Week-end au chocolat en Suisse

Les lapins courent, les cloches se balancent, les oeufs tombent et nos papilles se régalent. Gourmands, à vos marques ! Pâques débarque. Et pourquoi ne pas le célébrer en Suisse ?

Histoire chocolatière

Noël, la galette des rois, la Chandeleur, avant même que vous n’ayez eu le temps de dire « ouf », les douceurs s’enchaînent et vos palais s’emballent. Plus vite que l’éclair, les lapins courent, les cloches se balancent, les œufs tombent et nos papilles se régalent. Gourmands, à vos marques ! Pâques débarque. Et pourquoi ne pas le célébrer en voyage ?

Information générale

Quoi de mieux lors d'un voyage pour Pâques que de rester dans le thème de la célèbre fête religieuse : le chocolat. Et aucun pays ne saura davantage répondre à un désir d'échappée gourmande que la Suisse, temple incontesté de la pâte brunâtre qui se décline sous toutes les formes.
Retour sur l'histoire de cette denrée tant convoitée et quelques bonnes idées pour un périple 100% chocolat.

Le chocolat : un grand voyageur

Pour savourer pleinement un met, rien de tel que de le connaître sur le bout des doigts !
Tout commence avec le cacao en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
Les Toltèques, les Mayas et les Aztèques, peuples du Mexique et d’Amérique du sud découvrent en premiers les qualités du cacao où le cacaoyer, arbre tropical, se délecte du soleil.
En l’an 600, les Mayas cultivent le cacao et crées le xocolatl, une boisson très forte, ancêtre de notre cacao.
Les Mayas utiliseront même ce « cadeau des Dieux » comme monnaie d’échange.
Au XVIe siècle, les conquistadors s’y intéressent et utilisent aussi comme valeur d’échange, cette merveille qu’est le cacao.
En 1528, Cortés, acolyte de Christophe Colomb, rapporte la trouvaille en Espagne pour le plus grand bonheur de la cour.
À cette époque, les « buveurs novices » de cacao le mélangent à l’eau, au lait mais aussi au vin et à la bière.
Et alors que les mariages entre les grandes familles européennes sont à la mode, l’infante Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, exporte le cacao au sein de la haute société française.
Largement convoité lorsqu’il glisse onctueusement dans la gorge, le chocolat à manger arrive plus tardivement.
Ce sont les Italiens au XIXème siècle qui sous le nom de cioccolatieri se lancent dans la confection de cette nouvelle formule croquante et la vendent dans les fameuses foires.

Suisse, je vous aime

Rapidement des apprentis chocolatiers de toutes nationalités viennent apprendre l’art des cioccolatieri directement en Italie.
Parmi eux, le suisse François-Louis Cailler (1796–1852) qui ouvre par la suite une manufacture de chocolat mécanisée à Corsier-sur-Vevey (la ville de Charlie Chaplin), située à proximité de Lausanne.
La marque de chocolat de F.L Cailler subsiste encore de nos jours et est l’une des plus anciennes au monde.
Peu à peu, de nombreux maîtres chocolatiers se forment et l’industrie chocolatière explose en Suisse que ce soit par des manufactures manuelles ou mécanisées. Ils se veulent innovants et perfectionnistes, et se démarqueront très vite par la qualité de leur préparation.
Une image de sérieux qui subsiste et se vérifie encore actuellement.

Les chocolatiers suisses inventent, travaillent la pâte et créent les variantes aujourd’hui célèbre du chocolat noir.
Nous devons par exemple le chocolat aux noisettes à Jacques Foulquier.
Rudolf Sprüngli-Ammann, pour sa part, affinera le chocolat par une nouvelle technique de fabrication datant de 1845 et qui le rendra onctueux.
Daniel Peter quant à lui, se marie à Fanny Cailler, la fille de François-Louis et reprendra le flambeau de l’industrie chocolatière. C’est alors qu’en 1875 une idée de génie lui vint : mélanger le lait au chocolat.
Un grand merci, grâce à lui, le met se fera plus doux et ravit toujours autant nos papilles.

Bientôt les noms célèbres du chocolat feront leur apparition, et ils sont bien sûr suisses !
Jean Tobler tient, dans les années 1880, une confiserie spéciale à Berne et vend ses friandises mais aussi celles de ses confrères comme Rodolphe Lindt (un nom qui vous est probablement également familier...).
Il fonde en 1899 sa propre compagnie avec son fils Theodor. Ce dernier concoctera en 1908 un savant mélange de chocolat au lait et de nougat au miel et aux amandes, le tout en forme de petit triangle. Vous l’aurez compris, le très prisé Toblerone est né !
Henri Nestlé réussit de son côté dans la farine lactée qu’il a inventée et dont l’industrie est située à Vevey, près de Montreux.
Ce n’est qu’en 1904 qu’il a la bonne idée de se lancer dans le chocolat avec la société « Peter & Kohler réunis ». Il développe un chocolat au lait particulièrement sucré et profite de sa renommée pour le commercialiser internationalement.

La réputation du chocolat suisse, notamment par l’intermédiaire des touristes en voyage, a tôt fait d’être exportée et ses mérites d’être vantés. Sa place fut déterminante pour les années prospères en Suisse.

Valérie Gautier
Publié le 30/03/2010 Crédits photos : © swiss-image.ch/François Bertin