Un patrimoine dans la pierre et sur la toile

Anvers

la Grand PlaceComme les diamants qu’elle protège, Anvers se présente sous de multiples facettes à dévoiler à son visiteur. Il est très agréable de se déplacer dans la ville, surtout à vélo ou à pied, pour en découvrir ses trésors d’architecture et les ambiances de ses quartiers (comme par exemple le passage Sainte Anne en bord de fleuve).

Autour de Grote Markt, la Grand Place, le centre historique ressemble beaucoup à un gros village médiéval. On retrouve d’ailleurs près de L’Escaut, le Steen, l’ancien château fort d’Anvers datant du XIIIe siècle, aujourd’hui Musée National de la Marine. Tel une frise chronologique tortueuse, il aborde huit siècles d’histoire dans le dédale de ses ruelles, comme sur Vlaeykensgang, ce petit oasis intérieur aux pavés et arcades secrets. Ce voyage dans le temps amène le badaud au cœur de l’âge d’or de la ville, le XVIe siècle. La Maison des Bouchers, sorte de hangar gothique, est le plus ancien édifice public, alors le seul endroit où l’on pouvait acheter de la viande. Autres témoins de cette période faste, l’imposant Hôtel de Ville et Maisons des Corporations aux pignons typiques sur Grote Markt déploient les charmes du style gothique autour de la statue du légendaire Maisons des Corporationssoldat Brabo tuant le géant Druon Antigone.

Le siècle d’or d’Anvers s’inscrit également dans l’habitation et l’imprimerie authentique de Christoffel Plantin. Devenue le Musée Plantin-Moretus sur la pittoresque place du Marché du Vendredi (Vridagmarkt), c’est un endroit où l’on perd toute notion du temps entre les imprimés, les manuscrits inestimables (dont deux bibles de Gutenberg) et les tableaux de Pierre Paul Rubens, l’ami de la famille. C’est d’ailleurs le premier musée à être inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 2005.

Pour couronner la splendeur architecturale de la ville, on visitera la cathédrale Notre-Dame d’Anvers, un édifice Pierre Paul Rubensdont la décoration illustre tour à tour l’essor, le déclin et la résurrection de la ville, et qui sert d’écrin de taille à pas moins de quatre toiles du maître Rubens. Ce dernier est un véritable ambassadeur  qui est considéré comme l’enfant de la ville même s’il n’est pas né à Anvers (mais à 300kms, en Westphalie), car il y a apposé son empreinte artistique un peu partout. Peintre extraordinairement prolifique (il exécutait en moyenne une œuvre tous les quatre jours, essentiellement des portraits), diplomate averti dans les relations entre l’Espagne et l’Angleterre (la Flandre était alors une province des Pays-Bas espagnols), on disait de lui qu’il tenait des conversations brillantes qui témoignaient d’une culture solide et d’une grande sensibilité artistique. Au cours de sa visite d’Anvers, il faut se l’imaginer flâner dans les rues de la ville, sur la Grand Place et dans les pièces de sa maison, située au « Wapper » au détour de la rue Meir, l’artère principale d’Anvers.

Rubens, Van Dyck et Jordaens sont en fait considérés comme les « trois princes » du baroque anversois, et marcher dans leur pas nous conduit à la découverte d’un précieux héritage nourri de sculpture, de peinture et d’architecture. Tout ceci se retrouve à l’Eglise St Charles Borromé, l’ancienne église des Jésuites où Rubens travailla, ainsi que dans la Maison de Rockox, demeure du XVIIe siècle ayant appartenu au bourgmestre Nicolas Rockox, grand amateur d’art.

Audrey Bonnet
Publié le 10/12/2009 Crédit photos : © Anvers Tourisme et Congrès