Interview de Jérôme Sorrel, Fédération Française de Vol Libre

Interview de Jérome Sorrel

Rencontre avec Jérôme Sorrel, vice-président de la Fédération Française de Vol Libre (FFVL), élu au comité directeur de la FFVL et en charge du Kitesurf. Il a fait partie des premiers à découvrir ce sport à la fin des années 90, désormais c’est l’interlocuteur privilégié entre les pratiquants et la fédération.

(Juillet 2009)

Jérome SôrrelAu départ Jérôme faisait de la planche à voile, mais poursuivi par des ennuis de santé il est contraint d’arrêter. Au moment de reprendre le vent et les vagues, il découvre une discipline naissante, qui lui permet de réduire son handicap lié à sa prise de poids lors de sa convalescence. Son aventure associative a commencé à l’AKIF (Association Kitesurf Ile de France), puis il est passé à la FFVL. Un monde qu’il n’a jamais voulu quitter.

Dans les conviviales tout le monde se confronte, il n'y a aucun titre en jeu à part celui de roi de la plage.

A combien pouvons-nous estimer le nombre de licencié et de pratiquant en kitesurf à l’heure actuelle ?

Aujourd’hui on peut compter 13 000 licenciés, mais c’est un chiffre qui va bouger puisque nous ne sommes qu’au début de l’été, tout comme pour les pratiquants qui sont entre 30 et 35 000.

Est-il impératif d’être licencié pour faire du kitesurf ?

Nous ne pouvons naturellement pas obliger une personne à prendre sa licence. Pour des questions d’assurance il est évidemment conseillé d’en prendre une. Cela nous aide nous aussi en tant que fédération à être reconnu auprès des autorités locales, départementales et régionales pour s’appuyer sur un nombre précis et important de licenciés. Cela donne aussi un coup de pouce aux différents comités départementaux ou régionaux.

Peut-on le pratiquer seul ?

La particularité de ce sport est qu’il est individuel, mais se pratique en groupe, c’est du moins ce qui est conseillé. En effet, quand on évolue en groupe cela permet de toujours avoir quelqu’un qui a de meilleures informations sur la météo, le vent et l’eau. Il y a aussi un effet d’auto sécurité c'est-à-dire qu’en cas de situation délicate les autres sont là pour porter assistance à la personne en difficulté, développant ainsi une certaine solidarité. D’une certaine manière la mer « se mérite » tout comme la montagne, c'est-à-dire que ce n’est pas un environnement où l’homme peut évoluer naturellement, il lui faut des compétences et connaitre le vent, sa direction sa puissance, la température de l’eau et de l’air.

Comment se structurent les compétitions de kitesurf ?

Il y a tout d’abord ce que l’on appelle « les conviviales » où tout le monde se confronte, mais aucun titre n’est en jeu, à part celui de « roi de la plage ». Ensuite le championnat de France est organisé par style de pratique avec notamment la compétition longue distance (parcours avec des bouées, proche des régates) et le free-style. Nous sommes à une époque charnière puisque aujourd’hui le kite n’est pas reconnu comme un sport de haut niveau, comme le parapente par exemple, donc les amateurs peuvent encore se confronter aux champions ce qui ne sera plus le cas quand le kite aura une élite. Pour nous en tant que fédération nous ne voulons pas nous éloigner de la base, les pratiquants, même si le kite obtient le statut de sport de haut niveau.
Pour ma part j’ai fait ma première compétition il y trois mois, j’ai finis dernier.

Cependant la panoplie du kiter est chère, cela empêche-t-il le sport de s’ouvrir et de se démocratiser ?

Ca reste un équipement coûteux, sans aucun doute mais il existe vrai marché de l’occasion avec du matériel qui évolue. On peut trouver du neuf provenant des générations précédentes ou de l’occasion sorti récemment. Pour une panoplie complète il faut compter aux alentours des 1000€.

Il existe d’autres types de kite, comme le snowkite ou le kite buggy, quels statuts ont ces pratiques ?

Sur neige il existe un championnat de France et du monde mais cela reste un sport encore confidentiel. Il n’y a pas encore de statut pour ces pratiques. Ce qui se développe doucement est le cata-kite. Je m’explique. C’est formé d’une coque de catamaran avec un système de poulie et d’une aile de kite. Cela doit encore se développer mais à terme les handicapés auront un accès beaucoup plus facile à ce sport. C’est fait pour et par eux.

Parmi tous les spots qu’il existe en France, quels sont les mieux adaptés au kite ?

En premier lieu c’est évidemment Beauduc en camargue, un lieu superbe, sauvage avec un vent idéal qui ramène sans cesse vers la plage. Puis je citerais Montpellier lieu de naissance de la discipline. Enfin la Bretagne pour ses plages et ses côtes découpées.

Rémi Pialat
Propos recueillis le 08/07/09