Nature et sensations

Ile de la Réunion

Un milieu naturel unique

Si l’homme avait le pouvoir de retourner aux temps immémoriaux où la nature avait tous les droits, il retrouverait certainement le type de végétation luxuriante qui habille encore aujourd’hui la Réunion. Malgré la présence de l’homme, 30% du territoire est tel qu’il était lorsque l’île était inhabitée, chose qui, dans le monde actuel, est difficilement imaginable. Et bien cet endroit existe, un rêve de verdure pour les amateurs de botanique, les férus de sciences naturelles, les amoureux des arbres (les « pieds de bois ») et des fleurs que l’on retrouve un peu partout dans un panel d’écosystèmes différents qui forment une masse verdoyante mouchetée de couleurs vives.

Palmiers et palmistes, pieds litchis et goyaviers, cocotiers et arbres du voyageur, flamboyants et fougères arborescentes (appelées « fanjans »)…Tous ces arbres invitent à l’exploration des forêts touffues et enchanteresses. Certains sont emblématiques de la Réunion, comme les tamarins (sorte d’acacias allant de 7 à 12 mètres de haut) qui sont à l’île ce que les pins sont aux Landes, ou les Vacoas originaires de Madagascar dont les racines aériennes et torsadée se prolongent en branches couronnées de palmes. Le jardin tropical de l’île est très riche et compte certaines plantes endémiques comme de nombreuses orchidées dont certaines fleurissent encore de novembre à avril. Avec le paille-en-queue, emblème de l’île, de nombreux oiseaux, papillons et lézards composent la faune réunionnaise.  

Classée « hot spot » de la biodiversité selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses Ressources, la Réunion porte la plupart des espèces végétales et animales classée sur l’ensemble des trois îles des Mascareignes qui arrivent au 25e rang mondial. Il existe un très grand nombre de forêts primaires et de jardins paysagers qui permettent de se rendre compte de l’extraordinaire richesse de l’île et de se laisser happer par tant de beauté. En voici quelques uns.
Située sur la commune de Saint-Philippe au sud de l’île, la forêt de Mare-Longue s’étend sur une immense coulée de lave et abrite une grande variété de « Bois » pionniers et plus jeunes, de fougères de mousses vertes et colorées et d’orchidées. Cette végétation originelle est farouchement protégée par l’Office National des Forêts qui la préserve de l’homme.
Au cœur de l’île, la forêt de Tamarins et le site des forêts de Bebour et Bélouve sont eux-aussi restés vierges de tout signe de civilisation. Les fanjans côtoient les tamarins, les fushias habillent les troncs,  la vigne maronne s’étend parfois sur 10 mètre et enlace les Bois… Ces sentiers permettent de parcourir ces paysages hallucinants tout droit sortis de Jurassic Park. L’un deux, au sein de la forêt de Bélouve, débouche sur une cascade de 300m de haut que vous pourrez descendre si vous avez le goût de l’aventure et l’âme un peu casse-cou !

Sur la côte ouest, le Conservatoire Botanique National de Mascarin à Saint Leu propose de découvrir la flore de l’île tout en s’engageant à sauvegarder les espèces indigènes et endémiques et à préserver leurs habitats en sensibilisant le public. A Saint-Gilles à l’ouest, le Jardin d’Eden éveille les sens et attise l’imagination rien que par l’évocation de son nom. C’est un superbe jardin paysager et botanique conçu à l’anglaise sur plus de 2 hectares avec un parcours pédagogique donnant à voir le lien ténu entre le monde végétal et les hommes à travers le temps. Il est le reflet verdoyant et coloré de l’âme réunionnaise qui charme et envoûte chaque visiteur qui vient s’y réfugier. ### Des sensations entre terre et mer

cascade de Langevin
Cascade de Langevin Si la nature saute aux yeux sous un aspect de végétation folle et luxuriante sur toute l’île, elle séduit aussi par ses eaux, sa flore et sa faune marines et les nombreuses activités qui y sont associées. Bien que le récif corallien soit jeune, des bancs impressionnants de poissons tropicaux viennent coloniser les coulées de lave. Riche de 250 espèces de poissons et de 150 de corail, le paysage sous-marin fait le bonheur des amateurs de plongée en bouteille et en apnée. Pour tout savoir sur les tortues marines et les observer, on se rendra à Saint Leu au centre d’étude de Kelonia pour admirer une soixantaine de pensionnaires. Pour se prélasser au soleil sur des étendues de sable clair, il suffira de se laisser guider jusqu’aux plages de la Saline et de Saint Leu et finir en beauté avec le lagon de Saint Gilles, « le petit Saint-Tropez » de la Réunion où se trouve également un très riche Aquarium, et la plage de Boucan Canot. Ces petits bijoux de sable et d’eau aux couleurs irréelles sont toutefois à appréhender avec prudence dans certains endroits. En effet, les forts courants et les requins qui franchissent les quelques passes dans le récif rendent la baignade parfois dangereuse, et seuls les nombreux surfeurs s’y aventurent. Ainsi à Grand Anse, on se « contentera » de profiter de la magnifique plage sans quitter le sable. Mais avouez qu’il y a pire punition !

Pour délasser les membres et changer de décor, l’île offre également la possibilité de se baigner en eau douce, de s’ébrouer sous des cascades ou de se laisser glisser le long de toboggans naturels. La rivière Langevin est l’endroit rêvé pour s’adonner à ces plaisirs avec sa cascade et ses bassins nichés dans une nature intacte et rafraîchissante. Mais si l’appel des sensations est trop fort, il faut retourner sur la côte au vent, à l’Est entre Sainte-Suzanne et Sainte-Rose pour s’essayer au rafting dans la rivière des Marsouins, ou au canyoning et à la randonnée aquatique en se laissant porter dans une course effrénée entre toboggans et chutes d’eau dans les gorges de Takamaka, ou bien dans le canyon des Fleurs Jaunes près de Cilaos encore plus à l’intérieur des terres. Audrey Bonnet
Publié le 03/11/09
Crédit photos : ©CRT Ile de la Réunion