Présentation de la Cité

Le visiteur de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine aura de quoi faire et ne sera pas assommé par la monotonie d’une exposition linéaire et répétitive. Trois sections permettent d’alterner les types d’œuvres et les modes de présentation et ainsi de varier les plaisirs.

La galerie des moulages (RDC)

Le moulage est une pratique ancestrale qui a su alimenter sans cesse de nombreux ateliers et donner du travail à de nombreux artisans mouleurs, chargés de copier les sculptures et les formes les plus qualiteuses. Ces duplicatas en plâtre ont effectivement toujours connu un grand succès. Le XIXe siècle reste néanmoins « le » siècle des moulages. À cette époque, on les retrouve partout, que ce soit dans les plus prestigieux musées d’Europe (Paris avec le musée de Sculpture comparée de 1882, Londres, Berlin, Nuremberg, Munich, Venise) ou dans les collections particulières. On les utilise également sur les chantiers de restauration étant donné leurs valeurs de témoignage ou dans les appartements de passionnés de patrimoine.

Au centre de la galerie des moulages de la Cité de l’architecture et du patrimoine, on retrouve une riche compilation de certains des moulages qui ont fait la renommée de l’ancien musée de Sculpture comparée. Les deux couloirs longitudinaux qui la constituent savent mettre en valeur la monumentalité et la précision déconcertantes de ces pièces qui datent de 1880 pour les plus anciennes.

L’espace des peintures murales et des vitraux (2e et 3e étage du pavillon de tête)

La clarté de la galerie des moulages n’est plus de rigueur. Pour exposer les fresques, mieux vaut un peu de pénombre. Dans cette partie de la Cité, le visiteur doit attendre quelques instants que ses yeux s’habituent à l’obscurité avant de pouvoir distinguer dans toute sa richesse les quelques œuvres reconstruites à l’identique et originairement disséminés dans toute la France. La collection est unique en Europe et permet de contempler les détails qui sont mis à portée de vue contrairement à l’original qui reste en hauteur et suffisamment éloigné du scruteur pour attiser sa curiosité sans la combler. Les peintures s’offrent donc de près au visiteur et l’on peut parcourir les différentes régions françaises en quelques pas et en quelques secondes seulement. Une salle présente la voûte de St-Sauvin, dans la Vienne ; la suivante vous plonge en plein cœur de l’Yonne en vous installant dans la crypte de la Cathédrale d’Auxerre. Très économique !
Quelques vitraux viennent compléter les peintures murales et prolonger l’immersion du visiteur dans la France profonde.

La Galerie d’architecture moderne et contemporaine (2e étage)

Autre étage, autre thème et autre atmosphère : la galerie d’architecture moderne et contemporaine. Sur 1 200 m2, l’architecture du XXe siècle est détaillée grâce à une présentation tendance et design qui allie 11 tables riches en informations à un ensemble de maquettes et d’écrans géants.
Espace et clarté rendent la encore le cheminement très plaisant, jusqu’à ce que l’on pénètre dans la reconstitution grandeur nature de l’un des logements de la Cité radieuse de Le Corbusier (Marseille) nichée à l’extrémité de la galerie. Véritable appartement témoin, la construction de bois et de plâtre vous transporte dans le Marseille des années 50 et fait de vous un acheteur potentiel de cet appartement, destiné à un couple et à ses deux enfants. On s’y croirait vraiment.

Après ce bref aperçu, à vous de choisir quelle partie privilégier et par laquelle commencer votre périple. En route…

Sophie Graffin

Crédit photos : © CAPA - Nicolas Borel