Voyager en auto-stop

Une autre façon de prendre le large

Simple moyen de dépanne pour certains, véritable philosophie pour d'autres, l'auto-stop regroupe des adeptes de tout bord. De voiture en camion, voire même à dos d'âne, le « pouceux » vit son aventure au gré de ses conducteurs. En auto-stop, le trajet devient un voyage en tant que tel, et importe autant, voire davantage, que la destination.

Quand le pouce favorise l'échange

Faire du stop peut être autant synonyme de liberté que de contraintes. Mais c'est une ouverture vers l'autre incomparable. « Quand vous vous retrouvez a l'intérieur d'un petit habitacle fermé, vous avez de fortes chances de vous retrouver dans une situation de confession ou d'échange social fort » nous dit Jérémy Marie, parti faire le tour du monde en stop et qui a déjà traversé une quarantaine de pays le pouce en l'air.
« Le stop m'a appris à parler, à me risquer, à oublier ma timidité » renchérit Grégoire, auto-stoppeur belge pour qui le stop est une véritable philosophie.
L'auto-stop est une belle façon de croiser des gens que l'on n'aurait pas forcément rencontré autrement, de connaître le pays à travers son peuple et avec un peu de chance, grâce au petit détour que le chauffeur fera pour vous. Mieux qu'un guide du pays, une discussion avec l'habitant est une source d'information précieuse.

Eloge de la patience

auto-stopL'un des inconvénients à voyager en stop peut être le temps passé à attendre. « C'est lent, oui, mais se faire un restaurant cinq étoiles prend plus de temps qu'un « Mac Do ». Voyager en stop permet de voyager, et non pas de se transporter d'un point à l'autre » explique Grégoire. Certes, il faudra vous armer de patience lorsque vous serez sur la route depuis des heures à regarder passer les voitures qui ne s'arrêtent pas. « Si l'on sait quand on part, il est plutôt difficile de savoir quand on arrive ! » plaisante Jérémy. Ce dernier, qui avait prévu un tour du monde de deux ans, table aujourd'hui sur un périple de cinq ans ! Mais n'est-ce pas ça aussi le voyage ?

Le pouce "pratique"

Un peu de témérité, un soupçon de bon sens et un sourire à toute épreuve, tels sont les ingrédients pour un voyage en stop réussi. Comme l'explique Jérémy Marie, franchir le pas peut être la phase la plus difficile. Mais une fois sur la route, si vous appliquez les quelques règles d'or du pouceux, aucune raison que votre expérience ne soit pas concluante.

Quelques conseils en vrac :
- Trouvez des endroits stratégiques (stations essences, aires d'autoroutes, feux rouges où il est plus facile d'aborder directement les conducteurs) et sécuritaires.
- Soignez un minimum votre apparence histoire de donner confiance aux conducteurs
- Une pancarte avec la destination souhaitée peut augmenter vos chances d'être pris
- Pour de longues distances, pensez aux camions qui effectuent en général de plus longs trajets
- Ne pas hésiter à refuser de monter à bord d'un véhicule si vous sentez que votre sécurité n'est pas assurée ou que le climat vous semble étrange (sans tomber toutefois dans la paranoïa)

Et si vous hésitez encore à partir le pouce en l'air, le conseil de Grégoire vous fera peut-être changer d'avis : « À une personne qui me demanderait par où commencer, je dirais d'aller sonner chez son voisin pour demander l'oeuf qui lui manque pour finir sa pâte à crêpe. Si on lui donne ce qu'elle demande, elle saura à quel point il est difficile de faire du stop : il suffit de quitter la maison. »

 

Morgane Pellennec
Publié le 08/09/09