A la découverte des remparts et de la cité de Dubrovnik
A l'assaut de la ville-fortifiée
Le Maréchal Marmont, gouverneur français de la ville lorsque les troupes napoléoniennes l’occupaient, ne nous contredirait pas : pour s’emparer de Dubrovnik, il faut prendre les remparts ! Vous pouvez ainsi commencer votre découverte de la cité par l’exploration de ses murailles, longue de 1940m, d’une épaisseur variant de 1,50 m à 6 m et hautes de 25m en certains points ! Vous devrez compter deux heures pour les parcourir entièrement sans vous presser. On commença à construire le mur d’enceinte dès le VIIème siècle à Raguse mais d’innombrables réaménagements et améliorations furent effectués jusqu’au XVIème siècle. En contemplant les toits, vous pourrez remarquer les 250 000 tuiles roses offertes à Dubrovnik par la ville de Toulouse pour réparer les dégâts du siège. Du haut de la tour Bokar, ronde et massive, vous apercevrez le fort Saint-Laurent, perché à 37 mètres au-dessus de la mer, il constituait l’élément clé de la défense de la ville au XVIème siècle.
Le Stradum Conseil : Si votre séjour se déroule l’été, effectuez cette visite dans la matinée ou en fin d’après-midi pour éviter d’être trop exposé au soleil aux heures les plus chaudes de la journée.
Après avoir pris un peu de hauteur, descendez dans le labyrinthe envoutant des rues de Dubrovnik ! Vous pouvez commencer par la célèbre porte Pile datant de 1460 et emprunter la Placa, la rue principale de la ville plus connue sous le nom de Stradum. Autrefois, c’était un canal séparant Raguse de la ville slave Dubrovnik. Il fut comblé au XIIème siècle et on y posa des dalles blanches en pierre calcaire de Brac, une île située plus au nord. Elles ont été lissées par le passage des siècles, prenez garde de ne pas tomber en admirant les superbes façades style XVIème siècle de la rue ! En entrant dans la Vieille Ville, vous verrez sur votre droite l’imposante fontaine circulaire d’Onofrio, du nom de son constructeur napolitain. Elle fut construite en 1438 pour commémorer l’achèvement des travaux de l’aqueduc long de 12km approvisionnant les habitants en eau de source. Son dôme massif n’est pas la seule particularité de cette fontaine, les bouches desquels s’écoule le précieux liquide sont de splendides figures sculptées.
En face vous ne pouvez pas manquer l’entrée du Monastère des franciscains. Sur son portail monumental, on peut admirer une piéta gothique du XVème siècle, réalisée par des sculpteurs originaires de Dubrovnik, les frères Petrovic.
Place avec la colonne de Roland En poursuivant votre route sur le Stradum, vous tomberez immanquablement sur la Colonne de Roland. D’après la légende, le célèbre guerrier serait venu en aide à la ville assiégée par des pirates arabes au VIIIème siècle. En 1418, le sculpteur Bonino da Milano a fait cette sculpture du chevalier en armure, devenue depuis le symbole de la liberté de la ville. Derrière la colonne se trouve l’Eglise Saint-Blaise, sa façade de style baroque a été dessinée par l’architecte Gropelli. Cet édifice religieux fut construit entre 1706 et 1715 sur l’emplacement d’une ancienne église incendiée. Saint-Blaise, originaire d’Arménie, est le saint-patron de la ville depuis 972, car, selon un mythe populaire, il aurait sauvé la cité d’une attaque vénitienne en apparaissant dans le songe du curé Dom Stojko. Sur cette même place s’élève le Palais Sponza, bâtiment de type Renaissance avec ses fenêtres gothiques au 1er étage, il était destiné à la base au service des douanes. Mais il devint rapidement un centre économique et culturel dans la très prospère Raguse, pour finalement accueillir la première école de la cité. On peut voir à l’intérieur la Charte de la fondation de la ville, datant de 1358.
En prenant sur votre droite lorsque vous contemplez le Palais Sponza, vous déboucherez sur le Port : le cœur battant et l’âme de Dubrovnik durant des siècles. Aujourd’hui, seuls quelques bateaux pour Lokrum appareillent de cet endroit encore très vivant malgré tout. En suivant la promenade et en contournant l’impressionnant Fort Saint-Jean vous parviendrez jusqu’à la jetée. Au crépuscule de jeunes Croates viennent s’y baigner, au son de la radio locale diffusée par le bar à ciel ouvert.
De retour dans la cité, en montant quelques marches, vous accéderez à la magnifique cathédrale de l’Assomption. De style baroque, elle fut construite au début du XVIIIème siècle, remplaçant un édifice roman érigé par… Richard Cœur de Lion ! En revenant de la IIIème Croisade, le roi d’Angleterre édifia cette église pour remercier la Sainte Vierge de l’avoir épargné durant le naufrage de son navire sur l’île de Lokrum. Aujourd’hui, la cathédrale abrite dans son trésor les fameux reliquaires de saint-Blaise et une peinture attribuée au célèbre peintre Raphaël.
Karl Demyttenaere
Publié le 11/07/2012
Crédits photos : © Hrvoje Serdar ONT Croatie, © Elapied