Visite au coeur de la ville

Pétra

Une architecture étourdissante

Indescriptible, la ville a beau être connue et ses photos avoir circulé dans le monde entier, il faut vivre Pétra, se laisser emporter par cette beauté quasi surnaturelle, pour ressentir l’ambiance même de la ville. C’est une série de monuments construits à même la roche qu’offre le site. Une roche qui se décline en strates et offre aux visiteurs une incroyable palette de couleurs passant du violet, au bleu, jusqu’au rose, jaune et orange.
Ainsi, il est conseillé de passer une journée entière à Pétra, de l’aurore jusqu’à la nuit tombée pour pouvoir admirer, à toute heure, l’effet du soleil sur la pierre qui en rehausse subtilement les pigments.

La ville est située en plein cœur d’une zone sismique et c’est ce qui donne cette forme si singulière à Pétra et qui permet aux premiers habitants de s’y réfugier à l’abri des attaques, néanmoins les monuments ont pâti de cette mobilité au fils des siècles. Véritable prouesse technique, il est impressionnant d’imaginer que le site fut créé aux Ier et IIe siècle de notre ère.
Les finitions sont impeccables et les détails toujours plus nombreux entre frises, pilastres, colonnes et chapiteaux.
À l’origine, les Nabatéens vivaient dans de simples tentes et peu à peu ils confectionnèrent des monuments, des bâtiments publics et des tombeaux le long des parois.
Les influences sont nombreuses qu’elles soient tirées de la culture autochtone ou de la Grèce Antique. Les habitations, quant à elles, restent généralement de style arabe. Ce ne sont pas moins de 50 monuments qui font la richesse de Pétra et une seule journée ne suffira pas à tout visiter, les voyageurs restent en moyenne trois jours sur le site, mais quatre à cinq jours permettront une visite optimale.

Du "Trésor" à l'amphithéâtre

Pour arriver sur le site il faut passer sur 1 km 200 par le Siq, un passage étroit entre les roches, qui, à certains endroits ne fait que deux mètres de largeur, et qui est agrémenté tout le long de niches et de tombeaux.
Le visiteur arrivera alors directement sur, Al-Khazneh, appelé « Le Trésor », c’est le monument le plus connu et aussi le plus photographié des lieux, d’autant plus célèbre grâce à Indiana Jones qui l’arpenta courageusement.
C’est sur 43 mètres de hauteur que le monument se magnifie, entre colonnes et somptueux chapiteaux. L’accès à l’intérieur du site n’est pas permis mais il ne contient qu’une grande pièce principale et trois autres de bien plus petite taille sur les côtés.
Le site est en relief et depuis « Le Trésor », vous pouvez monter et contempler une vue d’ensemble : tombeau de nobles, théâtre gallo-romain, église byzantine et forteresse laissent le visiteur pantois. Environ 500 tombeaux sont conservés à Pétra. Ils sont vides mais ont préservé leur atmosphère originelle, intrigants et envoûtantes à la fois.
L’un des plus grands monuments de Pétra est le théâtre nabatéen de style romain, il contient 3000 places et constitue l’un des vestiges de la présence occidentale en sol jordanien.
 

tombes royales
L'une des tombes royales

Ici les cultures se tendent la main et l’histoire du site se décline en œuvres architecturale.
Surplombant la ville, juché à l’extrémité ouest, le monastère Ad-Deir fait parti des immanquables. Et sa visite sera méritée, ce ne sont pas moins de 800 marches (toujours taillées dans la falaise) qu’il faut gravir pour accéder au monument.
Un peu en hauteur à droite du « Trésor » se trouvent les cinq tombes « royales » très richement décorées et magnifiées par les dégradés de couleurs de la roche elle-même.
L’identité des habitants de ces tombes reste un rien énigmatique, mais c’est tant pour leur très probable rang que pour la richesse de la structure que les tombes portent ce nom.
Néanmoins, certaines n’auraient peut-être même pas eu pour vocation d’être des lieux de sépulture. Parmi elles, on retrouve la Tombe urne qui était probablement le caveau funéraire du roi Malichos II. Vers 447, elle sera transformée en église byzantine par l’évêque Jason.
Vous trouverez aussi la Tombe de la Soie, un nom directement emprunté aux ondulations dessinées naturellement sur la roche, ainsi que la Tombe Sextus Florentinus, qu’il érigea en 130 ap J.C, alors qu’il était fils du gouverneur romain de la province d’Arabie.

allée de colonnes
L'allée de colonnes romaines

L’ensemble comporte aussi la Tombe Corinthienne, qui aurait été construite avant l’intervention des Romains, il s’agit de l’une des tombes les plus endommagées, et était très probablement une sépulture royale. Et enfin se dresse la Tombe Palais ou Tombeau à étages. Sans doute la plus récente des tombes, elle daterait de la seconde moitié du 1er siècle, son originalité provient des cinq étages superposés qui la composent.
Symbole de richesse et de puissance, les colonnes sont très présentes dans l’architecture grecque et romaine, ici c’est le cardo maximus rappelle cette influence, en une somptueuse allée de colonnes s’étendant sur 600 mètres. Au sein de tous ces monuments émergeant directement de la roche, un seul, le Qasr al-Bint, n'est pas creusé dans la falaise. Ce dernier est simplement construit en briques et cette spécificité fait du monument un passage conseillé.
 

Valérie Gautier
Publié le 24/03/2010

Crédits photos : © jordan tourism board