Hymme Pays-Bas

  Le titre est souvent abrégé en Het Wilhelmus (Le Guillaume). Il existe aussi une version française, populaire dans certains cercles orangistes en Belgique et au Luxembourg. Les premières lettres de chaque couplet forment un acrostiche : Willem van Nassov. L'auteur présumé des paroles est Philippe de Marnix, baron de Sainte-Aldegonde.
       Guillaume de Nassau

je suis, de sang germanique À la patrie fidèle Toujours, jusqu'au trépas Je suis Prince d'Orange Et reste franc sans peur Du Souverain d'Espagne J'ai maintenu l'honneur

      Je crains mon Dieu, mon Maître
        L'ayant toujours servi
        Je fus chassé pour être
        Sans peuple, sans pays
        Mais le Seigneur me traite
        Comme un bon instrument
        J'attends qu'il me remette
        Dans mon gouvernement



      L'épreuve vous oppresse
        Mes bons sujets tout francs
        Mais Dieu ne vous délaisse
        Jamais dans vos tourments
        Qui de l'aimer s'efforce
        L'invoque nuit et jour
        Afin que j'aie la force
        De vous porter secours



      Les biens, la vie entière
        Pour vous j'ai tout risqué
        Mes très illustres frères
        Pour vous ont tout quitté
        Adolphe offrit sa vie
        En Frise, aux champ fameux
        Son âme, en la patrie
        Attend le jour de Dieu



      Au Chef du Saint Empire
        Je dois naissance et rang
        D'un Prince ayant le titre
        Comme un chrétien fervent
        Pour la parole sainte
        J'ai intrépidement
        Tel un héros sans crainte
        Risqué mon noble sang



      Ma force, ma défense
        Seigneur, est dans ton bras
        En Toi j'ai confiance
        Ne m'abandonne pas
        Fais-moi, toute ma vie,
        Rester ton serviteur
        Chasser la tyrannie
        Qui m'a percé le cœur



      Emporte tous les pièges
        De mes persécuteurs
        Mon Dieu, garde et protège
        Ton digne serviteur
        Que nul jamais n'atteigne
        Ses criminelles fins
        Que nul jamais ne baigne
        Dans mon sang pur les mains



      David dut fuir la haine
        De Saül, le tyran
        J'ai dû gémir en peine
        Avec maint noble et grand
        Mais Dieu fit sa victoire
        De tous maux le sauva
        Au trône de la gloire
        Israël l'éleva



      Enfin, l'épreuve amère
        Fondra dans la douceur
        Qu'un noble Prince espère
        De Dieu, son vrai Seigneur
        Puissé-je voir ma vie
        Finir au champ d'honneur
        Toujours dans la patrie

Être un héros vainqueur

      Non, rien ne m'est contraire
        Dans mes malheurs et croix
        Autant que la misère
        Des bons Pays du Roi
        Les Espagnols t'oppressent

Ô noble et doux pays Ces souvenirs me laissent Le cœur saignant, meurtri

      Ardents sur nos montures
        Beau prince et grands soldats
        Du fier tyran parjure
        Nous voulions le combat
        Mais sous Maestricht l'alarme
        Le retenait au camp
        Mes cavaliers en armes
        Hardis foulaient ces champs



      Si Dieu puissant et sage
        L'avait alors voulu
        J'aurais chassé l'orage
        Qui vous tient abattus
        Mais le Seigneur céleste
        Qui tout règle et conduit
        Qu'il faut bénir sans cesse
        Lors ne l'a point permis



      Si chrétienne et vaillante
        Fut ma princière ardeur
        Qu'elle est restée constante
        Malgré tous les malheurs
        Je prie avec instance
        Mon Dieu, d'un cœur aimant
        Qu'il prenne ma défense
        Me proclame innocent



      Adieu troupeau que j'aime
        Adieu pauvre oppressé
        Mais ton pasteur quand même
        Te garde, dispersé

À Dieu je te confie Écoute ton Sauveur Chrétienne soit ta vie Bientôt ici tout meurt

      Voici que je proclame
        Devant le Dieu puissant
        Je n'ai honni dans l'âme
        Le Roi un seul instant
        Mais au Seigneur, mon Maître
        Suprême Majesté
        J'ai bien dû me soumettre
        Justice m'a guidé