Le Rajasthan, ou l'Inde sur invitation princière

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pobemer

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23 Mars 2007
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Liège, Belgique
PREAMBULE

Je viens de passer 18 jours au Rajasthan, dans le Nord de l'Inde et je vais essayer de vous faire partager mes émotions. Je sais déjà que ce sera très difficile, parce qu'on a beau avoir lu pour préparer le voyage, regardé des émissions télé, s'être documenté sur le pays, avoir assisté à des conférences et visité des expositions, quand on arrive à Delhi, c'est un réel choc.

Premier choc, au sortir de l'avion, l'odeur. Delhi pue. Ca sent la fumée, la pollution, le linge sale, la sueur. J'ai débarqué vers 0h30 et la température était supportable. J'ai tout d'abord cru que l'odeur était seulement localisée à l'aéroport. Ben non ! C'est partout ... A croire qu'ils font des crémations jour et nuit. Il faut savoir que Delhi compte plus de 14 millions d'habitants déclarés... c'est une mégalopole aux multiples facettes, qu'il est impossible de cerner en 2 jours. Le peu que j'en ai vu m'a tellement déconcertée et dérangée que je n'ai pratiquement aucun souvenir des visites que j'ai faites durant ces 2 jours. Seuls des souvenirs ponctuels et fugaces, ravivés parfois lors du traitement des photos, subsistent dans ma mémoire.

Second choc, le bruit. Si vous allez en Inde, il y a plusieurs choses qu'il faut impérativement emporter, dont des boules Quiès. Dans la plupart des grandes villes indiennes, on klaxonne tout le temps. En effet, la circulation y est si dense et si désordonnée, au mépris de tout règlement y compris des sens uniques, que tout le monde klaxonne ... pour s'annoncer, dire qu'on est là, prévenir qu'on va passer. Bref une cacophonie déroutante pour un Européen. On s'y habitue vite toutefois, car aussi bizarrement que cela puisse paraître, les klaxons ne sont pas agressifs ... c'est juste préventif ... au final c'est un bruit de fond constant auquel on s'habitue. Il faut juste mettre ses boules, sinon nuit blanche assurée, car les klaxons résonnent aussi la nuit (surtout les camions, qui ne peuvent entrer dans Delhi avant 21 h).

Troisième choc, le lendemain matin, la foule. Une foule comme je n'en avais jamais vue, dense, serrée, bigarrée, colorée et grise à la fois ... Des milliers de visages, des yeux noirs et des cheveux de jais en bataille, peu de sourires, mais lorsqu'il y en a, ils sont éclatants, bouche grande ouverte sur des dents d'une blancheur qui contraste avec leur teint basané. Les Indiens sont méfiants de nature envers les touristes. Ils ne sourient donc pas les premiers, et vous dévisagent d'un air dubitatif, voire même réticent. Si vous leur souriez, alors c'est l'explosion d'un rire franc dans leur visage, et commence alors la ritournelle "where are you from ? ah Belgium, very nice country". Allez savoir s'ils sont sincères et s'ils savent ce qu'est la Belgique ... Encore qu'une fois dans l'asenseur d'un des hôtels je suis tombée nez à nez avec une dame de la haute, décorée comme un arbre de Noël, tous ses bijoux étincelant sur son sari bleu-vert. Lorsqu'à sa question, j'ai répondu que j'étais Belge, elle a souri d'un air entendu et m'a répondu "That's very interesting, I've been once in Antwerp, very nice diamonds over there" ... (Très intéressant, je suis allée une fois à Anvers, il y a de très beaux diamants là-bas)...

Quatrième choc : la crasse. Il y a bien sûr pénurie d'eau à Delhi. Donc comme l'eau est rare, on l'utilise uniquement pour des choses essentielles. Pas pour nettoyer ... on se contente de balayer son seuil et sa maison. Comme il fait chaud et qu'il y a beaucoup de monde et de circulation, la poussière vole et se redépose. On rebalaye. Et ainsi de suite. Il n'y a pas d'égoûts non plus, ou alors à ciel ouvert, sauf dans les quartiers huppés, où les ambassades voisinent avec de somptueuses villas. J'ai notamment entrevu la villa du beau-fils de Mittal --celui qui a racheté Cockerill en Belgique-- Une villa cernée de très hauts murs, avec un portail plein gardé par des soldats en mitraillette. On m'a dit que cette villa valait plusieurs centaines de millions de roupies, près du milliard :eek:ups: (100 roupies = 1,71 euro).
Pas étonnant qu'il y ait des mauvaises odeurs, les vaches circulent dans Delhi comme en territoire conquis :lol: ... Hors de question de toucher à une vache ! En Inde, sans rire, il vaut mieux tuer un homme qu'une vache, la peine encourue est moins sévère. Ces bestioles, pour la plupart faméliques, appartiennent à des gens, et rentrent "à la maison" tous les matins chercher leur galette. La tradition veut en effet qu'on dépose les premières galettes cuites du matin sur le pas de la porte pour la vache. Elle revient donc chez elle pour manger sa galette ... puis s'en va ailleurs voir si on lui a donné qui une autre galette, qui du fourrage ... Bien entendu, les déjections sont pour la rue :( et ça pisse dru une vache, autant le savoir et s'en tenir éloigné :nonono: Dans les villages, on ramasse les bouses soigneusement pour les faire sécher au soleil, et elles servent à alimenter le tandoori (four) ou bien la cuisinière. Les bouses sont mises à sécher, bien alignées comme pour la parade. L'histoire ne dit pas qui les ramasse, mais je soupçonne que ce sont les enfants, et à mains nues. Conséquemment, si un Indien vous serre la main, ou que vous manipulez de l'argent, il faut vous désinfecter les mains avant de boire ou de manger. C'est impératif, car l'hygiène est nulle. Les conditions de vie sont moyen-âgeuses et si on ne veut pas ramasser des amibes ou des infections, il faut prendre un gel désinfectant partout où on va, ou des lingettes (bien pratiques pour les sièges des toilettes).

Cinquième choc : les enfants. En Inde, il n'y a pas de sécurité sociale et le taux démographique est énorme. Pas d'information, pas de contrôle des naissances ... enfin sauf pour les filles. Il faut savoir que les Indiens qui ont une fille considèrent en général cela comme une calamité. Tout Indien qui se respecte se doit de marier sa (ou ses) fille(s) en très grande pompe. Un mariage comptant moins de 500 invités est une honte, et les festivités durent de 3 à 4 jours. Pour assumer les dépenses inhérentes au mariage de leur fille (dot, frais de la fête, etc) il n'est pas rare du tout que les gens pauvres s'endettent, parfois sur plusieurs générations. Pour pallier cet "inconvénient", les Indiennes fortunées subissent très tôt un examen pour déterminer le sexe du futur bébé. Si c'est une fille, couic :( Les Indiennes des campagnes, non fortunées et vivant très loin des hôpitaux font couic aussi, mais après la naissance. C'est à tel point que c'en est devenu un réel fléau en Inde, il y a certains villages où il n'y a pratiquement plus de jeunes filles, et les jeunes gens doivent aller très loin pour chercher une épouse. La tendance du "couic" commence donc tout doucement à s'inverser, parce qu'ils se sont finalement rendu compte du déséquilibre entraîné par leurs pratiques. Pas trop tôt !

Le taux de natalité est énorme, le taux de mortalité aussi. Comme dit plus haut, pas de sécu, pas de chômage, pas de caisse de retraite, rien. C'est la débrouille. Quand les parents meurent jeunes, les enfants sont à la rue. Personne pour s'en occuper, les élever, les laver. Ils dorment dehors, vivent de rapines ou bien alors se vendent, dans le pire des cas, ou mendient, dans le meilleur. Les plus malins apprennent un "métier" (jongleur, danseur, joueur d'un instrument de musique). Les autres résistent, subsistent ou meurent. C'est la triste réalité. Il faut le savoir. C'est très éprouvant pour nous, Européens, et cela nous choque. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas les voir ou faire semblant que ça n'existe pas. Au début bien sûr, on a tendance à donner quelques roupies. C'est une erreur. Non seulement parce qu'ils ne vous lâchent plus et rameutent leurs camarades et il devient pratiquement impossible de s'en défaire, ils s'agrippent à vous, il faut réellement se sauver et remonter dans le car ... Mais aussi et surtout parce que c'est les encourager à mendier et à ne rien faire, et ça ce n'est pas la solution pour leur avenir. La seule chose valable à faire, c'est de leur offrir à manger. Il y a partout des échoppes ou des marchands ambulants qui vendent pour 10 roupies un repas composé de riz et de légumes cuits arrosés d'une sauce piquante. Le tout servi dans une feuille de banyan. Ne vous y risquez pas, vous attraperiez une dysenterie terrible. Eux non, ils sont habitués et se régalent. La plupart du temps ils disent à peine merci, occupés qu'ils sont à dévorer leur repas, qui disparaît en 2 ou 3 minutes. Puis ils s'en vont plus loin, requinqués pour quelques heures ... et il en vient d'autres :nonono:

Ce que nous avons fait aussi, c'est acheter des sandales. En effet, nous en avions marre de voir nos roupies déposées dans les mains des plus petits chipées par les plus grands :( Donc finalement, comme tous ces gosses marchent à pieds nus sur le tarmac brûlant ou dans la boue et les déjections des vaches, nous avons préféré acheter des petites sandales (les plus petites que nous avons pu trouver). Nous avons donc ainsi fait marcher le commerce du coin, et chaussé les petits. Comme les pieds des plus grands ne peuvent pas entrer dans les petites sandales, au moins nous étions sûres qu'on ne leur chiperait pas ;)

Je vais arrêter là pour ce soir, et préparer les titres des étapes que j'ai suivies. Puis je vais essayer de trouver une carte de géographie pour vous montrer le chemin que nous avons avons parcouru (pas loin de 3.500 kms) sur des routes qui n'ont de route que le nom, parfois sur des autoroutes ... où les vaches circulent en toute liberté :lol: et, pire encore, où il n'est pas rare du tout qu'on circule à contre-sens. Quand le car se trouve nez à nez avec un gros camion Tata chargé jusqu'à la gueule, je peux vous assurer que si vous êtes assis à l'avant du car, votre coeur bat la chamade et il y a plutôt intérêt à porter des protège-slips :mdr:

L'Inde vous l'aurez compris n'est pas un pays qui vous laisse indifférent. Soit on aime, soit on déteste. Parfois les deux dans la même journée ... Il est encore trop tôt pour moi pour tirer un bilan. Je pense qu'au fil du temps il se dégagera une impression maîtresse, et ce carnet de voyage m'y aidera plus que probablement. En tout cas j'espère que vous apprécierez autant que moi ce voyage, dans ce qu'il a de déconcertant, de dérangeant et de merveilleux.


Delhi Dimanche 25/2

Premier jour de notre périple. Nous avons logé dans un superbe hôtel, le Surya Crowne Plaza. Confort maximum, lit assez large pour y loger 4 personnes (j'ai dû nager pour décrocher le téléphone qui sonnait l'éveil). Salle de bains impeccable, sèche-cheveux et tout le toutim. (Je vous donne ces précisions parce que vous verrez plus loin, ce n'est pas toujours le cas).

Direction Old Delhi pour nous plonger en direct dans l'atmosphère. Premières vaches, premiers rickshaws, bain de foule.



Les photos qui suivent ont été prises à la volée, bras tendu, alors que j'étais assise (inconfortablement) sur le rickshaw. La dame qui m'accompagnait était assez corpulente :D et notre conducteur était maigre comme un clou et pas de première jeunesse. Pour une raison connue de lui seul, il tenait absolument à être en tête du peloton ... Cela nous a valu d'être cahotées comme des pruniers et quelques cris de frayeur quand d'autres rickshaws arrivaient de gauche ou de droite ... On a toujours l'impression qu'il va y avoir collision, mais c'est comme les voitures, au dernier moment ils freinent (et se marrent de voir nos visages angoissés :lol: ).

Celle-ci est floue, mais je l'ai mise quand même pour vous montrer l'étroitesse des rues et donc comme elles sont sombres.



Regardez l'enchevêtrement des fils électriques !



Sur le rickshaw de gauche, notre guide Liégeoise, Christine. Je la surnomme "petit oiseau des îles". Elle est géniale. A côté d'elle, notre guide Indien, Rahul Aggarwal. Très consciencieux et érudit quoique un peu timide, c'est lui qui nous faisait les commentaires sur les sites, car Christine n'y avait pas le droit de parole. Remarquez le visage hilare de l'Indien sur le rickshaw de droite et la façon dont il se tient ... Donc vous imaginez comme c'est facile, se tenir d'une main, et shooter de l'autre, sur un rickshaw cahotant à tout va :D



Nous nous sommes arrêtés pour visiter un premier temple (un temple Sikh si mes souvenirs sont exacts). Il faut savoir que pour pénétrer dans les temples, on ne doit pas porter de cuir. Il faut donc ôter chaussures (et chaussettes) et les messieurs doivent enlever leur ceinture et leur portefeuille s'ils sont en cuir. On laisse ses chaussures en vrac à l'entrée, contre un ticket collectif. Dans ce premier temple, toujours en activité, il y avait un "office". Comme on était dimanche, je me suis dit que c'était l'heure de la messe .... Ben pas du tout ! La plupart des temples sont en activité toute la journée, et les gens se relayent pour prendre la parole et réciter des prières. Ici, nous avons pu prendre des photos. La plupart du temps, les photos étaient interdites à l'intérieur.



On vient au temple en famille :



Nous continuons notre promenade en rickshaw dans Old Delhi (notre conducteur nous a reconnues et hélées, parce que nous étions complètement perdues dans la foule :nonono: ).

Un vendeur de poulets. Le plat national en Inde est le poulet tandoori (le tandoori est un four), ou le ragoût d'agneau. Il n'y a jamais de boeuf au menu, puisque la vache est sacrée, ni de cochon. Là-bas, les cochons sont noirs et ressemblent à nos sanglochons. Ce sont littéralement les éboueurs et ils se repaissent de ce qu'ils trouvent dans les détritus le long des rues et des routes. Les Indiens ne les consomment donc pas, par mesure d'hygiène. Il faut savoir aussi que la plupart des Indiens sont végétariens. Leurs légumes sont très variés et excellents. Après avoir vu quelques étals où on vendait de la viande, je me suis abstenue d'en manger, lui préférant de loin les nombreux plats de légumes cuisinés de plusieurs manières et les différentes sortes de riz. En Inde, vous n'aurez jamais faim. Leur pain, des nams (des galettes non levées, cuites sur les parois du tandoori) est excellent. Qu'il soit nature ou au fromage ou aux épinards, c'est un régal et je ne me suis pas privée d'en déguster. Leurs desserts sont très bons aussi, de même que les fruits, mais je n'ai mangé que des bananes ou des oranges, dédaignant les fruits à peler comme les pommes, ou à laver comme les raisins, pourtant très appétissants. Les plats de crudités me faisaient bien envie aussi, mais bon ... il vaut mieux les éviter, ou alors s'y acclimater tout doucement, 2 ou 3 rondelles le premier jour, pour préparer sa flore intestinale. La [g]seule[/g] chose qu'il faut vraiment éviter en Inde c'est la crème glacée. Sans exception. Tous les membres du groupe qui en avaient consommé ont été malades au moins un jour. Heureusement sans gravité, mais cela peut aller jusqu'à une infection amibienne qui peut prendre jusqu'à 2 ans pour guérir. Autant être prévenu !





Un rickshaw-taxi propulsé au gaz (en vert). Les Indiens s'entassent à plusieurs dedans ... et ça file, ça se faufile, ça klaxonne, c'est très impressionnant. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y a que très rarement des accidents. La location de voiture personnelle est interdite en Inde. D'une part parce que la circulation y est vraiment très difficile, d'autre part parce que vous ne pourriez pas vous y retrouver, la majeure partie des panneaux (quand il y en a !) sont rédigés en hindi :D







Delhi-Neemrana lundi 26/2

Seconde journée à Delhi, consacrée à plusieurs visites avant de continuer vers notre étape suivante, Neemrana.

Tombeau d'Humayun

Dérivé des mausolées persans, ce tombeau gigantesque a été érigé vers 1565. Il est entouré de superbes jardins et une partie a inspiré la réalisation du célèbre Taj Mahal d'Agra. Les Indiens l'appellent d'ailleurs communément "le petit Taj Mahal". A proximité, un second mausolée abrite la dépouille d'Isa Kahn et les vestiges d'un immense caravansérail.











Oui ceux-là je leur ai coupé les pieds :( Pas facile de photographier des gens qui avancent :D















Nous nous rendons ensuite dans le quartier de New Delhi (par opposition à Old Delhi) et découvrons l'Indian Gate. New Delhi est moins populeux, les rues sont plus propres et il y a (relativement) moins de monde.





En Inde et à Delhi en particulier, le taux de chômage est très élevé et il n'y a pas d'allocations de chômage. Il n'y a aucun moyen de subsistance pour ceux, nombreux, qui sont venus dans les villes pour y chercher du travail. Les plus débrouillards ont donc des tas de petits boulots liés au tourisme : vendeurs de cartes postales ou de livres, de bijoux, de souvenirs, musiciens, dresseurs de singe. Si vous les photographiez, ils ne vous lâcheront pas jusqu'à ce que vous leur ayiez donné quelques roupies ... C'est leur seul revenu, il faut le savoir ... Si vous ne voulez pas leur donner de roupies, ne les photographiez pas !



Ici ce sont des dames qui attendent sans doute leur mari ... Les Indiens visitent beaucoup leur propre pays (enfin toutes proportions gardées, si on sait que la population de l'Inde compte environ 1 milliards 400 millions de personnes déclarées). J'insiste chaque fois quand je cite un chiffre concernant la population, parce que vu la démographie galopante et le fait que les règlements sont fait pour être respectés mais le sont en général très peu dans les campagnes, il est pratiquement impossible de citer des chiffres exacts.




En route vers le Qutub Minar. C'est un minaret de 72 mètres de haut, proclamant la puissance de l'Islam d'une des plus grandes mosquées de l'Inde, érigée vers 1200 par les Musulmans avec les matériaux locaux. Sur les 3 premiers étages de cette tour fasciculée en grès rouge sont gravés des sourates du Coran.















Après le déjeûner dans un excellent restaurant de Delhi, nous prenons la route vers Neemrana, dans l'état du Rajasthan, à environ 120 kms de Delhi. Nous y logerons dans un hôtel Héritage, le Neemrana Fort. Bâti à flanc de colline en 1464, ce fort a été restauré par un Français et converti en hôtel de charme doté de tout le confort moderne tout en conservant la structure et la décoration d'époque.
Ce fut une étape plus qu'agréable, dans un cadre enchanteur, au milieu des bougainvilliers en fleurs, avec une vue superbe de la terrasse sur les plaines environnantes. Ce qui ne gâche rien, nous avons eu droit à un repas concocté par un chef Français ... un réel délice avec une mousse au chocolat à damner un saint comme dessert :)













Pour la petite histoire, quand j'ai vu la salle de bains, j'ai cru qu'une femme d'ouvrage y avait oublié son seau ! Graves erreurs :lol: Et d'une ce sont les hommes qui font le ménage dans les hôtels (sauf les hôtels internationaux genre Sheraton, et encore) et de deux le baquet et le petit pot posé dessus servent aux Indiens pour se doucher. Il y a bien sûr une (énorme) pomme de douche au plafond, mais généralement pas de flexible. De plus, on ne peut pas boucher la douche, donc pour prendre un bain de pieds, rien ne vaut le bon vieux baquet ;)



Les prix des apéritifs ne sont pas mal non plus : 400 roupies pour un petit verre de Campari (sans glace, puisqu'il ne faut pas consommer l'eau du robinet en Inde). Ce fut mon seul apéro :lol: et il fut bercé par un musicien et une chanteuse en costumes typiques.



Les photos suivantes ont été prises au petit matin du mardi 27, avant notre départ vers Mandawa.

Pour les esprits chagrins qui s'étonneraient de me voir poster des photos d'hôtels, je précise que c'est aussi /b] un des buts du voyage, puisque le titre en est "l'Inde sur invitation princière". Ces hôtels sont pour la plupart de la chaîne Héritage, et sont soit d'anciens forts ou des palais de Maharajahs, encore habités ou non. Si on fait l'impasse sur ces hôtels on se prive du témoignage de beaucoup d'endroits témoignant de la richesse passée du Rajasthan, le terme signifiant "le pays des Rajahs". Les distances à parcourir entre chaque ville sont énormes, et si on ne loge pas dans ces hôtels, je ne vois pas du tout l'intérêt d'y aller. Autant alors se contenter du triangle d'or Delhi-Jaipur-Agra ;)

Le moment est sans doute bien choisi pour vous montrer une carte du Rajasthan où, je rappelle, nous avons parcouru près de 3.500 kms. Je n'ai malheureusement pas trouvé de carte plus détaillée, où figurent tous les endroits visités ...







Neemrana-Mandawa mardi 27/2

Photos du fort de Neemrana prises au petit matin, juste avant notre départ pour Mandawa.





Superbe piscine, à l'eau très claire mais un peu froide paraît-il. Malheureusement, nous n'avons pas eu le temps d'y faire trempette. Cest bien dommage, parce que de toutes celles que j'ai vues, c'était la plus propre et dont le cadre était le plus agréable.





En route vers Mandawa, à travers le Shekhawati, une région aride de steppes herbeuses et de dunes de sable. Quelques petits villages, où des paysans poussent de maigres troupeaux de chèvre et de moutons dont ils utilisent la laine. Toufefois, comme nous suivons une des nombreuses routes de la soie anciennement parcourue par de nombreuses caravanes, on y découvre de somptueux havélis, ces demeures du désert, érigées par de riches commerçants. Ces havélis sont décorés de peintures murales aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Certains ont été restaurés et classés et figurent au Patrimoine de l'Unesco. D'autres sont en cours de restauration.











Petit clin d'oeil historique au "raj" (la période de l'occupation de l'Inde par les Anglais)







Traverser le Shekhawati, c'est aussi partir à la rencontre d'un monde rural, de communautés villageoises sur lesquelles le temps semble n'avoir pas de prise et où s'exercent, en pleine rue, des petits métiers de l'art ancestral.





Sur la photo suivante, remarquez un bus local ... comme souvent il est archi-bondé, aussi certaines personnes prennent place sur le toit ...





Un visage superbe ...





En pleine rue, un petit temple dressé à la gloire d'un des nombreux dieux du panthéon indien (ne me demandez pas lequel, ils sont vraiment trop nombreux)



Arrivée au Mandawa Desert Resort, pittoresques lodges en pisé décorés de peintures ethniques et propriété du Maharadjah de Mandawa. Somptueux repas dans des tentes dressées à l'extérieur.








Mandawa-Fatehpur-Khimsar mercredi 28/2

D'après les autres membres du groupe, il a fait un orage terrible vers 4 h du matin. Tonnerre et éclairs les ont réveillés :lol: Moi je n'ai strictement rien entendu, mais effectivement dès la traversée du village de Mandawa pour nous rendre au fort de Khimsar dans le désert du Thar, je peux réaliser qu'il a vraiment beaucoup plu :( Comme il n'y a pas d'égoûts, les rues sont inondées, le bus doit rouler tout doucement parce que comme les routes sont défoncées, il ne voit pas la profondeur des trous ... Nous perdons beaucoup de temps dans la traversée des villages et nous ne pouvons que constater les dégâts et nous convaincre si besoin en était que les conditions de vie y sont vraiment très précaires. Nous nous arrêtons à Fatehpur pour visiter quelques havélis. Je reste à proximité du car, parce que je j'ai pas envie de patauger dans la boue ... seuls les plus téméraires feront le trajet, pour faire quelques photos supplémentaires de ces habitations décorées.

Photo prise à travers le pare-brise du car :



Il n'y a pas que des camions de la marque Tata ... remarquez les voyageurs sur le toit ;) et aussi la "cabine électrique" avec tous les fils à l'air libre :lol:



Un taxi passe en klaxonnant (ben voyons) et la fillette ne bouge même pas, occupée à regarder les touristes, attraction du jour :)



Pour une fois, pas trop de monde dans le taxi, juste un papa avec son fils



Dans tous les villages traversés, ce sont les mêmes images de désolation ... La vache que vous voyez sur la photo va finir par manger le papier par terre



Enfin, après plus de 6 ou 7 longues heures de route, nous arrivons au Fort de Khimsar. Le temps de prendre possession de nos chambres, l'orage redémarre de plus belle :( La terrasse et le restaurant se trouvent au 3ème étage du fort, et les toilettes sont au 1er ... Il faut donc traverser toute une partie à l'air libre et il pleut des cordes. Comme ce fort est géré par l'armée du Maharadjah de Khimsar, un soldat en uniforme vert et en képi, muni d'un énorme parapluie, nous accompagne jusqu'aux toilettes pour nous éviter d'être trempés ... et nous attend consciencieusement pour nous ramener sur la terrasse. Ils se marrent comme des baleines et échangent des propos hilares en hindi dans les excaliers. Il faut dire que nous avons trouvé cela très marrant, sauf une des voyageuses, une dame de plus de 75 ans, qui a trouvé que ce voyage comportait vraiment beaucoup, mais alors beaucoup d'escaliers. Ce qui est vrai ....





Je n'ai malheureusement pas pu photographier le Fort, qui est pourtant superbe. Les conditions de la météo ne m'ont pas permis de fixer des images extérieures de ce souvenir et c'est bien dommage parce que l'endroit était vraiment magique. Notre guide local Rahul nous a dit que c'était vraiment exceptionnel qu'il pleuve là-bas, parce qu'on est dans le désert de Thar ... Il faut croire que certains d'entre nous avaient emporté la drache nationale dans leurs bagages :lol:
Voici une photo du patio intérieur, autour duquel toutes les chambres sont articulées sur 2 étages. Il va de soi que chacun d'entre nous a été raccompagné par "son" soldat ;) Désolée pour la qualité de la photo ... c'est la seule que j'ai faite, et le résultat n'est pas très bon.








Khimsar-Jaisalmer jeudi 1/3

En route vers Jaisalmer la dorée. Cette ville se situe non loin de la frontière entre l'Inde et le Pakistan (80 kms). Il n'est pas rare que le car doive se ranger sur le bord de la route pour faire place à un convoi de camions militaires. Dans le ciel vrombissent parfois quelques avions de chasse. Il paraît que de part et d'autre de la frontière on s'épie ... Il nous est fortement recommandé de ne pas quitter le groupe ni de tenter le diable en voulant s'approcher davantage de la zone militarisée.

En chemin, nous croisons plusieurs petits villages de huttes. Encore une fois, la pluie a fait bien des ravages. C'est dans un de ces villages que nous prenons la décision d'acheter des sandales pour tous ces enfants qui courent à pieds nus.



Un camion Tata



Un autre ... notre guide local nous a assurés que le contrôle technique était en vigueur en Inde et que tous les véhicules étaient obligés d'y passer une fois l'an. Mais comme la corruption règne en maître à tous les niveaux (j'y reviendrai plus tard) et vu l'état de certains véhicules, il y a tout lieu de penser que les autorisations sont accordées à coups de roupies :D



Après une longue route, nous apercevons enfin la silhouette de la perle jaune du Rajasthan, Jaisalmer, émergeant comme un mirage des sables du désert du Thar.
La forteresse a été fondée en 1156 par Jaisal, un souverain Rajpoute. Elle est entourée par un rempart ponctué de 99 bastions et de 4 portes monumentales sur 5 km de long.

Jaisalmer occupait une position stratégique sur l'une des routes de la soie. La ville entièrement piétonnière est émaillée de nombreux havélis en grès jaune à l'abondante ornementation sculptée, pour la plupart datant du 18ème siècle.

Après notre installation à l'hôtel Gorbandh Palace situé un peu à l'écart de la ville, nous partons en fin de journée visiter les cénotaphes princiers et de somptueux mausolées édifiés par les soouverains de Jaisalmer (chatris). L'endroit est toujours en activité et on y incinère les défunts, ainsi que leurs épouses, tout au moins celles qui ne respectent pas la loi abolissant la sâti (immolation vivante par le feu). Bien que strictement interdite, cette coutume ancestrale perdure encore de nos jours dans certains villages ... surtout des villages sous domination Brahmane, et les femmes ne sont pas toujours consententes ...
Je cite Wikipédia sur le sujet :
Les épouses des guerriers rajpoutes étaient familières de la satî. On découvre souvent à l'entrée des forts du Rajasthan des symboles de mains indiquant le nombre de veuves de haut rang ayant pratiqué la satî lors d'un événement historique lié à l'histoire de ce fort (15 au fort de Jodhpur par exemple).

1812 voit la première réaction officielle de l'administration anglaise qui, par la personne de son Gouverneur Général, établit les règles suivantes à destination des officiers de police :

1. empêcher, autant que possible, toutes les pressions exercées sur les femmes hindoues de la part de leurs proches, des Brahmanes ou d'autres personnes, visant à les inciter à s'immoler,
2. prévenir les usages criminels de drogues et de liqueurs pour l'accomplissement de cet objet,
3. s'assurer que la femme ait bien l'âge minimum requis par les « lois hindoues » pour le sacrifice,
4. se renseigner, dans la mesure du possible, sur une éventuelle grossesse de la femme
5. et à en prévenir la crémation dans ce cas.


Inutile de dire que quand vous visitez ces chatris, vous ne pouvez pas vous empêcher de penser au sort des veuves indiennes. Si elles ne sont pas immolées, elles perdent tout statut social, et sont réduites à la mendicité, à moins qu'un de leurs fils (le plus souvent le fils aîné) les prennent en charge.





A droite du mausolée le plus imposant, remarquez la lune qui pointe le bout de son nez ;)



A travers les imposants piliers aux colonnes de marbre, on voit se profiler au loin le fort de Jaisalmer que nous visiterons le lendemain.






Jaisalmer Vendredi 2/3

Toute une journée sans prendre le car ! chouette :) (enfin sauf le soir pour celles et ceux qui vont faire une excursion à dos de chameau dans le désert du Thar). Comme la piscine est très belle et très propre, avec vue imprenable sur le fort de Jasailmer, je ferai l'impasse sur la balade à dos de chameau, d'autant plus que je m'étais croqué le dos le premier jour à Delhi lors du trajet en rickshaw. Comme je n'ai vraiment pas envie de terminer le séjour sans pouvoir bouger, je me prélasserai donc à la piscine, sirotant du "fresh lemon soda sweet" pendant les 2 heures et quelque durant lesquelles le reste du groupe ira escalader les dunes de sable pour voir le coucher du soleil. A l'apéro en début de soirée, alors que je rédige mes cartes postales (mon devoir de vacances :D ) j'admire moi aussi le coucher du soleil et j'écoute admirative le chant de centaines d'oiseaux. Un gros coup de blues vient assombrir mes pensées : je suis loin de ma famille, mon mari me manque, j'aimerais tant partager avec lui ces moments privilégiés ... Enfin le groupe revient, le petit coup de blues n'aura pas duré bien longtemps. J'aurais par ailleurs tout aussi bien pu me dispenser de mon pensum, la plupart de mes cartes postales ne sont pas encore arrivées :( Sans doute n'arriveront-elles jamais, perdues dans les méandres de la poste indienne ;) J'avais pourtant pris bien soin de recoller chaque timbre, parce que la colle des timbres indiens ne doit pas être faite comme chez nous (ils manquent d'os sans doute :lol: ) et les timbres se décollent aussitôt appliqués. Enfin, ce n'est pas grave, je m'attendais à ce que peu arrivent dans le lot. Juste une petite photo de la piscine pour vous faire saliver ;)



Revenons à nos moutons, ou plutôt à Jaisalmer, appelée aussi "Carcassonne du désert", véritable ville musée dont les fondations remontent au 12ème siècle.

Au bord du lac, au petit matin






Nous allons visiter un très beau temple Jaïn



Les Jaïns sont strictement végétariens, et portent souvent un bandeau sur la bouche pour leur éviter d'avaler un insecte. De même ils se promènent en balayant devant eux pour éviter de tuer une bête en marchant dessus.












On fait tout dehors dans la rue : la vaisselle, la lessive ...



Et pourtant c'est tellement étroit !













Il faut de bons yeux, mais regardez à l'ombre sous le banc ;)





Un sadhu. C'est un homme, le plus souvent, parfois une femme, qui a renoncé à tous les biens de l'existence. Ils vivent uniquement de la charité publique et passent leur journée à méditer. Ils portent parfois sur lle front une traînée de cendres. Certains se mortifient ou se flagellent. D'autres, plus calmes, sont simplement assis et regardent "à l'intérieur" d'eux-mêmes



Décidément, les plus beaux havélis sont à Jaisalmer







Comme quoi on peut gagner sa vie "facilement" : il suffit de se laisser pousser la moustache :lol: On prétend qu'il est entré dans le Guiness Book des records pour la longueur de sa moustache.



De l'intérieur de l'un des havélis, on a une vue superbe sur le fort de Jaisalmer







Même les plafonds sont décorés dans des tons très vifs



Dernier regard sur le fort, vu du toit



En Inde, on ne voit pratiquement pas de chats. Si j'en ai vu trois, c'est beaucoup. Par contre, les chiens errants sont un réel problème par leur nombre croissant. Mais on ne les tue pas, la vie étant sacrée en Inde. Tous ces chiens sont faméliques, il est déconseillé de s'en approcher pour les caresser parce qu'ils sont à moitié sauvages. Et pourtant ne sont-ils pas mignons ? J'ajoute que les marques rouges sur le plus grand des 3 chiens sont des pigments colorés qui lui ont été appliqués lors de la fête des couleurs (Holi) correspondant plus ou moins au printemps). En Inde on fête le renouveau des fleurs et des couleurs en aspergeant tout ce qui passe avec de l'eau colorée. Si vous ne voulez pas être aspergés, il faut payer et même parfois en payant vous êtes aspergés quand même :lol: Il vaut mieux être prévenu et porter des vieux vêtements ces 2 jours-là (samedi et dimanche). Dans les petits villages, on fait un grand feu au milieu de la rue et tout le monde se rassemble autour. C'est à tel point que notre guide Indien a décidé de retarder notre départ le lendemain, pour nous éviter des désagréments. Notre car a quand même été aspergé plusieurs fois, et des petits barrages de pierres lui ont barré la route; ce sont des adolescents qui font ces barrages et ne les enlèvent que contre payement d'une "rançon" ... Tout ça dans la bonne humeur et sans aucune animosité.



Quand je disais qu'on faisait la lessive dans la rue ... la petite fille était vraiment très jolie; malheureusement, elle a levé son battoir au mauvais moment. Ou bien alors c'est moi qui ai déclenché quand il ne fallait pas :lol:








Jaisalmer-Jodhpur Samedi 3/3

Nous quittons Jaisalmer la dorée pour Jodhpur la bleue, ainsi appelée à cause des nombreuses habitations badigeonnées de peinture bleue, couleur froide, destinée à maintenir les murs plus frais et à éloigner les moustiques et autres insectes. Encore une fois, le voyage est long puisqu'il dure 6 heures ... Nous nous sommes arrêtés pour manger "quelque part" mais je ne sais plus où ... j'ai un trou ! Nous avons dû en profiter pour visiter quelque chose mais je ne sais plus quoi :lol: Je vais mettre une photo, si par hasard quelqu'un reconnaît cet édifice situé entre Jaisalmer et Jodhpur il serait gentil de me le signaler en mp. La seconde photo est prise à l'intérieur, c'est le système anti-incendie :D





Arrivée et installation à l'hôtel Ajit Bhawan, propriété de l'actuel Maharadjah de Jodhpur. Dans les magnifiques jardins autour d'une grande et belle piscine, une série de vieilles voitures retient l'attention. Il paraît que ce sont les joujoux du Maharadjah ... Pas eu moyen de savoir si la Maharani pouvait les conduire :D









Je quitte à regret le magnifique jardin fleuri et superbement décoré et la piscine qui me fait de l'oeil pour aller visiter le fort de Mehrangarh (1459) construit sur un éperon rocheux comme un nid d'aigle, et qui offre un très beau panorama sur Jodhpur la bleue.
Pour l'anecdote, c'est ici que je vais m'apercevoir que j'ai perdu un des 2 petits caoutchoucs de mon grand-angle :( J'avais bien trouvé par terre la veille un petit machin noir, mais ne sachant pas ce que c'était je l'ai mis à la poubelle ... si j'avais su ! Enfin je continuerai à me servir de l'adaptateur grand-angle, mais en me doutant bien qu'il y aurait un problème avec les photos. De fait ... elles sont floues du côté où le caoutchouc manque.





Haut comme trois pommes, il danse pour les touristes, habillé comme un maharadjah par 30° à l'ombre. Si vous lui donnez des roupies, l'homme derrière veille, sous le couvert de l'accompagner avec son instrument de musique.



Lui, imperturbable au défilé des touristes, il fume et plane dans la cour du fort.



Une partie du fort est transformée en musée. Il abrite plusieurs palais dont les plus remarquables sont le Palais des Perles, le Palais aux Miroirs et Palais des Fleurs. Dans une salle, de superbes palanquins (siège ou une litière installé(e) sur des bras inamovibles et porté par des hommes dans les pays orientaux -source : Wikipédia).







De la terrasse du fort, on a une vue imprenable sur le Jaswant Thada. C'est un superbe temple de marbre blanc. Nous ne l'avons malheureusement pas visité, faute de temps.



Panorama sur la ville bleue ... comme on voit bien le flou à gauche :(



Dans le palais aux miroirs :





Les plafonds et le haut des murs sont superbement et finement décorés



Imaginez-vous femme de Maharadjah dormir dans ce lit avec tant de miroirs de toutes les couleurs ...



et des pavés bleus de Delft



Le bébé conçu dans une telle chambre mérite bien un berceau hors du commun



pendant que son Maharadjah de père siège sur son trône doré à la feuille d'or



Retour à l'hôtel, très bon repas dans les jardins décorés et illuminés et en regardant un spectacle de chants et de danses. Comme j'ai la chance d'avoir une (superbe) chambre quasiment les pieds dans la piscine, je m'y plongerai avec délices (elle est froide, il est près de 19 h). Je suis donc toute seule ... une merveille !






Jodhpur-Ranakpur-Udaipur dimanche 4/3

Nous quittons Jodhpur pour Udaipur plus tard que prévu à cause de la fête de Holi car notre guide a peur que le car soit arrêté dans les villages . En chemin nous nous arrêtons dans un endroit très agréable pour prendre le repas de midi. Les tables sont dressées au milieu d'un très beau jardin tropical, avec une piscine. L'endroit est ravissant et la nourriture abondante et variée. Les oiseaux chantent à tue-tête, et les écureuils ne sont pas farouches. La preuve l'un d'entre eux s'est invité sur la table à côté de nous :







Notre paysage va beaucoup changer en cours de route. Au lieu des plaines désertiques, nous allons nous diriger vers la chaîne des Aravalli, des montagnes de faible hauteur. Ce n'est pas comme dans les Alpes, où on monte longtemps avant d'atteindre le sommet du col. Ici ce sont des endroits vallonnés, et on n'arrête pas de monter et redescendre. Par endroits il y a quand même de sérieux à-pics. Férue de montagne, j'aurais bien aimé m'arrêter pour prendre des photos, mais la route n'est guère meilleure que d'habitude, très étroite et tout en tournants. Impossible donc de s'arrêter car bien que pas très fréquentée, nous croisons parfois des camions ou des charettes tirées par des ânes.
Au creux d'un vallon, nous découvrons une vraie merveille : un des plus remarquables sanctuaires Jaïns (rappelez-vous, les Jaïns sont ces personnes qui portent parfois un bandeau sur la bouche pour ne pas avaler d'insectes). Le sanctuaire de Ranakpur date du 15ème siècle et fut édifié par un riche marchand Jaïn. D'une architecture très complexe, la variété infinie de ses détails finement sculptés en font un lieu remarquable. Blotti au creux des collines, c'est un endroit paisible et il servait de refuge aux marchands. Actuellement il est toujours occupé par une petite communauté de moines Jaïns, et est visité par de nombreux pélerins. A l'intérieur 1.444 colonnes et piliers en marbre blanc sculptés soutiennent des coupoles tout aussi travaillées. Par opposition à la majeure partie des sanctuaires, une clarté pénètre de toutes parts dans le temple, ce qui ne facilite pas la photographie comme vous pourrez le constater ;) Personnellement c'est un des endroits que j'ai préférés, avec le Taj Mahal.













Arf :( je lui ai coupé la tête ...











Je suis vraiment impressionnée par la finesse des sculptures, au point que j'en ai la chair de poule. Je souris à un moine. Fine mouche, il s'aperçoit de mon émoi et en profite pour me taper, me présentant sa sébille d'un air vindicatif. Je contribue à la cause, comment faire autrement :lol: J'ai appris plus tard que je ne fus pas la seule, plusieurs d'entre nous ont dû cracher au bassinet. Mais franchement, cela valait la peine, car le temple est très bien entretenu. Comme d'habitude, nous sommes pieds nus (ou en chaussettes) et les personnes vêtues de manière "indécente" ;) (shorts ou robes courtes) doivent revêtir une espèce de culotte de pyjama pour les hommes, de caftan pour les dames. Par chance mon pantalon est long assez, je suis donc juste pieds nus :D J'ai shooté un membre du groupe (avec sa permission) parce que je le trouvais trop mimi :lol: Je cache son visage, mais ne résiste pas au plaisir de vous montrer à quoi la plupart des messieurs ressemblaient



Sur le parking où se trouve notre car, de nombreux singes en liberté. Notre guide Christine nous intime carrément l'ordre de ne pas leur sourire. En effet, si on sourit, on montre les dents, et les singes prennent ça pour une marque signifiant l'agressivité. Ils risquent donc de nous tomber dessus :lol: Nous sommes donc tous en train de faire des photos, bouche soigneusement fermée, et nous évitons de nous regarder pour ne pas rire.





Nous reprenons notre route à travers la montagne, à du 30 à l'heure. En passant, Christine nous montre antique noria, machine hydraulique servant à irriguer les cultures, tirée par des boeufs. Ca rouspète ferme dans le car parce qu'on n'a pas pu prendre des photos ... Christine et Rahul nous promettent de s'arrêter à la prochaine. Enfin en voici une ... mais le soir est presque tombé, et les boeufs sont désattelés :( Mais je vous ai dit qu'en Inde le bakshish peut tout ... Rahul va trouver le chef du village, et en échange de quelques roupies, on réattelle les boeufs et c'est l'occasion pour prendre quelques photos. Regardez la maigreur de ces pauvres bêtes !





Madame est allée chercher de l'eau au puits





Avant de partir, nous distribuons des ballons à gonfler aux enfants. Ce petit garçon n'en avait jamais vu de sa vie. On lui explique comment faire, il s'applique, souffle et gonfle le ballon, mais n'arrive pas à souffler assez fort, alors l'air revient dans sa bouche et gonfle ses joues :lol: On essaie de lui faire comprendre, mais il ne parle qu'Hindi et Rahul est trop loin pour traduire ... Néanmoins il s'amuse comme un petit fou, regardez ses yeux, il est vraiment adorable.



Dans les hôtels, il y a toute une panoplie de savons, sels de bain, petits flacons à profusion. Chacun les reprend et les distribue aux enfants. Ici on a collecté tout ce qu'on avait et on le remet à une dame. Nous les quittons à regret sur le temps qu'elle découvre son trésor ... je me retourne une dernière fois pour leur faire adieu et surprise ! la dame a déballé un savon et est en train de le goûter ... elle n'en avait jamais vu auparavant ...



Nous reprenons la route, le soir tombe, les derniers kilomètres se feront dans le noir. Dans le car, on entendrait une mouche voler, seul le bruit du moteur et des double-débrayages de notre chauffeur brisent le silence. On est tous plus ou moins crispés, parce qu'on sait comment est la route. Notre chauffeur est vraiment un as du volant ! Il nous arrête sans encombre devant notre hôtel. Sans nous être concertés, c'est tous ensemble que nous applaudissons pour saluer sa maîtrise.



Lundi 5/3 : Udaipur

Nous avons logé au Hilltop Palace, qui n'a de Palace que le nom. Bien de loin, mais loin d'être impeccable, les chambres sont juste propres. Les draps de lit aussi, même s'ils sont trop courts en long et en large. Le pire reste à venir, mais je ne le sais pas encore :D J'ai quand même très bien dormi, ce n'est qu'au petit matin que je me rends compte que les portes de l'armoire murale, qui ont été blanches dans des jours meilleurs, sont couvertes de traces noires de doigts. Idem dans la salle de bains, la robinetterie est vieillote et crachotte un peu. J'aurais bien voulu faire un peu de lessive, puisque nous allons y rester deux jours. Las, pas de bonde, ni dans l'évier ni dans la baignoire. Tant pis, je ferai mon linge un autre jour. Christine et Rahul nous expliquent que c'est pratiquement le seul hôtel valable dans la région, hormis bien sûr le Lake Palace sur le lac Pichola, mais les prix y sont inabordables (entre 1000 et 2000 euros la nuit). C'est un hôtel de haut standing, où ont notamment dormi la Reine d'Angleterre, Jackie Kennedy et Roger Moore. Nous nous contenterons de le photographier de loin :lol: En fait, Udaipur est un endroit très charmant et romantique, et tous les hôtels sont très chers, parce que c'est un peu la Côte d'Azur ou la Riviera du coin. Les prix sont donc élevés et il y a peu d'hôtels de bon confort abordables. Le lendemain sur le plan de l'évier il y a une horde de fourmis :( Le pire reste à venir, mais je ne le sais pas encore (bis) ;) je le signale au Directeur qui a l'air de prendre ça très au sérieux. Je n'y retournerai pas pour vérifier .... Il ne faut pas oublier que ce sont des hommes qui font le ménage, et ils sont souvent payés au ras des pâquerettes. Ceci expliquant sans doute cela.

Direction les rives du lac Pichola, il fait un temps superbe, une légère brume monte du Lac, nous sommes sous le charme. Quelques photos du superbe Lake Palace, on rêve en voyant arriver les voitures de maître conduites par des chauffeurs gantés de blanc.



Quand on sait que ce lac est artificiel et a été aménagé uniquement pour recevoir le Lake Palace, superbe palais destiné aux hôtes de marque du Maharana (ici, c'est Maharana, pas Maharadjah) d'Udaipur, il y a de quoi se poser des questions si on pense à la pauvreté du peuple ... C'est ça aussi l'Inde !

Nous grimpons jusqu'au City Palace, où l'actuel Maharana réside toujours, lorsqu'il n'est pas à Londres. Une lumière rouge indique qu'il est présent au palais. Si on pouvait le croiser, ce serait le pied ... hélas :lol: il reste bien caché. Le nom particulier de Maharana vient d'une légende qui affirmait que cette famille de riches Maharadjahs descendait du soleil. Pas moinsse ! Sur la façade du palais, on voit d'ailleurs sur la gauche, au-dessus du lampadaire, un élément rond figurant un soleil. Cet élément se répercute à l'intérieur du palais, je vous en montrerai son pendant tout à l'heure.



La partie du palais accessible au public est transformée en musée, et les salles sont toutes plus riches les unes que les autres. Le Maharana et son épouse la Maharani ont vraiment un goût très sûr et la décoration nous impressionne vraiment beaucoup par le foisonnement des couleurs et le mariage des styles.



Plafonds aux peintures dans des tons délicats, couleurs éclatantes, tout est ravissement pour nos yeux émerveillés



De superbes pavés de Delft ...



voisinent sans problème avec des vitraux de couleurs vives



A travers les festons d'un des nombreux kiosques, une vue sur le Lake Palace



Un lustre en pâte de verre de la cristallerie Liégeoise du Val Saint-Lambert



Un des nombreux encorbellements de la terrasse ... L'extérieur vaut l'intérieur au niveau des couleurs





Voici à l'intérieur le pendant du soleil que je vous ai montré à l'extérieur. Il est placé de manière à ce qu'il soit la première chose que voit le Maharana en se levant. Il est translucide et resplendit sous les rayons du soleil du matin. Il est (comme une majeure partie des pièces malheureusement) placé derrière une vitre de protection, donc difficile à photographier de face



Un paon, symbole du Rajasthan. Ils sont nombreux dans cet état, et nous en avons vu plusieurs en liberté, mais malheureusement trop loin pour pouvoir les photographier



La galerie des glaces



Une cour intérieure aménagée en café avec ses tables ornées de parasols particuliers, en forme de capeline



Nous quittons à regret le City Palace et nous allons visiter un très beau jardin tropical. En chemin, nous croisons un éléphant :lol: son cornac met pied à terre pour nous permettre de faire des photos. L'éléphant en profite pour manger son dix-heures :D

 
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pobemer

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23 Mars 2007
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Liège, Belgique
Une fleur au milieu du jardin ... L'anneau qu'elle porte dans le nez signifie que c'est une femme mariée. Parfois, cet anneau est relié à l'oreille par une fine chaînette d'or



Elles ont vu un groupe de touristes, elles sont accourues pour se faire prendre en photo ... guettant quelques roupies au passage



De nombreux jets d'eau dans ce jardin. Il faut taper dans les mains pour faire démarrer les jets ... mais j'ai vu plus loin un vieux Monsieur accroupi près du robinet, le charme est rompu :lol:



Des villageoises vendents leurs fruits et légumes



Soudain une fanfare ... C'est le cortège qui se rend à un mariage. C'est sans doute le bon moment pour vous parler un peu des mariages en Inde. Il faut savoir d'abord qu'on ne se marie pas par amour, mais parce que les parents l'ont décidé. Il y a une procédure d'envoi de "curriculum vitae" décrivant les atouts des candidats : leur âge, leur scolarité, leur religion, leur caste (le mariage entre deux personnes appartenant à des castes différentes est interdit --et il y a 5 castes en Inde, des Brahmanes (les plus riches et les plus puissants) aux Intouchables (les plus pauvres)--, leurs aspirations, le nombre d'enfants qu'ils souhaitent. Les parents ayant un jeune homme à marier envoient donc le cv de leur rejeton à toute une série de familles ayant une fille ... suivant l'appréciation positive ou négative du cv, les tractations commencent. Sans les intervenants principaux, bien entendu ! On parle argent, dot de la jeune fille plus précisément. Je l'ai déjà dit, un mariage en Inde est une fête grandiose, réunissant au moins 500 personnes, et qui dure plusieurs jours. La jeune fille se doit d'apporter (beaucoup) d'argent à sa belle-famille, ainsi que son trousseau, les appareils ménagers, etc. La belle-famille reçoit l'argent de la dot et accueille la jeune fille qui doit donc vivre chez ses beaux-parents avec un jeune homme qu'elle n'a pas choisi. Les belles-mères sont de véritables chameaux, se vengeant sur leur belle-fille de ce que leur propre belle-mère leur a fait subir. Lesquelles belles-filles supporteront en se disant qu'à leur tour elles se vengeront sur leur bru :( J'ai lu des articles dans des journaux en anglais (Rajasthani Tribune si je me souviens bien) que dans les villes, environ 40 % des épouses étaient battues, forcées, violentées. Dans les campagnes, le taux monte à près de 50 % ... Les femmes ne se révoltent pas, parce qu'elles ne savent pas où aller (leur famille a payé tellement d'argent pour les marier, qu'il n'est pas question qu'elles reviennent chez elles) et si elles divorcent, elles perdent tout statut social, et deviennent de vrais parias de la société, sans ressources et sans aide. Les enfants restent avec les pères ... Pas étonnant dès lors qu'il y ait un tel taux d'avortements provoqués quand elles savent qu'elles attendent une fille.

En visitant le Taj Mahal, j'ai été "interviewée" par des jeunes filles que j'avais photographiées. Elles étaient bavardes comme des pies, me laissant à peine le temps de respirer entre deux questions. Après s'être assurées que j'étais vraiment une touriste et pas une journaliste ou Dieu sait quoi, elles m'ont demandé de leur dire franchement ce que je pensais de l'Inde. Je le leur ai répondu que je pensais que le salut de l'Inde viendrait de l'éducation des femmes. En Inde, tout au moins dans le Nord, l'école n'est pas obligatoire. N'y vont donc que les privilégiés, et de plus les écoles supérieures sont payantes et inaccessibles au peuple. Un cercle bien vicieux. Si on parvenait à rendre l'école obligatoire et gratuite pour une grande part de la jeune génération, et qu'on enseigne aux filles l'hygiène, une ou deux langues étrangères, un peu d'histoire et de géographie, elles seraient mieux armées pour faire face au diktat des hommes. De plus, il faut espérer qu'elles seront moins vénales et moins sensibles à la corruption que les hommes, car la corruption à tous les niveaux est un réel fléau en Inde. Un exemple : il ne faut pas boire l'eau du robinet. Surtout à Agra ... berceau d'industries du traitement de métaux lourds, un règlement leur interdit de rejeter les eaux usées dans le fleuve. Ce règlement n'est pas du tout respecté, tout le monde le sait, mais les autorités sont grassement payées pour fermer les yeux. Donc, à Agra, il ne faut même pas songer à rincer sa brosse à dents avec l'eau du robinet, très polluée par des métaux lourds.

Revenons au cortège de mariage





Selon la tradition, le marié doit arriver sur un cheval blanc. Je suis un peu interloquée, il y en a deux ...



Probablement les dames de la suite



Nous embarquons sur un petit bateau pour faire une croisière. Nous nous arrêterons dans un autre petit palais sur le lac, transformé en luxueux bar-salon de thé. Le cadre est enchanteur, les tables sous une pergola sont recouvertes de nappes blanches bien amidonnées et l'endroit est superbe. Les prix sont exorbitants, 700 roupies pour une bouteille de bière :lol: Je boirai un soda ;)

En revenant en le bateau, nous avons une vue splendide sur le City Palace au coucher du soleil



et un dernier regard sur le Lake Palace qui nous a fait bien fait rêver







Udaipur-Deogarh mardi 6/3

Nous quittons les rives du lac Pichola et continuons notre route à travers les Aravalli pour rejoindre le petit village de Deogarh. C'est une petite bourgade très propre et fort sympathique. Le seigneur de Deogarh a autorisé les villageois à ouvrir des petites boutiques le long de la rue qui mène à son palais, le Deogarh Mahal, reconverti en hôtel Héritage. C'est là que nous logerons, dans un superbe endroit où chacun est séduit par le charme désuet de ce très bel hôtel, bercés par le chant de milliers d'oiseaux. L'eau de la piscine y est chaude, et certains ont profité pour bénéficier du bienfait de massages ayurvédiques. Je me serais bien laissée tenter, mais il fallait choisir, ou bien visiter le petit village aux échoppes toutes plus attirantes les unes que les autres, ou consacrer plus d'une heure à se faire malaxer ... J'ai choisi de visiter le village et je ne le regrette pas, parce que, enfin, j'ai pu voir des Indiens sereins et dont le seigneur a pensé à leur assurer un revenu leur permettant un mode de vie décent. Tous les enfants ont les pieds chaussés, les gens sont souriants et très affables, certains parlent même le français. Je garde un excellent souvenir de cette étape, même si les photos sont rares :) Le repas du soir, pris sur une terrasse surplombant la cour du palais, est particulièrement soigné et délicieux, à tel point que les 4 dames seules du groupe dont je fais partie décidons de nous offrir un vin français. C'est une petite folie, mais la magie du lieu mérite bien ça.

L'entrée vers le restaurant de l'hôtel







Ma chambre donne sur un patio intérieur



L'épicerie du coin ;)



A l'hôtel on peut louer des chevaux à l'heure ...



Rahul nous a fait une surprise : il nous offre un spectacle folklorique après le repas








Deogarh-Pushkar mercredi 7/3

J'ai oublié de dire que le palais de Deogarh où nous avons logé est inaccessible avec le car parce que les ruelles du village sont trop étroites. Des jeeps nous attendaient donc dans le bas du village pour nous monter jusqu'à l'hôtel. Je n'avais pas mon appareil sous la main pour faire des photos, mais le lendemain pour redescendre au car, j'ai pris quelques photos ... elles valent ce qu'elles valent, le confort dans une jeep est tout relatif ;)
La première vaut surtout pour le turban du chauffeur







Sur la route, on croise un marchand de lait :D c'est intentionnellement que je n'ai pas coupé les pneus à l'arrière-plan. Un litre de lait coûte autant au Rajasthan qu'en Belgique ... quand on sait ce que gagnent les Indiens, c'est vraiment beaucoup d'argent



En route vers Pushkar. C'est un village bâti autour d'un lac dont les eaux sont sacrées : il fut paraît-il créé par un pétale de lotus avec lequel Brahma avait tué une créature malfaisante. Des pélerins de toute l'Inde viennent se recueillir dans le seul temple consacré à Brahma. Il est strictement interdit de photographier le lac :( Christine et Rahul nous font un exposé assez peu engageant de Pushkar : les Brahmanes y sont maîtres, tout puissants, et gare à qui leur déplaîra. Tout le village est à leur solde, et nous sommes avertis de marcher en rang serré, de n'écouter personne, de ne rien accepter à manger, même de jeunes enfants, et Christine nous engage même à porter nos lunettes solaires ! On nous prévient qu'on voudra nous offrir un transport gratuit en charrette à bras, mais qu'il faudra refuser, parce que ceux qui se porteront volontaires seront harassés durant tout le chemin et conduits au temple directement pour y être sous la coupe des Brahmanes ... Je demande pourquoi nous avons fait escale à Pushkar ? C'est parce que la route directe entre Deogarh et Jaipur serait vraiment trop longue à faire d'une traite. Il faut donc bien descendre du car ... pour un peu on se tiendrait par la main :lol: Par chance, Rahul marche en tête du groupe, et se retourne sans cesse pour surveiller sa marmaille. Personne ne moufte, nous regardons à peine les hommes qui nous abordent. Si quelqu'un insiste ou nous accroche, Rahul intervient, dit quelques mots et on nous laisse tranquilles.
Arrivés au bord du lac, un prêtre Brahmane à l'air ma foi très avenant veut nous offrir des fleurs pour qu'on les jette dans le lac, en offrande. Personne n'accepte :lol: à tel point que Christine passe et nous murmure : ici, pas de danger, vous pouvez accepter ... Comme d'habitude, il faut se déchausser pour descendre les escaliers et arriver le long du ghat où le prêtre va faire sa petite affaire, prédire l'avenir, etc. à la seule dame qui se soit dévouée (pas moi !), en plus de Rahul et Christine. A la fin de son oraison il appose un cercle rouge au milieu du front de chacune des trois personnes. Assez bizarrement, comme Rahul et Christine sont "tatoués" et marchent en tête du groupe, plus personne ne nous aborde ... nous sommes donc un peu plus détendus !

Cette photo n'a d'intérêt que pour le cercle rouge sur le front de la dame à l'avant-plan et aussi pour l'affiche "Helping Indian girls for a better India". Il semble donc que je ne sois pas la seule à avoir cette opinion.



Sur les marches du temple dédié à Brahma, un Indien fume un pétard. Je ne sais pas de quoi, mais ça sent une odeur un peu sucrée. ..



Une sadhi et un sadhu. Ils font à pied le tour de l'Inde en visitant les temples, avec toute possession ce qu'ils portent sur eux.







Un restaurant dans la rue. Je n'aimerais pas y manger ... je trouve que le patron a une mine patibulaire :lol:



Alors lui, c'est spécial ! Je vous ai dit qu'il régnait partout une odeur sucrée ... c'est de la drogue :D je ne sais pas quoi, hashisch ou marijuana, je n'y connais rien. Mais toujours est-il que celui-ci est complètement pété, il dort, je crois qu'on pourrait lui rafler toute sa boutique, il n'y verrait que du feu



On croise énormément d'Européens type baba-cool, de tous âges, de la (petite) vingtaine à la soixantaine ... Christine nous explique qu'en fait la drogue est en vente libre à Pushkar (et, un comble, que ce sont les Brahmanes qui la vendent :( ). J'ai vu des Français, des Allemands de mon âge, complètement décatis. Ils sont arrivés à Pushkar un jour, sont tombés dans le système et n'en sont jamais partis.

C'est le seul sourire sympa que je verrai dans ce village



J'y ai par contre vu des gens sous l'emprise de la drogue, se disputer comme des chiffonniers (ce n'est pas courant en Inde, d'habitude les gens sont très calmes), une femme plus âgée que moi danser de manière lascive dans la rue, au son d'un tambour et sous les regards de quelques hommes qui faisaient un cercle autour d'elle... Autant dire que Pushkar ne me laisse pas un souvenir très positif. Et encore, je n'ai pas vu l'hôtel :D

Le Pushkar Palace, au bord du lac sacré ... tout un programme :lol: Ma chambre donne au rez-de-jardin, au bout d'un long couloir. Le porteur ouvre la moustiquaire ... waouw ! elle est toute recouverte de plastique noir opaque du type de celui des grands sacs poubelle de 100 litres, collé avec du ruban brun d'emballage ... il ouvre la seconde porte ... la fenêtre dans le fond est masquée aussi, de même que celle de la salle de bains. Je ressors de cet endroit, je hurle qu'il me faut de l'air. La patronne arrive, prétend que c'est à cause des moustiques. Je lui explique que je suis vieille, que j'ai besoin d'air, rien à faire ... Rahul descend en catastrophe, et vient m'expliquer que c'est à cause du fait qu'on ne peut absolument pas photographier le lac, que certains touristes indélicats ont fait des photos malgré tout ... Je n'y comprends rien, ma chambre donne sur une petite cour étroite. Enfin, voyant la détresse de Rahul, et comme je sais que les Brahmanes peuvent se venger sur lui si je fais un scandale, je finis par me calmer, et à refuser l'offre de la gérante de déchirer le plastique dans la salle de bains (en cachette des autres membres du groupe, pour ne pas qu'ils m'imitent). Dura lex sed lex, je retourne donc m'installer dans ce qui ressemble à une cave, par la luminosité et l'odeur.
Sans doute pour nous calmer, Rahul a acheté du rhum avant d'arriver à Pushkar (l'alcool y est, aussi strictement interdit :lol: mais OK, la drogue, on peut). Nous allons prendre l'apéro dans sa chambre ... je m'éclipse pour fumer une cigarette, et je rencontre la guide Française de Contients Insolites. Elle voit que je râle, je lui explique pourquoi, et elle rigole doucement en me disant que rien de tout ça n'est vrai ... en fait, la raison des plastiques occultant toutes les fenêtres de l'hôtel, c'est une bagarre entre les Brahmanes et le proprio de l'hôtel, qui lui est Rajpoute. Les Brahmanes essaient de faire pression sur le Rajpoute et lui font des misères. Il y a un mois, ils lui ont démoli la terrasse de l'hôtel et maintenant, le pauvre homme est obligé de cacher le fait qu'il reçoit des touristes ... C'est donc pour cacher la lumière dans les chambres que ces plastiques ont été apposés sur toutes les ouvertures. Je râle déjà moins, parce qu'au fond je plains le proprio... Mais quand même, j'espère que lors des prochains voyages, cet hôtel sera rayé de la liste. D'autant que je ne suis pas au bout de mes surprises. Vers 22 h 30, je veux me mettre au lit. Horreur, le bord du drap de lit est tout taché de jaune, on dirait du pipi :( J'en ai tellement marre, et vu l'heure, je prends un somnifère et je me couche de l'autre côté, le drap est plus propre. Je sombre dans un profond sommeil et le matin je m'éveille complètement piquée, des chevilles aux genoux ! des grosses taches rouges, à y regarder de plus près, on dirait des morsures ... Ca me chatouille et me fait mal. Je ne sais pas quelle est la bête, mais après 2 jours, mes jambes sont gonflées, rouges et toutes chaudes. Heureusement une dame du groupe qui est routarde avertie, a un livre décrivant les symptômes et la molécule pour guérir ce genre de piqûres. Nous irons donc dans une pharmacie à Jaipur ... la première visitée est tenue par deux gamins qui n'ont pas 20 ans à eux deux ... la seconde est tenue par un adulte, mais qui n'est pas pharmacien. Il vend ses médicaments à l'unité, et sans rien y connaître, comme des boîtes de petits pois. Il ne parle pas anglais ni français ... Rahul me sert d'interprète, il nous dégotte la boîte d'antibiotiques et du tensoplast, mais n'a pas de "surgical tissues". Tant pis à la guerre comme à la guerre. Je choisis mes tensoplasts, lui raflant tous les grands, et prends 12 comprimés d'antibiotiques. Françoise et Colette, deux liégeoises du groupe, me serviront d'infirmière et désinfecteront les plaies une à une, y appliqueront une pommade désinfectante, et colleront les sparadraps. Ensuite je me soignerai moi-même, deux fois par jour. Aujourd'hui, une des plaies n'est toujours pas refermée, et je suis toujours sous antibiotiques (et je ne sais toujours pas quelle est la saleté qui m'a piquée) :D

Une foire aux chameaux très réputée a lieu tous les ans à Pushkar au mois de novembre. La ville y est paraît-il très animée à cette époque de l'année, et les 3 seuls hôtels réservés longtemps à l'avance. Les prix sont d'ailleurs multipliés par 5 ou 6, ne comptez pas y trouver une chambre à ce moment-là ;)

















Pushkar-Jaipur jeudi 8/3

Je quitte Pushkar sans regret et nous prenons la route pour Jaipur la rose, ainsi nommée à cause de la couleur de la ville, entièrement repeinte pour la visite du prince Albert, en 1853, le rose étant une couleur traditionnelle de bienvenue. La ville fut fondée dès 1727 par le Maharadjah Sawai Jai Sing II (Jaipur = ville de Jai), elle est particulière parce que ses rues sont rectilignes, larges et à angle droit.

C'est la capitale actuelle du Rajasthan et elle compte plus de 9 millions d'habitants. Ville extrêmement animée, elle foisonne de bazars bourdonnant d'activité et compte plusieurs palais fastueux, dont le Hawa Mahal (Palais des Vents), le Jantar Mantar, un observatoire astronomique et le City Palace.

Après le déjeûner et l'installation à l'hôtel Rajputana Sheraton, le groupe part visiter deux temples. Comme mes jambes me font souffrir, je fais l'impasse sur ceux-ci, et je me relaxe à la piscine, avant d'aller "courir" les boutiques de bijoux avec 3 membres du groupe. Jaipur est en effet réputée pour ses pierres semi-précieuses. On nous a signalé le "Bijoux Bazar" à la réception et nous prenons donc un taxi pour nous y rendre. Le taximan, qui est très sympa et baragouine un peu l'anglais, nous fait comprendre de ne pas y aller, que c'est un "piège à touristes" :D On insiste et il nous répond "OK je vous conduis dans une vraie bijouterie que je connais. Si vous n'êtes pas contents de ce que vous y voyez, je vous conduirai au Bijoux Bazar et vous ne me payerez pas". En chemin, on passe devant le bazar ... :( bof ça a plutôt l'air d'un souk ... la foule est dense, et nous ne nous voyons pas nous promener dans ce fouillis à la recherche d'une bonne affaire. Nous risquons de nous y faire piéger. On accepte donc, et nous voilà partis vers cette "vraie" bijouterie. Je suis assise derrière le chauffeur (à droite donc, puisqu'en Inde on roule à gauche, comme en Angleterre). C'est la première fois que je roule au ras du sol et je vous avoue que j'ai crié plusieurs fois :lol: A la fin pour ne pas avoir l'air trop ridicule (à chaque fois le taximan éclate de rire et une de mes copines me serre contre elle en me disant "n'aie pas peur, petit") je finis par me cacher la face dans mon chapeau. J'ai déjà voyagé auparavant dans des villes animées, Athènes, Istambul, Paris, mais jamais je n'ai eu cette impression d'être au centre d'un cyclone ! Le taxi nous dépose devant une grande bijouterie à deux vitrines, dans un quartier qui regorge de vendeurs et de tailleurs de pierres précieuses. Nous sommes accueillis comme des Milords par plusieurs vendeurs qui nous demandent ce qu'on recherche. Voyant tout de suite qu'ils ont affaire à une spécialiste (la dame est antiquaire spécialisée en bijoux), ils ne nous laissent même pas le temps de voir le rez-de-chaussée, nous conduisant d'autorité au 2ème étage. Si j'ai bien compris, plus on monte, plus c'est beau et plus c'est cher :lol: Je ne suis pas déçue, car devant mes yeux ébahis s'étalent des mètres de comptoirs regorgeant de bijoux ! Jamais je n'ai vu autant d'or, de pierreries, de joyaux de toute sorte. C'est vraiment la caverne d'Ali Baba ... Nous restons plus de 3 heures là-bas; j'apprendrai énormément de choses sur les pierres, leur nom, leur taille, leur prix ... Je ne regrette pas du tout d'avoir fait l'impasse sur les temples, parce qu'une boutique comme ça je n'en verrai sans doute jamais plus dans ma vie.
Dehors, le taxi nous attend ... on le paie 50 roupies à l'heure, qu'on roule ou non. D'autorité, il nous dépose devant une seconde bijouterie. On rouspète un peu, mais comme les vendeurs nous ont repérés, même topo, nous sommes entraînés vers un endroit particulier et les tractations recommencent. Ca dure un peu moins longtemps, mais la visite s'avère quand même fructueuse. On reprend notre taxi, il est près de 20 heures; la foule est toujours aussi dense, mais cette fois je prends soin de m'asseoir entre Claude et Christine, j'ai moins peur :lol:











Jaipur-Samode Vendredi 9/3

Le lendemain matin, nous prenons la direction du Fort d'Amber. Nous nous arrêtons devant le Palais des vents (Hawa Mahal) et là grosse déception : il y a des échaffaudages sur les deux premiers étages. Je suis vraiment déçue, parce que c'est un des édifices que je me réjouissais de voir. C'est une élégante et fine façade en grès rose richement décorée qui supporte des loges saillantes couvertes de demi-dômes et ouvrant sur la rue par 953 (!) fenêtres à écran de pierre ajourée. A chacun des 5 étages, ces moucharabieh permettaient aux femmes de la famille royale d'observer la rue sans être vues. Situé dans une artère à grande circulation, il est difficile à photographier parce qu'on manque de recul. Je vous livre quand même quelques photos

Edit : pour de (très belles) photos du Palais des Vents sans échaffaudages, je vous invite à voir celles prises par Jacques : http://forum.telecharger.01net.com/micr ... ost5506761







En face, un sadhu. Remarquez les cadenas qui ferment le volet derrière. En inde, les portes (y compris celles des chambres d'hôtel) n'ont pour la plupart pas de serrures à clé. Elles ferment avec des ferrures et un cadenas. Ces antiques cadenas, souvent énormes et lourds, sont très faciles à crocheter. Autant le savoir si on loge dans des hôtels de routard ... il vaut mieux ne rien laisser dans la chambre, surtout et y compris les appareils photo !



A 10 kms de Jaipur se situe le Fort d'Amber. C'est une extraordinaire forteresse de la fin du 15ème siècle, perchée sur une falaise et ceinte d'une muraille de 9 kms. On y accède à dos d'éléphant. Nous devons faire la queue plus d'une heure pour enfin accéder sur le petit promontoire qui nous permettra de prendre place sur "notre" éléphant.



Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer ma binette ravie ;) je suis assise à gauche à côté de notre doyenne, Jeanine, et j'ai scanné la photo prise par un "vrai" photographe. Comment ces photographes nous retrouvent pour nous vendre la bonne photo reste un mystère pour moi, vu l'étendue du Fort et le nombre impressionnant de touristes ...



En montant je prends quelques photos du fort et des éléphants qui redescendent. Peu sont réussies, parce qu'un éléphant ça bouge énormément :lol:





Mes deux infirmières, Françoise et Colette. Avec Jeanine, nous étions quatre femmes seules. Toujours ensemble aux repas, je peux vous assurer qu'on ne s'ennuyait pas à notre table ... Françoise est très cultivée, voyage énormément, et a un humour fin et très piquant. Après nous avoir lâché une vanne, elle se cachait le visage derrière sa serviette, comme si elle ne prenait pas part à notre hilarité tonitruante et se désolidarisait de nos fous-rires. Nous avons vraiment passé de très bons moments, et j'espère que nous nous reverrons (nous habitons toutes dans la région de Liège)



Après nous avoir déposés devant l'entrée du Fort, les éléphants redescendent pour un autre tour. J'ai trouvé cette photo anachronique : des éléphants, une charrette et des motos :D









Jaipur et le Fort d'Amber sont des endroits très touristiques, faisant partie du triangle d'or Delhi-Jaipur-Agra. Les prises de vue sont donc difficiles, parce qu'il y a beaucoup de monde. D'autre part j'ai chaud, j'ai de plus en plus mal aux jambes (Françoise vient régulièrement les tâter pour voir l'évolution de leur température). C'est à ce moment-là qu'elle décidera de me faire prendre des antibiotiques en complément des autres soins. Je peux dire qu'elle a vraiment sauvé la fin de mon voyage. Je ne mets donc que les photos les moins mauvaises











Après le déjeuner nous allons visiter le City Palace. Divisé en 3 parties (une réservée à l'administration de l'état du Rajasthan, une autre toujours habitée par la Maharadjah --celle en jaune sur les photos-- et la dernière est ouverte aux visiteurs).



Une des jarres en argent massif qui accompagnaient les déplacements du Maharadjah. Elles lui servaient à emporter de l'eau du Gange



Il commence à faire très chaud, le temps est orageux, le ciel se couvre ...



La porte est surmontée de superbes paons, emblème de l'état du Rajasthan



Là commencent les appartements privés du Maharadjah. Nous n'y avons bien entendu pas accès



Y a personne aux balcons :lol:









Après la visite du fort nous nous dirigeons vers le Jantar Mantar, un remarquable observatoire astronomique édifié par le Maharadjah Sawai Jai Singh II entre 1728 et 1733. Malheureusement, il est près de 17 heures et il est trop tard, les visites sont terminées :( Personnellement ça m'arrange, j'ai vraiment mal aux jambes !

Nous prenons donc la route de Samode où nous logerons au Samode Palace, un des 5 hôtels de charme les plus beaux et les plus luxueux au monde. Nous y séjournerons deux jours.




Samedi 10/3 : Samode

Journée de détente plus que bienvenue dans ce merveilleux Samode Palace. C'est sans conteste le plus bel hôtel de charme que j'aie jamais vu. J'y occupe une suite somptueuse au premier d'étage d'une galerie donnant sur une cour intérieure. La chambre est tellement grande que je m'y perds :D
Le service est impeccable, la table à l'avenant, avec des desserts au chocolat nappés de chocolat fondu ... je me demande toujours comment j'ai pu perdre 3 kilos sur ces 18 jours. Pas à cause des restrictions alimentaires en tout cas ! J'ai mange bien plus que chez moi en quantités. Il faut croire que les végétariens sont tous minces ;)

Certaines personnes du groupe sont descendues au petit village de Samode, un peu du genre de celui de Deogarh. J'ai été paresseuse, j'ai profité de la très belle piscine et je me suis offert du repos. Les seules photos que j'ai faites sont celles du Palais datant du 18ème siècle, qui est vraiment d'une beauté exceptionnelle, dont la plus belle pièce est la grande salle de réception à deux étages, dont le plafond est décoré d'une kyrielle de morceaux de miroirs et dont la galerie est percée de moucharabiehs. Je suis montée sur la terrasse donnant sur une très belle vallée environnante mais je n'ai pas fait de photos : il y faisait si chaud (environ 40° m'a dit Rahul) que j'ai frisé le malaise ... je suis donc rentrée au frais très rapidement.
J'attends l'autorisation pour vous poster quelques photos d'un couple faisant partie du groupe ... ils en ont réalisé quelques-unes vraiment très belles. Si je peux, je vous les montrerai.


































Samode-Fatehpur Sikri-Agra Dimanche 11/3

Route vers Agra. En chemin nous rencontrons beaucoup de troupeaux de moutons. L'un deux retient l'oeil exercé de Christine, car il y a des ânes au milieu du troupeau de moutons. Les ânes transportent des bébés-moutons trop petits sans doute pour faire le long trajet. Mes photos sont prises à la va-vite, parce qu'il me reste des chaussures à distribuer ... je suis littéralement prise d'assaut, je dois jeter les dernières alors que je suis remontée dans le car en catastrophe. Sur ce temps-là les ânes sont passés ... J'en conclus que le plus gros âne c'est moi :lol:



Nous traversons une région de cultures, notamment de poivre, il y a beaucoup de camions surchargés de ballots énormes



Sur le trajet, visite de Fatehpur Sikri. Cette ville fut bâtie par l'Empereur Akbar en 1572 pour y installer sa cour. Tourmenté à l'idée de ne pas avoir de descendance, l'Empereur vint sur la colline de Sikri consulter un saint musulman. La bénédiction du saint lui apporta trois fils. Plein de gratitude, Akbar décida alors de bâtir sa nouvelle capitale à Sikri. Etrange fantaisie architecturale, elle est la traduction d'inspirations religieuses très différentes révélant l'esprit ouvert de cet Empereur. Fatehpur Sikri fut abandonnée une quinzaine d'années après sa construction, à cause de la baisse de la nappe phréatique qui ne suffisait plus à subvenir aux besoins en eau de la population.









Je ne visiterai qu'une partie de cette cité fantôme. Arrivée à l'endroit où il faut se déchausser, j'y renonce, parce que les plaies juste au-dessus des chevilles mettent du temps à guérir, et j'ai peur de les contaminer davantage. Je resterai donc dans le porche. C'est là qu'un jeune Indien d'une vingtaine années m'approche et me fait entrer dans la vaste cour intérieure, malgré mes chaussures. Il ne parle qu'anglais et se dit étudiant en arts. Je veux bien le croire, d'autant qu'il commence à m'expliquer les différents bâtiments que je suis en train de photographier à partir du seuil de la cour. A ce moment, un autre jeune Indien m'aborde et me sollicite pour me vendre des colliers. Mon guide improvisé lui répond, d'un français impeccable "fiche moi la paix, lâche moi les baskets". Comme je le regarde, médusée, il m'a dit ne pas parler le français, il me dit "Bien, c'est ce que vous, touristes, répondez à nos vendeurs, n'est-ce pas" ... no comment :D















Arrivée à Agra (Etat de l'Uttar Pradesh).

Agra est la première destination touristique de l'Inde avec environ trois millions de visiteurs par an. Elle compte aujourd'hui plus d'un million d'habitants. Ce sont les musulmans qui donnèrent à Agra sa grandeur. Le premier empereur moghol, Baber (ou Babur) le Conquérant, descendu de ses montagnes afghanes, arrête sa course victorieuse sur les rives de la Yamuna, en 1526, après avoir défait les sultans de Delhi. Akbar, le troisième des Grands Moghols, choisit Agra dès le début de son règne, où il fonde l'impressionnant Fort rouge, que ses successeurs, Jahangir et Shah Jahan, embelliront de somptueux palais.

Le Taj Mahal, cette « larme sur la joue du temps» (Taghore) compte parmi les monuments les plus célèbres du monde et le plus visité de l'Inde, avec quelque 15.000 visiteurs par jour en pleine saison !

Il fut construit de 1631 à 1653, à la demande de l'empereur Shah Jahan, en mémoire de sa femme défunte, Mumtaz Mahal. Le mausolée, tout en marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses, apparaît au fond d'un long jardin, flanqué de part et d'autre d'une mosquée et de sa réplique. La silhouette majestueuse du Taj Mahal se reflète dans les eaux du bassin. Planté au centre d'une vaste plate-forme, le mausolée se dresse, colossal et pourtant si léger et aérien. Ce monument unique au monde n'a pas été créé pour célébrer une ferveur religieuse, ni pour symboliser la marque finale d'un monarque triomphant. Il est dédié à l'amour, un amour qu'un empereur a perdu. La mort de Mumtaz Mahal, la muse du souverain, laisse le cœur du monarque dévasté. Fou de chagrin, il fait vœu de construire un monument à sa mémoire, qui n'ait pas son pareil au monde. Comme aucun architecte du royaume n'était capable de concevoir un projet d'une telle dimension, Shah Jahan aurait alors convoqué un architecte persan très célèbre à l'époque, et fait tuer sa fiancée pour qu'il soit capable de comprendre sa propre douleur... S'en suivirent vingt deux années de travaux par des milliers d'artisans, venus pour certains du Moyen-Orient ou d'Europe. Le bâtiment principal est orné de versets du Coran, évoquant l'origine moghole de la dynastie. Tout l'édifice est absolument parallèle par rapport à la tombe de la reine. Une exception toutefois: la tombe de Shah Jahan. Peu désireux d'assumer les frais de construction du mausolée dont son père avait entrepris l'édification, Aurangzeb fit placer le cénotaphe de Shah Jahan à côté de celui de son épouse trente-cinq ans après. A noter que les deux pierres tumulaires sont vides. Du porche principal, un escalier conduit à la crypte où se trouvent les vraies tombes ! La crypte a pris l'eau et n'est plus visitable. Victime, de longues années durant, des émanations de dioxyde de soufre rejetées par les usines chimiques et les tanneries de la région d'Agra, le Taj Mahal commençait dans les années 1980 à prendre une vilaine teinte jaunâtre. Il a retrouvé ses couleurs d'origine grâce à une campagne de restauration qui rend le monument inaccessible aux visiteurs tous les vendredis.
(extrait de la fiche technique de notre guide, Christine Hardy). Comme elle est licenciée en Histoire de l'Art, je ne pourrais pas mieux qu'elle vous décrire cette merveille.

Vous vous souvenez que j'ai perdu un des petits caoutchoucs de mon grand-angle ... C'est ici que la catastrophe prend toute son ampleur, parce que les photos que j'ai faites avec cet appareil seront floues sur une moitié. Je n'en poste donc pas beaucoup, d'une part parce que tout le monde connaît le Taj Mahal, d'autre part parce que d'autres que moi ont réalisé et posté de magnifiques photos de cet édifice somptueux, et surtout parce que je ne voudrais pas le gâcher à vos yeux en postant des photos à moitié floues.























Je m'assieds sur un banc dans le jardin, et je me dis que j'ai bien de la chance. Je contemple un des plus beaux monuments au monde, dédié à la mémoire d'une femme exceptionnelle. Un peu plus loin, un groupe d'Indiennes aux saris chatoyants me sort de ma rêverie, elles pépient comme des oiseaux. Je les prends en photo et elles s'approchent et me feront subir un véritable questionnaire sur leur pays :lol: Ce sera ma dernière photo parce que c'est une conclusion judicieuse à ce voyage exceptionnel que de terminer sur une image d'espoir, la jeunesse féminine consciente de son pouvoir pour améliorer les conditions de vie d'un pays si grand, aux richesses somptueuses mais également à la triste misère et aux croyances si profondément ancrées qu'elles sont un frein à toute progression individuelle pour la majorité du peuple Indien.



Nous passons une dernière nuit au Mughal Sheraton, un hôtel de luxe international. Le lendemain, je ferai l'impasse sur la visite du Fort Rouge d'Agra, parce que je sais que la nuit de retour sera longue. J'ai vu les photos prises par un couple et je le regretterai un peu ... j'espère que j'aurai l'autorisation de vous en montrer quelques-unes.


Situé sur une éminence commandant la rive droite de la Yamuna, et qui avait peut-être été fortifiée dès le temps d'Ashoka (IIIème siècle ACN), puis au moyen-âge, Akbar fit ériger une puissante forteresse de 1565 à 1574. Ce fort renfermait un palais qui fut modifié sous Shah Jahan. C'est à lui, en effet, que l'on doit la majeure partie des monuments que à l'intérieur : véritable labyrinthe de palais en marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses, de salles d'audience, de mosquées en grès rouge et de somptueux jardins. L'enceinte en grès rouge mesure 2,4 km de périmètre. Depuis le Fort rouge, superbe vue sur le Taj Mahal de l'autre côté de la Yamuna. (Christine Hardy).


Agra-Delhi Lundi 12/3

Le trajet Agra-Delhi est très long. C'est une autoroute à 2 fois 2 bandes, mais elle est très chargée et il y a de nombreux camions. J'aurai encore quelques frayeurs, parce que les vaches y sont autorisées :D et en plus, certains y roulent à contre-sens ! Heureusement que notre chauffeur est prévoyant, parce qu'il nous est arrivé à plusieurs reprises de nous trouver face à un gros camion Tata ... De plus, nous avons droit à un orage tropical ... par endroits, la campagne est blanche, je crois qu'il a neigé :eek:uch: On m'explique que c'est impossible, que ce sont tout simplement des gros grelons qui ne fondent pas vite. Nous prendrons notre dîner d'adieu dans un restaurant chinois proche de l'aéroport. Pour liquider nos dernières roupies, notre groupe des quatre femmes seules décide de faire un pot commun et nous boirons de la vodka :lol: Nous avons entassé tous nos billets au milieu de la table, et le plus comique, c'est que la somme suffit tout juste, à la roupie près, à payer nos alcools :nonono: Il ne nous reste plus un radis pour payer nos sodas ... Heureusement Rahul est là !

A l'aéroport, grosse panique : Françoise, comme beaucoup d'entre nous, s'est changée dans le car pour mettre des vêtements plus adaptés aux températures européennes. Ce faisant, son passeport a glissé par terre. Ce n'est que dans la file qu'elle se rendra compte qu'elle ne l'a plus. Heureusement, le car n'est pas encore parti, et elle peut le récupérer. On a eu chaud aux oreilles, parce que nous avons un billet d'avion collectif, nous nous pouvons pas embarquer sans Françoise, et Françoise ne pourrait pas embarquer sans son passeport :lol:

Retour sans problème vers Bruxelles en faisant escale à Londres. Enfin quand je dis sans problème ... je suis décidément fort distraite ! A Delhi, lors de la fouille de mon bagage à main, je me fais taxer mes 2 briquets, mais le douanier laisse passer une bouteille d'eau que j'avais complètement perdu de vue. A Londres, le douanier est plus vigilant, et mon sac est retenu. On m'appelle au comptoir. Le douanier, d'un air sévère, me dit "vous avez de l'eau". Je dis non d'un air bien rassuré. Il ouvre mon sac, et en sort la bouteille ... devant mes yeux ébahis, je crois qu'il se rend compte que je ne l'ai pas fait exprès. Christine, toujours attentive, vient à mon secours et lui dit qu'elle me connaît et qu'elle est sûre qu'il s'agit d'un oubli. Le douanier rigole, lui dit qu'il l'a bien remarqué, et me tend mon sac. Ouf ! Sur ces entrefaites, un Français s'est fait enlever une bouteille de vin. Comme le douanier a l'air de bonne humeur, je lui propose un marché : il garde ma bouteille d'eau, et je prendrai la bouteille de fin du Français ;) Il éclate de rire et je peux finalement embarquer :)






Epilogue

Nous sommes donc arrivés au terme d'un très beau voyage. Certainement le plus beau, le plus riche, le plus déroutant de toute ma vie. Beau par toutes ces richesses, la finesse des sculptures, le foisonnement des couleurs, l'architecture à la fois massive des forts et délicate du Taj Mahal, riche en émotions diverses devant un peuple Indien si attachant, les sourires éclatants malgré une misère si profonde qu'elle me choque, et déroutant par le contraste entre précisément cette richesse somptueuse et la détresse de tout un peuple.

C'est difficile de décrire les nombreuses émotions qui ont émaillé ce voyage. Parfois j'ai eu les larmes aux yeux devant des personnes gravement mutilées, ou tellement estropiées par la poliomyélite que leur silhouette ressemblait à celle d'un grand singe, devant des vieux démunis dont les yeux globuleux reflétaient tant de misère, devant ces enfants dont l'avenir semble tellement incertain, qu'on voudrait tous réconforter, mais il y en a tant que c'est impossible.

J'ai eu souvent la chair de poule aussi, devant tant de beauté et parce qu'une atmosphère grandiose émane de nombreux sites que nous avons visités. A ce moment-là, malgré la foule environnante, on se sent tout seul et tout petit et on n'a pas assez de ses yeux pour tout admirer.

Ce voyage a été admirablement préparé par nos deux guides, Christine Hardy et Rahul Aggarwal. Ils nous ont concocté un périple certes fatigant, mais combien riche et bien construit, en constante gradation vers le clou final, le Taj Mahal. Tous deux s'inscrivent parfaitement dans la politique de l'agence avec laquelle j'ai fait ce voyage, qui est soucieuse de réserver à ses clients des voyages culturels de grande qualité, tant par les endroits où nous avons logé, que par les explications fouillées jusqu'au moindre détail auxquelles nous avons eu droit, que ce soit sur les sites par Rahul, ou dans le car par Christine.
Il ne m'est pas permis de révéler le nom de l'agence sur le forum, mais si certaines personnes sont intéressées par ses coordonnées, c'est avec plaisir que je vous les donnerai en privé.

Je retiendrai de l'Inde des souvenirs émus, des images très belles, et aussi quelques fous rires homériques que je dois à mes copines Françoise, Colette et Jeanine. J'ai pris beaucoup de plaisir à rencontrer d'autres personnes fort charmantes, Colette et Jean que je remercie pour l'autorisation de publier certaines de leurs photos, Christine et Jean-Pierre, Suzanne et Jean-Pierre et tous les autres. Nous avons fait un beau voyage, et le partager un peu avec vous par le biais de ce carnet m'a permis de le revivre un peu. Aussi je vous remercie tous pour vos commentaires et votre patience.

Je ne connais pas encore ma prochaine destination ... ce sera en tout cas un endroit où les températures sont plus supportables, parce que plus je vieillis moins je supporte la chaleur. J'aurais tellement aimé "faire" l'Inde du Sud en décembre, avec Christine et Rahul, mais il paraît que les températures y sont encore plus élevées d'une dizaine de degrés. Ce ne sera donc pas pour moi hélas. Mais l'agence présente plus de 80 voyages sur l'année, j'ai donc le temps de trouver une destination plus fraîche :lol: ... A bientôt sans doute ;)
 
P

pobemer

Membre
23 Mars 2007
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Liège, Belgique
Je vous présente ci-dessous quelques photos reçues d'un couple très sympa qui a fait le voyage avec moi. Je n'en mets que quelques-unes, dans la mesure où soit je les trouve très belles, soit elles peuvent être intéressantes parce que j'ai fait deux fois l'impasse sur des visites, j'étais vraiment trop fatiguée.

La première est intéressante par les couleurs. C'est bien dommage que je n'aie pas l'original parce que j'aurais peut-être pu en tirer quelque chose ... Je vous la mets quand même, peut-être recevrai-je l'original sur un CD ... La photo est prise le soir, au Fort de Neemrana



Celle-ci a été prise le lendemain de l'orage, en quittant le fort de Neemrana. Vous vous souvenez, j'avais dit qu'une demi-roue de vélo était dans l'eau ... Photo prise à travers la vitre du car



On comprend mieux pourquoi je suis restée près du car



C'est la visite à dos de chameau que je n'ai pas faite, le coucher de soleil en haut des dunes, et rhum indien en apéro pour se donner du courage pour redescendre ;)







Celle-ci j'aime bien ... je la trouve spéciale. C'est dans le jardin où il fallait taper dans les mains pour faire démarrer les jets d'eau. Je ne l'ai pas retouchée ... je ne sais pas comment la photo a été prise, mais on dirait du noir et blanc ...



Alors celle-ci c'est vraiment un coup de coeur :love: Bien sûr, j'étais dans le bateau à côté du photographe quand il a pris cette photo, et donc les émotions reviennent en force ... je ne sais pas ce que vous pensez, mais moi je la trouve vraiment très belle



Christine et Rahul à l'avant du car :hello: :bisou:



Encore un drogué à Pushkar



Ceux-qui étaient partis voir le temple Jaïn à Pushkar m'ont parlé plus des singes que du temple :nonono:



Le dieu Ganesh à tête d'éléphant. Rahul nous en a offert un modèle réduit à tous, le dernier jour, en guise de cadeau d'adieu



Le temple Jaïn a l'air très beau





Un repasseur de linge :D ... Je ne sais pas ce que font les femmes en Inde, on ne voit que les hommes qui travaillent :chepa: ... Sauf que j'en ai vu faire des travaux très (trop) lourds sur les autoroutes, à porter du mortier et faire des trous ... c'est décidément le monde à l'envers !



Claude et Jean sont très grands. Moi, petite nabote, je n'ai pas pris de photos de l'observatoire astronomique (Jantar Mantar) de Jaipur parce que la palissade était bien trop haute :D





A Samode, sur le temps que je me reposais à la piscine, ils sont allés dans le petit village et ont visité l'école. Ils ont été très bien accueillis et les enfants avaient l'air ravis d'avoir de la visite. Remarquez toutefois que c'est à Samode, dans un petit village autour d'un hôtel Héritage. Ici, comme à Deogarh, le Maharadjah a été suffisamment intelligent et a permis l'ouverture de petites boutiques tout le long des rues du village. Les nombreux touristes font donc marcher le commerce, et les villageois vivent beaucoup mieux qu'ailleurs. Ce qui explique que leurs enfants vont à l'école











Une petite dernière pour l'anecdote : je vous ai dit qu'on klaxonnait beaucoup en Inde. Regardez ce qu'il y a d'inscrit derrière pratiquement tous les camions :lol:



La suite bientôt, sauf si vous demandez grâce ;)
 
H

Henri

Membre Actif
Rajasthan

J'ai pris le temps de feuilleter ce carnet intéressant.
Mon propre voyage récent là-bas est en décalage dans le temps puisque nous sommes partis le 10 février pour rentrer le 2 mars. Du coup, pratiquement pas de pluie, et de grosses chaleurs.
De plus, 6 jours étaient consacrés à de la randonnée, pour voir d'autres facettes du Rajasthan.
Je souscris totalement à ton analyse sur Delhi, le bruit, la misère, la saleté, etc, et sur l'accueil chaleureux.
Pour le reste, quelques petites remarques :
j'ai vu pas mal de mariés équestres, mais je ne suis pas sûr que le cheval blanc soit une tradition bien respectée, j'ai vu aussi des chevaux noirs, et même des mules...
La population répertoriée de l'Inde, à ma connaissance, n'est pas encore de 1milliard 400 millions, mais "seulement" de 1milliard 150 millions; au rythme de la natalité (taux de 2,8) nul doute qu'ils auront dépassé la Chine dans moins de vingt ans !
A Pushkar, il est tout à fait possible de photographier le lac, mais de certains points seulement, et à condition de ne pas descendre dans les ghats gardés par des brahmanes désagréables !
Au désert de Thar, tu as vu les quelques dunes photogéniques où l'on mène tous les touristes: les dunes de Sam donnent une idée de ce désert assez éloignée de la réalité, car pour plus de 90 % de sa superficie il n'est qu'un reg, une grandes étendue pierreuse. J'y ai marché une journée entière sans voir une seule dune !

Une petite observation peut-être ?
C'est que le nombre de photos présentées dans ce carnet nuit un peu à sa lecture (chargement assez long), d'autant qu'il s'agit de photos touristiques très classiques.
 
P

pobemer

Membre
23 Mars 2007
46
0
19
Liège, Belgique
Re: Rajasthan

J'ai pris le temps de feuilleter ce carnet intéressant.
Mon propre voyage récent là-bas est en décalage dans le temps puisque nous sommes partis le 10 février pour rentrer le 2 mars. Du coup, pratiquement pas de pluie, et de grosses chaleurs.
De plus, 6 jours étaient consacrés à de la randonnée, pour voir d'autres facettes du Rajasthan.
Je souscris totalement à ton analyse sur Delhi, le bruit, la misère, la saleté, etc, et sur l'accueil chaleureux.
Pour le reste, quelques petites remarques :
j'ai vu pas mal de mariés équestres, mais je ne suis pas sûr que le cheval blanc soit une tradition bien respectée, j'ai vu aussi des chevaux noirs, et même des mules...
La population répertoriée de l'Inde, à ma connaissance, n'est pas encore de 1milliard 400 millions, mais "seulement" de 1milliard 150 millions; au rythme de la natalité (taux de 2,8) nul doute qu'ils auront dépassé la Chine dans moins de vingt ans !
A Pushkar, il est tout à fait possible de photographier le lac, mais de certains points seulement, et à condition de ne pas descendre dans les ghats gardés par des brahmanes désagréables !
Au désert de Thar, tu as vu les quelques dunes photogéniques où l'on mène tous les touristes: les dunes de Sam donnent une idée de ce désert assez éloignée de la réalité, car pour plus de 90 % de sa superficie il n'est qu'un reg, une grandes étendue pierreuse. J'y ai marché une journée entière sans voir une seule dune !

Une petite observation peut-être ?
C'est que le nombre de photos présentées dans ce carnet nuit un peu à sa lecture (chargement assez long), d'autant qu'il s'agit de photos touristiques très classiques.
Bonjour. Merci pour tes commentaires. Les dunes je ne les ai pas vues, les photos présentées en fin de carnet ne sont pas les miennes. J'ai sauté cette "excursion" à dos de chameau et je suis restée à la piscine :lol:

Je suis d'accord pour dire qu'il y a beaucoup de photos, et que l'affichage du carnet est donc un peu long. Mais c'est aussi l'avantage de présenter beaucoup de photos, pour que le lecteur puisse en quelque sorte prendre un peu part au voyage. Et je n'ai jamais dit que mes photos étaient autre chose que des photos touristiques classiques :mrgreen:

:coucou: