Le Marais vivant

La « Petite Jerusalem »

boulangerie juive

Ancien chemin de ronde au pied de l’enceinte de Philippe Auguste, la rue des Rosiers constitue le nerf vital du quartier juif du Marais. Les Juifs arrivent à Paris dès le XIVe siècle, la ville étant alors une des rares à les tolérer. Après plusieurs vagues d’immigration dans l’histoire, l’endroit est aujourd’hui bien intégré au quartier, et l’on accède naturellement aux lieux de culture, d’arts, de gastronomie et aux commerces qui jalonnent les quelques rues du secteur. Pour goûter aux délices gustatifs de la culture juive, on se précipitera vers la plus ancienne pâtisserie-boulangerie juive de Paris, la petite boutique jaune de Sacha Finkelsztajn, au n°27 de la rue des Rosiers. Non loin de là, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, au sein du très bel Hôtel de Saint-Aignan, expose des objets et des textes fondamentaux assurant la pérennité des civilisations juives à travers le temps. La synagogue de la rue des Tournelles, classée monument historique, offre un bel exemple d’architecture romano-byzantine matinée de modernité avec ses structures métalliques intérieures issues des ateliers Gustave Eiffel. C’est le style beaucoup plus art-déco de l’architecte Hector Guimard (à qui l’on doit aussi les célèbres marquises et entourages de certaines entrées du Métropolitain) qui façonne la synagogue de la rue Pavée. Ce lieu sacré, et secret, est aujourd’hui gardé par une multitude de caméras de surveillance depuis les quelques attaques antisémites et l’enlisement du conflit israélo-palestinien à l’international. Au fil des siècles, les communautés ashkénazes et séfarades se côtoient en harmonie relative dans ce qui est appelé « le Plezl », « la petite place » en yiddish, une enclave dans Paris encore difficile à délimiter de manière certaine : à l’intersection de la rue des Rosier et de la rue Pavée ? Sur la Place Saint Paul ? Toujours est-il qu’aujourd’hui on se laisse guider par l’effervescence des rues commerçantes et par les parfums de falafels, de bretzels, de bagels frais et de bortsch.

drapeau gay déployé dans les rues du MaraisLe Marais arc-en-ciel

Véritable terre d’accueil de communautés dans Paris (les Chinois s’établissent également au Nord après la Première Guerre Mondiale), le Marais voit dans les années 1980 une population homosexuelle s’installer essentiellement autour de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. Petit à petit le quartier se pare des couleurs gays de l’arc-en-ciel à travers ses cafés, ses restaurants, ses boutiques et ses librairies où fourmille une vie à la fois provoc et friponne, artistiquement riche et terriblement branchée. Les événements ponctuels ou récurrents, comme la Gay Pride et sa Marche des Fiertés en été, enflamment les lieux (comme dans tout Paris).

Ambiances et shopping

Hôtel de Ville

Les adresses-phares foisonnent, les boutiques tendances y fleurissent, de Zadig & Voltaire à Ba&sh, de Sandro aux Petites Bombes en passant par des galeries d’art, des bijouteries fashion ou fantaisie, des boutiques d’antiquaires et des magasins de fripes kitch ou vintage. Dans le Marais, l’avant-garde et l’anticonformisme côtoient des atmosphères plus cosy et paisibles pour que chacun puisse y trouver son bonheur sans forcément le chercher, jusqu’aux alentours du Centre Pompidou et de l'Hôtel de Ville. Le quartier puise ainsi son énergie dans l’histoire, la diversité des influences, des modes et des populations qui en font un lieu de culture, de vie et de plaisirs. A plus d’un titre, le Marais est en mouvement et il y règne une agitation constante, festive et commerçante, qui fait battre le cœur de Paris ainsi que celui des Parisiens et des visiteurs.