Hugues-Marie Duclos, photographe

Interview de Hugues-Marie Duclos

La passion pour la photographie a mené Hugues-Marie Duclos dans de nombreux pays à la découverte des cultures et des paysages qui font la richesse de notre monde.

(Juillet 2009)

Hugues-Marie DuclosCet ancien étudiant en Génomique Industrielle a réussi son virage professionnel en se consacrant à sa passion pour la photographie et pour les voyages. Onze ans maintenant que Hugues-Marie Duclos est un photographe qui parcourt le monde entier à l'affût des plus beaux clichés de superbes paysages.

Chaque voyage est avant tout un processus, le choix de la destination nous faisant déjà faire plusieurs tours du
monde.

Vous êtes un jeune photographe de 29 ans et vous avez déjà visité 30 pays. Qu'est ce qui vous a décidé à faire ce métier et à voyager autant ? En fait la réponse est un peu dans la question : ce qui m’a décidé à faire ce métier c’est d’avoir justement autant voyagé !
La passion de la photo est venue conjointement à celle du voyage, et s’est imposée à moi d’elle-même en toute logique : c’est vite devenu pour moi le meilleur moyen d’exprimer des fragments d’expédition, d’en rapporter des sentiments.
Progressivement j’ai cherché à ce que l’appareil photo tende à devenir le prolongement de mon regard. Je suivais à l’époque un cursus à la fac de sciences, ainsi la nuit je développais mes négatifs dans une chambre noire bancale aménagée sur la baignoire. Puis toutes mes économies m’emmenaient en voyage pendant les semaines de cours avec les bons livres pour revenir pendant les exams. C’est ainsi que j’ai appris la magie de la transcription de l’ADN sur un bateau de plongée en Australie… Ensuite, la rencontre avec un photographe aux Marquises qui a lâché son premier métier d’analyste financier a déjà provoqué en moi une certaine envie, et, enfin, lorsque je me suis retrouvé dans un train chinois entre Pingyao et Daatong, des cours de chinois débordant de mon guide dans une main et les cours de biologie cellulaire dans l’autre, j’ai compris qu’il faudra faire un choix (c’était lors de mon stage de fin d’études, c’est bien à cela qu’ils servent, non ?).

Qu'est ce que vous aimez le plus dans les voyages ? Chaque voyage est avant tout un processus, le choix de la destination nous faisant déjà faire plusieurs tours du monde. La préparation lors de laquelle on apprend une langue et un mode de vie, on dialogue avec des connaisseurs, on se vaccine, on pèse ses affaires et on parcourt les cartes est déjà une aventure pleine de rencontres et de découvertes. Ainsi lorsque mon avion décolle je suis en fait déjà parti, et jamais vraiment revenu.
Ce que j’aime le plus dans les voyages, c’est donc ce cocktail paradoxal : on lâche complètement prise l’espace d’un instant où tout peut nous arriver mais l’on revient toujours différent et enrichi à jamais. Ile de Pâques

Vous avez parcouru les îles du Pacifique (Ile de Pâques, Nouvelle Calédonie, Polynésie française) avec votre appareil photo. Quelle est l’île qui vous a le plus inspiré en tant que photographe ? Chaque île est différente : les Marquises sont des montagnes vertes qui se jettent dans une mer sans lagon, l’île des Pins en Nouvelle-Calédonie offre des paysages colorés et apaisants, les Whitsundays ont des bleus inoubliables, mais rien ne vaut l’Ile de Pâques ! Ses 70 volcans, ses 1000 moaïs, ses 4000 habitants, ses pétroglyphes, ses côtes de laves déchiquetées, mais aussi sa petite taille et sa lumière plus douce en font un terrain fait sur mesure pour les chasseurs d’images…

Pourriez-vous partager quelques-unes de vos astuces en matière de technique de la photographie ? En termes de technique photo il n’y a pas vraiment d’astuce, le plus important étant de connaître parfaitement son matériel d’une part, et d’autre part de maîtriser les notions élémentaires comme la profondeur de champ, l’exposition, et la composition.
Le conseil que je peux donner est lié au principe le plus fondamental, selon moi, de la photographie : le relationnel. Que l’on immortalise un évènement, un paysage, ou tout simplement un détail, il faut toujours anticiper le mouvement d’un sujet et de sa lumière.
Un sujet photogénique ne veut ni dire une belle photo ni une bonne photo. Dans l’exemple concret d’une jolie fillette en habit traditionnel qui passe dans la rue, évitez de dégainer et de la mitrailler aussitôt ! Regardez plutôt vers où elle se dirige, à quelle vitesse, comment est la lumière là où elle va, devant quoi elle va passer, si d’autres éléments photogéniques peuvent entrer dans la composition… Alors, à cet instant seulement, vous pouvez vous positionner au bon endroit afin de recueillir la bonne image sous le bon angle au bon moment. Et n’hésitez pas à suivre votre sujet longtemps s’il le faut, cela vaut mieux que de le prendre par dépit !

Propos recueillis le 21/07/2009
Crédit photos : © Hugues-Marie Duclos

Consultez son carnet de voyage : Voyage d'île en île dans le Pacifique