Puces de Saint-Ouen

Le plus grand marché du monde

Plus qu’un lieu de marchandage, les puces de Saint-Ouen sont un décor, une ambiance, une animation que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. 10h, les allées sont encore calmes, 13h c’est le dédale des fouineurs qui se bousculent, des marchands qui argumentent. Et surtout, des objets : du colifichet à l’œuvre d’art, vous trouverez un enchevêtrement de bibelots, au point qu’il faut sans doute être connaisseur pour dégoter le trésor… qui sait ? Une photo de Rimbaud ?

Informations Générales

À bas les chiffonniers !

Marché Vernaison
Marché Vernaison

Des vendeurs à la sauvette, ramassant tout ce qu’ils trouvent et devenus emblème parisien, au coeur de la capitale du XIXe siècle, les chiffonniers sont nombreux à peupler et animer les rues.
Malheureusement, dans un souci d’hygiène, ils sont repoussés au-delà des murailles strictement parisiennes après la guerre franco-prussienne de 1870. Ils installent alors leurs villages marchands en périphérie et c’est ainsi que Saint-Ouen se forme.

Peu à peu, la fonction du site s’officialise. Le marché aux puces est inauguré en 1885 et bientôt un droit de stationnement est demandé par la municipalité, qui tâche alors d’entretenir le quartier.
L’initiative est un succès, si bien que les bistrots et cafés investissent les lieux, que de riches hommes d’affaires achètent les terrains alentours et que le métro dessert enfin les puces, en 1908.
Lieu de culture, d’échanges, c’est ici par exemple que le jazz manouche est impulsé.
En 1920, les commerçants se sédentarisent, les différents marchés, aujourd’hui célèbres, voient alors le jour : marchés Vernaison, Malik, Biron et Vallès et jusqu’en 1991, treize nouvelles galeries verront le jour.
 

Les puces, c’est quoi ?

Antiquités
Antiquités

En arrivant aux puces, vous risquez de déboucher directement sur l'un des marchés aux vêtements en plein air. Bien que conviviale et connue pour leurs bonnes affaires, cette partie des puces ressemble beaucoup, en plus étendu, aux traditionnels marchés que l'on retrouve à Paris et en banlieue.
Il est nécessaire de s'avancer davantage au cour des puces pour y trouver ce qui fait la particularité et ce qui constitue l'âme du site.
De grandes portes vous mentionneront l'accès aux différents marchés. Des petites merveilles pour les chineurs, des endroits où le temps s'oublie, absorbé par la myriade d'objets insolites venus d'une autre époque, qui s'offrent à vous.
Pour profiter pleinement des puces, il faut avoir du temps devant soi et se donner la chance de dégoter, peut-être, la perle rare.
D'ailleurs la désormais célèbre photo de Rimbaud, découverte il y a peu, a été révélée au monde depuis les puces suite à l'achat d'un tas de vieilles photos par un brocanteur.

Les puces sont un lieu d'échanges, de partage, où il est agréable de prendre le temps de parler avec les marchands qui se feront un plaisir de revenir sur l'histoire de leur caverne aux merveilles.
Se balader dans le marché de Saint-Ouen c'est faire un saut dans le passé, comme lorsqu'on tombe sur un vieux tas de cartes postales où les écritures apposées avec application par des familles d'antan sont encore lisibles.

 

1er sur l’art et l’antiquité

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Antiquités

Les puces ce sont environ 1 300 / 1 500 marchands comprenant avant tout des antiquaires, brocanteurs. Il s’agit du premier pôle d’art et d’antiquité en France, ce qui a rendu le site aussi attractif, en terme de visiteurs, que Disneyland Paris.  
Des spécialistes comme des novices viennent donc cheminer à travers les rues du marché, qui manifestent chacunes leurs propres particularités.
Le marché Vernaison qui est le plus ancien a par exemple conservé son aspect traditionnel perceptible dans des odeurs vieillies et aux vues des échoppes un rien délabrées.
Le marché Malassis à l’inverse affiche une structure moderne et propose des produits plus luxueux.
Quant au marché Dauphine, il sera l’endroit rêvé pour les férus de livres avec tout un étage qui leur est consacré.

Antique mais précurseur

Non, les puces ne sont pas un amas de vieilleries à dépoussiérer. C’est aussi ici que de nouvelles tendances voient le jour, qu’une mode est impulsée. Loin des boutiques « in » de Paris, c’est pourtant un des endroits où la mode vintage a vu le jour. Vous trouverez d’ailleurs des boutiques qui y sont entièrement consacrées, notamment dans le marché Vernaison.
Aussi, la production de meubles industriels y est née. Summum de la « cool attitude », le style est aujourd’hui largement recopié. C’est dans la boutique de Philippe Pellerin que vous trouverez ces joyaux, savant mélange de luxe et de simplicité. Mélange de métal et de bois.

Mouvement musical
 


Chez Louisette

Trois cafés musicaux font swinguer les visiteurs, parmi eux le plus connu est Louisette, ambiance kitchissime sous fond de guirlande de noël mais où visiteurs et stars du monde entier se pressent pour retrouver une atmosphère « musette », avec chants et danses de circonstance, le tout autour d’un bon repas.
Au niveau du marché Cambo, vous retrouvez La chope des puces. C’est ici que les plus grands musiciens et fanatiques de jazzmanouche se sont retrouvés. Une musique qui reste aujourd’hui à l’honneur aux puces, sur les traces du grand Django Reinhardt qui les fréquentait aussi.
Et enfin, pour faire dans le rustique, direction Le picolo, derrière le marché Malik, qui a gardé son décor originel depuis son ouverture.
Les mercredi, jeudi et vendredi soir, on pousse les tables et place au théâtre avec la troupe Picol’off. Les autres soirs, ce sont des concerts en tout genre qui ont lieu.

Crédit photos : © Grégory Salomonovitch