Information générale

Origine et emplacement

Considérée comme une des plus belles collections du monde, la National Gallery est gratuite et constitue un alibi culturel parfait pendant un séjour ou weekend à Londres. Trafalgar Square qui accueille le musée est une attraction à lui seul avec ses quatre gigantesques lions de bronze qui montent la garde auprès des fontaines que surplombe la colonne de Nelson. Certains disent même qu’il s’agit là du centre géographique de Londres, choix judicieux pour un musée dont les œuvres nationalisées appartiennent au peuple anglais depuis la toute première acquisition. Mais revenons donc au départ de l’histoire.

Avril 1824, Londres, la chambre des communes se met d’accord pour verser 57 000 livres pour l’acquisition de la collection privée du banquier John Julius Angerstein. Mais faute de leur trouver un domicile plus approprié, les 38 tableaux demeurent modestement dans la maison du mécène. Quelques années plus tard, le parlement décide enfin de donner aux œuvres le toit qu’elle mérite. Le nouveau bâtiment occupant le côté nord de Trafalgar Square ouvre ses portes en 1838. La National Gallery est née.

D’abord ridiculisée par le Louvre et le musée Prado pour ses modestes débuts, la National Gallery rejoint rapidement les rangs de ses rivaux parisien et madrilène grâce à sa philosophie unique. D’une part, soucieux de permettre à un large public plutôt qu’à une élite érudite de profiter du musée, les administrateurs de la National Gallery mettent un point d’honneur à préserver sa gratuité, toujours d’actualité. D’autre part, les heures d’ouvertures sont longues et l’accès facile tant pour les riches de l’ouest que pour les pauvres des quartiers industriels de l’est.

La collection s’agrandit

Puis au fil des années, l’acquisition de toiles illustres de collecteurs privés hisse le musée toujours plus haut auprès des connaisseurs et amoureux de peinture. Les premiers tableaux à intégrer le musée sont anglais, flamands et surtout italiens comme le large retable de « la résurrection de Lazare » de Sebastiano del Piombo. Les toiles de maîtres s’accumulent grâce au don du peintre et collectionneur d’art Sir George Beaumont qui ajoute aux peintures existantes sa collection personnelle sous réserve qu’elle soit préservée et exposée avec soin. L’arrivée en 1855 du premier directeur du musée, Sir Charles Eastlake enrichie davantage la collection. Pendant ses dix ans de service, Eastlake voyage en Europe à la recherche de peintures italiennes qui élèveraient la galerie parmi les plus complètes du monde. Il achète notamment « l’Adoration des Rois » de Botticelli et « la Bataille de San Romano » d’Uccello.

Plus tard, « l'avenue à Middelharnis » d’Hobbema est l’un des 77 tableaux hollandais et flamand pour la plupart, appartenant à la collection de l’ex premier ministre Robert Peel et qui rejoignent celle du musée londonien en 1871. Puis c’est au tour de l’illustre précurseur de l’impressionnisme anglais William Turner de lèguer quelques 1000 tableaux, dessins et aquarelles. Mais le musée manque cruellement de place et les œuvres doivent être exposées à South Kensington. Ainsi, démarre le déménagement des peintures anglaises qu’accueillera l’actuel musée du Tate qui ouvre ses portes en 1897. C’est le riche industriel Henri Tate qui apporte le financement nécessaire à la construction du musée du même nom entièrement consacré à l’art anglais et dont la direction restera aux mains de la National Gallery jusqu’en 1954.

Le Musée aujourd'hui

Plusieurs expansions et l’ajout d’une nouvelle aile en 1985, la Sainsbury Wing, voient la surface au sol de la National Gallery s’élargir jusqu'à atteindre le chiffre impressionnant  de 46 396 m². Ses multiples expansions lui permettent d’ailleurs d’exposer ses œuvres de façon chronologique qui sont classées de 1250 à 1900 au sein de quatre ailes principales : Sainsbury, Ouest, Nord et Est. En plus de ses collections permanentes, le musée innove constamment avec des idées fraîches. Il propose aujourd’hui des concerts et une programmation de films variés de « Simon du désert « du réalisateur surréaliste acclamé Luis Buñuel à « Son of Man », documentaire gagnant du Grand Prix du Jury au Festival du film de Sundance 2006. Le musée reste ouvert jusqu’à 21 heures les vendredis, une occasion de le visiter au calme et de participer à des tours guidés, exposés et évènements ou bien d’entamer son weekend par un tour dans le bar du musée.

Alice Cannet
Publié le 28/10/09 Crédit photos : © National Gallery, London