Persévérance dans l'ossuaire

Les étages supérieurs (1e et 2e étages) sont réservés aux espèces qui ne fouleront jamais plus notre noble terre : c’est la paléontologie, le répertoire des bêtes disparues. Parmi eux, on retrouve évidemment les stars de cette science : les dinosaures. Voilà pourquoi, cela valait mieux pour vous que vous ne puissiez pas vous retrouver dans un douloureux face à face avec le spécimen. Albert Gaudry a été le premier expert en cette matière en obtenant la chaire de paléontologie à la fin du XIXe siècle. C’est grâce à lui que vous pouvez aujourd’hui déambuler dans ce cimetière qui présente par ordre chronologique l’ensemble des espèces qui se sont succédé avant l’existence de nos espèces actuelles.
 

Galerie de Paléontologie
Vue de la Galerie de Paléontologie

Mammouth
Face à face avec un mammouth

Tricératops
Tricératops en marche

C’est un monde gigantesque et terrifiant qui est ici reconstitué, vieux de plusieurs millions d’années. Si l’âge de la terre se compte en milliards d’années, la vie elle relève est plus tardive et ne relève que du million : cela fait 600 millions d’années que les êtres vivants ont commencé à coloniser la planète. La vie a dû sortir de l’eau et se confectionner des poumons avant de façonner les énormes dinosaures de l’ère secondaire. C’est donc au milieu de la salle du deuxième étage que vous pourrez rencontrer des diplodocus (1 des plus longs, jusqu’à 30 mètres), des allosaures et de terribles tricératops. Ces squelettes sont néanmoins des leurres et ne sont que des moulages qui proviennent de pièces d’autres musées. La collection reste malgré cela exceptionnelle et vous réduira à l’état de lilliputien. Pour peu de temps heureusement, car une fois franchi la barre des -35 millions d’années, date de la crise Crétacé-tertiaire qui supprima les dinosaures de la surface terrestre, les êtres retrouvent des dimensions raisonnables. Les énormes prédateurs ont en effet cédés leur place aux mammifères plus petits et ayant survécus à l’extinction massive qui avait alors ébranlée la terre. Les oiseaux prolifèrent et l’on termine le second étage par l’auscultation des os de mammouths.
 

Dodo
Ouah ! Un dodo !

Le parcours se poursuit alors aux deuxième et dernier niveaux qui hébergent les fossiles d’invertébrés (trilobites, mollusques, insectes…). Ils entourent la reconstitution d’une des parois de la grotte de Lascaux qui orne le mur du fond et plonge définitivement le visiteur dans l’ère préhistorique. Pas d’inquiétude pour autant, pour retrouver des visages humains et un peu moins décharnés, vous n’avez cas descendre les marches et revenir dans la frénésie du monde contemporain. Une fois revenu dans le jardin des plantes, il est possible que vous regrettiez la tranquillité et la solitude des galeries d’Anatomie comparée (rez-de-chaussée) et de Paléontologie (1er et 2e niveaux).
 

Plus de 10 000 pièces, dont au moins 1 000 squelettes, vous attendent dans les deux galeries complémentaires d’Anatomie comparée et de Paléontologie. La première commence là où la seconde se termine. Après avoir découvert les dinosaures et les mammouths de la Paléontologie, il vous faudra continuer l’exploration en observant les squelettes et les organes de nos espèces actuelles, celles qui sont traitées par l’Anatomie comparée. Le panorama est donc complet et vous ressortirez de cet ossuaire avec la conviction que l’homme finalement est bien petit.
 

Sophie Graffin

 

Crédits photos : © Graffin ; © B. Faye / MNHN