Village de Lachatao

Jour 16 : Pueblos Mancomunados (3)

Mémo et GaelaGaela et un burrito

Le chemin commence avec un type qui veut nous vendre son cheval. Il nous lance sur le chemin de Lachatao. On le lui aurait bien acheté son cheval, il nous faisait un bon prix. Mais on préfère nos 4 pattes, 2 chacun, et les kilomètres qu´elles vont digérer. On s'engouffre dans un canyon où les pinèdes sont peuplées de « mousse de noël » tombant des branches.

On suivra alors le Rio Cara de Leon sur une dizaine de kilomètres. Superbe cañon. On va alors vivre une succession de rencontres avec des animaux. Avant de traverser le premier puente, je m´arrête et je laisse Gaela passer ; un taureau se dresse devant nous, 1ère adrénaline. On part en arrière! On est vraiment près là! Et le détail : on a un pull rouge...

A chaque pas, nous entendons des bêtes se faufiler dans le décor. On s'arrête doucement, pour poser nos yeux sur une iguane. Elle ne bouge pas, nous non plus.

Le canyon élève de plus en plus ses murs, on suit la rivière entre deux forteresses. Soudain, une immense ombre déploit ses ailes devant moi : cour qui bat, Guigui pile aussi : c´est un hibou !! Il nous barre le chemin, sans doute étourdi par la lumière du jour. De serpents en iguanes, de pont en pont, on suit les cours du rio. A partir de l' « Y » que fait la rivière, une montée infernale nous fait peiner (vers Lachatao). Mais en sens inverse, un troupeau de brebis fonce sur nous, puis s'arrête net. Le berger les pousse. Lachatao est au bout de la côte. Quel plaisir d'y arriver. Là, les enfants viennent nous accoster, et en parlant un « españo-zapotèque». Ils rigolent et nous on comprend rien. Du coup on rigole aussi ! le plus petit s'approche de nous :
« Mon frère s'est caché, devine où il est ?! ».

On rigole de plus belle. Ils nous suivent sur le chemin puis nous regardent partir vers Yavesia.

Toujours dans le village, on rencontre d'autres types d'enfants, des vrais gosses. C´est l heure de la pause du chantier. Les ouvriers la savourent autour de Corona et de Mezcal s'arrêtent de parler. On arrive à 1 mètre d'eux, normal ils nous barrent le chemin et il y en a pas un qui est foutu de se bouger. Tout à coup, la dizaine se met à s'enchanter !
- Hééé qué tal ? (un ouvrier)
- Mezcalito ?! (un autre ouvrier)
- De donde vienen ? (un autre ouvrier)
- Mezcalito ! (un autre ouvrier)
Partout où l'on regarde les visages sont braqués sur nous et une question sort de chaque bouche. Pour se sortir de cet assaut, on n´a plus qu´à répondre :
- Yavesia? (nous)
Ils nous montrent la route en continuant de siroter et rigoler.

Enfin, un homme sur notre chemin parle avec des paysans comme s'il nous connaissait et dit : « Ils veulent travailler avec vous, ils ont envie ! Allez venez y´a un toit à réparer! » On ne fait pas que muscler les jambes, les zygomatiques s'étirent aussi! On se marre bien avec ces zapotèques!! En passant, on sourit à un petit garçon. Lui, reste cloué, bouche bée... no reaction. Tout le monde s'esclaffe, puis le petit nous sourit à son tour.

Le chemin vers Yavesia est plus long que prévu, mais on le savoure quand même, soleil oblige! Mais là, à ce virage, c´est un autre type de rencontre.... Des dizaines de corbeaux nous entourent, peuplant les arbres épineux de la sierra. On s´arrête, Guigui me dit:
- Là y a un truc.
- ... ? (Galoo dit rien en repartant marcher)
- Putain !!!

Un chien fraîchement crevé, la gueule ouverte et les yeux arrachés, a été la victime des rapaces...
On entend les cloches d'un village retentir, on s'approche on s´approche.

Soudain, un anon croise notre chemin, seul.....
- ????!!! (Gaela)
- !!!!!??! (Mémo)

Sans voix. S'est il décroché ? En tout cas il va certainement dans le mauvais sens, Galoo arrive à le faire aller en sens inverse pour le ramener au village. Quelle dompteuse. (Difficile quand même). On lui donne le chemin pendant une bonne demi heure : Allez, !! Vete!!

En haut de la colline, un homme siffle, hèle. Sans doute le propriétaire malheureux ! Heureux maintenant d'avoir retrouvé son animal. Amadéo nous amène alors dans la maison de sa famille. Rencontre unique.