Témoignage

Tourisme responsable

Témoignage de Xavier Champagne

« J’ai vécu une expérience très significative en 2006 au Pérou à la gare routière de Cuzco. Un véritable nœud touristique. Il était 4h du matin, et j’arrivais d’Arequipa. J’ai voulu prendre un taxi pour me rendre au centre ville de Cuzco et je vois qu’un panneau indique le prix légal de ce transport, c’est-à-dire 3 soles (0,75 euros en 2006). Ok. Les étrangers véhiculent alors une image de porte-feuille sur patte.

Lorsque je me suis présenté, le chauffeur de taxi me demandait 7 soles minimum, en négociant l’un d’eux est descendu difficilement à 5 soles. Il était hors de question que je paie plus cher que le prix maximum légal parce que je suis étranger. A côté des taxis, de nombreuses péruviennes attendaient avec leurs marchandises pour aller à Cuzco.

Pensant qu’elles attendaient le bus, je m’approche d’elles et me renseigne sur les horaires de passage.
Le prochain bus passait à 6h du matin, soit deux heures plus tard. Je leur demande alors pourquoi elles ne prennent pas un taxi qui serait plus rapide. Elles me répondent que, malgré le prix officiel imposé, les taxis appliquent leurs propres tarifs puisque les touristes sont d’accord pour le payer. Ainsi, le chauffeur gagne 3 fois plus d’argent avec quelques touristes alors que les péruviennes doivent atteindre la ville à pied ou attendre le bus.
Du coup pour un occidental, la différence de prix reste ridicule, mais en pourcentage c'est énorme et pour les indiennes c'est loin d'être anecdotique!
Il faut se renseigner sur ce qui est raisonnable. Sinon ce genre de comportement des étrangers ou touristes crée d’une part des  économies parallèles nuisibles aux populations locales, et d’autre part détériore les rapports entre voyageurs et populations locales et les étrangers véhiculent alors une image de porte-feuille sur patte ». Julie Verdier
Publié le 12/08/09