Tahiti d'autrefois - un vent de nostalgie sur Tahiti

J

JLuc

Membre Pilier
14 Octobre 2006
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Moorea - Polynésie française
photoblogue.net
Depuis quelques années, il souffle un vent de nostalgie à Tahiti: on ne compte plus les expositions, livres, rencontres généalogiques, albums photos, films vantant le "Tahiti d'autrefois", le "Tahiti de jadis".

Dans son éditorial "La perte de l'innocence" du N° 191 (mars 2007) du célèbre "Tahiti Pacifique Magazine", le directeur de la publication Alex W. du PREL ne mâche pas ses mots et dresse un constat sans concession du développement de la Polynésie des 40 dernières années:

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Si quelque chose a vraiment changé en Polynésie française ces 40 dernières années, c'est bien la mentalité, les critères de conduite qui sont de mise dans une population. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant, tant il y a eu de bouleversements depuis 1967, tant les normes et valeurs tahitiennes ont été remplacées par celles importées d'ailleurs, que ce soit de France, d'Amérique ou de Chine.

Or c'est au niveau de la génération née entre 1970 et 1990 que la véritable cassure avec l'ancienne civilisation s'est faite, à un degré bien radical à celui qui s'était effectué entre 1840 et 1965. Il est très difficile de mesurer "scientifiquement" les changements de mentalités, surtout lorsque celles-ci concernent des notions telles que la gentillesse, la politesse, le respect d'autrui, la volonté de ne pas vouloir faire de peine à son voisin, de s'intégrer dans la communauté, etc. Or c'est surtout de cela qu'il s'agit lorsqu'on parle du « Tahiti de jadis »

Mais quels sont les facteurs qui ont tant chamboulé la vie dans nos îles ? Le premier a été l'ouverture de l'aéroport à Tahiti qui soudainement mettait nos îles à huit heures d'un continent au lieu des deux semaines en bateau. C'est cet aéroport qui a permis le tournage du film Les mutinés du Bounty par la MGM en 1961, premier choc économique véritable et précurseur de l'arrivée du CEP qui saupoudrera d'argent surtout les couches bourgeoises et les propriétaires fonciers d'une société de type agraire vivant en autarcie. lire la suite...

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C'est dans ce contexte nostalgique que je vous invite à voir quelques photos de Tahiti des années 66 à 68. Elles m'ont été confiées par Daniel Sotty, un employé de la compagnie UTA en poste en Polynésie dans les années 60. Pour en savoir plus sur Daniel, vous trouverez un lien au dessus de chaque photo.

En voyant ces images, force est de constater qu'en 40 ans, La Polynésie a subit des transformations profondes. Jusqu'à quand Tahiti gardera-t-elle son héritage de la période bénie, de la belle époque?

Je crois savoir que quelques associations oeuvrent pour la sauvegarde de ce patrimoine culturel:
- Pihaena, te toa mata ara: association culturelle de protection de la nature - [pihaena.com]
- L'association "te mana o te moana": protection de l'environnement marin - sensibilisation du public [temanaotemoana.org]
- Association Culturelle Puna Reo Piha'e'ina: activités culturelles, musique, chants, danses,... [punareo.pf]
Et d'autres encore.

Souhaitons leur de réussir dans leurs actions.
JL
 
M

Magali

Membre Pilier
Salut Jean-Luc!

Le constat que fait du Prel (j'ai lu 2 de ses bouquins, j'ai beaucoup aimé)sur la transformation de la société à partir des années 70 est, hélas, général et valable aussi ici en Métropole, et ailleurs; principalement la perte des "grandes" valeurs qui régissaient jusque-là notre société.

Bien sûr, en Polynésie, ce fut beaucoup plus radical et spectaculaire, et dévastateur.

L'on trouve encore cet art de vivre qui fait tant rêver les touristes assoiffés d'authenticité, dans les îles éloignées de Tahiti.
Malgré celà, leur vie proche et dépendante de la nature et de la météo nous paraît très dure et quasi moyen-âgeuse, à nous, la génération "presse-bouton".

Heureusement, les traditions sont très vivaces et retrouvent une nouvelle jeunesse. Que ce soit la danse, la musique, les tatouages, les fêtes traditionnelles comme le Heiva Tahiti, etc.
Ce qui n'empêche pas la bière et le cannabis de faire des ravages parmi les jeunes, et ce qui ne règle pas non plus les problèmes sociaux et économiques du territoire.

Mais on ne fait pas marche arrière..."tout fout le camp", comme disait l'autre...

A+ :coucou: