Anecdotes et monuments sur les Champs-Elysées

De l'Etoile au rond point des Champs-Elysées

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La place de l'Etoile avec l'Arc de Triomphe

Vous pouvez débuter votre promenade depuis la place Charles De Gaulle-Etoile, au pied de l’Arc de Triomphe. Vous aurez alors une magnifique perspective devant vous allant jusqu’au Musée du Louvre, en passant par l’obélisque de la Concorde et le Jardin des Tuileries. En 1871, lorsque Bismarck entre dans Paris à la tête des armées prussiennes, il est tellement impressionné par cette avenue qu’il décide d’en construire une réplique à Berlin. Cet axe porte aujourd’hui le nom de Kurfürstendamm.Après avoir contemplé cette vue splendide, il est temps de descendre cette avenue d’environ 2km de long et d’en découvrir toutes les richesses. Au début de votre promenade, vous croiserez la rue de Tilsit sur votre gauche et celle de Presbourg sur votre droite. Elles renvoient à deux traités de paix signés par Napoléon respectivement avec l’Autriche (à Presbourg, aujourd’hui Bratislava) et avec la Russie. C’est un exemple montrant combien le quartier des Champs-Elysées est dans l’ombre du Premier Empire, et pas seulement avec l’Arc de Triomphe voulu par Napoléon 1er.

Un peu plus bas, au numéro 140, vous trouverez l’ancien hôtel du célèbre Baron de Rothschild, il y résida au début du XXème siècle.
Plus loin sur votre gauche, vous verrez la rue du Colisée. Elle est nommée ainsi en référence à l’amphithéâtre de 40 000 places, aujourd’hui disparu, construit à cet endroit en 1770.
En face, on peut contempler au numéro 25 l’Hôtel de la Païva. Il a été bâti par l'architecte Pierre Manguin pour une célèbre courtisane du Second Empire, Esther Lachmann, marquise de Païva, dite La Païva (1818-1884). Cette aventurière polonaise au destin sulfureux accueillait durant de somptueux dîners des célébrités comme les frères Goncourt. Le bâtiment constitue un très bel exemple de l’architecture de cette époque et accueille aujourd’hui le siège du club Traveller’s.

Vous débouchez sur un rond-point, où vous pouvez admirer les fontaines lumineuses de Max Ingrand datant de 1958. Vous êtes alors au croisement avec l’avenue Franklin Delanoe Roosevelt. Elle portait autrefois le nom de Victor-Emmanuel III, en l’honneur du souverain italien allié de la France durant la Première Guerre mondiale. Mais en 1945 l’Italie alliée vainqueur d’hier était devenue l’ennemi vaincu. L’avenue fut donc renommée en l’honneur de Franklin Delanoe Roosevelt.

L'étonnante histoire de la statue du général de Gaulle

Statue du général de Gaulle
Statue du général de Gaulle

En continuant vers la Concorde, vous trouverez l’imposante statue d’un contemporain du président américain : le général de Gaulle. Lorsqu’on a décidé d’élever une statue du général de Gaulle sur les Champs-Elysées, la question de l’emplacement a été problématique.

Fallait-il placer la statue au milieu de l'avenue des Champs-Élysées ? Dans ce cas, un choix cornélien se pose : soit le Général fait face à l'Arc de Triomphe, mais il est dans le sens inverse de la fameuse marche de la Libération du 25 août 1944, soit il regarde vers la Concorde, mais il tourne le dos aux défilés militaires du 14 juillet !

Finalement, on trouve un compromis en optant pour l’emplacement actuel : une avancée du trottoir place Clemenceau, à l'angle des Champs-Élysées, de l'avenue Winston Churchill et de l'avenue du général Eisenhower.

Sur le socle, des formules fameuses prononcées par le général de Gaulle sont inscrites :
- du côté de l'Étoile, un extrait tiré des Mémoires de guerre : « Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde. »
- du côté de la Concorde figure la célèbre tirade « Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré... » que le Général prononce à l’Hôtel de Ville le 26 août 1944. Jean Cardot, l’artiste qui a crée cette statue, est également à l’origine de la sculpture de Churchill située juste en face, inaugurée en 1998. Ainsi, à ce croisement, se trouve rassemblé symboliquement les grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : l’avenue Roosevelt aux côtés des statues de Churchill et De Gaulle.

Des jardins jusqu'à la place de la Concorde

Ensuite, en continuant toujours vers la place de la Concorde, vous entrez dans la partie de l’avenue entourée de splendides jardins. Sur votre droite, vous apercevrez le théâtre du Rond-Point. Ce bâtiment construit au milieu du XIXème siècle a été un lieu d’exposition pour des toiles « panoramiques » à 360°, puis une patinoire à la Belle Epoque pour devenir en 1981 le célèbre théâtre qu’on connait.

Traversez l’avenue, vous serez dans le carré Marigny des Jardins des Champs-Elysée, et vous tomberez sur une autre salle de spectacle, le théâtre Marigny. Lui aussi est un ancien lieu d’exposition pour des tableaux panoramiques avant d’être reconverti en 1894 en un théâtre renommé.

C’est un théâtre d’un autre style que vous pourrez rejoindre depuis cette partie des Champs-Elysées, celui du Vrai Guignolet. Ce théâtre de marionnette très populaire qui emprunte beaucoup à la Comedia dell’arte peut constituer une pause très divertissante pour vos enfants. Ils seront souvent mis à contribution durant ces représentations hautes en couleurs !

Portail du palais de l'élysée
Portail du Palais de l'Elysée

Toujours de ce coté-ci de l’avenue, vous apercevrez à travers l’imposante grille du « coq » forgée en 1905, le Palais de l’Elysée. Ce splendide hôtel particulier du début du XVIIème fut racheté par Louis XV pour sa favorite la marquise de Pompadour, qui a alors aménagé l’endroit à son goût. C’est cependant le maréchal Murat, beau-frère de Napoléon, qui transforme l’hôtel en véritable Palais. Apprécié également de l’Empereur lui-même, c’est ici qu’il abdique après la défaite de Waterloo, le 22 juin 1815.

Son neveu, Louis-Napoléon, premier président de la République élu au suffrage universel, s’y installe en 1848 selon les vœux de l’Assemblée Nationale. Depuis, malgré les parenthèses du Second Empire et de Vichy, le Palais est resté le lieu de résidence des présidents de la République, même si au final il est plutôt inadapté à ce rôle officiel. A tel point qu’en 1958, tout fraichement revenu au pouvoir, le général de Gaulle a envisagé de transférer la résidence officielle des présidents au château de Vincennes mais il y renonce finalement.

Les
Les jardins de l'avenue des Champs-Elysées

Un peu plus bas, dans les jardins, vous trouverez des restaurants de renoms : le café Lenôtre et le pavillon Ledoyen. Si vous ne souhaitez pas vous restaurer, vous pouvez vous laisser aller à flâner dans le jardin, le long de l’allée Marcel Proust, un auteur qui a brillamment décrit l’avenue dans A la Recherche du Temps Perdu.
Si vous suivez ce chemin vous arriverez devant l’ambassade américaine. Contrairement à ce que son apparence laisse penser, le bâtiment date de 1931. En effet, c’est le cabinet d’architecture new-yorkais Delano & Aldrich qui a été chargé de la construction avec pour consigne de maintenir l’équilibre architecturale de la place tel qu’il a été pensé par Jacques-Ange Gabriel, l’architecte de Louis XV.Immanquablement, vous arriverez sur la plus grande place de Paris : la place de la Concorde. Lieu de la décapitation de Louis XVI, cette place a été baptisée ainsi dans un but de réconciliation nationale. L’obélisque qui se dresse au milieu de ce bel ensemble est un cadeau de Méhémet Ali, vice-roi d’Egypte, au souverain Louis-Philipe. Les splendides fontaines inspirées de celle de la basilique Saint-Pierre de Rome sont de Jacques Hittorff, tandis que les statues dans chacun des coins de la place octogonale représentent des villes de France (Rouen, Brest, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Lille, Strasbourg).

Jardins
Jardins des Tuileries

Au n°10 de cette célèbre place, l’Hôtel de Crillon accueille les plus riches personnalités en visite dans la Ville Lumière.
Il s’agit du plus vieux palace parisien encore en activité. Inauguré le 11 mars 1909, il compte 103 chambres et près de 44 suites.
L’hôtel accueille aussi dans ses murs depuis 1964 deux salons classés monuments historiques.
C’est dans ses murs qu’a été signé le Pacte Constitutif de la Société des Nations, ancêtre de l’ONU, le 11 avril 1919.

Dans le Jardin des Tuileries, vous retrouverez deux musées : celui du Jeu de Paume et celui de l’Orangerie.

Crédits photos : © Karl Demyttenaere