Visite de la ville de Guérande

Que voir à Guérande

De la porte Saint-Michel à la Poterne du Tricot

rue Saint-Michel Guérande

Rue Saint-Michel

La porte Saint-Michel ouvre directement sur la rue du même nom. Dès les premiers pas, on est plongé dans l’ambiance médiévale. Les ruelles sont étroites et pavées, les échoppes qui les encadrent se remarquent par leurs enseignes en fer forgé. Plus l’on s’enfonce dans la ville, plus les maisons modestes se montrent. Entre elles, quelques manoirs bretons prouvent l’opulence de certains propriétaires. Après l’enfilade de boutiques de la rue Saint-Michel, on tombe sur la collégiale Saint-Aubin, classée dès 1856. On la doit aux amateurs de vin de l’époque, puisque c’est grâce au « billot », un impôt sur le débit de boisson, qu’a été financée sa construction. Détruite lors du sac de Guérande, elle fut reconstruite sur le site d’une ancienne église romane (dont il reste encore les piliers) au XVe siècle. Son style verse dans le gothique flamboyant, son mobilier liturgique en fait sa richesse et ses voûtes en pierre ne datent elles que du XIXe siècle. Pour terminer la liste des trésors de l’édifice, notons ses vitraux qui filtrent délicatement la lumière pour apprécier l’ensemble.

Intérieur de la collégiale St-AubinAutour de la collégiale St-Aubin
Intérieur de la collégiale Saint-AubinAutour de la collégiale Saint-Aubin

À l’extérieur, on s’étonne de voir des statuettes en métal, perchées sur des poteaux et constellant le parvis qui a remplacé les anciens cimetières ; car, au Moyen-âge, les alentours d’une église étaient réservés aux tombes des habitants. Ces statuettes sont récentes et représentent des guérandais en pleine activité. Cela donne lieu à un jeu amusant, consistant à deviner l’identité de chacun d’eux.

choeur chapelle Notre-Dame de la Blanche
Chœur de la chapelle
Notre-Dame de la Blanche De cette place Saint-Aubin, assez bien ornée, on peut s’acheminer doucement vers un autre édifice religieux bien plus intime et discret. On emprunte par exemple la rue du pilori, qui débouche sur la place du même nom, rappelant la fonction austère qui fut autrefois la sienne, à savoir l’exposition des condamnés. Cela donne l’occasion d’apprécier encore une fois les charmantes bâtisses locales. On arrive alors devant la chapelle Notre-Dame de la Blanche. Il faut savoir qu’ici, le blanc s’est fait une large place dans l’attribution des noms. Guérande par exemple dérive du nom breton Uuenran, signifiant « terre blanche ». Le sel de la région, qui épate par sa blancheur éclatante, n’est pas pour rien dans cette affaire. On ne s’étonnera donc pas trop que le nom de la chapelle de Guérande, plus ancien édifice de la cité, mentionne ce blanc si présent dans la région. Datant du XIIIe siècle, la sobriété et la petite taille du lieu contrastent avec la collégiale. L’intérieur est on ne peut plus simple, avec une statue de la Sainte-Vierge au centre du chœur, et surprend par sa luminosité. D’importants travaux l’ont rafraichie au XIXe siècle : voûtage en tuffeau, construction du clocher, réaménagement de l’intérieur.

Cour de l'hôtel du Tricot
Cour de l’hôtel du Tricot En sortant, il ne reste plus qu’à emprunter la rue du Tricot qui mène vers le Sud et vers une poterne (ouverture dérobée ménagée dans la muraille d'une fortification) qui permettra de s’échapper vers les faubourgs et ses ostentatoires hôtels particuliers. Au milieu de la rue du Tricot, une porte ouverte attise la curiosité : une belle demeure d’aspect brut, en pierre, siège dans une cour. C’est l’hôtel du Tricot datant du XVIIe siècle et devenu depuis chambre d’hôtes. Il dispose de 4 élégantes chambres au style classique. La présence de tels manoirs prestigieux rappelle que la Bretagne est devenue un lieu de villégiature très prisé au cours du XIXe siècle. Écrivains tels que Balzac et Zola, peintres comme Turner et Corot ont su apprécier le charme breton et y puiser leurs inspirations. Le cinéma n’est pas lui non plus insensible à la beauté de la région. De nombreux films y ont été tournés (15 août, La Baule-les-pins, Les oiseaux migrateurs, Son frère, sans oublier les fameuses Vacances de M. Hulot de Tati). ### Les visites guidées de Guérande

Descente dans le gouffre

Le charme guérandais

L’office de tourisme propose des visites et des balades commentées, dont certaines vous ouvrent les portes de lieux normalement fermés au public (montée en haut de la collégiale St-Aubin, visite de la chapelle Notre-Dame-la-Blanche). D’avril à octobre, elles sont au nombre de 6 et vous embarquerons pour un tour d’1h30 environ.
- « La citadine » : Sur l’évolution des maisons de la cité et le quotidien des guérandais d’autrefois
- « La sacrée » : Sur la collégiale St-Aubin et l’église Notre-Dame-la-Blanche (accès privilégiés)
- « La fortifiée » : Sur les remparts; Avec le guide, empruntez le chemin de ronde restauré pour comprendre cet ouvrage militaire de la dynastie ducale des Montforts.
- « La littéraire » : Sur les textes d’écrivains; Balzac, Flaubert ou encore Gracq illustrent cette promenade littéraire dans l’histoire et l’âme de la cité médiévale avec leurs meilleures pages sur Guérande.
- « L’historienne » : Panorama général et complet du patrimoine de la cité médiéval et de son histoire
- « Nicolas Le Floch » : Sur les traces de ce héros de roman Pour les enfants, l’office de tourisme propose également un livret découverte « Raconte-moi Guérande » (6-12 ans), qui permet aux plus jeunes de découvrir la vieille cité tout en s’amusant.

Tarifs des visites :
Adultes : 6 €
De 6 à 12 ans : 3 €
Moins de 6 ans : gratuit
Carte de fidélité : 5 € à partir de la seconde visite.

Sophie Graffin
Publié le 25/05/12
Crédits photos : © Sophie Graffin