Traversée de l'Atlantique à la voile

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amakene

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5 Décembre 2012
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france
Traversée de l'atlantique avec Star Voyages Antilles

le premier juin 2012 je versai le solde des 3200 € pour la traversée de l'atlantique d'octobre novembre 2012 avec Star Voyages Antilles. Départ prévu initialement le 5 novembre et arrivée prévue autour du 10 décembre.

Fin septembre, nous sommes informés que le départ était avancé au 28 octobre et que nous devions nous rendre au plus tard le 27 à 14h sur le bateau, un Lagoon 450. Nous sommes tous là le 27 à 13h.

Le bateau n'est pas prêt. Il ne sera prêt que le mardi 30. Nous passons donc 3 jours à quai à attendre que la préparation du bateau soit terminée.

Le mardi nous consultons la météo, pas à bord car il n'y aucun système d'information météo, mais grâce à l'ordinateur embarqué d'un membre payant de l'équipage qui arrive à se connecter en WIFI au Mac DO du coin. Impossible de partir mercredi car un fort coup de vent est prévu pour le vendredi 2 novembre sur le Cap Finistère.

Si le bateau avait été prêt samedi comme prévu, nous aurions pu partir lundi et passer sans problème le Cap Finistère avant le fort coup de vent.

Retour à la maison dans l'attente d'une nouvelle convocation pour le départ.

Finalement nous partons le 7 novembre. L'équipage est composé de 3 femmes et de 3 hommes. L'ambiance est morose et tendue. Certains venaient de loin et n'ont pas apprécié que le bateau ne soit pas prêt comme prévu le samedi 27 octobre. D'autres disaient ne pas avoir été prévenus qu'il fallait alimenter une caisse de bord en plus du prix de la cabine.

Le Cap Finistère est passé sans problème, le très mauvais temps arrive après. Une première période de coup de vent entre Cap Finistère et Sines au Portugal, force 8 à 10 pendant 48h et une deuxième période entre Sines et Les Canaries.

C'est pendant ces périodes de coup de vent que les bêtises ont commencées :

bateau maintenu surtoilé et difficile à tenir dans la vague (grand voile et génois) malgré, ou à cause, des remarques de l'équipage. Comme si le simple fait de faire une remarque au skipper l'amenait à faire le contraire pour asseoir son autorité qui n'était pas du tout contestée.

L'arrivée de nuit à Sines pour nous mettre à l'abris. Nous n'avions pas de carte, seulement le position du point d'entrée du port de plaisance. Arrivé de nuit proche du port de Sines, nous voyons une bouée rouge à environ ½ mile droit devant. L'équipage mentionne ce fait avec l'idée qu'il faut aller jusqu'à la bouée, la laisser à babord et envisager l'entrée du port à partir de là. Par deux fois le skipper a voulu aller droit à la position noté d'entrée sans tenir compte de la bouée rouge. Par deux fois nous avons failli nous échouer sur les rochers qui longent cette côte. La deuxième fois grâce aux hurlements d'un membre d'équipage positionné à l'avant du bateau qui a signalé au dernier moment les rochers. Membre d'équipage qui s'est fait copieusement réprimandé pour ne pas avoir donné l'information dans les normes standard de la marine marchande, mais que tous les autres remercient du fond du cœur pour avoir crié suffisamment fort et sortir le skipper de sa torpeur. Finalement le skipper a mis le cap sur la bouée rouge que nous avons, comme il se doit, contourné par la droite (pardon laissée à babord), pour rentrer dans la baie de Sines.

Troisième exemple de bêtise, les cordages permettant de prendre les ris 2 et 3 sont monté croisés. Impossible de prendre ces ris sans tout démonter et remonter. Ensuite le bout qui permet de prendre le ris N° 3 est trop court, il pendouille le long du mat. Évidemment la chose apparaît quand il faut prendre en urgence un troisième ris au moment du premier coup de vent.

Quatrième exemple de bétise :l'équipage fait remarquer au skipper que le bateau a tendance à enfourner beaucoup de l'avant babord et qu'il penche un peu vers babord. Pas de réaction. Arrivé aux Canaries nous constatons qu'il y a environ entre 500 et 1000 l d'eau de mer dans le coffre avant babord qui n'ont pas été évacuées par la pompe de bord car les vannes reliant le coffre avant et la pompe de cale étaient fermées ???

L'équipage fait remarquer au skipper qu'il a constaté que l'attache qui maintient le bout dehors, situé juste au dessus de la ligne de flottaison, était en permanence immergée quand le bateau percutait les vagues avec force pendant les coup de vent. Entendant cela, le skipper s'empresse de tester toutes les autres sources possibles de prise d'eau et ne trouve aucune entrée possible. Il ne teste pas celle qui avait été mentionnée par l'équipage. Question d'ego probablement.

Tout cela s'ajoute à une ambiance déplorable où les choses ne sont jamais dites en face mais toujours par derrière, où l'odeur de chaussettes sales qui a envahie le carré donne la nausée à tout le monde, sauf au propriétaire des pieds, où certains font tout pour que d'autres quittent le bateau.

Finalement, quatre personnes débarquent volontairement Aux Canaries. Elles n'ont pas été contactées par Star Voyages pour connaître les raisons, ni remboursées d'une partie de leur voyage.
L'impression générale qui ressort chez les participants qui ont quitté le navire, c'est qu'ils ont été considérés comme du fret ordinaire, comme les bouteilles de vin et les batteries qui remplissent tous les coffres du bateau au point où l'équipage ne sait pas où ranger sac et valise. Une fois payé, bon vent !