à l'hôtel Ajit Bhawan, propriété de l'actuel Maharadjah de Jodhpur. Dans les magnifiques jardins autour d'une grande et belle piscine, une série de vieilles voitures retient l'attention. Il paraît que ce sont les joujoux du Maharadjah ... Pas eu moyen de savoir si la Maharani pouvait les conduire
Je quitte à regret le magnifique jardin fleuri et superbement décoré et la piscine qui me fait de l'oeil pour aller visiter le fort de Mehrangarh (1459) construit sur un éperon rocheux comme un nid d'aigle, et qui offre un très beau panorama sur Jodhpur la bleue.
Pour l'anecdote, c'est ici que je vais m'apercevoir que j'ai perdu un des 2 petits caoutchoucs de mon grand-angle J'avais bien trouvé par terre la veille un petit machin noir, mais ne sachant pas ce que c'était je l'ai mis à la poubelle ... si j'avais su ! Enfin je continuerai à me servir de l'adaptateur grand-angle, mais en me doutant bien qu'il y aurait un problème avec les photos. De fait ... elles sont floues du côté où le caoutchouc manque.
Haut comme trois pommes, il danse pour les touristes, habillé comme un maharadjah par 30° à l'ombre. Si vous lui donnez des roupies, l'homme derrière veille, sous le couvert de l'accompagner avec son instrument de musique.
Lui, imperturbable au défilé des touristes, il fume et plane dans la cour du fort.
Une partie du fort est transformée en musée. Il abrite plusieurs palais dont les plus remarquables sont le Palais des Perles, le Palais aux Miroirs et Palais des Fleurs. Dans une salle, de superbes palanquins (siège ou une litière installé(e) sur des bras inamovibles et porté par des hommes dans les pays orientaux -source : Wikipédia).
De la terrasse du fort, on a une vue imprenable sur le Jaswant Thada. C'est un superbe temple de marbre blanc. Nous ne l'avons malheureusement pas visité, faute de temps.
Panorama sur la ville bleue ... comme on voit bien le flou à gauche
Dans le palais aux miroirs :
Les plafonds et le haut des murs sont superbement et finement décorés
Imaginez-vous femme de Maharadjah dormir dans ce lit avec tant de miroirs de toutes les couleurs ...
et des pavés bleus de Delft
Le bébé conçu dans une telle chambre mérite bien un berceau hors du commun
pendant que son Maharadjah de père siège sur son trône doré à la feuille d'or
Retour à l'hôtel, très bon repas dans les jardins décorés et illuminés et en regardant un spectacle de chants et de danses. Comme j'ai la chance d'avoir une (superbe) chambre quasiment les pieds dans la piscine, je m'y plongerai avec délices (elle est froide, il est près de 19 h). Je suis donc toute seule ... une merveille !
Jodhpur-Ranakpur-Udaipur dimanche 4/3
Nous quittons Jodhpur pour Udaipur plus tard que prévu à cause de la fête de Holi car notre guide a peur que le car soit arrêté dans les villages . En chemin nous nous arrêtons dans un endroit très agréable pour prendre le repas de midi. Les tables sont dressées au milieu d'un très beau jardin tropical, avec une piscine. L'endroit est ravissant et la nourriture abondante et variée. Les oiseaux chantent à tue-tête, et les écureuils ne sont pas farouches. La preuve l'un d'entre eux s'est invité sur la table à côté de nous :
Notre paysage va beaucoup changer en cours de route. Au lieu des plaines désertiques, nous allons nous diriger vers la chaîne des Aravalli, des montagnes de faible hauteur. Ce n'est pas comme dans les Alpes, où on monte longtemps avant d'atteindre le sommet du col. Ici ce sont des endroits vallonnés, et on n'arrête pas de monter et redescendre. Par endroits il y a quand même de sérieux à-pics. Férue de montagne, j'aurais bien aimé m'arrêter pour prendre des photos, mais la route n'est guère meilleure que d'habitude, très étroite et tout en tournants. Impossible donc de s'arrêter car bien que pas très fréquentée, nous croisons parfois des camions ou des charettes tirées par des ânes.
Au creux d'un vallon, nous découvrons une vraie merveille : un des plus remarquables sanctuaires Jaïns (rappelez-vous, les Jaïns sont ces personnes qui portent parfois un bandeau sur la bouche pour ne pas avaler d'insectes). Le sanctuaire de Ranakpur date du 15ème siècle et fut édifié par un riche marchand Jaïn. D'une architecture très complexe, la variété infinie de ses détails finement sculptés en font un lieu remarquable. Blotti au creux des collines, c'est un endroit paisible et il servait de refuge aux marchands. Actuellement il est toujours occupé par une petite communauté de moines Jaïns, et est visité par de nombreux pélerins. A l'intérieur 1.444 colonnes et piliers en marbre blanc sculptés soutiennent des coupoles tout aussi travaillées. Par opposition à la majeure partie des sanctuaires, une clarté pénètre de toutes parts dans le temple, ce qui ne facilite pas la photographie comme vous pourrez le constater Personnellement c'est un des endroits que j'ai préférés, avec le Taj Mahal.
Arf je lui ai coupé la tête ...
Je suis vraiment impressionnée par la finesse des sculptures, au point que j'en ai la chair de poule. Je souris à un moine. Fine mouche, il s'aperçoit de mon émoi et en profite pour me taper, me présentant sa sébille d'un air vindicatif. Je contribue à la cause, comment faire autrement :lol: J'ai appris plus tard que je ne fus pas la seule, plusieurs d'entre nous ont dû cracher au bassinet. Mais franchement, cela valait la peine, car le temple est très bien entretenu. Comme d'habitude, nous sommes pieds nus (ou en chaussettes) et les personnes vêtues de manière "indécente" (shorts ou robes courtes) doivent revêtir une espèce de culotte de pyjama pour les hommes, de caftan pour les dames. Par chance mon pantalon est long assez, je suis donc juste pieds nus J'ai shooté un membre du groupe (avec sa permission) parce que je le trouvais trop mimi :lol: Je cache son visage, mais ne résiste pas au plaisir de vous montrer à quoi la plupart des messieurs ressemblaient
Sur le parking où se trouve notre car, de nombreux singes en liberté. Notre guide Christine nous intime carrément l'ordre de ne pas leur sourire. En effet, si on sourit, on montre les dents, et les singes prennent ça pour une marque signifiant l'agressivité. Ils risquent donc de nous tomber dessus :lol: Nous sommes donc tous en train de faire des photos, bouche soigneusement fermée, et nous évitons de nous regarder pour ne pas rire.
Nous reprenons notre route à travers la montagne, à du 30 à l'heure. En passant, Christine nous montre antique noria, machine hydraulique servant à irriguer les cultures, tirée par des boeufs. Ca rouspète ferme dans le car parce qu'on n'a pas pu prendre des photos ... Christine et Rahul nous promettent de s'arrêter à la prochaine. Enfin en voici une ... mais le soir est presque tombé, et les boeufs sont désattelés Mais je vous ai dit qu'en Inde le bakshish peut tout ... Rahul va trouver le chef du village, et en échange de quelques roupies, on réattelle les boeufs et c'est l'occasion pour prendre quelques photos. Regardez la maigreur de ces pauvres bêtes !
Madame est allée chercher de l'eau au puits
Avant de partir, nous distribuons des ballons à gonfler aux enfants. Ce petit garçon n'en avait jamais vu de sa vie. On lui explique comment faire, il s'applique, souffle et gonfle le ballon, mais n'arrive pas à souffler assez fort, alors l'air revient dans sa bouche et gonfle ses joues :lol: On essaie de lui faire comprendre, mais il ne parle qu'Hindi et Rahul est trop loin pour traduire ... Néanmoins il s'amuse comme un petit fou, regardez ses yeux, il est vraiment adorable.
Dans les hôtels, il y a toute une panoplie de savons, sels de bain, petits flacons à profusion. Chacun les reprend et les distribue aux enfants. Ici on a collecté tout ce qu'on avait et on le remet à une dame. Nous les quittons à regret sur le temps qu'elle découvre son trésor ... je me retourne une dernière fois pour leur faire adieu et surprise ! la dame a déballé un savon et est en train de le goûter ... elle n'en avait jamais vu auparavant ...
Nous reprenons la route, le soir tombe, les derniers kilomètres se feront dans le noir. Dans le car, on entendrait une mouche voler, seul le bruit du moteur et des double-débrayages de notre chauffeur brisent le silence. On est tous plus ou moins crispés, parce qu'on sait comment est la route. Notre chauffeur est vraiment un as du volant ! Il nous arrête sans encombre devant notre hôtel. Sans nous être concertés, c'est tous ensemble que nous applaudissons pour saluer sa maîtrise.
Lundi 5/3 : Udaipur
Nous avons logé au Hilltop Palace, qui n'a de Palace que le nom. Bien de loin, mais loin d'être impeccable, les chambres sont juste propres. Les draps de lit aussi, même s'ils sont trop courts en long et en large. Le pire reste à venir, mais je ne le sais pas encore J'ai quand même très bien dormi, ce n'est qu'au petit matin que je me rends compte que les portes de l'armoire murale, qui ont été blanches dans des jours meilleurs, sont couvertes de traces noires de doigts. Idem dans la salle de bains, la robinetterie est vieillote et crachotte un peu. J'aurais bien voulu faire un peu de lessive, puisque nous allons y rester deux jours. Las, pas de bonde, ni dans l'évier ni dans la baignoire. Tant pis, je ferai mon linge un autre jour. Christine et Rahul nous expliquent que c'est pratiquement le seul hôtel valable dans la région, hormis bien sûr le Lake Palace sur le lac Pichola, mais les prix y sont inabordables (entre 1000 et 2000 euros la nuit). C'est un hôtel de haut standing, où ont notamment dormi la Reine d'Angleterre, Jackie Kennedy et Roger Moore. Nous nous contenterons de le photographier de loin :lol: En fait, Udaipur est un endroit très charmant et romantique, et tous les hôtels sont très chers, parce que c'est un peu la Côte d'Azur ou la Riviera du coin. Les prix sont donc élevés et il y a peu d'hôtels de bon confort abordables. Le lendemain sur le plan de l'évier il y a une horde de fourmis Le pire reste à venir, mais je ne le sais pas encore (bis) je le signale au Directeur qui a l'air de prendre ça très au sérieux. Je n'y retournerai pas pour vérifier .... Il ne faut pas oublier que ce sont des hommes qui font le ménage, et ils sont souvent payés au ras des pâquerettes. Ceci expliquant sans doute cela.
Direction les rives du lac Pichola, il fait un temps superbe, une légère brume monte du Lac, nous sommes sous le charme. Quelques photos du superbe Lake Palace, on rêve en voyant arriver les voitures de maître conduites par des chauffeurs gantés de blanc.
Quand on sait que ce lac est artificiel et a été aménagé uniquement pour recevoir le Lake Palace, superbe palais destiné aux hôtes de marque du Maharana (ici, c'est Maharana, pas Maharadjah) d'Udaipur, il y a de quoi se poser des questions si on pense à la pauvreté du peuple ... C'est ça aussi l'Inde !
Nous grimpons jusqu'au City Palace, où l'actuel Maharana réside toujours, lorsqu'il n'est pas à Londres. Une lumière rouge indique qu'il est présent au palais. Si on pouvait le croiser, ce serait le pied ... hélas :lol: il reste bien caché. Le nom particulier de Maharana vient d'une légende qui affirmait que cette famille de riches Maharadjahs descendait du soleil. Pas moinsse ! Sur la façade du palais, on voit d'ailleurs sur la gauche, au-dessus du lampadaire, un élément rond figurant un soleil. Cet élément se répercute à l'intérieur du palais, je vous en montrerai son pendant tout à l'heure.
La partie du palais accessible au public est transformée en musée, et les salles sont toutes plus riches les unes que les autres. Le Maharana et son épouse la Maharani ont vraiment un goût très sûr et la décoration nous impressionne vraiment beaucoup par le foisonnement des couleurs et le mariage des styles.
Plafonds aux peintures dans des tons délicats, couleurs éclatantes, tout est ravissement pour nos yeux émerveillés
De superbes pavés de Delft ...
voisinent sans problème avec des vitraux de couleurs vives
A travers les festons d'un des nombreux kiosques, une vue sur le Lake Palace
Un lustre en pâte de verre de la cristallerie Liégeoise du Val Saint-Lambert
Un des nombreux encorbellements de la terrasse ... L'extérieur vaut l'intérieur au niveau des couleurs
Voici à l'intérieur le pendant du soleil que je vous ai montré à l'extérieur. Il est placé de manière à ce qu'il soit la première chose que voit le Maharana en se levant. Il est translucide et resplendit sous les rayons du soleil du matin. Il est (comme une majeure partie des pièces malheureusement) placé derrière une vitre de protection, donc difficile à photographier de face
Un paon, symbole du Rajasthan. Ils sont nombreux dans cet état, et nous en avons vu plusieurs en liberté, mais malheureusement trop loin pour pouvoir les photographier
La galerie des glaces
Une cour intérieure aménagée en café avec ses tables ornées de parasols particuliers, en forme de capeline
Nous quittons à regret le City Palace et nous allons visiter un très beau jardin tropical. En chemin, nous croisons un éléphant :lol: son cornac met pied à terre pour nous permettre de faire des photos. L'éléphant en profite pour manger son dix-heures