Information générale
Qu’est-ce qu’un comparateur de prix sur Internet ?
Comme son nom l’indique, le comparateur de prix permet de présenter un panorama des offres existantes afin d’en dégager celles qui sont les plus avantageuses et les moins onéreuses. L’outil connaît un vrai succès et s’adapte à tous les produits. La preuve : tapez « comparateur de prix » sur Google, vous obtiendrez 8 160 000 résultats. Si vraiment vous voulez comparer les comparateurs, commencez dès maintenant !
Ces comparateurs comparent tout mais certains sont spécialisés dans le voyage : liligo.fr, easyvoyage.com, sprice.fr, ilicotravel.com, alibabuy.com, prixdesvoyages.com et kelkoo.fr qui est généraliste mais présente une catégorie « voyage ». Il s’agit alors de sonder les prix des billets de transport (avions, trains…), des hôtels, des locations de voiture, des séjours et des week-ends proposés par l’ensemble des commerçants du tourisme.
Comment s’en servir ?
Amis du net, pour utiliser le comparateur sur lequel vous êtes connectés, il faut que vous ayez une idée précise en tête : un billet d’avion à acheter, une nuit d’hôtel à réserver, une envie de partir dans les îles… Une fois cet objet de recherche exhibé, il vous suffit alors d’entrer vos critères et exigences comme les dates, la durée du voyage, les destinations, le budget. En général, ces critères peuvent être affinés à volonté pour rendre la recherche plus rapide (on peut par exemple réduire le créneau horaire à celui qui nous intéresse, spécifier l’aéroport de la ville de départ qui nous convient…). Cliquez et le comparateur se charge du reste. Après l’avoir laissé mijoter un peu, vous obtiendrez une liste des offres répondant à votre requête classées des moins chères évidemment aux plus coûteuses.
Après avoir bien examiné les offres et après vous être fixé sur une en particulier, un lien vous permet d’aller sur un site qui gérera la réservation et la suite des opérations. Il ne reste plus qu’à éteindre le PC et préparer les valises, satisfait d’avoir trouvé le meilleur prix pour votre futur voyage.
Le fonctionnement
Alors, tout rose le comparateur ? Évidemment non. Méfiez-vous de cet outil apparemment fabuleux, l’économie et la concurrence ont là encore perverti le système.
Pour mieux comprendre les risques qu’il y a d’être abusé, il faut savoir que les comparateurs ne sont pas des services publics mais relèvent du privé et recherchent donc le profit. Pour être rentable, le comparateur s’allie à des e-commerçants qui, en échange de leurs présences sur le site, lui rétribuent des commissions. Cette alliance permet non seulement la rémunération du comparateur mais également d’apporter de l’eau à son moulin. Les agences de voyage, compagnies aériennes et ferroviaires, sites privés ouvrent en effet leurs bases de données au comparateur qui pourra alors, lors d’une recherche, aller les consulter pour les comparer.
Du côté des partenaires, l’intérêt est là aussi présent puisque l’utilisateur du comparateur est un client potentiel qui peut, à tout moment, cliquer sur une offre pour aller l’acheter. Il est alors redirigé vers le site du partenaire et le tour est joué, le client est dans la poche. Les conditions générales de référencement qui lient les e-commerçants aux comparateurs de prix fixent en général une rémunération aux clics : à chaque fois qu’un internaute clique sur une offre et est reconduit vers un site partenaire, le comparateur accroît son chiffre d’affaire car le partenaire doit lui payer chacun des clics qui lui amène des vaches à traire. Il est bon de savoir tout de même que certaines offres sont référencées gratuitement par certains comparateurs.
Méfiance
Cette logique commerciale conduit à suspecter l’innocence du comparateur. Comment être sûr en effet que celui-ci ne favorise pas les partenaires qui lui proposent des millions ? Qu’il est toujours au courant de toutes les offres même les plus récentes ? Beaucoup de failles rendent l’outil initialement idéal dangereux. Gare aux mauvaises surprises !
La première carence du système est que pour un type d’offre déterminé, l’ensemble des professionnels correspondant n’est pas forcément réuni. Dès lors, le panorama proposé est incomplet et est susceptible de rater la meilleure opportunité. Certaines compagnies refusent en effet d’être référencées sur les moteurs de recherche des comparateurs de prix ; soit parce qu’elles n’en ont pas les moyens, soit parce qu’elles ne veulent pas payer pour cela.
C’est le cas notamment de Ryanair qui s’écharpe avec Opodo, site sur lequel il était présent. La compagnie aérienne est même allée jusqu’au tribunal en accusant le comparateur de privilégier les concurrents qui l’ont créés (Air France, Lufthansa, British Airways, KLM, Iberia, que des grands…). Le procès a été perdu et Ryanair rayé de la liste des collaborateurs d’Opodo : plus d’offres de Ryanair (pourtant compagnie low cost donc susceptible d’être intéressante pour une comparaison des coûts) sur le comparateur. Bien dommageable pour l’internaute…
Deuxième difficulté : le manque d’actualisation des données. Attention, les prix affichés ne sont pas toujours les bons ! Il faut donc toujours se méfier des informations précisées et aller vérifier sur le site du commerçant. Ce retard dans le suivi des prix est dû notamment aux « caches » que les agences de voyage mettent en place pour éviter de payer les recherches de chaque voyageur. Elles n’actualisent les chiffres que lorsque l’internaute clique pour venir sur le leur. Elles évitent ainsi de payer pour des internautes qui utiliseront le comparateur mais opteront pour une autre offre et ne viendront finalement pas sur leur propre site. Mais revers de la médaille, le dernier prix affiché sur le comparateur sera celui qui était valable pour le dernier client qui a cliqué sur l’offre et s’est rendu sur le site de l’e-commerçant. Un train de retard !
Enfin, dernier point noir qui vient ternir le tableau : la présence d’intermédiaires entre le e-commerçant et le comparateur. Lorsque l’on clique sur une offre, l’on n’est pas forcément dirigé directement sur le site du voyagiste qui la propose. Certains moteurs de recherche comme ceux d’Easyvoyage ou de kelkoo par exemple renvoient vers d’autres partenaires non officiels tels bravofly, govoyages ou[hotels.com. Le gros problème est alors de savoir si ces partenaires intermédiaires, basés à l’étranger et sans licence, vous rembourseront en cas d’annulation et vous apporteront un service satisfaisant, comparable à celui de l’organisme sous licence. Rien de moins sûr…
Vers plus de confiance
Le comparateur de prix du site e-Voyageur essaye autant que possible d’éviter ces écueils, en renvoyant directement vers le site éditeur de l’offre par exemple et en se passant des intermédiaires tels que bravofly ou govoyages. Si les problèmes de la complétude des offres et de l’actualisation des prix demeurent, le site reste impartial et vise la transparence et la confiance avec ses internautes.
Cette ambition s’inscrit dans une démarche plus générale puisque les mesures se multiplient pour garantir aux utilisateurs l’assurance d’un service fiable et satisfaisant. En juin 2008, une charte de la Fédération du E-commerce et de la Vente A Distance (FEVAD) fixe une quinzaine de règles rigoureuses qui doivent être respectées si un comparateur veut obtenir le label correspondant. Ces règles, qui assurent l’actualisation des informations, la transparence des modes de classement et une information complète sur les prestations proposées, engagent les e-commerçants à palier au maximum aux failles du système et devraient vous rassurer de la fiabilité de l’outil. Vous pouvez donc relâcher un peu votre vigilance lorsque vous repérer le logo FEVAD sur le site d’un comparateur : il a été auditionné et a respecté les règles.
Comparateurs fous, soyez donc prudents lors de l’utilisation de cet outil qui peut s’avérer tout autant efficace que futile. Bien utilisé, il permet de profiter de nombreux avantages comme celui de trouver le meilleur prix, de dégager un prix moyen, de se donner des idées de voyages. Par contre, si l’on se remet à lui les yeux fermés et que l’on ne se donne pas la peine d’effectuer quelques vérifications, il peut au contraire nous berner et conduire à ouvrir la bourse plus que nécessaire ! Ce serait dommage quand même pour un comparateur qui veut épargner à son utilisateur de mettre trop profondément la main à la poche…
Sophie Graffin
Publié le 16/03/10